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commentaire(s) publié(s) par Yalle

8 commentaires postés

22/07/2023 - Dans le Texte - Nouveaux visages de l'esclavage en Europe

Encore une superbe émission proposée par Louisa Yousfi. Gilles Reckinger est un scientifique... émouvant, qui nous rappelle...

- Que les politiques antimigratoires ont peu d'effet sur la migration (mais elles en ont bien sur les migrants...)
- Que "l'appel d'air" est un mythe inventé par l'extrême-droite, malheureusement repris par toute la droite et une bonne partie de la gauche : les gens, dans leur très écrasante majorité, ne souhaitent pas migrer. Quand ils le font, ce n'est pas pour "profiter" mais parce qu'ils sont acculés à le faire pour des raisons politiques et économiques.
- Que dans ce cas, ils le font au sein même de leur pays, ou dans un pays limitrophe. En dépit des chiffres bruts et des images extrémistes que l'on trouve dans des médias de plus en plus nombreux, il n'y a pas de vague ou de horde qui déferle en Europe.
- Que les migrants se voient refuser leur entrée en Europe mais aussi tout moyen de retourner dans leurs pays d'origine (ce que beaucoup souhaitent, et pour cause), ce qui permet de les transformer en travailleurs exploités sans aucun droit : ce sont les "nouveaux visages de l'esclavage en Europe".

Un propos d'un anthropologue qui nous donne à voir l'humain derrière les chiffres et qui vient compléter l'excellent et très documenté petit livre de Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens, « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde. En finir avec une sentence de mort ».
En toute fin d'émission, le jugement sévère que Gilles Reckinger porte sur son travail de scientifique et... sur l'émission elle-même révèle la profondeur de son humanisme (ou humanité).
Plus tôt dans l'émission, on rappelle à quel point cette problématique est passée sous silence même par la plupart des partis de gauche, tant le mythe du déferlement migratoire issu de l'extrême-droite est devenu viral (sans doute en partie grâce aux médias de nos milliardaires). Quels partis aujourd'hui osent encore proposer, non pas un "assouplissement" des "règles" migratoires ou encore simplement un accueil plus "humain", mais un accueil inconditionnel des migrants qui fuient leurs pays ? Même pas la LFI. On les trouve à ce qu'il est convenu d'appeler l"extrême-gauche", disqualifiée par principe par la quasi-totalité des média et des électeurs, quand des extra-terrestres débarquant demain (j'aime bien l'expérience de pensée naïve des extraterrestres) portant un regard non conditionné sur un tel accueil de nos frères humains ne cilleraient même pas tant il leur semblerait relever de l'évidence.

posté le 21/08/2023 à 23h14

21/01/2023 - Dans le Texte - Féminisme et théorie de la reproduction

Ce que cette excellente émission (merci !) n'éclaire pas tout à fait, c'est de savoir si le féminisme ne serait pas parfaitement soluble dans le capitalisme. Que le capitalisme se soit glissé dans les chaussons d'un patriarcat qui lui a préexisté, c'est clair. Puisqu'il faut exploiter, autant utiliser les structures exploitantes déjà là. Que cela dure encore pour de nombreuses années, c'est également à peu près clair. Mais il semblerait que l'on puisse tout à fait imaginer une parfaite répartition des tâches, une égalité salariale, etc. au sein d'une structure où les classes sociales sont toujours plus inégalitaires. L'essentiel, n'est-ce pas, étant qu'il reste au capitalisme quelqu'un à exploiter. En témoignent les merveilleux portraits de la presse mainstream de femmes entrepreneuses : les femmes également peuvent devenir exploiteuses, quelle merveilleuse nouvelle. Qu'est-ce que cela change pour nos luttes ? L'indépendance des luttes féministes, peut-être. Si les approches intersectionnelles sont indispensables (une exploitation démultipliant l'autre), le patriarcat ne sombrera pas avec le capitalisme.

posté le 29/01/2023 à 12h43

21/05/2022 - Aux Ressources - Une histoire de la presse féminine

Merci pour cette nouvelle voix à Hors-Série, j'espère que Jeanne Guien nous proposera bien d'autres entretiens.
L'interdiction faite aux femmes de se réunir à plus de 5, leur assignation à domicile, et dans quelles conditions ! a de quoi interpeler : faut-il qu'on les craigne pour imaginer de telles mesures... Et d'un autre côté, se développe le stéréotype du sexe faible. L'entretien passionnant permet de mieux appréhender ce double mouvement.

posté le 22/05/2022 à 12h24

23/04/2022 - Dans le Texte - Le PS est mort, vive la Gauche !

Pour celles et ceux qui n'ont pas lu le livre, un extrait très intéressant publié par Contretemps :
https://www.contretemps.eu/gauche-parti-politique-extrait-lefebvre/

posté le 29/04/2022 à 15h34

23/04/2022 - Dans le Texte - Le PS est mort, vive la Gauche !

@ Judith : Il ne s’agit pas bien sûr de jouer à qui sera le plus révolutionnaire, mais simplement de s’accorder sur le sens des mots, c’est important quand un Macron reprend indistinctement Jaurès ou le slogan du NPA. Que les droits donnés aux travailleurs « permettent de faire obstacle aux prétentions du capital dans bien des circonstances », vous m’accorderez que c’est le minimum de la part d’un parti de gauche. De là à se déclarer anticapitaliste… Cependant, je comprends bien la stratégie électorale qui dans un premier temps envisage « une rupture qui ouvre les possibles pour un projet révolutionnaire ». D’où l’importance de l’existence de partis véritablement anticapitalistes, qui peuvent servir de boussoles, voire de piqûres de rappel si l’union populaire accédait au pouvoir… À l’heure actuelle, le « salaire à vie » que vous affectionnez tant me paraît plus NPA-compatible qu’intégré dans le programme de l’AEC. C’est quand même dingue de voir une gauche s’emballer pour l’union populaire, un programme plus démocratique, une 6e République, et râler dès qu’il y a un peu de pluralisme, surtout à gauche ! Si JLM n’a pas accédé au second tour, c’est d’abord et avant tout parce que la somme des voix à gauche est trop faible, ce n’est pas à cause du NPA. D’ailleurs, contrairement à vous, je n’en veux même pas aux électeurs de Jadot, qui ont bien joué le jeu de la stratégie électorale en se repliant massivement sur le vote JLM (d’où le passage progressif d’une estimation écolo à 10-12 % à un score final à moins de 5) ; quant aux 4,5 % restants, il s’agit probablement du noyau dur, qui a lu le programme EELV et adhère au capitalisme vert, et n’aurait pas voté JLM même en cas de désistement de Jadot. Je partage en revanche votre colère vis à vis de Jadot lui-même, plus occupé à taper sur Mélenchon pour pêcho ses voix que critiquer les politiques d’enrichissement des plus riches, ou proposer une écologie qui ne serait pas que du jardinage (selon le bon mot).
Accessoirement, je relève deux petites malhonnêtetés :
- Résumer les interventions médiatiques de Poutou à des « punchlines brièvement consolatrices » (toutefois formule rigolote ;-)) : vous savez bien que c’est le format imposé et que l’on pourrait en dire autant de beaucoup de saillies de JLM.
- Rapprocher LO et NPA comme le font la plupart des médias pour réclamer ici encore moins de pluralisme et revendiquer une unité dont ils se moquent : LO n’a jamais ne serait-ce qu’entrouvert une porte pour une quelconque alliance, LO est pronucléaire, productiviste, et pour évoquer un sujet qui malheureusement obnubile bien des médias, interdit aux femmes voilées d’être militantes… Par provocation, je pourrais vous demander : mais quel lien y a-t-il entre LO et NPA ?
Et tout de même, une dernière remarque au sujet des reproches adressés aux votants de gauche qui n’ont pas choisi le bulletin JLM : il me semble que l’on se livre à une reconstruction de la bonne stratégie électorale à la lumière des résultats finaux… Alors que le haut score mélenchonien a surpris jusque dans son propre camp, même s’il y avait une certaine dynamique.

posté le 24/04/2022 à 18h38 ( modifié le 24/04/2022 à 18h40 )

23/04/2022 - Dans le Texte - Le PS est mort, vive la Gauche !

Cela n'a pas un rapport direct avec l'émission, mais quand j'entends en début d'émission, de la part de JB, que même le NPA est responsable de la défaite de Mélenchon, je m'étrangle.
Non seulement parce que l'ensemble des voix du NPA n'aurait pas suffi à le faire accéder au second tour. Mais tout simplement parce que Poutou, contrairement à Jadot et Hidalgo qui s'en sont donné à coeur joie même quand on ne leur demandait rien, a toujours évité le piège de la critique bête et méchante des partis les plus proches, pour ne s'en prendre qu'au macronisme et au-delà à droite (bon... il n'y a plus grand chose au-delà). Interrogé explicitement sur ce sujet, Poutou se contente de rappeler son positionnement anticapitaliste, qu'il peut légitimement opposer à la ligne réformiste de LFI - d'ailleurs quand plus tard dans l'émission JB nous dit que le programme mélenchonniste est un programme de rupture avec le capitalisme, je m'étrangle une deuxième fois. Redistributeur certes, mais anticapitaliste... Au secours Marx, ils sont devenus fous ! Bref. Le NPA n'existe dans l'espace médiatique des milliardaires que lors des élections présidentielles, excusez-les d'exister encore un peu.

posté le 23/04/2022 à 21h12

16/04/2022 - Dans le Texte - Comment s'occuper un dimanche d'élection

Quelques objections très concrètes n'ont pas trouvé de réponses : l'accueil des Afghans est mentionné comme un exemple de "vraie politique" par FB, par opposition au vote ; mais si l'on s'accorde à dire qu'il n'est pas absurde de penser que le programme de l'union populaire aurait pu l'emporter (à quelques centaines de milliers de voix près), comment ne pas voir ce que cela change pour l'accueil des Afghans ?
Comment FB peut-il affirmer que les élections ne servent qu'à reproduire l'ordre existant ? Quid de 36 ? L'élection de Blum a bien sûr produit de l'effet grâce à la grève générale qui s'est ensuivie, mais pourquoi réduire cette variable à zéro ? On pourrait même parler de 81 dont la gauche ne retient plus que la trahison, mais la réduction du temps de travail, ce n'est pas rien, et FB semble d'ailleurs y accorder de l'importance...
L'impression que ça me laisse, c'est qu'une juste critique de l'élection comme seul horizon politique est pervertie (la critique, pas l'élection) par une pensée hors-sol qui s'amuse à la dénigrer (l'élection, pas la critique), ce que l'on peut certes faire en théorie (l'élection est une dépossession, etc.) hors de toute considération stratégique ancrée dans le présent. Louisa Yousfi le rappelle très bien en début d'entretien quand elle dit que le livre a une élection de retard : en 2017, c'était perdu d'avance. On ne pouvait pas en dire autant en 2022. Pourquoi ne pas s'en saisir, **en plus** des luttes sociales ? Eh bien j'ai pas compris pourquoi.

posté le 20/04/2022 à 00h05

05/02/2022 - Dans le Texte - L'avenir (des jeunes) en commun

Je relève à 41 min 40 un commentaire de classe ; je le dis comme un clin d'oeil, ça peut échapper aux meilleurs ! "Les universitaires ont vraiment besoin d'une autonomie..." Et les autres ? Tous les autres salariés selon Bernard Friot ?

posté le 16/02/2022 à 11h19