Qui veut la peau du naturalisme ?

avec Marcos UZAL
publiée le
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animée par Murielle JOUDET

Dans son texte publié dans le dernier numéro 89 de la revue Trafic, Marcos Uzal trace une ligne de partage entre deux tendances du cinéma français. L’un, cinéma de la pulsion, du spectaculaire, du conflit – naturaliste pour résumer. L’autre : un cinéma du silence, de la pudeur, de l’invisible, et dont on peine à trouver des films qui fassent autant de succès que les premiers. Ce sera l’occasion pour nous de faire une place à ce cinéma alternatif, un peu plus confidentiel, un peu moins évident et qui s’érige clairement contre cette esthétique naturaliste qui envahit jusqu’à nos postes de télévision. C’est, enfin, à une subtile polémique que nous invite le texte de Uzal, qui va au-delà de considérations purement cinématographiques pour embrasser l’esthétique, la politique, puisque comme le résume si bien notre invité qui reprend là les mots de Philippe Garrel, c’est au final une lutte entre un « peuple qui dort » et un « peuple qui fait l’Histoire » qui se joue ici.

Murielle JOUDET

Durée 84 min.

27 réponses à “Qui veut la peau du naturalisme ?”

  1. Klerian

    Bonjour,

    Je suis désolé d’être un peu désobligeant mais j’avoue avoir beaucoup de mal à suivre les entretiens de Murielle Joudet : les questions sont laborieuses et il en ressort quelque chose de pénible à suivre.
    Peut-être est-ce un manque de confiance, je ne sais…
    Peut-être qu’au fur et à mesure des entretiens, mes impressions seront différentes.

    Cyril.

  2. Jean-Marc FIORESE

    @ Cyril : c’est le propre de ce qui n’est pas du divertissement : parfois il faut demander soit à celui qui interroge de reposer sa question, soit à celui qui répond de répéter car nous ne sommes pas dans leur tête et tant les questions que les réponses ne sont pas dans la superficialité ni dans le standardisé. Moi aussi j’ai parfois du mal à suivre surtout si quelque chose m’a échappé. Mais l’avantage du différé c’est qu’on peut revenir en arrière. Sinon pour le divertissement intello il y a Frédéric Mitterrand qu’on peut écouter sans peine en se concentrant sur autre chose (ne le prenez pas pour vous)… Ce n’est pas le cas ici où l’invité n’est pas le centre de l’émission ni l’animatrice mais bien le sujet traité et uniquement lui ce qui demande un effort plus important de la part de celui qui écoute et qui ne peut pas intervenir.

    En tout cas encore merci pour nous avoir fait partager une nouvelle vision de l’une des innombrables facettes du cinéma qui apporte de la matière à réfléchir au delà de cet art. Pour moi dans ma pratique de la photographie et la manière de traduire ce que je cherche à montrer ces émissions (pas seulement celles de Murielle mais celles de Hors Serie en général) m’apportent beaucoup dans la mesure où elles me permettent de me poser des questions sur ce que je crois être vrai dans ce que j’affirme à travers mes images.

  3. gomine

    Effectivement, il y a ici quelque chose de neuf qui s’invente et cela est précieux.

  4. Papriko

    @ Jean-Marc Fiorese : Vous écrivez : « …tant les questions que les réponses ne sont pas dans la superficialité ni dans le standardisé ».
    Pardonnez-moi de jouer les profs de rédac, mais votre phrase aurait été plus simple et tout aussi claire si vous aviez écrit « les questions ne sont ni superficielles ni standardisées ».
    Tout ça pour dire que cette vogue de la formule « être dans… » (dans le déni, dans le questionnement, etc…) est fichtrement agaçante. J’espère, avant de mourir, arriver à comprendre le mécanisme de ces étranges modes.
    Ma remarque ne s’adresse pas à vous, en réalité. Mais, comme je le dis par ailleurs, je n’aime pas critiquer les collaborateurs d’@si et de Hors-Série…
    PS : une supplique à ceux qui me diront que je pinaille: dites-moi « Vous pinaillez » plutôt que « Vous êtes dans le pinaillage ». D’avance, merci.

  5. Jean-Marc FIORESE

    @ Papriko : Je ne suis ni professeur de français ni de lettres classiques, je ne saurais donc dire si ma syntaxe est correcte en regard des règles de la langue ou de ses origines. Je n’avais pas remarqué que cette formulation était une « vogue » contemporaine. Je peux vous dire que cette formulation est volontaire et a un sens. Elle ne répond pas d’une mode. Je m’explique :

    Dans votre proposition « les questions ne sont ni superficielles ni standardisées » rien ne préexiste. Dans son sens strict on ne peut pas conclure qu’il existe des questions superficielles ou standardisées auxquelles échapperaient les questions posées. Ainsi dans votre proposition l’appréciation des questions posées est décontextualisée.

    Dans ma formulation, « tant les questions que les réponses ne sont pas dans la superficialité ni dans le standardisé » je suppose que la superficialité et la standardisation sont les défauts majeurs des médias actuels, que c’est un fait préexistant auquel échappent les questions et les réponses formulées dans cette émission (et celles de Hors Série par extension). Ainsi par cette formulation – qui tient en une phrase – je contextualise mon appréciation et lui donne plus de poids. On comprend ipso facto que l’émission proposée sort du lot. C’est d’ailleurs ce qu’a compris Gomine avant votre intervention.

    Maintenant, j’étais un cancre en français à l’école que j’ai quittée bien trop tôt. J’admets donc que ma syntaxe puisse se laisser aller à des modes peu académiques et qu’il existe d’autres formulations plus à propos pour exprimer l’idée que j’ai évoquée.

    Cela dit, le sujet de cette émission n’est ni ma syntaxe ni votre savoir. Je ne dirai donc pas que vous êtes « dans le hors sujet » mais que votre intervention est hors sujet. Je vous le dis aimablement pour faire de l’humour à contre pied.

  6. Papriko

    @ Jean-Marc FIORESE : Je crains que vous n’ayez pas bien saisi le sens de mon intervention, qui (primo) ne porte pas sur le sens de votre message, ni (deuzio) sur sa syntaxe et dont je suis bien conscient (troizio) qu’elle est « hors sujet », puisqu’à aucun moment, il n’y est question du naturalisme (ni de sa peau, ni de sa chair).
    Je ne suis pas non plus professeur de lettres et je n’ai pas fait de longues études. Mais comme j’ai la chance d’être assez vieux, je suis peut-être plus conscient que les jeunes gens de l’évolution du langage. Par exemple, lorsque j’entends Murielle Judet prononcer le mot « auto-fictionnel » (dans l’émission Desplechin), je ne peux pas m’empêcher de me demander si ce mot existait il y trente ans et si, avant son invention qui me parait récente, on n’aurait pas dit « auto-biographique ». Et, soit dit en passant, pendant que je me demande si ces deux mots sont synonymes, je perds le fil de la conversation …:o). Les discours devraient être comme les films : dans l’idéal on devrait pouvoir en saisir la substance sans être distrait par la forme. Une étrangeté dans le discours est un élément perturbateur, comme l’est l’instabilité de l’image (« qui bouge » pour reprendre l’expression de Marcos Uzal) lorsque la caméra est tenue à l’épaule.
    Mais tout cela n’est pas bien grave et je vous remercie de m’avoir répondu.

  7. gomine

    @ Lefayot
    amha = à mon humble avis ?
    mrd
    lol
    et tm = ?
    votre commentaire est assez déprimant, on a envie de vous dire : créez votre propre site, mettez en place et filmez les entretiens avec les personnes et les sujets de votre choix, parlez du cinéma que vous aimez et fnlp…
    ici, Dans le film, se creuse une réflexion sur le cinéma, à la limite peu importent les films ou cinéastes dont il est question, qu’on les aime ou non, qu’on les ait vus ou non, ce qui compte c’est ce qui naît de ces réflexions, de ces conversations.
    ce qui se dit à propos d’une oeuvre, d’un domaine, d’une genre peut, en prenant un peu de hauteur, être pertinent pour tel autre domaine, tel autre film…
    Même sans aimer les films ou cinéastes en question, vous pourriez malgré tout tirer partie de ce qui se dit.
    Et laissez Murielle Joudet inviter qui elle veut, parler des problématiques qui l’intéresse, défendre ou débattre de films et cinéastes de son choix…

  8. Jean-Marc FIORESE

    Merci Gomine.

    Parfois quand on exprime un point de vue et qu’on lit ceux – souvent péremptoires – d’autres on se demande si on n’est pas le neuneu naïf de service ou l’idiot du village. Merci Gomine de démentir cette impression.

    J’abonde dans votre sens. C’est une occasion pour renouveler ma satisfaction. Après avoir vu les trois émissions de Murielle et les autres du quatuor, je me suis intéressé à des films (d’auteurs non évoqués dans ces émissions) que je n’aurais jamais regardés sans cela, en raison d’a priori que ces émissions ont mis en pièces sans pour autant me dicter ce que je dois penser mais en me forçant à m’interroger et à visiter ce que finalement je ne connaissais pas.

    Et n’oublions pas une chose : tout est perfectible mais la recherche de la perfection n’est-elle pas l’ennemi du bien ?

  9. Papriko

    @ Murielle Joudet : votre commentaire « que nous aimions ou non la chose il nous faut aussi accepter d’être filmée » est surprenant, et en même temps éclairant.
    Eh! Oui. Il faut que vous arriviez à vous persuader que vous ne réalisez pas simplement une interview, mais que vous produisez une émission de télévision et que vous la présentez. Ou plutôt « que vous l’animez ». C’est une activité très différente la la critique cinématographique et il est normal que vous éprouviez quelques difficultés.
    Nos critiques peuvent vous sembler sévères, mais nous ne vous rendrions pas service en vous ménageant excessivement.

  10. Papriko

    @ Olivier Bacquet : dites-nous tout. Vous êtes la maman de Murielle, non? Ou son petit ami, peut-être.
    Allez, dites-nous. Ça restera entre nous… :o)

  11. Papriko

    Mon cher Olivier Baquet,
    Je ne suis pas un amoureux éconduit de votre fille (comme vous ne démentez pas formellement, je n’exclus pas l’éventualité que vous soyez sa mère), que je ne connais pas personnellement mais, comme je la trouve sympathique, je vous promets, chère Madame, que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour la défendre contre les harcèlements de sa hiérarchie, notamment si j’apprends qu’on veut la filmer contre son gré.

  12. Papriko

    Bof….

  13. gomine

    non, ces interventions sont plutôt marrantes et qui dit qu’elles n’entretiennent pas un rapport indirect avec les sujets évoqués dans l’émission ?

  14. Papriko

    Bonjour Gynko,
    1- Si vous voulez éviter d’ attraper un torticoli, réduisez la taille de votre fenêtre. Le texte passera à la ligne automatiquement. En tous cas, c’est comme ça que ça marche chez moi (Wondows 7, Firefox).
    2- Je peux comprendre que vous soyez en pétard contre mes blagues à deux balles. Mais, avant de protester contre la difficulté de faire le tri parmi 450 messages, attendez qu’on arrive à cet ordre de grandeur. On en est loin à cet instant. Pour le moment, vous devriez peut-être remercier ceux qui se dévouent pour que les forums de « Hors-Série » ne ressemblent pas à un désert de glace.
    3- J’admire votre désir d’aller profond mais, n’ayant qu’un masque et un tuba (et pas de bouteilles), j’ai parfois du mal à suivre Marcos et Murielle. Quand ça descend trop profond, je remonte à la surface et je m’accorde une pose. J’ôte mon masque et mon tuba et je m’étends sur le dos et sur le sable en me promettant d’essayer de les rejoindre lorsque j’aurai repris mon souffle. C’est pourquoi généralement je garde mes palmes aux pieds.

  15. gomine

    Gynko et Papriko, ça fait un peu Henkle et Jeckle ou Pipo et Mario

  16. Papriko

    @ Olivier Bacquet : Je suis surpris par votre commentaire : « considérer […] le principe de hors-série comme « une émission de télévision » me semble être un contresens ».
    Je ne sais pas si vous contestez le fait que c’est « une émission » ou le fait que c’est « de la télévision ».
    1 – Le mot « émission » est celui qui est employé depuis la création du site « Arret sur Image ». C’est d’ailleurs ce terme qui est repris dans « Hors-Série », puisque nous pouvons lire sur la présente page, juste sous le texte de présentation de l’émission : « Dans le Film, émission publiée le 23/07/2014 » et « Durée de l’émission : 84 minutes ».
    2 – Est-ce que c’est « de la télévision » ? Il me semble que l’émission que Daniel Schneidermann produit sur internet n’est pas différente dans son principe de celle qu’il produisait sur France 5 (et qu’on pouvait d’ailleurs revoir, non montée, sur internet). Je dirais donc que c’est « de la télévision ».
    Ce n’est pas qu’une question de vocabulaire. Il s’agit de la définition du rôle que s’apprêtent à tenir les quatre animatrices de ce site. Pour moi, ce sont des présentatrices d’émissions de télévision. Les émissions qu’elles présentent appartiennent à un genre assez répandu, qui est celui de l’interview télévisée. Présenter des émissions de télévision est un métier. Un vrai métier, avec tout ce que ça implique, même si elles l’exercent à temps partiel. C’est pourquoi j’ai été étonné par la phrase de Murielle Joudet: « il nous faut aussi accepter d’être filmée… »

  17. Papriko

    @ gynko : Vous n’ignorez pas que l’eau absorbe les rayons lumineux. Plus on va profond, plus c’est sombre. On peut arriver à l’obscurité totale. Je ne raffole pas de la profondeur. Je préfère la clarté et la précision.

  18. Papriko

    Une émission de télévision est un spectacle, en particulier une émission telle que « Dans le Film », dont le sujet est le cinéma, qui est un média-spectacle.
    Les personnes qui, comme moi, n’aiment pas le cinéma commercial et qui commettent l’erreur de le faire savoir à ceux qui aiment ce type de cinéma ont à coup sûr entendu des railleries du genre : « Moi, je ne vais pas au cinéma pour me prendre la tête ». L’idée qu’il existe des masochistes qui vont au cinéma pour souffrir est une idée assez répandue. C’est une idée fausse, bien sûr. Nous allons au cinéma, quel que soit le type de films que nous aimons (à part quelques snobs qui veulent « avoir vu le film qu’il faut avoir vu » pour pouvoir en parler ensuite) dans l’espoir de prendre du plaisir et ressentir des émotions.
    C’est ce qui me fait dire que les cinéastes qui ne pensent pas au plaisir du spectateur sont de mauvais cinéastes, dont l’ego est probablement si énorme qu’ils s’autorisent à dire ce qu’ils ont envie de dire sans se préoccuper des futurs spectateurs, ni des règles qu’on doit observer pour intéresser le public. Il en est de même pour les émissions de télévision. Un producteur, sans en arriver à être obnubilé par l’Audimat (réel ou virtuel) ni faire trop de concessions aux spectateurs, ne peut pas ignorer qu’il doit penser à intéresser son public et se donner les moyens d’y arriver. Bref, je ne veux pas entamer le visionnage d’une émission de « Hors-Série » avec la conviction que je vais devoir « me prendre la tête ».
    L’actualité d’Arrêt sur image vient opportunément au secours de ma petite théorie. Depuis trois semaines, Daniel Schneidermann nous propose une série d’été consacrée à la guerre de 1914. Vous aurez remarqué l’effort de mise en forme effectué à cette occasion : le générique (image et son) est travaillé et se donne un air « vintage ». Les images du plateau sont en noir et blanc ou presque et s’entourent d’un cadre noir qui rappelle les vieux films d’autrefois et les images d’actualité d’époque. Daniel Schneidermann présente l’émission comme si nous étions en 1914, à la veille de Grande guerre. Les trois journalistes Anne-Sophie Jacques, Sébastien Rochat et Vincent Coquaz jouent le même jeu et ont rédigé leurs papiers (plus copieux que d’habitude) selon le même concept. J’ai bien dit « le même jeu », car leurs prestations sont de véritables petits sketches (qu’ils présentent avec conviction et qu’ils ont sans doute répétés longuement pour se les mettre en bouche et trouver le bon ton) et, en cette circonstance, il effacent la barrière entre le job de journaliste et celui de comédien. Plus exactement, il en soulignent les similitudes.
    Toute activité s’exerçant devant un public comporte une part de comédie. Lorsque Daniel Schneidermann dit « Bonjour, Hubert Védrine », il joue la comédie puisqu’il l’a déjà salué lorsqu’il est arrivé dans les locaux d’Arrêt sur images. Quand nous sourions à la demande du copain qui prend la photo de groupe lors de la randonnée dans les Vosges, nous jouons la comédie. Il serait dommage, alors que nous jouons si souvent la comédie, que Murielle Joudet refuse d’admettre qu’elle produit un spectacle et que celui-ci comporte une part de comédie. Elle devrait peut-être s’inspirer du travail de ses camarades d’Arrêt sur images et se féliciter de l’opportunité qui lui est donnée de jouer la comédie en présentant son émission, comme le font les acteurs qu’elle voit si souvent dans les salles de cinéma et dont elle commente le travail. D’autant qu’elle a la chance d’avoir près d’elle une comédienne-metteur en scène aguerrie et familière du métier de présentatrice.

  19. gomine

    Murielle Joudet n’exagère-t-elle pas un peu (peut-être par modestie) ses difficultés à l’oral ? L’entretien, ici, se suit très agréablement. Peut-être juste le bonjour et l’au-revoir un peu secs et maladroits, sans les fioritures habituelles (pour ne pas dire « télévisuelles »). Mais savoir mettre l’interlocuteur à l’aise, conduire un propos pas bateau, laisser les réflexions se développer, faire partager un questionnement, contredire, nuancer ou surenchérir… sont quelques choses qui ne sont pas si évidentes et qui ici se manifestent très bien. Là est l’essentiel qui rend les trois entretiens déjà réalisés très intéressants à suivre et donne vraiment envie de voir la suite.

  20. Papriko

    Nous savons tous que c’est un job difficile et qu’on ne peut pas être expert du jour au lendemain.
    Que Murielle Joudet se rassure : nous n’attendons pas d’elle qu’elle nous chante une chanson ou qu’elle fasse des claquettes…

  21. Papriko

    Puisque Judith nous annonce que Rafik Djoumi présentera de temps en temps une émission, je propose qu’un jour on organise une confrontation entre Rafik et Murielle. Ce tête-à-tête pourrait être rigolo, car, si j’ai bien compris, les films que Murielle apprécie appartiennent au genre (catégorie « querelles d’amoureux mal peignés devant deux bols de café au lait ») que Rafik déteste. :o)
    N.B. : Prévoir budget pour service d’ordre.

  22. Papriko

    Marcos Uzal ne nous explique pas pourquoi « la caméra sur l’épaule » est emblématique du naturalisme. Il semble considérer comme indiscutable le fait qu’elle permet de traquer la vérité mieux que d’autres procédés. On aurait aimé quelques explications techniques sur le sujet.
    Car on n’a ps attendu d’utiliser ce procédé pour réaliser des gros plans.
    Voici deux exemples (l’un très ancien, d’une célèbre brune capiteuse, l’autre, plus récent, d’une autre brune capiteuse), qui montrent qu’on peut réaliser des gros plans sans utiliser la caméra à l’épaule.:

    Exemple 1 : http://img4.hostingpics.net/pics/409162Star1.jpg

    Exemple 2 : http://img4.hostingpics.net/pics/553291Star2.jpg

  23. Papriko

    @Freego : non, ce n’est pas maladresse de votre part. Les forums de « Hors-Série » ne sont pas suffisamment sophistiqués pour que les horsérin@utes puissent réellement dialoguer.
    Je ne pense pas que ce soit uniquement pour des raisons techniques.
    Les dialogues conduisent souvent à des chamailles qu’il est difficile de « modérer ».
    Une hypothèse : la tendance actuelle dans tous les domaines est à l’économie d’énergie; la modération d’un forum est gourmande en énergie et, par conséquent, couteuse. Si on doit rétribuer un modérateur, on va pas s’en sortir. Surtout si on fait des frais pour installer une troisième caméra… :o) Ce n’est, je le répète, qu’une hypothèse.

  24. josephbridau

    Merci beaucoup pour cet entretien. Vraiment très intéressant.

  25. David

    L’opposition, évoquée par Murielle Joudet, entre les héritiers des frères Lumière et les héritiers de Méliès ne me semble vraiment pas opérante en ce qui concerne les cinéastes évoqués (si on voulait chercher des héritiers de Méliès dans le cinéma français, il faudrait plutôt aller voir du côté de Jean-Pierre Jeunet pour ne citer que le plus connu et le plus emblématique). Je ne vois vraiment pas en quoi Garrel serait plus dans l’imaginaire que Kechiche. Finalement l’opposition soulignée dans cette émission serait entre un cinéma de l’hyperbole et du déterminisme et un cinéma de la litote et de la liberté des personnages.

    Personnellement, je ne veux pas à avoir à choisir entre les deux selon des présupposés théoriques. Lorsque j’entre dans une salle de cinéma, je ne me pose pas la question de savoir quels sont exactement les présupposés artistiques du réalisateur. ça me semblerait aussi incongru que de chercher à connaître la couleur de ses caleçons ou de ses culottes. Ce que je demande à un film, c’est de m’émouvoir, de me toucher, bref de provoquer quelque chose en moi, peu importent les moyens employés.

    Et à ce titre je ne peux pas m’empêcher de trouver Marcos Uzal de mauvaise foi à l’égard de la Vie d’Adèle que j’estime être pour ma part un chef-d’oeuvre (et ce n’est pas parce que plein de gens pensent comme moi que ça m’empêchera de le penser). Alors oui, il y a un certain nombre d’insistances (comme celle de la couleur bleue), oui les parents sont caricaturaux (comme le sont les personnages de Balzac ou de Hugo, ce qui n’empêchent pas Hugo et Balzac d’être d’immenses écrivains), mais il me semble qu’on ne cherche pas une seule seconde à nous cacher qu’on est dans une oeuvre d’art, pas dans la réalité, et le truc le plus important, c’est que ça a beau être très appuyé, ça fonctionne. Pourquoi ? C’est tout simplement ce qu’on appelle le génie. Il y a fort à parier que le même scénario tourné par un réalisateur de seconde zone aurait donné une grosse daube.

    En contrepoint, je ne peux pas m’empêcher de rigoler devant l’extase de Marcos Uzal devant cette scène de la petite fille disant « arrêtez de crier ». Je n’ai pas vu le film en entier, et peut-être suis-je en cela un peu de mauvaise foi, mais pour moi, c’est précisément là qu’on touche le comble du ridicule. J’y vois en effet une façon de souligner à gros traits rouges « eh vous avez vu à quel point je ne suis pas démonstratif ? ». Enfin, Garrel se rattache sans doute à la longue tradition française des précieuses et des petits marquis raillés autrefois par Molière et à ce titre il fait partie du patrimoine.

  26. Totorugo

    Bravo et merci pour cette émission une nouvelle fois très stimulante, où l’on entend enfin un discours qu’on entend peu ailleurs.
    « Films lents où tout le monde galope et gesticule ; films rapides où l’on bouge à peine », écrivait Robert Bresson dans ses Notes sur le cinématographe (à ce propos, à quand une émission avec Eugène Green, le plus bressonien de tous les cinéastes, auteur d’un magnifique Poétique du cinématographe, chez Actes Sud ?).

    @Judith :
    Au sujet de votre commentaire (reproduit ci-dessous), je vous trouve un peu « maternaliste », un peu condescendante. Et je profite de ce message pour dire que, contrairement à pas mal de commentaires, je trouve la présentation et la conduite de Murielle Joudet exemplaires, très claires (la clarté n’interdit pas le zig-zag – il arrive même qu’elle s’en renforce), et très motivantes. MJ me parait de très loin (avec vous, Judith) la meilleure meneuse d’émission d’Hors-Série. NB : je ne suis pas la maman de Murielle 🙂

    Ne soyez pas désolé : Murielle est la première à se critiquer après chaque entretien ! Elle fait ses armes, débute dans l’entretien filmé, et nous lui faisons une confiance totale pour la suite. C’est un exercice difficile qui demande du métier et de l’aplomb : donnons lui le temps de s’y épanouir. En l’état, c’est déjà tellement stimulant : elle choisit les thèmes, les invités, les problématiques, et parvient toujours à tirer le meilleur de ses invités (et souvent, de l’inédit) ; c’est le signe du talent, et la promesse de superbes réussites pour l’avenir. Et puis : vive la jeunesse, quoi !

  27. Remi Bassaler

    Pour Jean-Claude Biette, le cinéaste c’est « celui qui exprime un point de vue sur le monde et sur le cinéma (…) avec toujours un tant soit peu plus de monde que de cinéma ». Certains films français donnent l’impression d’avoir plus de cinéma que de monde, de ressasser les mêmes références cinéphiliques et de s’adresser à une niche cloisonnée de spectateurs parisiens.

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