pour voir cette émission
L’IA au service des patrons

pour voir cette émission
À qui profite l’Intelligence Artificielle ? Faut-il rêver d’un futur libéré travail ou craindre la venue d’un empire des robots ? Ni l’un ni l’autre selon Juan Sebastian Carbonell. L’automatisation n’est ni un progrès pour les travailleurs ni une technologie toute-puissante. En revanche, elle est un nouvel instrument de contrôle de la main-d’œuvre et elle exerce une fonction décisive dans la domination du patronat.
En revenant sur l’histoire de l’intelligence artificielle, faite de hypes et de crises, notre invité démasque les « attentes technologiques » diffusées par les médias auprès du grand public. Ces plaidoyers permettent de lever des fonds et de faire exister l’IA comme une « technologie inévitable, désirable et nécessaire » — comme une fatalité. En forgeant mythe d’un efficacité décuplée grâce à la révolution numérique, ils ont occulté la fonction très politique des nouvelles technologies dans l’organisation du travail.
Un taylorisme augmenté. Critique de l’intelligence artificielle (éd. Amsterdam) est un appel à destination des travailleurs et de leurs organisations. Un appel à s’emparer de la question technologique et ses conséquences en terme de contrôle et de déqualification du travail. Un appel à refuser la captation du débat technologique par des experts.
Refuser les intelligences artificielles telles qu’elles existent aujourd’hui contribue à lutter contre la résurgence de formes archaïques de travail. Dans l’histoire longue du conflit qui oppose travailleurs et capitalistes, il serait temps de réactualiser l’héritage des luddites qui brisèrent leurs machines au XIXème siècle, pour conquérir de l’autonomie au travail et non en perdre.
Reste à savoir si, dans l’hypothèse communiste, il y a une place pour ces technologies ou si une « IA socialiste » est inconcevable.
Galatée DE LARMINAT
Pour prolonger
- La domination algorithmique (Dans le texte avec Hubert GUILLAUD, mai 2025)
- Le futur au travail (Aux ressources avec Juan Sebastian CARBONELL, mars 2022)
- Une contre-histoire d’Internet (Aux sources avec Félix TRÉGUER, novembre 2019)
- Les forçats du clic (Aux ressources avec Antonio A. CASILLI, janvier 2019)
Une réponse à “L’IA au service des patrons”
Un angle qui n’est pas abordé lors de cet échange, c’est celui de la transformation du consommateur en « ouvrier/employé » de la société qui produit un produit ou un service. Cette technique n’est pas arrivé avec l’IA, certes, mais le processus va s’accélérer en augmentant progressivement la responsabilité du client, L’IA le canalise, mais gare à celui qui sortira des clous, Ce n’est pas moi qui le dit, c’est la machine et si maintenant elle est intelligente, alors !?
Le discours ambiant est aussi étrange, si l’IA vient du monde « occidental » en gros US, c’est bien, si c’est les chinois, c’est mal ! Je ne dis évidemment pas que ce qui vient des chinois est bien pour les chinois et pour le monde entier. La question qui était posée de choisir démocratiquement une IA utile et respectueuse reste ouverte. En fait, c’est plus haut dans la superstructure que la question devrait se poser et donc en attendant, de refuser d’imaginer des solutions positives à l’IA tel qu’elle se développe ici et maintenant.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.