L’artiste et les agendas

avec Ben
publiée le
Vous devez être abonné
pour voir cette émission
animée par Laura RAIM

Cette émission est un peu particulière. Jusqu’à présent, j’ai interrogé des personnes dont je savais qu’elles avaient réfléchi aux aspects économiques qui sous-tendent leur activité. Là c’est différent. J’ai voulu rencontrer l’artiste Ben parce qu’il incarne un certain modèle économique , à savoir le merchandising, tout en me doutant qu’il n’avait probablement pas théorisé ce choix discutable, et que l’échange risquait par conséquent d’être plus difficile. Autant vous le dire tout de suite : j’avais raison de m’inquiéter. « Si vous êtes venus pour me parler des agendas Quo vadis, je n’ai rien à vous dire! De toute façon ça n’est pas moi qui fais les comptes, c’est Annie (sa femme), je n’en sais rien moi de combien je gagne! », nous a-t-il averti d’emblée. Méfiant, l’ex-membre de Fluxus avait même demandé à son petit fils de filmer l’intégralité de la rencontre pour détenir des preuves au cas où on essaierait de le « manipuler ». Tout juste savait-il qu’il était imposable à l’ISF, nous a-t-il lâché. On n’aurait donc pas de détails chiffrés, soit. Et on n’échapperait pas non plus au show de ce performeur permanent. Pour ma part, j’ai malgré tout eu l’impression de parler à quelqu’un de sincère, bien qu’histrion. Sincère quand il dit ne pas s’intéresser à l’argent dans le sens où il ne court pas après les millions, même s’il a manifestement oublié que pour « ne pas s’intéresser » à l’argent, il faut en avoir un minimum…

Laura RAIM

Durée 53 min.

6 réponses à “L’artiste et les agendas”

  1. Papriko

    Les commentaires déjà publiés ne sont pas très engageants. Je sais pas si je vais y aller.
    On peut se demander si le principe même de ce site ne nous fait pas courir le risque de mauvaises surprises. Peut-être allons nous comprendre pourquoi certains personnes ne sont jamais invitées dans les médias main-stream.
    Nous avons déjà eu quelques beaux spécimen de bras-cassés. Faudrait pas que ça tourne à la galerie de monstres :o)

  2. gomine

    merci d’avoir essayé !
    le dialogue est effectivement difficile

  3. gomine

    D’accord avec vous Judith.
    Si on démêle un peu la forme du fond, le comportement du propos, Ben dit pas mal de choses. Brouillonnes, péremptoires, égotistes, auto flagellantes ou auto célèbratrices, plus ou moins pertinentes mais souvent sincères. Par écrit, je pense que ce qu’il dit aurait mieux passé, parce que difficile de faire abstraction du personnage (qu’il joue ou qu’il est, on ne peut pas savoir).

  4. gomine

    « va chier », « gros ben se faire foutre avec les… », « soyons bref », « aucune patience », « on ferme »…
    puissiez-vous aller déverser votre grossièreté, votre haine et surdité anti art contemporain ou anti art conceptuel ailleurs

  5. Papriko

    L’adjectif « sincère » apparait plusieurs fois dans les commentaires sur cette émission. Comment savoir si un artiste est sincère ou non et quel est le sens qu’on peut donner à ce mot aujourd’hui ?
    Dans une autre émission, Jacques Bouveresse évoquait les « faussaires » qui sévissent dans le milieu de la philosophie. Cette question (les escrocs, la mythomanie, l’aveuglement, le mensonge universellement répandu) est un sujet qui m’intéresse particulièrement (de manière presque obsessionnelle, je l’avoue, et je repère régulièrement des « mythomanes sincères » sur les forums d’@si) et je suis preneur de tous types d’émissions qui aborderaient ce thème.
    Par exemple, ce soir (mercredi 24 septembre), Arte diffuse « À l’origine », film de Xavier Giannoli dont l’histoire s’inspire d’un « fait divers » réel (une escroquerie) et ce film me parait a priori digne d’intérêt. Ce thème (les escroqueries au cinéma ou dans la littérature) pourrait faire l’objet d’une émission.
    De même, j’attends avec impatience l’interview de Jean Bricmont par Maja Neskovic, que Judith nous a annoncée.

  6. faucon-vert

    Comme toujours, interview très intéressante.
    Je trouve que Ben est quelqu’un d’intelligent, il reconnait en filigrane qu’il ne s’est pas vraiment renouvelé depuis le début des années 60 (« mes dates »), et il est content de lui. J’ai trouvé son argument de toucher « les masses » assez spécieux, il y a du bon et du mauvais dans cet argument.
    Mais il parle aussi de l’art des autres peuples du monde, ce qui n’est pas si fréquent, et il a une visions assez lucide de l’art de la vérité (« je tousse pendant 10 mn, c’est une variation sur le silence », je cite approximativement).
    En résumé, on aime ou on n’aime pas Ben mais l’interview est intéressante. Merci à Laura et à Hors-Série.

Laisser un commentaire