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Kurdes, les damnés de la montagne

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Lorsque l’on pense au colonialisme, l’histoire de l’Algérie française, du Congo belge ou des Indes Britanniques nous vient immédiatement à l’esprit. Ces cas apparaissent comme des idéaux-types de la manière dont l’Europe s’est projetée vers le monde avant de l’engloutir. Par ses conquêtes sanglantes, ses pillages, son racisme, elle a dessiné un nouveau système international basé sur l’exploitation du Sud par le Nord. Toutefois, cette approche du phénomène colonial semble insuffisante et incapable de prendre en compte la diversité et la complexité de certaines situations. L’exemple du Kurdistan en est l’illustration. En effet, si l’on reconnait volontiers que le peuple kurde est l’objet de politiques répressives qui tentent de lui dénier son droit à l’autodétermination, rares sont ceux qui le considèrent comme une victime du colonialisme.
Pour le militant décolonial Azadî, auteur de Leçons Kurdes. Les damnés des montagnes (La Fabrique, 2025), ce malentendu oblige à une actualisation du concept de colonialisme. Celui-ci doit être avant tout pensé comme un rapport de domination impliquant une déshumanisation voire une volonté d’éradiquer pleinement ou en partie un peuple, sa langue, sa culture, ses traditions. Partant de là, le statut du Kurdistan n’a rien à envier aux autres nations foudroyées par la barbarie occidentale.
Mais cette similarité ne doit pas nous faire perdre de vue la spécificité du cas kurde : celle d’être une « colonie internationale ». Forgée par le sociologue turc Ismail Besikci, cette notion renvoie au fait que le territoire kurde est occupé par plusieurs Etats nationaux (Turquie, Syrie, Iran, Irak) et soumis régulièrement dans son histoire aux jeux des grandes puissances impérialistes. Situé au cœur d’une région éminemment stratégique, le Kurdistan a souvent été trompé, trahi par ceux qui lui promettaient l’indépendance. Du cynisme des Occidentaux, les Kurdes ont en tiré une leçon qui vaut encore aujourd’hui : la libération du Kurdistan sera l’œuvre du peuple kurde lui-même.
Souvent défait mais jamais résignés, les combattants kurdes n’ont cessé de revendiquer leur droit à l’existence. Sans cesse pourchassé, massacré voire en partie exterminé, le peuple kurde fait preuve d’une résistance qui force l’admiration. Au cœur de cette bataille, la langue kurde constitue un élément décisif. Couramment interdite au XXème siècle, elle a fait les frais des politiques assimilationnistes brutales pratiqués par des Etats comme la Turquie de Mustafa Kemal. En voulant singer les modèles occidentaux, Atatürk a bâti une nation dont les kurdes ont été d’emblée exclus. Cherchant une forme de pureté ethnico-raciale, la Turquie moderne a rendu ce peuple millénaire étranger dans son propre pays.
Beaucoup trop ignorée lorsqu’elle n’est pas simplement marginalisée, et ce, au sein même des milieux antiracistes et anti-impérialistes, la question kurde gagnerait à être davantage connue. Car il se pourrait bien que les Kurdes aient des choses à nous dire.
Tarik BOUAFIA
Une réponse à “Kurdes, les damnés de la montagne”
La problématique Kurde a été , il y a quelques années , illustré au festival de Douarnenez, il semble que les populations Kurdes aient été fort peu solidaires entre elles et il semble que ce soit encore le cas puisque des Kurdes soutiennent activement les génocidaires en Palestine. Les minorités étaient mieux protégées dans l’empire Ottoman:Il suffisait de payer. Ils ont eu la possibilité de vivre en paix en Syrie …. les Kurdes ont été les auxiliaires de la déstabilisation de la région comme Daesh le tout financé en sous main par l’argent des monarchies arabes et des US . Tout va beaucoup mieux désormais avec le terroriste saoudien naturalisé syrien adoubé par l’empire! L’acceptation de l’autre dans sa diversité , y compris religieuse, reste un objectif difficile à atteindre.
L’interdit de la langue est une constante ! (même en fRance!)
Finalement, c’est en Chine où on respecte le plus la diversité, langue, culture etc.
Au fait , depuis quand les arabes , les kurdes , les turcs ont-ils envie de vivre ensemble?
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