Féminisme et queer : la réconciliation ?

avec Sophie NOYÉ
publiée le
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animée par Galatée DE LARMINAT

Les féminicides ne faiblissent pas, l’accès à l’IVG recule dans les pays occidentaux, des influenceurs masculinistes inondent les réseaux sociaux : on peut dire que le féminisme subit un « backlash », un retour de bâton, depuis le mouvement #MeToo. Contre le regain d’intérêt pour les discours naturalisants et les tropes réactionnaires en général, les militants LGBTQ+ et féministes semblent unis mais affaiblis. Il faut dire que la déferlante féministe a fait beaucoup de bruit mais s’est rapidement dissoute dans une nouvelle pop culture consensuelle à coups de films Barbie, de « girl power » et autres incantations.

Pour construire une hégémonie féministe alerte et transformatrice, on vous propose de revenir sur les vifs débats qui ont opposé féministes matérialistes et théorie queers. Deux approches s’affrontent ; la première insiste sur les conditions matérielles de la domination masculine : le mode de production patriarcal et division sexuée du travail. Au foyer, les femmes travaillent gratuitement, dans la sphère professionnelle, elles sont poussées vers des activités peu rémunératrices, pénibles et moins valorisées socialement (service à la personne, entretien, éducation). La seconde approche réfléchit en termes d’injonctions sociales à vivre comme ceci ou comme cela ; la violence proviendrait alors de l’hétérosexisme qui relègue à la marge les existences qu’il juge anormales, déviantes, queers, à cause de leur genre et/ou de leur sexualité.

Politiquement, les deux courants tirent parti de stratégies différentes. D’un côté, les matérialistes mènent une lutte des classes de sexe pour abolir cette exploitation économique. De l’autre, les queers expérimentent d’autres modes de socialisation et inventent des contre-cultures : do it yourself, fanzines, performances drags, saunas érotiques… Tant sur les analyses que sur les stratégies à adopter, ces deux visions du monde paraissent irréconciliables.

Notre invitée, Sophie Noyé, nous aide à y voir plus clair et à nous défaire des représentations simplistes que l’on peut entretenir à propos de ces courants politiques. Elle soutient, dans Pour un féminisme matérialiste et queer, qu’ils sont complémentaires et qu’ils partagent un socle politique commun… Lequel ? Comment définir les contours d’un « nous » féministe ? Et pour aller vers où ? L’avènement futur d’un monde où le genre est aboli, ou bien la profusion de communautés alternatives ? Ce sont les questions explorées dans cette émission.

Galatée DE LARMINAT

Durée 74 min.

4 réponses à “Féminisme et queer : la réconciliation ?”

  1. Gisele Moulie

    Il faut suivre , ce n’est pas à la portée de la première féministe/syndicaliste venue ne sachant trop qui sont les queers je n’ai pas tout compris, à qui vous adressez vous?

  2. Raphaël SCHNEIDER

    On s’adressait justement à des abonné.e.s qui voulait savoir en quoi ce distingue les queers des féministes.

  3. Anotyne Nouel

    ça fait du bien d’entre trans / cis / transpédégouine sur hors série. il me semble que vous arrivez un peu tard sur ces questions. mais tant mieux si ça arrive.

    je dirais qu’aussi le matérialisme permet de penser à l’intérieur des mouvements eux mêmes aussi. genre, une personne bi/pan qui est dans une relation hétéro est matérialistement une hétéra d’une certaine façon. ou de même, on peut se rendre compte que l’oppression des différentes composantes des lgbt est très différente. les transfems étant la population la plus oppressée des queers il me semble.

    j’ai trouvé ça marrant aussi quelles catégories aussi ont divisé le mouvement féministe mainstream aussi d’une certaine façon. les transfems, les femmes voilées et les tds. je trouve ça juste étonnant d’une certaine façon que les femmes noires ne fassent pas partie de ce continuum.

  4. Damien

    Merci pour cette émission, super intéressant.
    Ca serait cool de pouvoir mettre la main sur certaines études dont parle Sophie Noyé (je parle par exemple de celle sur les hommes allemands dont 55% pourraient rentrer dans la catégorie intersexué… mais aussi d’autres études).

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