De Malthus au GIEC : 50 nuances de vert

avec Daniel TANURO
publiée le
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animée par Laura RAIM

Certains s’y préparent depuis des années, s’échinant à alerter leur entourage coupable d’insouciance, d’autres en ont pris conscience brutalement « grâce » au Covid 19 : l’effondrement arrive. D’ailleurs, il a déjà commencé : que ce soit sous la forme de la pandémie, du dérèglement climatique ou de l’extinction des espèces, la catastrophe est déjà là.  « Etre catastrophiste, ce n’est pas être pessimiste ou optimiste, c’est être lucide », écrit par exemple Pablo Servigne, co-auteur de Comment tout peut s’effondrer, paru en 2015. L’inventeur du terme « collapsologie » invite dans ses ouvrages à s’adapter à l’inéluctable cataclysme en se retirant dans des petites communautés rurales et en apprenant à cultiver son potager.

Daniel Tanuro ne nie pas la gravité de la crise écologique actuelle. En revanche, il refuse d’être fataliste. Dans son ouvrage Ecosocialisme ou effondrement, Trop tard pour être pessimistes ! (Textuel, 2020), l’ingénieur agronome et militant écosocialiste belge rappelle qu’il n’y a rien d’inévitable dans la catastrophe à venir. Aucune loi naturelle n’oblige l’humanité à extraire l’intégralité des stocks fossiles ni à gaspiller la moitié de la production alimentaire mondiale.

Plutôt que la « résilience » par la décroissance et la sobriété énergétique, il appelle à la résistance politique pour sortir du régime d’accumulation capitaliste et construire un communisme qui soit à la fois non productiviste et démocratique.

Laura RAIM

 

Durée 86 min.

7 réponses à “De Malthus au GIEC : 50 nuances de vert”

  1. J. Grau

    Merci à D. Tanuro et à L. Raim pour cet entretien passionnant !

  2. Dominique L

    J’ai aimé cet entretien, source de réflexion par les angles multiples de ces questions. Comment se fait-il que cet homme ne soit pas présent sur les radios à la place de l’omni-présent Jacques Attali.
    Curieusement, les citoyens s’approprient cette idée impérieuse de préserver notre planète. L’objet de représentation sociale n’est plus leur bagnole.
    Reste que les hommes politiques actuels, soumis au pouvoir financier, font tout pour satisfaire ces pouvoirs voraces au détriment du bien commun et si les citoyens manifestent leur désaccord, ils ont comme réponse lacrimo et LBD.

  3. jeremie chayet

    Excellent.
    A force d’adhérer à des discours tels que ceux tenus par Mr Friot, Mr Tanuro, Mr Begaudeau, etc… je finis par me dire que je suis moi aussi marxiste.
    Il rentre donc immédiatement dans mon gouvernement (https://blogs.mediapart.fr/jeremiechayet/blog/080613/il-est-pas-beau-mon-gouvernement), et les discussions avec Jancovici vont être vives.
    Merci à hors-série, longue vie à vous.

  4. Olivier OTT

    Remarquable interview avec un penseur solide qui indique la seule voie positive pour sortir de notre situation catastrophique. La voie d’un combat social et politique pour détruire le capitalisme. Excellente vision de la réinvention de l’intégration de l’homme à son environnement dans un équilibre progressiste. Oui, il faut gagner le monde du travail à l’éco-socialisme. La nécessité d’une planification rend indispensable la conquête du pouvoir par une convergence de luttes concrètes. Je retrouve pour ma part l’inspiration qui m’a mené à la FI.

  5. Cuckooland

    Daniel Tanuro (01h05m00s) : « La croissance est elle-même un produit d’un certain nombre de mécanismes économiques et sociaux, et ces mécanismes sont ceux de l’accumulation du capital, la concurrence pour le profit qui poussent chaque propriétaire de capitaux à investir en machine pour augmenter la productivité du travail, pour avoir plus de marchandises à mettre sur le marché, et pour compenser la baisse relative du taux de profit qui en découle par une augmentation de la masse de marchandises qu’il vend à un taux de profit plus bas. C’est ça le problème. »

    A cet instant, j’aurais aimé poser quelques questions. Car tous ces profits sont mesurés dans une monnaie dont le mode de création n’est pas abordé.
    Et pourtant, que les unités monétaires émises par un peuple le soient via une reconnaissance de dette avec intérêt, n’est-ce pas un pousse-au-crime ? Serait-ce un détail, une paille ?
    Ou serait-ce qu’il n’y a pas d’alternatives ? Pourquoi ne pas soutenir des monnaies dont les unités sont émises régulièrement et à égalité pour tous, via un Dividende Universel (type Duniter) ?
    Sans se l’avouer, préférons-nous donner le pouvoir monétaire à quelques barons plutôt qu’à tous, y voyant une issue plus favorable pour s’extraire du tout-venant ?

  6. Graldar LPL

    Cette émission est géniale !!! OK toutes les émissions sont géniales sur ce site mais là, je suis enthousiasmé par votre invité et la qualité de la discussion. Merci!

  7. gomine

    passionnant ! même regardée avec un an de retard cette émission est passionnante, merci à vous

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