Hors-Série
Arret sur Images
Me connecter
abonnez-vous


Travail sexuel et féminisme

Aux Ressources

Morgane Merteuil

Dans les années 1970, des féministes marxistes comme Silvia Federici affirment que le travail ménager des femmes au foyer est un vrai travail, non pas "productif" mais "reproductif", et que par conséquent il mérite salaire. Comment, en effet, lutter contre l'exploitation par le travail si l'on n'a pas au préalable reconnu l'activité en question comme relevant du travail, et non pas d'une disposition féminine naturelle et spontanée.

Travailleuse du sexe et porte-parole du Syndicat du travail sexuel (STRASS), Morgane Merteuil s'inscrit aujourd'hui dans cette tradition et affirme à son tour que le sexe, qu'il soit gratuit ou rémunéré, fait lui aussi partie du travail reproductif. Une grille de lecture puissante qui permet de faire apparaître les liens entre exploitation capitaliste et oppression des femmes. Décidément, on a tort de disqualifier les travailleuses du sexe du débat féministe.

Pour aller plus loin, je recommande vivement le livre "Les luttes des putes" écrit par le co-fondateur du STRASS Thierry Schaffauser, paru aux éditions La Fabrique, ainsi que l'article de Morgane Merteuil publié en septembre dans Période, "Le travail du sexe contre le travail".

 

Aux Ressources , émission publiée le 20/12/2014
Durée de l'émission : 55 minutes

Regardez un extrait de l'émission

Commentaires

38 commentaires postés

Merci pour cette interview très intéressante, qui élargit aussi le spectre des interventions de Hors-Série vers d'autres domaines que la culture. J'ai trouvé Morgane Merteuil très posée et très claire, même si elle manque un peu de charisme ; mais justement cela souligne la force de son propos.
Le seul bémol que je ferai est qu'il est question tout au long de l'interview de "femmes", n'oublions pas que les métiers du sexe comprennent aussi des hommes, dans une beaucoup moins grande proportion, bien sûr.

Par faucon-vert, le 21/01/2015 à 17h40

Très intéressant entretien, notamment -de mon point de vue- sur deux points (j'étais déjà familière avec le dérangeant mais éclairant parallèle sexe-gratuit-conjugal/sexe-tarifé). D'une part l'histoire de cette branche du féminisme (américain d'abord, si j'ai bien suivi) militant pour la reconnaissance sociale et financière des travaux domestiques-ménagers. D'autre part sur les figures de l'émancipation: émancipation-sauvetage qui se rapproche d'une forme d'assistance ("on va vous tirer de là") et émancipation-autonomisation ("vous vous sauverez vous-même grâce au cadre et aux outils qui seront à votre disposition"). L'intérêt étant que cette distinction s'applique très bien au sujet traité ici, au féminisme en général et, beaucoup plus largement, à toutes les problématiques d'aliénation, oppression... Encore du grain à penser, merci !

Par J-net, le 20/01/2015 à 18h12

Un autre film aborde le thème du handicap et de la sexualité. C'est le très beau "Nationale 7", de Jean-Pierre Sinapi, dans lequel une aide soignante, au risque de s'attirer des représailles de la part de la hiérarchie de l'établissement pour personne handicapées où elle travaille, aide un résident (Olivier Gourmet) à obtenir des services sexuels d'une prostituée qui travaille en caravane au bord de la National 7.
Ce film est bouleversant (en tous cas pour le spectateur masculin) entre autres parce que c'est une femme qui aide l'homme handicapé, situation qui bouscule l'image traditionnelle de la "femme honnête" qui ressent la prostituée comme une rivale et une ennemie. Ici, au contraire, la femme compatit à la douleur de l'homme. Elle est l'exact contraire de l'infirmière sadique de "Vol au-dessus d'un nid de coucou". L'une émascule; l'autre rend à l'homme sa virilité.
Ce film, réalisé à l'origine pour une diffusion à la télévision, a eu un tel écho qu'il est sorti en salles et qu'il a obtenu de nombreuses récompenses.

Par Papriko, le 06/01/2015 à 12h10 ( modifié le 06/01/2015 à 12h21 )

@gynko : "Assistant sexuel", absolutely !
Pas vu "The Sessions" (mais j'y ai pensé en écrivant mon commentaire hier), qui est une fiction et plutôt une "romance" entre les deux personnages principaux (John Hawkes dans le rôle de l'handicapé, Helen Hunt dans celui du suricate... euh, pardon, du surrogate), si j'ai bien compris. Même si "based on a true story" comme les aime tellement Hollywood, même dans ses productions "indépendantes"...

Par cyrilkenyatta, le 05/01/2015 à 12h32 ( modifié le 05/01/2015 à 12h32 )

@Papriko : Le cinéaste Jean-Michel Carré a beaucoup travaillé sur ce sujet. Je vous recommande notamment chaudement ses documentaires "Les Travailleu(r)ses du sexe" et "Sexe, amour et handicap".
Le premier donne justement longuement la parole à des travailleu(r)ses du sexe (comme son titre l'indique) et c'est tout à fait passionnant, souvent même très émouvant. Evidemment, on peut dire que, dans ce film, le regard de Carré n'est que bienveillant sur cette profession (plutôt CES professions, qui recouvrent des réalités professionnelles très différentes), peut-être même "angélique". Ce serait oublier qu'il en a traité des aspects beaucoup plus durs dans d'autres de ses films (Galères de femmes, Les Trottoirs de Paris...).
Le second film est encore plus troublant et traite d'un sujet qui me semble très méconnu (qui n'est d'ailleurs pas du tout abordé dans l'entretien de Laura avec Morgane Merteuil) : celui des "prestations sexuelles" assurées par des professionnel(le)s (qui sont aussi des travailleurs du sexe) à des handicapés, c'est-à-dire à des personnes qui n'ont généralement aucune autre façon de connaître, eux aussi, le plaisir sexuel. Sujet sacrément tabou... Film souvent carrément poignant où l'on apprend, stupéfait, à quel point la France est en retard sur sa voisine Suisse sur la question de la légalisation de cette profession.
Au-delà du strict sujet qu'ils abordent, ce sont des films qui posent de vraies questions sur la société que nous voulons... ou que nous refusons. Je veux croire aussi qu'ils peuvent permettre de dépassionner un peu un débat extrêmement sensible, d'apporter un peu de rationalité. Mais c'est peut-être un voeu pieux...

Par cyrilkenyatta, le 04/01/2015 à 22h45

J'espère qu'un jour Morgane Merteuil racontera son expérience de travailleuse sexuelle.
Il est clair que ce n'est pas sa préoccupation du moment, mais on peut souhaiter qu'elle aura un jour le désir de parler de son vécu et de ce métier qui me semble très mal connu. La littérature et le cinéma véhiculent des images de la prostituée qui ne correspondent sans doute pas à la réalité. Une question est rarement abordée, par exemple : qui sont les clients des prostituées? Qui sont ces hommes qui paient pour obtenir des services sexuels, alors que la plupart des hommes préfèrent les obtenir "gratuitement" ?
Et qui connait mieux ces clients que les prostituées?

Par Papriko, le 04/01/2015 à 20h32

Un angle de vue original ... à quand le syndicat de la "femme au foyer" ?

Par kine, le 04/01/2015 à 18h11

La façon calme et (semble-t-il ) détachée dont s'exprime Morgane Merteuil, en particulier sur le point important de la différence entre le travail sexuel gratuit ou payant, laisse parfois rêveur. Laura Raim tente d'y introduire mais sans réel succès, la catégorie du plaisir. Il est assez troublant d'entendre que lorsqu'on met le travail du sexe dans le cadre du travail reproductif la différence gratuit-payant n'est plus significative, et qu'y prendre du plaisir se voit qualifié de conscience professionnelle. Bien d'autres points intéressants en particulier sur les femmes migrantes et sur les enjeux méconnus de sa lutte.
Meilleurs voeux à Hors-Série

Par Robert., le 02/01/2015 à 22h22

Quatre entretiens que je regarde, quatre temps forts en terme de réflexion personnelle. M.M.est un personnage remarquable, de ceux qui portent cette parole que vous alliez formuler, mais en plus charpenté.

Hors série est LE lieu où les invités ont libre cours pour développer leur idée. En ce jour 1 je vous souhaite longue vie.

Par Jean-Marie Crohin, le 01/01/2015 à 14h27

une femme d'une rare intelligence et d'un sens exacerbé du politique.Avec des idées claires et les mots pour le dire,elle distille à ceux qui sont capables de l'entendre la vraie défense des droits des femmes.Merci et bon courage pour la suite.

Par jean-pierre bertin, le 27/12/2014 à 21h58 ( modifié le 27/12/2014 à 22h25 )

Merci pour cet entretien rare qui bouscule la pensée simpliste des bigots.

Par Olilej, le 25/12/2014 à 11h34

entretien très fort, merci de prendre ces risques

Par gomine, le 24/12/2014 à 18h43 ( modifié le 24/12/2014 à 18h45 )

Émission passionnante,et dérangeante en ce qu'elle montre très clairement que le discours féministe a été essentiellement capté par une classe sociale supérieure. Les revendications d'Ockrent ou Bachelot s'identifient à la bourgeoisie, leur féminisme pousse hors-sol, c'est-à-dire HORS-CLASSE.
Et le féminisme de Morgane Merteuil est remis sur ses pieds, c'est-à-dire dans le monde du travail réel.
Elle ne s'intéresse pas au sort de la Grande Reporter ou de la Députée, elle compare toujours la prostitué à l'ouvrière, la ménagère : on voit là que l'imaginaire social n'est pas le même. Et ça change TOUT!

Merci à vous, au delà du problème prostitutionnel, sortir le féminisme du cadre débilitant des magazines féminins et de la figure de la "femme-cadre-sup' hyper branchée et dynamique et positive et hyper-consommatrice", c'est vraiment intéressant. Et vive l'analyse marxiste qui rend tout ça tellement plus intelligent.

Par GaM, le 23/12/2014 à 13h14

@jacqueline debant : yG a raison, vous êtes assez terrifiante, permettez-moi de vous le dire...
Concrètement à ce que vous pensez, la prostitution N'EST PAS un crime. En tout cas, elle n'est pas considérée comme tel par le législateur français. Mais il n'est sans doute pas trop tard pour vous faire élire députée afin d'y remédier...
C'est d'ailleurs ce que rappelle très précisément Morgane Merteuil. Et ce qui répond donc à la question d'Alexandra : oui, on peut déclarer cette profession de "travailleur/euse du sexe" puisqu'elle n'est pas interdite. Et qu'elle ne se réduit pas, loin de là, à la seule prostitution.

Par cyrilkenyatta, le 23/12/2014 à 08h44

Je ne peux que rebondir sur ce qu'écrit Françoise Moreau : une émission intéressante parce que dérangeante (sans être gratuitement provocatrice, faussement subversive ou misérabiliste).

Les dix minutes où Laura Raïm essaie de voir concrètement quels seraient les points qui permettraient de différencier la relation sexuelle dans un cadre conjugal de la relation tarifée sont assez vertigineuses, ça ouvre sur beaucoup de questionnements

ça vient sans doute de moi, mais je n'ai pas bien compris à quoi correspondait concrètement le fait de se déclarer officiellement "travailleuse du sexe" (je ne savais pas du tout que c'était possible en France, je l'ai appris ici, c'est d'ailleurs étrange que cette information ne soit pas plus connue) : c'est une catégorie fiscale, c'est ça ? Du coup, ces travailleuses paient l'impôt (cotisent pour la sécu et la retraite ?) mais sur une activité, qui à la base, n'est pas légale puisqu'il y a délit de racolage passif ? C'est ce hiatus je comprends moins.

L'intérêt de l'entretien réside à mes yeux moins dans le fait qu'on soit d'accord avec tout ce qui est dit, que dans le déplacement des évidences qu'il provoque.

Par Alexandra, le 22/12/2014 à 23h53 ( modifié le 23/12/2014 à 00h01 )

Emission dérangeante donc très intéressante. les arguments de Morgane Merteuil me paraissent aussi valables que bien des autres. et je pense que je préférerais de loin que mes filles (parce que j'ai des filles) exercent - si c'était leur désir - un métier du sexe plutôt que de s'enrichir en vendant des armes ou en spoliant des pauvres gens comme certains qui jouissent de l'admiration générale.
Continuez, les problématiques que vous soulevez sont toujours pertinentes pour nous faire réfléchir.

Par FRANCOISE M, le 22/12/2014 à 19h29

"Vous invitez des gens nocifs pour le genre humain." dites-vous jacqueline debant.
J'aurai tendance à penser que ce sont les gens qui raisonnent comme vous (genre : "C'est un crime.Point.") qui le sont.
Comme quoi...

yG

Par yG, le 22/12/2014 à 18h02

Sous prétexte de rendre le débat vivant,de l'enrichir par la diversité Le consensusdes points de vue et de la liberté d'expression en fait on légitime une expression réactionnaire en public.Vous invitez des gens nocifs pour le genre humain.Pourquoi vouloir discuter du bien fondé de la prostitution?C'est un crime.Point.Et maintenant,comment allez vous contrebalancer cette émission?

Par jacqueline debant, le 22/12/2014 à 17h54

Le point de vue de l'invitée est passionnant. Et me semble hautement pertinent.

En particulier, sa vision du travail sexuel au sens large apporte un éclairage très intéressant sur la question de l'émancipation des femmes.

Par HBK, le 22/12/2014 à 12h27

Je comprends que cette émission soulève la polémique. Nous travaillons, à Hors-Série, à explorer les lignes de force et les lignes de faille de la pensée critique. Nous allons notamment sur les points où cette pensée se divise en deux camps violemment antagonistes - ici, le féminisme marxiste, qui se déchire entre prohibitionnisme et défense du droit au travail sexuel. Même si nous nous efforçons d'aborder ces lignes sismiques avec le plus de rationalité possible, dans un esprit de calme, d'écoute, de respect, nous ne pouvons pas lutter contre les effets sismiques que ces thèmes suscitent par eux-mêmes… Cela fait partie du "débat", ou plutôt de ses effets secondaires. Moi non plus je ne me retrouve pas dans tous les énoncés de Morgane Merteuil - ni d'ailleurs d'aucun de nos invités, jamais (s'entretenir avec quelqu'un ne signifie pas l'adhésion fusionnelle à son discours ! recueillir une pensée n'est pas l'adopter) ; mais il me semble que son discours apporte de précieux éléments de réflexion à quiconque entend nourrir un regard critique sur le monde contemporain. Nous sommes bien là, il me semble, dans le projet de Hors-Série.

Par Judith, le 22/12/2014 à 11h53

Je ne suis pas certain d'adhérer à la totalité des idées de Morgane Merteuil mais j'ai beaucoup apprécié cette discussion, très apaisée et claire, étayée à la fois par une vraie réflexion théorique et l'expérience d'une pratique sociale contrète. Discussion d'autant plus nécessaire lorsque l'on constate, hélas sans surprise, les réactions "de principe" qu'elle suscite...

Je rebondis sur l'intervention très juste de DIALM4MAUDIT pour me demander ce qui fait que, spontanément, l'immense majorité des parents (sans doute moi y compris !) trouvent moins "moralement choquant" que leurs fils/filles deviennent traders ou marchands d'armes plutôt que travailleur(euse) du sexe. Je trouve ça assez fou, au fond, lorsque l'on compare la réelle nuisibilité sociale de ces différents métiers...
Mais nous portons tous, plus ou moins, le poids de plusieurs siècles de "sacralisation" du sexe et des relations sexuelles, sacralisation aussi bien dans un sens positif que négatif du terme.

C'est exactement les mêmes mécanismes de pensée qui me semblent à l'oeuvre dans la classification des films, par exemple. A de rarissimes exceptions, tous les films classifiés X en France le sont pour des motifs sexuels (pornographie), et donc quasiment jamais pour d'autres motifs (violence, notamment). A vrai dire, je ne trouve même pas d'exemple de films violents ayant fait l'objet d'une classification X en France. Les seuls exemples comparables qui me viennent à l'esprit sont :
- Massacre à la tronçonneuse : interdit en salles pendant 8 ans mais seulement interdit aux moins de 18 ans à sa sortie
- Mad Max : interdit pendant 3 ans, un temps classé X mais finalement réévalué en interdit aux moins de 16 ans (!) à sortie
- Cannibal Holocaust : sortie dans un premier temps dans une version coupée et interdit aux moins de 16 ans, aujourd'hui seulement interdit aux moins de 18 ans dans sa version intégrale.
Le troisième reste plus controversé mais les deux premiers sont aujourd'hui salués (à tort ou à raison, c'est une autre question...) par les critiques comme des "chefs d'oeuvre" ou des "classiques". Massacre à la tronçonneuse vient d'ailleurs de bénéficier d'une ressortie Bluray 4k d'un luxe assez inouï (à 50€ !) dont jamais un "film porno" ne bénéficiera. D'ailleurs, lorsque l'éditeur Wild Side se mit en tête, il y a quelques années, d'éditer pour la première fois en DVD 'l'"âge d'or du X américain" (The Devil in Miss Jones, Gorge profonde, etc.), il dût renoncer avant d'avoir eu le temps de sortir tous les titres prévus, la quasi totalité des points de vente finissant par renoncer à prendre le risque de les installer dans leurs rayons..;
Je rajouterais que les franchises Saw et Hostel, caractéristiques de ce qu'on appelle le "torture porn" ne sont interdites qu'aux moins de 16 ans.
Comment peut-on expliquer qu'on accepte beaucoup plus facilement que n'importe quel individu de plus de 18 ans (voire de 16 ou 17 ans) puisse être exposer à la mise en spectacle des plus extrêmes souffrances infligées par des êtres humains à d'autres êtres humains (torture, cannibalisme...) MAIS PAS à la mise en spectacle du plaisir (sexuel, en l'occurrence) procuré par des êtres humains à d'autres êtres humains ?
Si ce n'est pas le symptôme d'une société moralement gravement malade, alors je ne sais plus quel sens donner aux mots...

Par cyrilkenyatta, le 22/12/2014 à 11h02 ( modifié le 22/12/2014 à 11h02 )

Merci Laura Raim pour cette émission claire et sereine. J'ai toujours eu beaucoup de sympathie pour les prostituées et j'apprécie beaucoup la façon dont cette émission les présente.
J'ai été intéressé d'entendre deux femmes s'accorder sur le fait que la vie de couple est un moyen commode, pour un homme, d'obtenir divers services (prestations sexuelles, travaux domestiques) gratuitement. C'est une opinion qu'on n'entend pas exprimer tous les jours.
La prostitution établit une relation honnête (car dénuée d'ambiguïté) entre la travailleuse du sexe et son client, qui sait combien, comment et pourquoi il paie.

Par Papriko, le 21/12/2014 à 23h06

Pourquoi ne pas avoir plutot invité un proxénète pour nous parler de la prstitution? Emission affligeante, je c
rois que je me suis trompée en m'abonnant à hors série.Pourquoi accorder la parole au strass pendant une heure plutot qu'à des associations comme le Nid qui dénoncent cet esclavage et en démontrent les mécanismes, qui militent et luttent en aidant les femmes en en sortir et aux jeunes vulnérables à ne pas tomber dans les réseaux mafieux ? Quant à Madame Raim, elle est médiocre.

Par jacqueline debant, le 21/12/2014 à 21h47

Grand bien vous fasse. Pour ma part, je ne goûte pas plus votre ironie que vos arguments.

yG

Par yG, le 21/12/2014 à 18h21

merci professeur de votre leçon :
"Comment pouvez-vous être à ce point incohérent morvandiaux ?"
vous avez raison, totalement, et je me tais devant votre intelligence et votre savoir

Par morvandiaux, le 21/12/2014 à 18h10

Comment pouvez-vous être à ce point incohérent morvandiaux ?

Vous parlez de crime à propos de la prostitution et vous vous étonnez que le crime organisé en fasse bénéfice ?
Il faudrait savoir.

Si tout ce qu'exploite le crime organisé devait être condamné du simple fait que celui-ci en tire profit, c'est toutes les formes de travail et plus largement toutes les formes d'activités lucratives qui devraient l'être, ni plus, ni moins.

Que je sache, le fait qu'il existe par exemple des travailleurs manuels exploités par des réseaux criminels un peu partout dans le monde n'a jamais suffit à rendre criminel, le dit travail manuel, en tant que tel.

Vous confondez, comme la plupart des abolitionnistes, l'exploitation humaine et sexe tarifé.

Ce qui est condamnable dans l'exploitation de la prostitution par le crime organisé, ce n'est aucunement le fait de monnayer des services sexuels, c'est tout bêtement l'exploitation humaine. Puisque ces personnes exploitées le seraient à fabriquer des baskets, à mendier, à faire la cuisine, à faire la mule, etc., cela ne changerait strictement rien. Cela constituerait toujours un crime qu'il faut dénoncer.

C'est pourquoi, n'en déplaisent aux abolitionnistes, on peut et doit tout à la fois lutter contre le crime organisé et son exploitation des êtres humains, sans pour autant condamner et criminaliser le fait de mettre à disposition son corps sexué contre une contre-partie financière.

yG

Par yG, le 21/12/2014 à 18h01

CC 6500 : c'est pourquoi je fais comme vous autres je me camoufle derrière un pseudo.

Par morvandiaux, le 21/12/2014 à 17h22

Roger a des problèmes avec sa particule.

Par CC 6500, le 21/12/2014 à 17h18

à Papriko
La prostitution, qui s'est largement mondialisée sous l'emprise du crime organisé, est devenue un marché économique "très porteur", basé "sur un modèle capitaliste exemplaire", dénonce la Fondation Scelles dans son rapport annuel rendu public mercredi.

Selon le rapport de 480 pages intitulé "Exploitation sexuelle: prostitution et crime organisé", qui fait un bilan de la prostitution dans 54 pays, les proxénètes ont organisé la traite "sur un modèle capitaliste exemplaire". ...
la suite :
...En France, où 80% des prostituées sont étrangères, le démantèlement d'une quarantaine de réseaux criminels en 2011 à Paris, Caen, Bordeaux ou Strasbourg a permis de découvrir des victimes colombiennes, chinoises, équatoriennes, nigérianes, roumaines...
http://www.charentelibre.fr/2012/11/21/selon-un-rapport-le-marche-de-la-prostitution-est-tres-porteur-sur-un-modele-capitaliste-exemplaire,1125790.php

Comment osez parler d'un "métier" comme un autre de ce fléau ? même en l'enrobant de considérations "philosophiques" il reste que les victimes se multiplient, à mon avis - ce n'est que mon avis, flatter même involontairement ce crime n'est pas à la mesure de ce que j'attendais d'un tel site...j'en reste bouche bée...

Par morvandiaux, le 21/12/2014 à 17h15

Roger de Andrade a écrit : "S'il s'agit de votre mère, sœur, épouse etc... profiterez vous de leurs "services" ?"

Réponse à Roger : Moi, je ne pourrais pas coucher avec ma mère ou ma soeur, même gratuitement. C'est une question d'éthique personnelle. De plus, j'ai l'intime conviction (bien que nous n'ayons jamais évoqué ce sujet) que mon père ne le permettrait pas.
Et j'ajoute, Roger, que j'espère que ce n'est pas le seul fait d'avoir à payer qui vous arrêterait...
Enfin, moi, ce que j'en dis... Votre vie privée ne me regarde pas.

Par Papriko, le 21/12/2014 à 15h33 ( modifié le 21/12/2014 à 16h30 )

Roger, il me semble que ce que souhaitent les parents pour leur enfants n'est pas un sujet.

Tout d'abord parce que les parents ne devraient pas se projeter dans leur enfants mais les laisser être eux-même.
Ensuite parce que comme il est dit dans l'entretient, il y a des tas d'autres metiers que les parents ne souhaitent pas voir faire par leurs enfants et qui sont discutés...


Certains parents souhaitent d'ailleurs voir leur enfants faire des métiers infamant: trader, banquier, assureur...

Par DIALM4MAUDIT, le 21/12/2014 à 14h47 ( modifié le 21/12/2014 à 14h49 )

@Damien : répondez S.V.P. à ma question : s'il s'agit de votre mère, sœur, épouse etc...qui font les "putes" considéré vous qu'elles sont "travailleuses du sexe" ?? et profiterez vous de leurs "services" ?
si oui : alors je regarde l'émission !!

Par morvandiaux, le 21/12/2014 à 08h02 ( modifié le 21/12/2014 à 08h03 )

@Jamel Benhassine : "d'invités du genre" ? vous voulez dire du genre intéressant ? du genre différent de ce qu'on peut voir habituellement ? du genre qui fait réfléchir ?
@roger de ANDRADE: dépassez vos préjugés, le champ de cette entretien est bien plus large que la prostitution et il est passionnant

Par Damien, le 20/12/2014 à 22h11

merci pour cette émission, certes un peu molle ( Morgane Merteuil a l'air un peu ailleurs) mais si ça peut permettre de remuer quelques coincés du cul, c'est toujours ça de pris. :o)

Par DIALM4MAUDIT, le 20/12/2014 à 21h03

Un discours plus que nécessaire, tant il est flagrant, comme il est rappelé un peu avant la 53ième minute, qu'il y a beaucoup de choses que les abolitionnistes ne comprennent pas ou, j'ajouterai, feignent de ne pas comprendre.
Merci.

yG

Par yG, le 20/12/2014 à 18h28

Les questions me désolent, par cet air de "tourner autour du pot", avec maladresse. Je voudrais pouvoir écouter seulement les réponses, mais ce n'est guère possible. Donc j'arrête, au bout de dix minutes. Je n'ai réussi à écouter jusqu'au bout que deux ou trois émissions de ce site, et encore en baillant beaucoup. Soit je me suis trompé en m'abonnant, soit les initiatrices ont raté leur coup. Les personnes qui interviewent ont d'impressionnantes difficultés pour prendre la bonne distance avec l'invité. Cela ne marche pas, et je le regrette. J'aurais voulu que ça marche...

Par jean pierre vidal, le 20/12/2014 à 17h10

je ne regarderais pas cette "prostitution"! je dois avoir l'esprit étroit mais faire la promotion d'un "métier"...
simple question : si votre fille, mère, sœur se déclaraient "travailleuses" (marxiste : çà fait mieux) quelque serait votre point de vue !! et si vous êtes un "mâle" profiteriez vous du travail de vos proches ?*

Par morvandiaux, le 20/12/2014 à 16h13

On sent qu'on va se taper beaucoup d'invités du genre pour expier Bricmont/la polémique Chouard... m'enfin la semaine prochaine c'est Thiellement. Une bonne nouvelle, j'apprécie certains de ses écrits, notamment les essais.

Par Jamel Benhassine, le 20/12/2014 à 15h47