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commentaire(s) publié(s) par Papriko

138 commentaires postés

27/07/2024 - Dans Le Film - Depardieu et les années 70

Invité très intéressant bien mis en valeur par les commentaires et le questions de Murielle Joudet. Un regret : l'allusion (au tout dernier moment...) de Guillaume Orignan (qui devrait limiter ses commentaires à son domaine de compétence : le cinéma) aux "dictatures".
Emission parfaitement réalisée et montée. Merci à Murielle et Raphaël pour ce beau travail.

posté le 04/08/2024 à 12h17

06/04/2024 - Dans le Texte - Paradoxes de récits de transclasses

Laélia Véron devrait faire un effort pour parler plus lentement et articuler. On a l'impression qu'il lui importe peu que son discours soit compris. Comme Louisa Yousfi est à peine meilleure, le spectateur a l'impression d'être exclu du dialogue et d'assister à un papotage entre deux bonnes copines, ce qui est dommage car on a la conviction qu'elles se disent des choses intéressantes.
Laélia Véron cite des noms propres en quantités industrielles (des noms généralement inconnus du grand public) sans se douter que le spectateur serait dans l'impossibilité de les entendre si le réalisateur ne lui sauvait pas la mise en montrant les couvertures de livres sur lesquelles figurent ces noms.

posté le 06/04/2024 à 21h26

13/12/2023 - En accès libre - Mangez-vous les riches ?

Préparez-vous à faire face à des problèmes avec les associations de riches.
j'ai entendu dire qu'ils ont des appuis partout, notamment dans le gouvernement actuel.
Moi même, j'ai mangé du riche pendant un certain temps, mais j'ai arrêté après avoir été dénoncé par un voisin lecteur du Figaro.

posté le 15/12/2023 à 16h25 ( modifié le 15/12/2023 à 16h29 )

15/10/2022 - Diagonale Sonore - Blindtest #7 : Mozart était une femme

Wolfgang et moi, par Marie-Paule Belle (paroles de Françoise Mallet-Joris) : https://www.youtube.com/watch?v=0xMuYoICCnY&t=26s&ab_channel=DominiqueHMG

posté le 15/10/2022 à 19h11 ( modifié le 15/10/2022 à 19h13 )

06/07/2019 - Aux Ressources - Histoire de ta bêtise

"Moi qui suis fatiguée d’être traitée de « rouge-brune » ou d’irresponsable sous prétexte [...] que je ne me suis pas déplacée au second tour de la présidentielle."
Bienvenue dan le camp des rouges-bruns.
Depuis que le suis en âge de voter (la coquetterie m'interdit de préciser cette durée, qui est supérieure à un demi-siècle) je vote pour les candidats d'extrême gauche (Georges Marchais, Arlette Laguiller...). A la dernière présidentielle, j'ai voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour. Au deuxième tour, j'ai voté pour Marine le Pen. C'est la première fois de ma vie que je vote pour un candidat du Front national. En sortant du bureau de vote, j'ai ressenti un grand bonheur. je venais de comprendre que je venais de me débarrasser d'une superstition.
Je pense aujourd'hui que si je m'étais abstenu au deuxième tour, j'aurais en fait voté pour Macron. Or, ma conviction étant qu'il fallait appliquer le mot d'ordre "Tout sauf Macron", je ne pouvais pas m'abstenir.
Je suis persuadé que si Marine le Pen avait été élue, le sort des pauvres de notre pays ne serait pas ce qu'il est. Pour aller plus loin, je demande à ceux qui n'ont pas eu le courage de voter pour Marine le Pen s'ils ne se sentent pas un peu complices de Macron et Castaner et se rendent compte qu'ils auraient pu éviter que des dizaines de gilets jaunes soient amputés, matraqués, éborgnés... A la question : "Macron est-il plus dangereux que Le Pen ?" la réponse est évidemment : "Oui, Macron est plus dangereux que Le Pen !"
Il y a une grande part d'irrationnel dans la terreur que nous éprouvons pour "les fachos". Nous devons nous poser la question de savoir d'où nous vient cette terreur et pourquoi nous éprouvons une telle indulgence pour ceux qui nous tiennent en esclavage depuis des dizaines d'années avec la complicité passive d'idiots utiles qui se considèrent comme de braves gens. Je suis toujours étonné, par exemple, que beaucoup de bien pensants de la gauche molle, qui se disent rationalistes (et souvent athées), s'inquiètent de la "dédiabolisation" du Front national. On pourrait leur poser la question : "Avez-vous donc besoin du diable pour soutenir notre cause ?"

posté le 08/07/2019 à 11h13 ( modifié le 08/07/2019 à 12h10 )

15/09/2018 - Dans Le Film - Hollywood, arme de propagande massive

@ docteur Sócrates : il est clair que Pierre Conesa ne fait pas dans la nuance. Lorsqu'il met en balance le comportement d'Hitler envers Jesse Owens aux J.O. de Berlin et l'accueil que l'Amérique réserve son champion, il est dans la caricature.
Mais le discours de Conesa est celui d'un homme en colère, scandalisé par le spectacle auquel il assiste. A travers "Hollywwod", c'est l'Amérique qu'il attaque. Et son combat est salutaire.
Les USA sont les principaux fauteurs de guerres depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Leur paranoïa et leur phobie du socialisme les conduits à soutenir les pires dictatures partout dans le monde. Ils sont probablement le principal soutien financier de Daech, soit directement, soit par l'intermédiaire de l'Arabie Saoudite. Le flot permanent des ahurissantes attaques des USA envers la Russie depuis quelques années en dit long sur leur désir de se fabriquer des ennemis et l'étendue de leur folie. Et l'image que les USA ont su construire d'eux-mêmes constitue probablement la plus grande supercherie de l'histoire.
L'étonnant est que l'opinion publique mondiale semble aveugle et, quoi qu'on en dise, le comportement révoltant des USA est rarement décrit et dénoncé. C'est pour cela que nous devons approuver et soutenir la démarche de Conesa.
Un bel exemple de cet aveuglement est la chronique fielleuse que Daniel Schneidermann vient de consacrer à Frédéric Taddei lorsqu'on a annoncé que Taddei allait travailler pour RT (ex Russia Today). Pour lui, RT France n'est un outil de propagande de Poutine. Ce n'est pas faux. Mais les neuf dixièmes des médias français ne sont-ils pas un outil de propagande des USA ? Que Schneidermann lui-même - on ne peut mettre en doute sa sincérité - soit l'une des victimes de cette propagande en dit long sur l'efficacité de ses techniques.
Conesa a raison quand il affirme - avec Noam Chomsky - que la propagande des démocratie est beaucoup plus efficace que celle des dictatures. Et cela, on ne le crie jamais assez fort.

posté le 18/09/2018 à 05h47 ( modifié le 18/09/2018 à 06h03 )

15/09/2018 - Dans Le Film - Hollywood, arme de propagande massive

Je cite Pierre Conesa (au début de l'émission, 11mn20s) : " Tout le monde a dit que le cinéma américain est un cinéma de propagande ; c'est pas moi qui ai inventé la chose ".
On peut alors se poser la question : " Si tout le monde l'a dit, pourquoi personne ne le sait ? " Je n'ai pas l'impression que le public des cinémas considère les films américains comme propagandistes. Pour le spectateur moyen, seuls les régimes dictatoriaux produisent des films de propagande.
Il me semble que Mureille Joudet elle-même (grande consommatrice de films américains qui a vu vu "700 westerns") nous avoue qu'elle n'avait pas pris vraiment conscience de cet aspect propagandiste du cinéma d'Hollywood et que la lecture du bouquin de Pierre Conesa a été pour elle comme une révélation.
Quoi qu'il en soit, merci pour cette émission. J'espère que l'équipe de production d'Hors-Série ne va pas subir les foudres de "la tutelle" pour avoir reçu un invité tellement critique envers l'Amérique (modèle de démocratie ...) et que Judith Bernard ne sera pas obligée de se soumettre a une stalinienne séance de repentance publique, comme cela avait été le cas lorsque Maja Neskovic avait tendu son micro Jean Bricmont.

posté le 16/09/2018 à 22h48 ( modifié le 16/09/2018 à 22h59 )

09/06/2018 - Aux Ressources - Ayn Rand, femme capital

Erratum : J'ai commis un lapsus dans mon message précédent en citant Yanne. Il faut lire "psychologiser la politique " et non pas "politiser la politique".

posté le 21/06/2018 à 14h15

09/06/2018 - Aux Ressources - Ayn Rand, femme capital

Émission très intéressante, bien conduite par Laura Raim, avec un invité pétillant d'intelligence, d'humour ... et d'autodérision.
Écouter Stéphane Legrand est un plaisir car il est clair, rigoureux et attentifs aux questions.

@ Yanne ("... politiser la politique, ce n'est pas noble") : J'ai toujours regretté l'absence de psychologie dans les commentaires politiques. Je ne parle pas du regard qu'on peut porter sur tel ou tel personnage (politicien ou politologue), mais de la méconnaissance de la nature humaine chez de nombreux théoriciens qui proposent des systèmes politiques, qu'ils soient de gauche ou de droite (à vrai dire surtout chez les gauchistes ...) dont l'aveuglement est souvent ahurissant. Toute société est composé d'individus et aucun système ne peut fonctionner s'il nie les pulsions essentielles (principalement égoïstes) de chacun de ces individus. En ce sens, on peut dire qu'Ayn Rand aborde de vrais sujets, généralement tabous (notamment dans notre bonne Europe de l'Ouest cultivée et humaniste), et pose des bonnes questions, même si on peut trouver horribles ses conclusions.

posté le 19/06/2018 à 23h40 ( modifié le 19/06/2018 à 23h53 )

09/06/2018 - Aux Ressources - Ayn Rand, femme capital

Moi je dis ce qu'est bien avec la fabrique du consentement c'est que comme on a pas d'opposants on a pas besoin de goulag. En plus si on met deux millions de personnes en prison comme aux USA c'est déjà deux millions de personnes qui se syndiquent pas et qui peuvent pas foutre le bordel en prenant les honnêtes gens en otages dans les grèves.

posté le 09/06/2018 à 17h54 ( modifié le 09/06/2018 à 18h03 )

16/09/2017 - Dans le Texte - Vaincre Macron

Je ne comprends pas grand chose au laïus de Friot, que je trouve trop abstrait. Je ne saurais pas illustrer cette opinion par des exemples, car je n'arrive pas à entrer dans son discours hyper rébarbatif. J'avoue tranquillement que je n'ai aucune envie de visionner trois fois l'interview et me défoncer pour essayer de comprendre une personne qui ne fait rien pour être compréhensible. Friot me parait être typiquement un intellectuel qui se gargarise de son discours en oubliant son public.
Je crois avoir compris - j'espère me tromper - qu'il se refuse à donner des solutions trop concrètes aux problèmes qu'il évoque, ce qui me parait plutôt cavalier.
Ce bonhomme parle assez souvent des "travailleurs". Ne devrait-il pas se sentir tenu d'utiliser un langage que ces travailleurs soient en mesure de comprendre ? Mais que doit-on attendre de quelqu'un qui souhaite que nos dirigeants ne soient plus élus mais tirés au sort, leur incompétence étant compensée par le fait qu'ils seront inspirés par des "conseillers". Le terme de "conseiller" n'est probablement celui qu'il emploie. j'ai oublié le terme exact ; tout comme j'ai oublié de quelle façon il envisage que ces conseillers seront choisis, puisque, si j'ai bien suivi, le principe même du choix est à écarter. Certaines mauvaises langues ne vont-elles pas dire qu'il songe simplement à remplacer les politiciens de métier par ... des intellectuels de métier ?

posté le 09/10/2017 à 21h54 ( modifié le 09/10/2017 à 22h12 )

08/10/2016 - Aux Ressources - La fabrique scolaire de l'Histoire

Je tiens à rendre hommage à Laura pour son fair-play dan son commentaire. Un bel exemple de sérénité dont certains pourraient s'inspirer.
@gynko : ne confondez pas les critiques que je formule envers Laurence de Cock, à qui je ne dois rien, et celles que je fais à l'équipe de Hors-Série, qui fait dans l'ensemble du très bon travail. Lorsque je fais remarquer que la conduite de l'invitée est contestable, je prends en fait la défense de Laura. Il est dommage que vous le ressentiez autrement.
Et je ne pense me conduire comme une brute en faisant remarquer que les plans trop rapprochés sont désagréables. Je maintiens que je ne comprends pas quelle est leur utilité et qui ils peuvent intéresser, à part quelques étudiants en dermatologie. Il me semble que s'ils étaient utiles, on en verrait dans les les émissions de plateau que l'on peut voir (par dizaines chaque jours) sur toutes les chaines de télé. Je ne pense pas qu'on puisse faire preuve de créativité lorsqu'on filme deux personnes en conversation et je ne crois pas qu'il soit condescendant de le faire observer. Je suis très surpris de cette levée de boucliers provoquée par quelques critiques ("condescendance phénoménale", "un aplomb extraordinaire" "vous dites n'importe quoi", "pour qui vous prenez-vous", et j'en passe). Quand je dis "surpris", je devrais sire "surpris et ravi" car c'est un spectacle étonnant, qui pourrait être un beau sujet d'étude sur un sujet qui me passionne.

posté le 14/10/2016 à 16h31 ( modifié le 14/10/2016 à 16h32 )

08/10/2016 - Aux Ressources - La fabrique scolaire de l'Histoire

@ Alexandra : Relisez mieux mes commentaires et vous prendrez conscience qu'ils ne comportent aucune violence. Ils sont critiques, certes, mais restent modérés.
Ensuite, lorsque vous aurez retrouvé votre calme, relisez votre commentaire à vous et comparez-le avec les miens, en essayant d'oublier qui sont les auteurs. Vous risquez d'être surprise.
Votre commentaire démontre de façon magnifique à quel point il est difficile de transmettre des idées et de faire partager des opinions.
La communication est un art difficile. Mais puisque son étude est l'un des projets Hors-Série, les abonnés doivent en attendre le meilleur.

posté le 12/10/2016 à 10h03

08/10/2016 - Aux Ressources - La fabrique scolaire de l'Histoire

[message supprimé par l'auteur]

posté le 11/10/2016 à 22h33 ( modifié le 11/10/2016 à 22h51 )

08/10/2016 - Aux Ressources - La fabrique scolaire de l'Histoire

@ Raphaël. Ne prenez pas la mouche. Je sais qu'il n'est pas agréable de recevoir des critiques. Mais j'espère que vous avez conscience vous pratiquez une activité qui vous expose aux critiques.
Essayez de ne pas oublier que chaque fois que vous prenez une décision concernant la réalisation (cadrage, changement de plan, etc...), vous l'imposez au spectateur qui ne peut que subir. Je pense que vous devez écouter les avis même s'il vous sont désagréables. Libre à vous d'en tenir compte.
Il est très curieux que vous alliez chercher des exemples dans les interviews télé de ...1972. Coïncidence étonnante (vraiment étonnante !) vous citez une interview de Pierre Dumayet. Or, sur ce même forum, j'ai adressé un message à Judith Bernard (très exactement le 07/10/2014) où j'évoquais les images qu'on pouvait voir autrefois à la télévision et illustrant mon opinion (sur ce qu'il ne faut pas faire) d'une capture d'écran d'un gros plan sur le visage de ... Pierre Dumayet. Voici cette image :
http://img4.hostingpics.net/pics/333489Dumayetpoildenez.jpg.

Voici un extrait de ce message à Judith :

"Puisqu'on parle technique, j'ajoute que les gros plans sont souvent trop "gros". Ces plans "plans poils-de-nez " sont inutiles et souvent indécents. Ils me rappellent les horribles gros plans de l'époque de l'ORTF, abandonnés depuis une quarantaine d'années".

Sur ce point, je n'ai pas changé d'avis. Il arrive qu'on voit encore ce genre de très gros plans. Parfois, ils sont malveillants. J'appelle ces plans des "plans Kalfon" (du nom du réalisateur qui sévit le samedi soir dans des émissions telles que ONPC) qui transforment le spectateur en voyeur rigolard, par exemple en montrant le profil d'une Natalie Dessay ou d'un Bogdanoff.
En dehors de ces cas particuliers, ces plans intrusifs ne se pratiquent plus guère aujourd'hui et c'est une bonne chose car ils ne présentent aucun intérêt et mettent mal à l'aise le spectateur car ils ne reproduisent pas des situations qui lui sont familières. Lorsque l'on s'adresse à quelqu'un, on s'approche rarement assez près de lui pour le voir tel que le montrent ces cadrages. Je pense que depuis l'apparition, aux débuts de la télévision, des caméras vidéos et des cameras-films à visée réflex (progrès techniques qui conduisaient à des abus par la facilité qu'ils apportaient au cadrage et à la mise au point), on a réfléchi sur la signification des images et on ne fait plus ces erreurs. Un trop gros plan est irrespectueux pour la personne qu'on filme.

posté le 11/10/2016 à 19h56 ( modifié le 11/10/2016 à 20h11 )

08/10/2016 - Aux Ressources - La fabrique scolaire de l'Histoire

Merci Laura pour votre commentaire.
Je m'obstine à penser que dans toutes les activités et tous les métiers il faut respecter certaines règles, c'est-à-dire profiter du savoir-faire des anciens. Interviewer une personne devant un micro et éventuellement des caméras est un exercice qui a vu le jour il y près de cent ans. Des centaines, voire des milliers de professionnels s'y sont exercés et nous ont laissé des milliers de documents qui peuvent nous servir d'exemple en constituent un véritable catalogue. Il faudrait être bien prétentieux (ou bien naïf) pour imaginer que dans ce domaine on peut encore innover. Dans cette activité, comme dans beaucoup d'autres, on ne peut donc rien créer de nouveau; on doit simplement choisir parmi les différentes options disponibles dans le catalogue celles qui nous paraissent les meilleures.
Cela est vrai également en ce qui concerne la réalisation. J'ai toujours trouvé choquants, par exemple, les très gros plans réalisés sur les visages des intervenants. Avant de produire ce type d'images (souvent carrément indécentes sur des peux grasses et boutonneuses, encore enlaidies par l'éclairage violent utilisé généralement), le réalisateur devrait se demander pourquoi ces horribles plans poils-de-nez ne se voient pratiquement jamais ailleurs et s'interroger sur son refus (ou sa méconnaissance) des règles. Une bonne réalisation doit se faire oublier.

posté le 11/10/2016 à 10h45 ( modifié le 11/10/2016 à 10h54 )

08/10/2016 - Aux Ressources - La fabrique scolaire de l'Histoire

@ Prochain Chapitre : merci pour votre commentaire. Je comprends qu'on puisse être agacé par des journalistes qui coupent sans arrêt la paroles à leurs invités. C'est un reproche qu'on fait depuis deux ou trois siècles à Daniel Schneidermann... :o)
Mais puisque vous me proposez de manière implicite à être plus clair, je quitte le ton de la plaisanterie pour dire ceci : je préfère le dialogue au monologue. Dans une émission comme celle-ci, l'invité doit accepter que son hôte conserve le contrôle du débat. Laura Raim, je suppose, a établi un plan pour son émission et préparé des questions dans un certain ordre. Or, dès le début de l'entretien, Laurence de Cock se conduit comme si elle donnait une conférence, se lançant dans des tirades interminables qui nous imposent une écoute passive, parsemant son discours d'illustrations diverses et d'anecdotes, oubliant quelle est l'invitée de Hors-Serie et qu'elle doit respecter les règles de la maison, établies par ceux qui la reçoivent. Elle oublie aussi, comme tous ces causeurs qui ne doutent jamais de l'intérêt de ce qu'ils disent, que nous ne sommes pas "dans sa tête" et que l'écoute et l'attention doivent se mériter.
J'ai été choqué par le manque de tact de cette prof, ayant manifestement un certain nombre de kilomètres à son compteur, qui s'écoute parler, occupe le territoire et prend le pouvoir dès le début de l'entretien face à une jeune journaliste peu expérimentée.

posté le 09/10/2016 à 22h03 ( modifié le 09/10/2016 à 22h15 )

08/10/2016 - Aux Ressources - La fabrique scolaire de l'Histoire

Quel moulin à paroles !!
Cette manière de s'installer comme chez soi et de mener la conversation à sa guise est déplaisante.
Eh,oh! Maitresse. Où vous croyez-vous, là ? Qui c'est qui commande, ici ?
La petite Laura, apparemment très intimidée, n'a pas cessé de hocher la tête comme pour montrer qu'elle était sage et qu'elle écoutait bien la dame. Quand elle a osé poser des question sans lever le doigt, j'ai eu peur qu'elle ne se fasse gronder.
Je n'ai vu que les quarante premières minutes pour le moment et j'ai peur de retourner voir la fin. Quelqu'un peut-il me dire si l'histoire finit bien ? Je n'aimerais pas apprendre que Laura a été punie.

posté le 09/10/2016 à 13h30 ( modifié le 09/10/2016 à 13h42 )

01/10/2016 - En accès libre - A gauche de la présidentielle

Non seulement je ne suis pas allé jusqu'au bout , mais j'ai calé au bout de quelques minutes, tellement le discours abstrait de ces intellectuels est confus et indigeste.
Je ne peux donc pas commenter ce débat. Je dirai simplement la conviction que ceux qui font la fine bouche devant la candidature de Jean Luc Mélenchon marchent à côté de leurs pompes. Tout se passe comme s'ils avaient la trouille de prendre le pouvoir ou simplement de s'en approcher. Ils n'ont pas compris que dans notre monde hypermédiatisé, on ne peut pas espérer promouvoir ses idées si elles ne sont pas portées par un leader charismatique. Ils n'ont pas compris que la plupart des électeurs n'entendent rien à la politique et qu'il s'agit de les séduire. Les séduire sans les tromper, bien évidemment.
Les gauchistes devraient réfléchir sur des questions simples et ne pas commettre les mêmes erreurs que les écolos.
Quelles questions simples? La première de ces question qui me vient à l'esprit est : pourquoi les électeurs ne votent-ils pas pour des hommes politique dont ils partagent les convictions ? Aujourd'hui, par exemple, tout le monde ou presque est conscient des dangers liés à la pollution. Pourquoi dans ce cas les candidats Verts obtiennent-ils des scores aussi lamentables ? La réponse me parait claire : parce que les électeurs n'ont pas confiance en eux. Parec qu'ils les perçoivent comme des zozos.
Pourquoi les pauvres, qui sont chaque jour un peu plus pauvres que la veille, ne votent-ils pas pour les candidats de la vraie gauche ? Pour la même raison. Et parce qu'aucun leader ne se dégage de la masse ; parce que les gauchistes sont transparents, invisibles ; parce qu'ils passent leur temps à de bouffer le nez au lieu d'attaquer leurs vrais adversaires ; parce que les citoyens ont besoin de croire en des personnes autant qu'en des idées, conscients qu'ils sont que les puissants sont puissants et qu'on ne pourra les obliger à partager leur richesses que si la vraie gauche constitue pour eux une menace et leur inspire de la crainte. Si la gauche veut combattre le pouvoir ne place, elle ne doit se priver d'aucune arme et se donner le droit d'utiliser celles que la droite utilise sans vergogne, notamment celles de la propagande, laquelle utilise autant la force des images que celle des idées.
Ceux qui se méfient de Jean-Luc Mélenchon sont des idéologues puritains qui mésestiment son talent et laissent passer une réelle opportunité de faire sortir la vraie gauche de son marasme.

posté le 07/10/2016 à 19h40 ( modifié le 07/10/2016 à 19h50 )

03/09/2016 - Dans le Texte - Voyage de classes

Quote (Gynko) : "il faut prendre ce que le monsieur dit dans les liens que j'ai postés précédemment avec des pincettes"

Ne vous n'excusez pas, Gynko : personne n'aurait regardé des vidéos longues de 28mn,43s et 2h,17mn,14s.
Personne ! N'ayez crainte. :o)
On a déjà bien du mal à visionner toutes les productions de Hors-Série et d'Arrêt sur images...

posté le 04/09/2016 à 21h39

03/09/2016 - Dans le Texte - Voyage de classes

@ morvandioux, @ Cazadxou : les "événements" que vous imaginez s'appellent des "manifestations".
Même si ce n'est pas comme cela que vous les imaginez, c'est ainsi que les verrait la Préfecture de police. Or, on ne peut pas organiser une manifestation (ou même un simple rassemblement) sans autorisation.
Souvenez-vous du premier pique-nique qu' arrêt sur images avait organisé près de la tour Montparnasse : les flics n'avaient pas tardé à débarquer. Il n'y avait pas eu de drame. Mais aujourd'hui, les choses se passeraient peut-être autrement. Car depuis cette époque (qui parait très lointaine), certains événements ont considérablement banalisé la pratique de la répression. Nous avons basculé dans une autre époque et dans un autre monde. Le mouvement "Je suis Charlie" est un des marqueurs de ce chamboulement, qui a vu l'approbation par nos concitoyens de l'assassinat délibéré de notre vieille connaissance La Bonne Franquette. Beaucoup d'entre nous n'en ont pas encore bien pris conscience.

posté le 04/09/2016 à 21h08 ( modifié le 04/09/2016 à 21h21 )

27/08/2016 - Dans Le Film - Daech et le cinéma

Cher Gauthier R,
Hitchcock story-boardait effectivement tous ses films. Mais je suppose que si une bonne idée lui venait en cours de tournage, il ne se privait pas de bafouer le story-board. Si la production du film "North by Northwest" a gardé le story-board du film, il serait d'ailleurs intéressant de le comparer au film fini. En ce qui concerne le plan du tunnel, il n'est pas interdit de penser qu' Hitchcock en a eu l'idée au montage en visionnant les plans tournés pour la première scène de train (celle où Tornhill fait la connaissance de la belle espionne) ou qu'il a puisé dans les stock-shots du studio.

Cher Hubert_Non_Uber,
Vous avez sans doute raison. Mea culpa, donc. Mon interprétation, due à mon esprit pervers et à ma mauvaise connaissance de l'anglais autant qu'à l'accent suédois d'Ingrid, était un peu hasardeuse. Peut-être ai-je également été (obsédé sexuel, vous dis-je) inconsciemment influencé (puisque dans le dialogue Grant-Bergman il est question de bouffe) par une réplique de Laurent Baffie dans "Tout le monde en parle" : à Ovidie, actrice de films X, qui vient de déclarer qu'elle est végétarienne, il fait remarquer que dans plus d'un film, il l'a vue manger de la viande.
Je reconnais que je suis tatillon. Je suis surtout paresseux et, plutôt que d'utiliser des arguments complexes pour mettre en évidence le flou des propos de Comolli, je préfère l'illstrer par une erreur en béton, erreur d'autant plus indiscutable - même si elle n'est en fait qu'un lapsus - que sa phrase "on ne peut pas montrer les baisers à l'écran" est immédiatement suivie par un extrait du film montrant une scène de baiser. Murielle et Raphaël, vous êtes cruels avec les invités! :o).
Les scène de baisers d'Hitchcock sont tellement "cultes" que beaucoup d'internautes cinéphiles en ont fait des compilations. Je vous laisse les retrouver sur YouTube.

posté le 04/09/2016 à 15h21 ( modifié le 04/09/2016 à 15h25 )

27/08/2016 - Dans Le Film - Daech et le cinéma

Beaucoup de propos discutables et d'approximations dans le discours de Jean-Louis Comolli, souvent très agaçant dans ses démonstrations et ses certitudes.
Illustration : il cite le plan du "train qui entre dans le tunnel" du film "La mort aux trousses" comme exemple de la façon dont Hitchcock contournait du Code Hays et il précise "on ne pouvait pas montrer les baisers au cinéma", ce qui est évidemment faux. Le plan du "train qui entre dans le tunnel" est une blague de potache, un plan coquin tous à fait gratuit qui n'apporte rien au film.
En la circonstance, Jean-louis Comolli semble avoir oublié ses classiques et s'emmêle une fois de plus les pinceaux. Le bon exemple qu'on cite généralement est celui de "la scène du baiser" de "Notorious" dans laquelle Hitckcock contourne la règle de la limitation de la durée du baiser, en découpant l'étreinte à l'aide de dialogues :
https://www.youtube.com/watch?v=Zu8JASfWb6A
Notons que ces dialogues sont à double sens, puisque Ingrid Bergman évoque "the cock" (en affirmant qu'elle n'aime pas "the cock" et qu'elle préfère "the chicken", ce dont on peu douter...)

posté le 03/09/2016 à 11h59 ( modifié le 03/09/2016 à 12h14 )

27/08/2016 - Dans Le Film - Daech et le cinéma

Jean-Louis Comolli et Murielle Joudet donnent au mot "blockbuster" un sens très limité, à avoir un film d'action plein d'effet spéciaux. Or, ce n'est pas le sens qu'on lui donne généralement. Un blockbuster est, plus simplement, un film à gros budget conçu pour attirer un maximum de spectateurs, le "gros budget" étant parfois consommé en grande partie - outre la promo et le cachet des acteurs stars - à la réalisation des décors, notamment lorsqu'il s'agit d'un film "d'époque". L'un des premiers blockbusters est sans doute "Autant en emporte le vent", qui ne contient pratiquement aucune scène d'action.

posté le 03/09/2016 à 11h04

23/04/2016 - Diagonale Sonore - Pourquoi pas les Beatles ?

Pour l'amoureux des Beatles que je suis, cette émission est un enchantement. Olivier Julien est connait son sujet à la perfection et il est très agréable à écouter. Bravo à Raphaëlle Tchamitchian et à l'équipe de réalisation qui, de toute évidence, a fourni un travail énorme pour illustrer magnifiquement l'émission, une des plus belles depuis les débuts de Hors-Série. Que du bonheur !

posté le 23/04/2016 à 23h17

16/04/2016 - Aux Ressources - Musées, mensonges et mécénat

Laura Raim devrait faire un effort pour présenter l'émission comme cela se fait un peu partout ailleurs depuis des dizaines d'années à la télé et à la radio, c'est-à-dire en s'adressant aux spectateurs.
Puisqu'elle rédige un texte de présentation, pourquoi ne pas lire ce texte, au moins partiellement, en début d'émission (même si celà oblige à un montage - de toute manière rendu nécessaire pour l'ajout des photos et autres documents - car on peut supposer que Laura Raim rédige sa présentation après l'enregistrement).

posté le 17/04/2016 à 20h39

19/12/2015 - En accès libre - La nature est un champ de bataille

Pour une raison au moins, on ne se plaindra pas de la fermeture du cinéma Les Bobines. Son atmosphère obscure et ses images aux violents contrastes étaient oppressantes (et la photographie pas vraiment flatteuse pour l'apparence des invités et des animatrices, qui avaient assez souvent ... de méchantes bobines). Les émissions tournées dans d'autres lieux sont généralement plus agréables à regarder.

posté le 21/12/2015 à 21h13 ( modifié le 21/12/2015 à 21h17 )

12/12/2015 - En accès libre - Vertigo, une enquête

Les films qu'on ne peut pas comprendre à la première projection devraient faire l'objet d'un avertissement pour les spectateurs. Quelque chose du genre : "Attention, film expérimental, conservez votre ticket, tarif dégressif pour les séances suivantes".
Ou bien : "Avertissement pour les spectateurs habituels des films de Monsieur Alfred Hitchcock : certaines scènes peuvent laisser croire qu'il s'agit d'un film de Monsieur Michelangelo Antonioni".
Ou bien : "Ne regardez pas ce film comme vous regarderiez un film ordinaire. Il s'agit d'un chez d'oeuvre indiscutable".
Pour les diffusions à la télévision : "Certaines scènes s'assombrissent ou bien virent au vert ou au rouge. Cet effet est voulu ; ne déréglez pas votre téléviseur".
Je dis ça parce que lorsque je l'ai vu à la télé, je n'étais pas prévenu que j'avais affaire à un film exceptionnel et j'ai cru que c'était un navet, un ces films d'Hitchcock, tel "L'Etau" dont il a perdu le contrôle pendant la réalisation ("un frèle esquif sur l'océan déchaîné et non un train avançant dans la nuit", aurait pu dire Truffaut) et qui ont été présentés au public alors qu'ils n'étaient pas vraiment achevés.
Je remercie donc Murielle Joudet pour m'avoir ouvert les yeux.

posté le 18/12/2015 à 18h23 ( modifié le 18/12/2015 à 18h40 )

17/10/2015 - En accès libre - Imperium

Emission très intéressante.
Je n'aurai pas l'audace de commenter l'étude de Frédéric Lordon sur le fond. D'abord parce que je n'ai pas lu Impérium. Ensuite parce que je n'en ai pas les moyens intellecuels. Enfin parce que la description qu'en fait Judith dans son texte de présentation me parait très claire.
Quelques impressions en vrac sur cet entretien :
- comme Judith, je constate que Frédéric Lordon accorde une place importante à l'anthropologie dans ses considérations sur la politique. L'expression "nature humaine" revient à plusieurs reprises et on a envie de dire "Enfin!". Les formes que prennent les structures sociales dépendent bien sûr de la nature des individus qui la composent. Les lois écrites, qui apparaissent comme le résultat de décisions, ne font en réalité qu'entériner des évolutions auxquelles les individus ne peuvent rien. Elles ne sont que les descriptions d'un ordre nouveau. Les utopies que l'on a vu se développer depuis deux ou trois siècles ont pavé le chemin de l'enfer en négligeant cet aspect. Les humains sont incapables d'infléchir leur histoire;
- Frédéric Lordon parait extrêmement prudent dans son discours, comme s'il craignait de choquer et de s'aliéner les gauchistes radicaux qui, réveillés en sursaut, pourraient voir en lui un traitre ;
- j'aimerais partager l'optimisme de Judith sur la nature humaine. Hélas, je crains que Judith ne soit elle aussi victime de ses affects et qu'en citant "l'entraide entre les citoyens que l'on constate lors des catastrophes naturelles", par exemple, elle ne donne un bel exemple, en prenant l'exception pour la règle, de ce que les psychologues appellent "le biais de confirmation". Il me semble en effet que l'histoire des humains est beaucoup plus riche en tableaux de guerres et de massacres en tous genres qu'en scènes où s'expriment l'amour du prochain, l'entraide et la solidarité.

posté le 16/11/2015 à 23h46 ( modifié le 17/11/2015 à 00h04 )

10/10/2015 - Aux Ressources - La politique du rire

Emission très intéressante, car on y entend des points de vue originaux.
Un avis personnel (qui vaut ce qu'il vaut; je ne suis pas spécialiste des interviews...) qui porte sur un détail : la présentation de Laura est trop longue. Entre le moment où Laura nous dit bonjour et le moment où l'invitée prend la parole, plus de deux minutes s'écoulent. C'est interminable. Une grande partie des informations que Laura donne en début d'émission, si elles ne sont pas inutiles (même si certaines d'entre elles, sur la vocation de Hors-Série notamment, connues des abonnés, pourraient être données à l'invitée avant l'enregistrement) gagneraient à être placées après la première prise de parole d'Océanerosemarie, qui pourrait être "lancée" après une présentation plus succincte.

posté le 11/10/2015 à 23h00

29/08/2015 - Dans Le Film - Profession : producteur

Pour info : je n'ai pas pu visionner l'émission actuelle en streaming (lecture totalement hachée). C'est la première fois que je rencontre ce problème.
J'ai donc dû l'enregistrer, ce qui s'est fait sans difficulté.

posté le 01/09/2015 à 23h34 ( modifié le 01/09/2015 à 23h34 )

29/08/2015 - Dans Le Film - Profession : producteur

Cette interview démontre une fois de plus l'importance de la qualité de l'invité dans la réussite d'une émission. Celle-ci est une des meilleures qu'il nous ait été donné de voir dans Hors-Série. Nous découvrons en Saïd Ben Saïd un homme cultivé, courtois, soucieux d'être clair, respectueux de son interlocutrice et du public qu'elle représente. On est surpris de trouver de telles qualités chez un producteur. On s'attend plutôt à rencontrer un "homme pressé", endurci par l'habitude de l'action et de la prise de décisions.
En l'écoutant, on comprend que son talent ne réside pas seulement dans ses compétences techniques, mais que son succès repose en grande partie sur ses qualités humaines et sur son aptitude à tisser des liens de confiance, aussi bien avec les artistes qu'avec les bailleurs de fonds (ce qu'aucune école ne peut enseigner).
Les émissions se suivent et ne se ressemblent pas. J'ai essayé à quatre ou cinq reprises de visionner l'émission de la semaine dernière et j'ai décroché à chaque fois au bout de quelques minutes, rebuté par le torrent de paroles de l'invité et par le spectacle de la pauvre Raphaëlle assistant impuissante au sabotage de son émission.

posté le 01/09/2015 à 23h18 ( modifié le 01/09/2015 à 23h39 )

18/07/2015 - En accès libre - Génie de Pixar

Citation (Marc Michel) : "Surinterprétation : Un ordinateur est un outil. Il ne raconte pas d'histoire".

C'est l'impression que l'on a certains moments de cette interview. Hervé Aubron voit du signifiant dans le moindre détail. Parfois, on peut avoir l'impression qu'il va trop loin, ce qui fait perdre de la crédibilité à son discours. Par exemple, est-il nécessaire de signaler que le film "2001, Odyssée de l'Espace" a été réalisé en partie dans l'état de l'Utah puisque ça n'a pas de signification ? Si les producteurs avaient trouvé au Mexique ou au Maroc des décors mieux adaptés, c'est là que le film aurait été tourné. Même remarque sur le fait que certains matériels utilisés par les Mormons "ressemblent à des circuits imprimés". On peut affirmer que ces observations sont sont totalement inutiles et même nuisibles. Ces détails ne sont que coïncidences. Y voir du sens relève de la croyance, de l'irrationnel, de la pensée magique.
Je me demande si j'ai bien compris l'essentiel de l'analyse d'Hérvé Aubron. J'ai presque envie de dire " j'espère que j'ai mal compris", tellement ses propos me laissent sceptique. Par exemple je ne vois pas (pas du tout , dirais-je même) la relation qui existe entre les logiciels qui permettent de réaliser des images de synthèse et ce qu'Hervé Aubron appelle "la modélisation de l'émotion". Pour moi, le studio Pixar est un studio qui produit des films d'animation en images de synthèse, point barre. Je ne nie pas le fait que ces studios ont un talent particulier pour susciter l'émotion chez les spectateurs, mais je ne vois pas du tout le rapport qui existe entre la technique qui permet de modéliser des personnages et des décors, d'une part et l'écriture de scénarios, d'autre part. Et, de toute façon, même si on parvenait à utiliser l'ordinateur comme aide à l'écriture de scénarios (pour "produire de l'émotion"), pourquoi les films réalisés en images de synthèse seraient-ils les seuls à pouvoir les utiliser. Ces "données" pourraient aussi bien servir à l'écriture de romans ou se scénarios de films traditionnels.
Il me semble d'ailleurs que les étranges interrogations qui tourmentent Hervé Aubron (dont on n'arrive pas à bien comprendre si elles créent chez lui de la crainte ou de l'espoir) ne sont suscités que par le studio Pixar. Bizarrement, il semble penser que DreamWorks, par exemple "ça ne le fait pas". Les autres studios spécialisés dans l'animation en images de synthèse ne produisent pas ces étranges vibrations. Il ne sent cette magie, ces ondes mystérieuses émises que dans les productions de Pixar. On notera d'ailleurs qu'il ne dit jamais "la société Pixar" ou "le studio Pixar", mais "Pixar" tout court, comme s'il parlait d'une personne et comme s'il faisait tout pour oublier que cette société emploie des centaines de techniciens et d'artistes dont les tâches, souvent très techniques (comme dans les studios d'animation traditionnels) sont définies avec précision et n'ont rien de magique. Leurs fiches de paye (avec le décompte des heures-sup' majorées, on l'espère) sont peut-être réalisées par le même ordinateur qui modélise des toisons de monstres.
Je ne sais pas si Murielle Judet mesure la puissance du Scud quelle balance à Hervé Aubron en affirmant benoitement, dans la deuxième partie de l'émission que, si on y réfléchit bien, dans le fond, Spielberg lorsqu'il a réalisé son premier film (Duel) faisait déjà du Pixar (je ne cite pas le mot à mot, mais j'espère ne pas trahir les propos de Murielle). Bien entendu, "Duel" n'utilisait pas la moindre image de synthèse, ni l'aide d'aucun ordinateur. Cette remarque ne semble d'ailleurs pas émouvoir Hervé Aubron, alors qu'elle fiche par terre toute ses belles théories.
Si je devais résumer l'impression que me donne cet émission, c'est qu'Hervé Aubron, au lieu d'essayer d'analyser sereinement et avec du recul les techniques utilisées pour faire rêver le spectateur, se met lui-même dans un état de spectateur enthousiaste et se conduit un peu en groupie. Cette impression est probablement fausse. C'est pourquoi j'ai pris soin de faire remarquer que je n'ai sans doute pas bien compris la démarche d'Hervé Aubron.
Mais je dois avouer qu'en visionnant cette interview, j'ai été titillé par le désir (vite réprimé) de suggérer à Hervé Aubron, qui possède manifestement uns imagination luxuriante et qui excelle dans l'écriture de belles histoires, de proposer ses talents de scénariste à la société Pixar. Il pourrait inclure la présente émission dans le portfolio accompagnant son CV.

posté le 23/07/2015 à 21h59 ( modifié le 23/07/2015 à 22h25 )

27/06/2015 - En accès libre - L'Humanitude au pouvoir

Additif (récréatif, mais néanmoins argumentatif) à mon précédent message :

Si la passion est un élément nécessaire à la réussite, elle n'est hélas pas suffisante.
L'exemple de Florence Foster Jenkins (voir lien ci-dessous) est assez parlant car il montre les dégats causés par le défaut de filtrage et les méfaits du hasard ; ici, notre Castafiore contourne la règle de la sélection en utilisant son compte en banque joufflu (le hasard de l'héritage remplaçant le hasard du tirage au sort).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Florence_Foster_Jenkins

posté le 15/07/2015 à 09h04 ( modifié le 15/07/2015 à 09h11 )

27/06/2015 - En accès libre - L'Humanitude au pouvoir

@ Judith : La passion est bien sûr un élément indispensable pour réussir dans toute activité.
En ce qui concerne les membres des conventions, comme le fait observer Sebastien Lamy, ce n'est pas la passion qui permet de les choisir puisqu'ils sont tirés au sort. En ce qui les concerne, la question me parait réglée.
Quant aux experts, on ne voit pas en quoi la passion qu'ils manifestent (soyons optimistes et supposons qu'il n'y a pas de glandeurs, des médiocres et des tricheurs dans cette catégorie aux contours mal définis) pour leur spécialité les qualifie pour exercer un quelconque pouvoir dans l'arène politique. Les hommes les plus passionnés pour l'action politique ne sont-ils pas précisément les hommes politiques? Staline et Hitler étaient sûrement aussi passionnés pour leur job que ne l'étaient Vélasquez ou Mozart.
Comme Jacques Testard, nous constatons l'échec le "la démocratie" actuelle, qui porte au pouvoir des coquins. Le système qu'il envisage se propose de réduire ce pouvoir. En ce sens, il pose mal le problème. Car il ne s'agit pas de réduire le pouvoir des politiques mais de faire en sorte que l'action politique aille dans le bon sens. Il s'agit donc de remplacer les hommes politiques actuels par des hommes politiques soucieux du bien commun. C'est le point faible de toutes les utopies alternatives qui refusent l'ordre naturel, lequel qui sélectionne les plus durs d'entre nous. Le problème à résoudre n'est pas de limiter leurs méfaits mais, puisqu'il ont été portés au pouvoir par des forces mauvaises, mais de les éliminer et de les remplacer. C'est en cela que le problème me parait insoluble car la vertu ne peut pas lutter à armes égales contre la force. Ils ne peuvent être remplacés que par des plus durs.
Le système que propose Jacques Testard sous estime, je le répète, la violence du combat politique. Si les conventions citoyennes ont un réel pouvoir, ce pouvoir devra s'opposer à celui des hommes politiques professionnels. Les conventions citoyennes ne feront qu'ajouter un adversaire à l'environnement des hommes politiques (les autres étant leurs adversaires politiques) L'issu d'un combat opposant des professionnels à des amateurs ne fait aucun doute : les amateurs seront laminés. Et si ces conventions citoyennes n'ont qu'une fonction consultative, elles ne serviront à rien.
La politique, c'est la gestion de la violence. Nous l'oublions trop souvent. L'invraisemblable vent de panique qui a soufflé en France après "la tuerie" de Charlie (quelques morts à peine ...) montre à quel point nos sociétés ont oublié que la politique est violente. Observons ce qui se passe dans l'actualité (La Grèce, l'Ukraine, la Syrie,etc..) et interrogeons-nous sur ce que pourraient faire des amateurs dans ce cirque tragique.

posté le 14/07/2015 à 08h39 ( modifié le 14/07/2015 à 09h28 )

27/06/2015 - En accès libre - L'Humanitude au pouvoir

@ Sebastien Lamy : le désignation des "experts" est certes un problème, mais un "problème" qui s'inscrit dans un "problème" plus large : la responsabilité, la motivation, la récompense ou la sanction de la réussite ou de l'échec. J'en reviens à mon leitmotiv (dites "obsession" si vous préférez...) : le carburant. De même qu'on doit se demander à quoi fonctionneront les membres des assemblées citoyennes, on doit se demander à quoi fonctionneront les experts. Quelle sera leur récompense ou leur sanction. Le crois que le CSA (Conseil Supérieur de l3audiovisuel) donne un bel exemple de ce que pourraient être ces "conseils de sages" : une bande de mollassons transparents et inutiles (faut voir dans quel état est le PAF de nos jours), de lâches toujours à plat ventre devant le pouvoir en place. Qu'attendre de quelqu'un qui n'a aucune "obligation de résultat", pour reprendre le vilain jargon des technocrates ?
Je répète : on ne peut pas imaginer un quelconque système sans se poser la question essentielle : quelle énergie utilisera-t-il ?

posté le 10/07/2015 à 13h45

04/07/2015 - En accès libre - L'insurrection pâtissière

Je m'interrogeais pour savoir quelles questions Maja allait bien pouvoir poser à l'entarteur; ou, plus exactement je me demandais si Noël Godin avait suffisamment d'épaisseur pour supporter l'interview.
Au final, l'émission se révèle copieuse et roborative. On découvre en Noël Godin un invité quasiment idéal, intarissable, plein d'humour et de bonne humeur. Il apparait également comme un homme de convictions. Pour lui, l'entartage n'est pas qu'un jeu. Il est une action politique, la manifestation militante d'un anarchisme sincère. En face de lui, Maja est absolument parfaite, en totale harmonie avec lui.

@ Giapolini : la vidéo de Jacky Berroyer que vous nous recommandez est aussi très intéressante. On doit presque se réjouir que l'appartement de Noël Godin ait été en travaux, ce qui limite les risques de doublons entre les deux productions.

posté le 08/07/2015 à 23h33 ( modifié le 08/07/2015 à 23h35 )

04/07/2015 - En accès libre - L'insurrection pâtissière

Le bouquin "Crack Capitalism" de John Holloway, dont Noël Godin fait l'éloge dans l'émission ("l'auteur subversif vivant le plus important du moment"), est disponible (en anglais, hélas) ici :

https://libcom.org/files/Holloway%20-%20Crack%20Capitalism.pdf

posté le 06/07/2015 à 20h48 ( modifié le 06/07/2015 à 20h53 )

27/06/2015 - En accès libre - L'Humanitude au pouvoir

Je crois que je n'ai pas exprimé assez clairement mon opinion sur le sujet des cours d'assises.
Je précise donc (même si ce n'est pas le cœur de notre sujet): on ne devrait jamais (jamais !) citer, lorsqu'il est question de politique, les jurys de cours d'assises comme exemple d'un système qui fonctionne bien. Car rien n'indique que ce système fonctionne bien. Je trouve extrêmement choquant que des personnes choisies au hasard, tirées au sort comme dans une tombola, puissent décider, protégées par l'anonymat, du destin d'un accusé. La presse a relaté récemment les cas de condamnés à morts, aux USA, dont on apprend des années après leur exécution, qu'ils étaient innocents.
D'une façon générale, il faut rejeter tous les systèmes qui donnent du pouvoir à des personnes qui n'ont manifesté aucune qualité pour l'obtenir et (surtout!) dont les erreurs sont sans conséquences pour elles. C'est moins l'erreur en elle-même qui est choquante, mais le fait qu'elle ne soit pas sanctionnée. Cet éloge implicite de l'irresponsabilité est irresponsable.

posté le 02/07/2015 à 11h22 ( modifié le 02/07/2015 à 11h42 )

27/06/2015 - En accès libre - L'Humanitude au pouvoir

@ HBK : Je partage tout à fait votre opinion en ce qui concerne la question de la violence. Lorsque vous évoquez les "gentils petits bourgeois" je pense que vous parlez des intellectuels comme Jacques Testard et Etienne Chouard (le sympathique hurluberlu dont l'ombre plane sur tout cet entretien) qui semblent sous-estimer la violence qui est présente en permanence en politique, même si elle n'est pas très apparente dans des sociétés policées comme la nôtre. Le fait que ces intellectuels n'ont jamais exercé eux-même un quelconque pouvoir n'est sans doute pas étranger à cette sous-estimation. Plus précisément, leur vision est sans doute faussée par le fait que le maigre pouvoir qu'ils détiennent n'a pas été acquis, comme c'est le cas en politique, par la violence. En politique, on réussit en éliminant ses adversaires, y compris dans sa propre famille. La carrière des intellectuels, plus douillette, obéit peu à ces règles. Toutes leurs propositions semblent négliger le fait qu'on ne peut pas s'opposer à un pouvoir sans avoir soi-même l'habitude de la pratique du pouvoir. Ils oublient que "légiférer" et "gouverner" ne sont pas synonymes. Ils semblent penser que les politiciens se laisseront priver d'une partie de leur pouvoir sans réagir et sans contre-attaquer violemment. Et ce combat me parait a-priori très inégal.

Une autre question n'est pas suffisamment évoquée dans cet entretien, c'est celle, liée à la précédente, du carburant. Elle me semble pourtant essentielle. On sait quel est le carburant de tous les systèmes politiques depuis qu'existent les sociétés humaine : le désir de pouvoir, carburant naturel aux réserves inépuisables. Dans les propositions de Jacques Testard, on ne voit pas quelle source d'énergie remplacera cette soif de pouvoir. Qu'est-ce qui fera en sorte que ce nouveau type de gouvernement sera pérenne ? Plus concrètement, qu'est ce qui fera que les membres des ces conventions citoyennes auront le désir de défendre ce fameux "bien commun" ?

@ Yg : votre objection me parait tout à fait intéressante. Le rôle des experts dans les propositions de Jacques Testard est très équivoque.

Malgré ces critiques, je crois que nous devons êtres reconnaissants envers Jacques Testard toutes ces personnes de bonne volonté (Judith Bernard en fait incontestablement partie) qui cherchent infatigablement (et avec un optimisme touchant) des solutions après avoir constaté l'échec des soi-disant démocraties.

@ Thibault Daquin : on peut donner au film "Douze hommes en colère" une interprétation diamétralement opposée à la vôtre. Car si, comme vous le dites, il suffit "d'un seul homme pour..." on peut dire qu'il aurait suffi que cet homme-là ne soit pas présent pour que le garçon soit condamné à griller sur la chaise électrique. Ce film met en évidence les dangers du tirage au sort sans gardes-fous. D'ailleurs, en France, dans les cours d'assises, les jurés populaires sont assistés par trois magistrats professionnels (des "experts", en quelque sorte...)
Notons que le principe du tirage au sort des jurés de cours d'assises montre simplement que les politiciens n'accordent aucune importance aux procès de droit commun. Rien d'autre. Aucun enjeu. On peut donner au bon peuple ce colifichet (quelque chose qui ressemble à ce fameux "pouvoir", dont les règles d'attribution sont en fait le véritable sujet de notre débat) car le résultat des délibérations d'un jury de cour d'assises est, au plan strictement politique, sans conséquences.

posté le 01/07/2015 à 18h34 ( modifié le 01/07/2015 à 19h09 )

20/06/2015 - En accès libre - L'homme de nulle part

Emission plaisante. JeanClaude Brisseau arrivait précédé une réputation sulfureuse ( http://www.lejdd.fr/Culture/Actualite/Jean-Claude-Brisseau-reste-libre-97132 ).
Et nous découvrons un brave homme, pas bête, qui dit de choses sensées d'un ton tranquille, en veillant à ne pas créer de scandale, alors qu'il aurait sans doute beaucoup de choses à dire sur les mécanismes de la production cinématographique en France.
Le fait que Murielle Joudet reste un peu en retrait ne m'a pas gêné, car Brisseau explique assez bien son cinéma, ce qui n'était pas le cas de Catherine Breillat, cultivant sa névrose (sa source d'inspiration) et barbottant dans ses contradictions, que Murielle devait guider, comme une psy accouchant sa patiente.

posté le 22/06/2015 à 19h57 ( modifié le 22/06/2015 à 22h25 )

30/05/2015 - En accès libre - Castoriadis, une vie

@Alexandra : Merci pour votre réponse.
Je vous trouve bien sévère avec Daniel Schneidermann. "Acharnement hystérique"? Vous n'exagérez pas un chouia? :o)
Daniel a beaucoup évolué depuis ses débuts et vous avez peut-être abandonné le navire et son capitaine au mauvais moment. Vous avez probablement loupé les très beaux, très chaleureux entretiens qu'il a réalisés récemment avec Denis Robert, Pierre Joxe et le dessinateur Luz notamment, qui lui ont valu des commentaires très élogieux des abonnés. Il est aujourd'hui un des meilleurs interviewers du P.A.F., particulièrement brillant dans le tête-à-tête.
@Pompastel : vous me faites prendre conscience que nous n'encourageons pas suffisamment Judith et son équipe et je me joins à vous pour dire à quel point je suis heureux que ce site existe. Peut-être suis-je trop exigeant. Nous devons être patients et savoir attendre que les jeunes recrues acquièrent du métier et de l'assurance. Je fais observer que mes critiques visent moins l'équipe que les invités, que j'aimerais voir collaborer davantage avec leur hôte. L'émission qui a suivi celle-ci (entretien Maja Neskovic - Olivier Rey) me parait un bon exemple de ce que souhaite.

posté le 10/06/2015 à 22h10 ( modifié le 10/06/2015 à 22h19 )

06/06/2015 - Aux Sources - Une question de taille

Très belle émission. Quel plaisir d'écouter un esprit clair !

posté le 10/06/2015 à 10h21

30/05/2015 - En accès libre - Castoriadis, une vie

Je ne suis arrivé, pour le moment, qu'à la trentième minute de l'émission et je crois que j'aurai du mal à aller plus loin.
Une fois de plus, en la personne de François Dosse, nous avons affaire à un bonimenteur qui fait son numéro.
Je me pose une question : peut-on éviter cela?
N'y a-t-il pas, dans l'équipe de Hors-Série, un syndrome "petit média" ? Les animatrices des émissions ne se sentent-elles pas tenues d'être aimables et modestes envers les invités parce qu'elles ont le sentiment, plus ou moins conscient, que l'invité leur fait une faveur en acceptant de participer à leur émission ?
La situation n'est pas du tout la même dans les médias plus puissants. On sait que beaucoup d'écrivains, d'essayistes, d'artistes sont prêts à se prostituer pour passer cher Ruquier, par exemple. Cela met les chroniqueurs en position de force, lesquels peuvent dégommer l'invité s'ils pensent qu'ils doivent le faire (lui faire payer son entrée, si on peut dire, puisque, à ma connaissance, il ne paie pas en argent) sans crainte de rester sans ressources.
Daniel Schneidermann, dans sa boutique - @rret sur images - relativement modeste, arrive à maintenir un certain équilibre dans le rapport de forces, même s'il sait qu'il doit être prudent et faire des efforts pour ne pas recadrer ses invités aussi souvent qu'il le voudrait.
Dans Hors-Série, on assiste régulièrement à des numéros de cirque des invités, qui se conduisent souvent comme des goujats et s'engagent dans des monologues interminables sans répondre aux questions posées. Et je ne parle pas des frétillements grotesques de certain vieillard devant la mignonne qui l'interroge.
Récemment, on a entendu dans une émission présentée par Laura Raim la phrase : "On se tutoie, c'est la règle ici". J'ai failli m'étrangler. Qui impose cette règle? Qui est l'obligé de qui? Je vous laisse imaginer quelle aurait été la réaction de Daniel Schneidermann si quelqu'un avait essayé de lui imposer le tutoiement contre son gré. On aurait pulvérisé, détruit, éclaté, écartelé, éviscéré le malheureux imprudent.
Mais, je le répète : l'équipe de Hors-Série a-t-elle les moyens d'éviter que l'invité ne prenne le pouvoir (que ce soit pas l'intimidation, la séduction ou les deux) et nous traite avec ce mépris?
J'aimerais savoir si d'autres abonnés partagent mon sentiment.

posté le 05/06/2015 à 12h32 ( modifié le 05/06/2015 à 12h51 )

25/04/2015 - Aux Ressources - La classe de l'écrivain

Mine de rien, avec son air modeste, Pierre Bergounioux est un monsieur probablement assez content de lui-même. Et tout de même un sacré cabotin.
Faut voir comment il nous fait l'article à propos de William Faulkner. Il nous le vend bien, "ce petit gars du Mississipi qui, à peine trentenaire, révolutionne la littérature". Cette pose ("Approchez, Mesdames et Messieurs !") de bateleur à la tête basse est un peu agaçante. Cet enthousiasme n'est-il pas un peu excessif ? Il y aurait donc un "avant Faulkner" et un "après Faulkner" et on ne nous aurait rien dit? On a envie de demander à ce brave professeur : "Est-ce que d'autres personnes partagent votre point de vue sur Faulkner ? Est-ce que son génie est universellement reconnu ou bien êtes-vous la seule personne a avoir remarqué que Faulkner occupe une place à part parmi les milliers d'écrivains existants ? Peut-on dire que vous avez "découvert" Faulkner comme Johnny Stark a découvert Mireille Mathieu ?"
On peut par ailleurs remarquer que le mot "imprimerie" n'a pas été prononcé une seule fois dans cet entretien. Bergounioux attribue le développement de la littérature, à la Renaissance, à l'émergence de l'état-nation (Espagne, France, Angleterre). Rappeler que l'invention de l'imprimerie a joué un rôle dans le développement de la lecture est-il trop banal et indigne de son génie?

posté le 03/05/2015 à 09h00 ( modifié le 03/05/2015 à 09h04 )

25/04/2015 - Aux Ressources - La classe de l'écrivain

Belle émission. Laura Raim prend de plus en plus d'assurance et c'est sympa.
Entretien très intéressant, mais qui reste souvent un peu abstrait. Par exemple, lorsque Pierre Bergounioux évoque sa difficulté à lire des romans (car, selon lui et si je l'ai bien compris, ce genre de littérature a été rendu un peu vain par les progrès que les sciences humaines et sociales ont permis de réaliser dans la connaissance de la nature humaine), on aurait aimé qu'il développe cette idée, notamment en donnant des exemples de situations qu'il a rencontrées dans des romans et qui témoignent des limites de ce genre.
On le sentiment que Laura Raim ne profite pas assez de sa bonne connaissance manifeste de l'oeuvre de Pierre Bergounioux pour l'aider à aller plus loin dans l'explicitation de ses théories.

posté le 28/04/2015 à 23h30 ( modifié le 28/04/2015 à 23h34 )

04/04/2015 - En accès libre - Cachez ce cinéma que je ne saurais voir...

Ma chérie,
Je t'avais bien dit du rester chez Monsieur Schneidermann.
C'est pas lui qui t'aurait envoyée interviewer des pornographes.
Je me demande ce que j'ai fait au Bon Dieu pour avoir une fille pareille.
Maman

posté le 04/04/2015 à 18h34

31/01/2015 - Diagonale Sonore - Free Jazz Woman Power

@ Totorugo : merci pour votre beau commentaire, honnête, argumenté, qui respecte son lecteur.
Je ne dirais rien sur l'émission, car malgré plusieurs tentatives, je n'ai pas pu aller jusqu'à son terme. Mais ne rien en dire est déjà en dire beaucoup...

posté le 13/02/2015 à 11h59

07/02/2015 - Aux Sources - La médecine du tri

Je suis globalement d'accord avec le commentaire de Lycendre. On reste un peu sur sa faim, Maja, surtout au début, paraissant impressionnée par la gravité du sujet et par les titres universitaires de ses invités (on est plus à l'aise lorsqu'on reçoit un comédien alcoolique pour parler de la pluie et du beau temps...). Et ses deux interlocuteurs sont également hésitants, peut-être, effectivement, parce qu'ils ne sont pas réellement les auteurs du livre.
L'émission est malgré tout intéressante.

posté le 11/02/2015 à 14h29

07/02/2015 - Aux Sources - La médecine du tri

"On va tous crever, c’est sûr. Sous les balles d'un de ces djihadistes en culotte courte qui peuplent nos bacs à sable, rongé de l’intérieur par Ebola ou autre terrible virus transmis par des poules, ou alors d’un long et douloureux cancer du cerveau causé par l’abus de Facebook", dixit Maja.

Je suis plutôt content de ne pas avoir vraiment le choix de la manière de mourir. Indécis comme je le suis dans les circonstances importantes, je ne sais pas si je prendrais Ebola ou cancer ou je ne sais quoi. Y'a trop de choix. Ça me mettrait dans un état d'angoisse qui me conduirait à coup sûr au suicide.

posté le 07/02/2015 à 15h36 ( modifié le 07/02/2015 à 15h41 )

24/01/2015 - Aux Ressources - Contre l'université

Ce garçon semble doté d'un cerveau seize soupapes avec turbo. Nom de Zeus, faut s'accrocher !
Comme cela a été déjà dit, je crois, la deuxième partie est plus claire que la première. Au début de l'émission, j'ai eu du mal à entrer dans le sujet. Impression d'être exclu d'un débat pour initiés. Il semble que certaines informations essentielles arrivent trop tard, comme par exemple la définition de "l'université", mot qui revient sans cesse. On finit par comprendre, au fil de la discussion, que certaines "grandes écoles" n'en font pas partie (puisqu'elles sont des lieux où certains "trouvent refuge"..), mais nous serions plus tranquilles si on nous décrivait au début de l'entretien les structures du monde de la recherche et de l'enseignement de haut niveau.
Quelques exemples (parmi bien d'autres possibles) de ce langage difficile à comprendre lorsqu'on n'est pas "du sérail" : que signifie :
1 - "avoir une thèse"?.
2 - "être normalien"? Est-ce: "Être enseignant à l'École normale? ou "Être entré à (ou sorti de) l'École normale?" "Si oui, laquelle?" (même si on devine qu'il s'agit d'Écoles normales supérieures et non pas celles qui formaient les instits...).
Signalons aussi à Geoffroy de Lagasnerie qu'il devrait faire un effort pour parler plus lentement et ar-ti-cu-ler. Certains abonnés ont cru que la prise de son était mauvaise, mais c'était pas la bonne explication :o).
J'ai terminé la lecture de vidéo en rampant, à bout de souffle. Je vais peut-être tenter - lorsque mes coudes auront cicatrisé - un deuxième visionnage. Ce qui se dit dans cet entretien me parait le mériter. Merci Laura Raim. Vous faites du bon travail et abordez de bons sujets.

posté le 28/01/2015 à 14h55 ( modifié le 28/01/2015 à 17h04 )

24/01/2015 - Aux Ressources - Contre l'université

@ Dominique Anid : je ne partage pas votre avis; le son des interviews est relativement correct et la réverbération n'est pas excessive. On note simplement dans la présente interview un court passage de quelques dizaines de secondes où le micro de Geoffroy de Lagasnerie tombe en panne (on entend à ce moment sa voix à travers le micro de Laura Raim). On remarque à ce moment une coupure de l'enregistrement nécessaire à la réparation.
Si la qualité du son est correcte, je n'en dirai pas autant de la qualité de l'image, qui présente dans la plupart des émissions (celle-ci est à peu près OK sur ce point) une dominante magenta dans les ombres (entre autres imperfections...). Ce défaut est particulièrement fort dans l'interview de Pacôme Thiellement, à tel point que je n'ai pas pu regarder l'émission (les ombres sont carrément couleur grenat sur l'une des deux caméras et ça crée un réel malaise). Il est dommage que l'équipe de Hors Série perde des spectateurs à cause défauts techniques, d'autant que le matériel utilisé (notamment les caméras) semble de très bonne qualité.

posté le 25/01/2015 à 15h11 ( modifié le 25/01/2015 à 15h16 )

20/12/2014 - Aux Ressources - Travail sexuel et féminisme

Un autre film aborde le thème du handicap et de la sexualité. C'est le très beau "Nationale 7", de Jean-Pierre Sinapi, dans lequel une aide soignante, au risque de s'attirer des représailles de la part de la hiérarchie de l'établissement pour personne handicapées où elle travaille, aide un résident (Olivier Gourmet) à obtenir des services sexuels d'une prostituée qui travaille en caravane au bord de la National 7.
Ce film est bouleversant (en tous cas pour le spectateur masculin) entre autres parce que c'est une femme qui aide l'homme handicapé, situation qui bouscule l'image traditionnelle de la "femme honnête" qui ressent la prostituée comme une rivale et une ennemie. Ici, au contraire, la femme compatit à la douleur de l'homme. Elle est l'exact contraire de l'infirmière sadique de "Vol au-dessus d'un nid de coucou". L'une émascule; l'autre rend à l'homme sa virilité.
Ce film, réalisé à l'origine pour une diffusion à la télévision, a eu un tel écho qu'il est sorti en salles et qu'il a obtenu de nombreuses récompenses.

posté le 06/01/2015 à 12h10 ( modifié le 06/01/2015 à 12h21 )

20/12/2014 - Aux Ressources - Travail sexuel et féminisme

J'espère qu'un jour Morgane Merteuil racontera son expérience de travailleuse sexuelle.
Il est clair que ce n'est pas sa préoccupation du moment, mais on peut souhaiter qu'elle aura un jour le désir de parler de son vécu et de ce métier qui me semble très mal connu. La littérature et le cinéma véhiculent des images de la prostituée qui ne correspondent sans doute pas à la réalité. Une question est rarement abordée, par exemple : qui sont les clients des prostituées? Qui sont ces hommes qui paient pour obtenir des services sexuels, alors que la plupart des hommes préfèrent les obtenir "gratuitement" ?
Et qui connait mieux ces clients que les prostituées?

posté le 04/01/2015 à 20h32

20/12/2014 - Aux Ressources - Travail sexuel et féminisme

Merci Laura Raim pour cette émission claire et sereine. J'ai toujours eu beaucoup de sympathie pour les prostituées et j'apprécie beaucoup la façon dont cette émission les présente.
J'ai été intéressé d'entendre deux femmes s'accorder sur le fait que la vie de couple est un moyen commode, pour un homme, d'obtenir divers services (prestations sexuelles, travaux domestiques) gratuitement. C'est une opinion qu'on n'entend pas exprimer tous les jours.
La prostitution établit une relation honnête (car dénuée d'ambiguïté) entre la travailleuse du sexe et son client, qui sait combien, comment et pourquoi il paie.

posté le 21/12/2014 à 23h06

20/12/2014 - Aux Ressources - Travail sexuel et féminisme

Roger de Andrade a écrit : "S'il s'agit de votre mère, sœur, épouse etc... profiterez vous de leurs "services" ?"

Réponse à Roger : Moi, je ne pourrais pas coucher avec ma mère ou ma soeur, même gratuitement. C'est une question d'éthique personnelle. De plus, j'ai l'intime conviction (bien que nous n'ayons jamais évoqué ce sujet) que mon père ne le permettrait pas.
Et j'ajoute, Roger, que j'espère que ce n'est pas le seul fait d'avoir à payer qui vous arrêterait...
Enfin, moi, ce que j'en dis... Votre vie privée ne me regarde pas.

posté le 21/12/2014 à 15h33 ( modifié le 21/12/2014 à 16h30 )

29/11/2014 - Diagonale Sonore - Leçon de jazz

Un bon point pour Raphaëlle : elle ose poser des questions qui révèlent qu'elle ne sait pas. Ce n'est pas si fréquent. J'en connais plus d'une (plus d'un) qui se seraient abstenu(e)s, de crainte que ça se voie. Je me demande même si Raphaëlle ne pose pas la question alors qu'elle sait (et sans montrer qu'elle sait, ce qui serait d'une suprême élégance). Quoi qu'il en soit, l'essentiel est que l'interviewé fournisse la réponse et que l'abonné l'entende: à présent, je sais ce qu'est un double échappement.

posté le 11/12/2014 à 19h48

22/11/2014 - Aux Sources - Les Nouveaux rouges-bruns

@Judith Bernard : Je vous présente mes excuses pour avoir affirmé (de bonne foi) que vous aviez déclaré n'avoir rencontré Etienne Chouard qu'une fois.
C'est une mauvaise lecture de ma part de la phrase "Je l'ai interviewé en 2013" que j'ai lue dans l'article que vous avez publié sur @si et que j'ai interprétée à tort : "Je ne l'ai rencontré qu'en cette occasion".
Je suis navré pour cette confusion. Sachez que je suis avec vous dans cette épreuve.

posté le 05/12/2014 à 23h57

22/11/2014 - Aux Sources - Les Nouveaux rouges-bruns

@ Airone, @ cyrilkenyatta:
Cette affaire est une magnifique illustration de cette phobie quasiment superstitieuse de l'antisémitisme dont je parlais dans un précédent message et de l'image de "maladie" qui s'y attache. Judith, parce qu'elle craint d'être totalement et définitivement grillées, souillée, salie par le soupçon (et obligée, tels autrefois les pestiférés, d'agiter une crécelle jusqu'à la fin de ses jours), se sent tenue de déclarer publiquement (et dans des termes qui ne doivent pas laisser place à l'équivoque), qu'elle n'a pas pu attraper la maladie dont on la soupçonne. Le détail "Je ne l'ai rencontré qu'une fois" est tout à fait frappant.
Terrible maladie qu'on peut contracter dans une entrevue de quelques minutes ou la rédaction d'une simple préface !

posté le 02/12/2014 à 23h36 ( modifié le 03/12/2014 à 00h09 )

22/11/2014 - Aux Sources - Les Nouveaux rouges-bruns

Citation Berto : "j'avoue que les polémiques autour de Soral, Dieudonné, Bricmont commencent à être lassantes et stériles !..."
Certes.
Mais il ne me parait pas inutile de faire remarquer que ce sont les socialistes (Manuel Valls, pour ne citer que lui) ou les intellectuels qui se disent "de gauche" (tel Jean-Loup Amselle) qui contribuent à leur donner de l'importance. Il semble que les idées réactionnaires sont en train de changer de hérauts et de passer de la droite traditionnelle à la social démocratie (qui fournit les nouveaux gardiens de l'ordre établi et les nouveaux censeurs). J'ai été surpris, dans le présent entretien, d'entendre Amselle citer spontanément Dieudonné. Dieudonné mérite-t-il donc autant d'attention ? A-t-il une telle importance dans la vie politique et la vie intellectuelle en France ? On pourrait dire le même chose de Bricmont (combien de Français les connaissent ?). Quant au parti que Soral et Dieudonné viennent de créer, attendons les premiers sondages pour avoir une idée de l'impact qu'il aura sur l'"opinion" et sur les élections à venir...

posté le 29/11/2014 à 10h07 ( modifié le 29/11/2014 à 10h17 )

22/11/2014 - Aux Sources - Les Nouveaux rouges-bruns

Citation Bartho : "D'ailleurs , ses propos n'étaient pas argumentés, si ce n'est qu'en s'appuyant "pour moi" et hop il balançait son assertion ..."

J'ai remarqué cette curiosité, moi aussi : Jean-Loup Amselle prononce un jugement péremptoire et définitif sur telle ou telle personne et l'atténue d'un étrange "pour moi".
Je l'imagine membre d'un jury de Cour d'assise : "Cet accusé est un monstre qui mérite cent fois la mort. M'enfin, ce que j'en dis ..."

posté le 28/11/2014 à 14h14 ( modifié le 28/11/2014 à 14h19 )

22/11/2014 - Aux Sources - Les Nouveaux rouges-bruns

Comme Airone, j'ai trouvé intéressant Jean-Loup Amselle lorsqu'il critique l'image idyllique que certains se font des sociétés primitives. J'apprécie sa dénonciation, même si elle est peu argumentée, des idées reçues (guère plus argumentées) qui alimentent des idéologies simplistes.
En revanche, j'ai été accablé par sa description de l'antisémitisme ambiant.
Ceux qui voient de l'antisémitisme partout ne se rendent pas compte qu'ils sont eux-même souvent victimes de préjugés. Le principal de ces préjugés étant que l'antisémitisme est le pire de maux. La moindre trace d'antisémitisme qu'ils croient détecter chez quelqu'un leur suffit pour discréditer cette personne. Par exemple, Noam Chomsky, qui a consacré sa vie a dénoncer l'oppression que le puissants exercent sur les humbles (pour parler de manière simple) a été classé du jour au lendemain parmi les fachos antisémites par le simple fait qu'il a accepté qu'un de ses textes préface un bouquin de Robert Faurisson. C'est consternant.

Autre chose étonnante, la relation que les chasseurs d'antisémites font entre l'antisémitisme d'une part et les idées d'extrême droite d'autre part. Or, on trouve de l'antisémitisme dans tous les courants politiques. Et il existe des régimes d'extrême droite (je pense à l'Espagne de Franco) dans lesquels l'antisémitisme n'a pas une part essentielle.

De toute évidence, certains (Daniel Schneidermann, Jean-Loup Amselle) voient l'antisémitisme comme une maladie. Au sens propre du terme. Une maladie contagieuse qui peut frapper à tout moment n'importe qui, qui se transmettrait (come Ebola, comme le Sida) par un mystérieux virus et qu'on peut détecter par certains "marqueurs". Pour Schneidermann, par exemple, l'emploi que fait Pierre Péan du mot "cosmopolite" est un de ces infaillibles marqueurs.
Il me semble que Maja elle-même est parfois victime ce cette vision "biologique" de l'antisémitisme. Je peux me tromper, mais je crois l'avoir entendu dire (Maja, si vous me lisez, détrompez-moi si je suis dans l'erreur) dans une émission précédente, qu'on ne peut pas être "plus ou moins antisémite" et que "on l'est ou on ne l'est pas". Et pourquoi donc ? Pourquoi ne pourrait-il pas y avoir des degrés dans la judéophobie ? On serait donc (ou non) antisémite comme on est (ou non) séropositif ?
Dans sa réponse aux accusations de Daniel Schneidermann, Jean Bricmont lui demandait quelle était sa définition de l'antisémitisme. Je crains que nous devions nous résigner à ne jamais entendre la réponse. Daniel est sans doute persuadé (comme Serge Moati, pour qui Jean-Marie Le Pen n'est pas antisémite) qu'il y a des choses "qui se sentent" et qu'on n'a pas besoin d'expliquer.
Je conclurai en exprimant la conviction que ce commentaire va être jugé antisémites par certains. Lesquels probablement, ne sauraient pas justifier ce jugement. Sans doute y a-t-il "un ton" pour parler de certaines choses. Si vous n'adoptez pas ce ton, vous déclenchez la sonnerie et vous êtes classé. La détection fonctionne en tout-ou-rien. Et je me garderai d'ajouter que la diffusion de cette vision de l'antisémitisme constitue une claire victoire des sionistes (de crainte de faire exploser le portique).

posté le 26/11/2014 à 09h21 ( modifié le 26/11/2014 à 09h52 )

22/11/2014 - Aux Sources - Les Nouveaux rouges-bruns

Je viens de parcourir un article d'Acrimed qui pourrait valoir à son auteur d'être classé parmi les rouges-bruns par Jean-Loup Amselle : http://www.acrimed.org/article4507.html
En effet, cet article prend pour cible deux personnalités de grand talent habituellement attaquées par les rouges-bruns: Frédéric Haziza et Bernard-Henri Levy.
Putain ! Si même Acrimed s'y met !
Je serais curieux de savoir ce que notre ami Daniel Schneidermann, qui nous a plusieurs fois laissés pantois par aptitude à détecter - sur des indices parfois infimes - les antisémites, nous dise ce qu'il pense de cette affaire.

posté le 25/11/2014 à 22h33 ( modifié le 25/11/2014 à 22h48 )

22/11/2014 - Aux Sources - Les Nouveaux rouges-bruns

jacky dupre a écrit : "si je suis Jean Bricmont je me réjouis de cette info ou elle m’indiffère mais si je suis Jean Loup Amselle je cesse d'écouter Nathalie..."

@ jacky dupre : Vous oubliez une troisième hypothèse : si je suis Olivier Berruyer, qui (comme des millions de personnes - parmi lesquelles, soit dit en toute modestie, moi-même) pense que Vladimir Poutine est un grand homme d'état (qui fait tout ce qu'il peut pour préserver la paix en ignorant les provocations des occidentaux) je me réjouis de savoir qu'il aime Natalie Dessay.

N.B. : Olivier Berruyer publie aujourd'hui-même sur son site un papier en soutien à ... Jacques Sapir : http://www.les-crises.fr/la-propagande-de-guerre-de-liberation/

posté le 25/11/2014 à 16h44 ( modifié le 25/11/2014 à 16h57 )

22/11/2014 - Aux Sources - Les Nouveaux rouges-bruns

J'avais lu quelques commentaires sur cette émission avant de la regarder et je m'attendais à assister à un combat de rue.
Or, je viens de terminer le visionnage et j'ai pu constater que Maja et Jean-Loup passent une bonne partie de cet "affrontement" à se marrer comme de vieux copains. Tant mieux. Cette émission est passionnante et on a du mal à concevoir qu'elle a été préparée et animée par une journaliste qui se décrit suicidaire dans sa présentation écrite. Au fil de l'émission, une grande complicité s'établit entre eux, même quand leurs opinions s'opposent radicalement, sans doute parce qu'ils ont en commun le goût des idées claires.
Maja, déconnez pas, ne nous quittez pas et continuer à faire des émissions comme celle-ci.

posté le 23/11/2014 à 14h42 ( modifié le 23/11/2014 à 14h53 )

08/11/2014 - En accès libre - Le principe démocratie

Je n'ai pas aimé cet entretien.
Le discours d'Albert Ogien est souvent tortueux et obscur. On se demande plus d'une fois où il va.
Une chose est étrange, dans cet entretien, ce sont ... les surprises de Judith. A plusieurs reprises, elle est manifestement interloquée par ce qu'elle entend. Comme on ne peut pas la soupçonner d'avoir mal préparé son entretien et d'avoir mal lu le bouquin d'Ogien, on ne peut que penser que ce que dit Ogien n'est pas dans son bouquin et qu'il s'éloigne de son sujet. Plus précisément (consciemment ou non, délibérément on non), il refuse de dialoguer avec Judith et refuse ses questions. C'est horripilant.
J'aimerais donner des exemples de ce que j'affirme, mais pour cela, il me faudrait visionner à nouveau l'entretien et je n'en ai vraiment pas envie. Je refuse d'écouter quelqu'un qui ne respecte pas son interlocutrice et, à travers elle, son public. Je dois dire à cette occasion que je suis très admiratif devant l'indulgence de Judith devant certains de ses ses invités.
Tout de même je cite de mémoire quelques étranges propos :
1 - Albert Ogien parle à un moment d'un "effet pervers du capitalisme". Cette formule est absurde. On ne peut parler d'un effet pervers d'un mécanisme ou d'une institution que si leur but premier est vertueux. Par exemple: l'assèchement des marécages a permis d'éradiquer la malaria; un effet pervers de ces travaux a été que les oiseaux migrateurs ont déserté la région. On se demande quel peut être le but premier vertueux du capitalisme...
2 - Albert Ogien affirme que "Durkheim a inventé la sociologie pour ..." (je ne me souviens plus exactement de ce qui suit, mais en substance que c'est pour s'opposer à certains affirmations des religions en place). Cette formulation est choquante. Même si on admet que "Durkheim a inventé la sociologie", on ne peut pas imaginer qu'il a développé cette science pour des raisons autres que scientifiques, un chercheur (pardon pour ce terme anachronique) ne pouvant avoir d'autre but que la recherche de la vérité. Si Durkheim s'est fait plaisir en s'opposant à certains croyances irrationnelles, nous sommes ravis pour lui, mais on ne peut pas dire qu'il l'a fait pour cela. De toute manière, le dire ne sert à rien, si ce n'est à créer chez l'auditeur de l'étonnement et de la distraction. Ce type de formulation étrange est récurrent dans le discours d'Ogien.
3 - Albert Ogien affirme que l'accroissement du pouvoir d'achat de la population dans le monde capitaliste est voulu par les capitalistes, qui ont intérêt, pour vendre leur production, à fabriquer des consommateurs. C'est absurde. On n'imagine pas qu'un chef d'entreprise soit conduit à augmenter le salaire de ses employés pour que ceux-ci achètent ses produits à lui ! L'ouvrier qui produit des moissonneuse-batteuses ne les utilisera pas lui-même. Les mécanismes du capitalisme (le terme "libéralisme" est plus parlant sous cet aspect) ont pour caractéristique essentielle de n'être pas contrôlés par leurs acteurs. L'augmentation du niveau de vie des travailleurs a été le résultat de leurs luttes et non pas l'effet du bon vouloir des capitalistes.
En résumé, Je n'aime pas la pose de ce bonhomme. Sa "musique" me rappelle celles de Bernard Stiegler ou de Michel Serres. Il semble plus préoccupé de cabotiner et faire le malin en proférant des paradoxes que d'expliciter clairement la substance de son bouquin, que je ne suis pas certain d'aller acheter aujourd'hui, même si la pluie cesse.
Lorsque j'entends ce genre de personnes, c'est-à-dire des spécialistes qui font métier de comprendre mieux que nous, je me demande souvent s'ils sont conscients de vivre de notre ignorance et qu'ils ont intérêt à ne pas être clairs pour que cette ignorance perdure car elle est leur raison d'exister.

posté le 18/11/2014 à 09h40 ( modifié le 18/11/2014 à 10h34 )

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

@ Jacques LEWKOWICZ:
Ce que vous écrivez a déjà été dit des centaines de fois. Pensez-vous qu'en le répétant une fois de plus vous faites avancer votre cause ?
Et si je vous réponds : "C'est vous qui êtes déboussolé, c'est vous qui avez perdu vos repères", est-ce que ça modifiera d'un iota vos convictions? Alors, à quoi bon ? Continuez à penser que Bricmont est antisémite et que ceux qui ont de l'estime pour lui le sont également (Maja, Judith, tous les abonnés à Hors-Série - j'en fais partie - qui le considèrent comme un honnête homme, etc.). Mais, s'il vous plait, arrêtons cette discussion.

posté le 24/10/2014 à 00h13 ( modifié le 24/10/2014 à 00h15 )

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

@ tzitzimitl :

Réponse à : "Je ne vois pas en quoi le fait de tenter de résumer une polémique traduirait une quelconque prétention [...] ce n'est que mon avis, et je pense pouvoir l'exprimer sans que ce soit pris pour de la condescendance, non ? "

Je n'ai peut-être pas bien compris votre intention. Mais je persiste à penser que votre message est ambigu:
1 - Parce qu'il arrive après des dizaines d'autres messages (et même des centaines si on inclut ceux publiés sur le site d'@rret sur images) et qu'on a du mal à imaginer que tout n'a pas déjà été dit et que vous puissiez résumer tout ce qui a été dit et en tirer une conclusion;
2 - parce qu'il se veut neutre et impartial, alors qu'il contient abondamment les mots "antisémite" et "antisémitisme", ce qui, que ce soit volontaire ou involontaire de votre part, colore votre analyse en en faisant une question essentielle, alors que les partisans de Bricmont affirment qu'on lui fait un mauvais procès et que lui-même ne cesse d'affirmer que c'est un sujet qui ne l'intéresse pas.
Je n'irai pas plus loin car pour ne pas faire redémarrer une polémique qui repose en partie sur des malentendus, notamment sur la définition de l'antisémitisme, ce qui serait à nouveau défavorable à Bricmont car, je le répète, la simple évocation des cette question (et je ne parle pas des accusations - très graves - de Daniel Schneidermann) constitue une charge contre lui.

posté le 23/10/2014 à 23h57 ( modifié le 24/10/2014 à 00h01 )

04/10/2014 - En accès libre - Qu'est-ce qu'un bon film ?

Nous découvrons en Laurent Jullier un homme courtois et plein de bon sens. Son humour, sa patience et son indulgence envers les jugements à l'emporte-pièce de la jeune Murielle méritent admiration et respect.

posté le 22/10/2014 à 10h51 ( modifié le 22/10/2014 à 10h56 )

04/10/2014 - En accès libre - Qu'est-ce qu'un bon film ?

@ cyrilkenyatta :
Je suis à peu près d'accord avec tout ce que vous dites, notamment sur la mise en scène. Il n'y a pas de film sans mise en scène, c'est certain. Mais la mise en scène doit rester invisible. Le spectateur ne doit pas être conscient que ce qu'il voit sur lécran a été enregistré par une caméra. Un travelling trop apparent est aussi gênant que l'ombre de la perche du micro sur le mur du fond.
J'espère que "Dans le film" ne sera pas une émission barbante "pour cinéphiles". Il n'y a pas que "Besson et Bresson". Beaucoup de très bons films sont sont très classiques dans leur forme et sont d'ailleurs réalisés par des cinéastes qu'on ne classerait pas parmi les "grands cinéastes".

posté le 21/10/2014 à 09h01 ( modifié le 21/10/2014 à 09h06 )

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

@ Jacques LEWKOWICZ :
Des problèmes vous font hésiter à renouveler votre abonnement à ce site ?
Si je puis me permettre : n'hésitez plus !

posté le 20/10/2014 à 16h38 ( modifié le 20/10/2014 à 16h40 )

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

"En fait pour résumer la polémique ..."
@ tzitzimiti : résumer la péolémique !? On n'attendait que vous, bien sûr. Ça va, les chevilles ?

posté le 20/10/2014 à 16h36

18/10/2014 - En accès libre - Les chercheurs entre primes et déprime

@ Gael chevailler : vous avez remarqué ça, vous aussi?
Attention, vous prenez des risques. Vous allez être moqué. Certains abonnés n'aiment pas qu'on parle de technique.
Et la direction de la maison va sans doute vous répondre qu'il n'y a que deux entrées micro dans la platine de mixage. Question de moyens.

posté le 20/10/2014 à 13h13

18/10/2014 - En accès libre - Les chercheurs entre primes et déprime

@ Etienne Chouard.
Non, il ne "suffit" pas.
Il ne "suffit" pas de reprendre la création monétaire aux banques privées.
Non, il ne "suffit" pas d'écrire "nous-mêmes" la constitution. D'ailleurs, qui c'est, ce "nous-mêmes"?
Les bolchéviks disaient aussi "il suffit" (de faire la révolution). On voit où ça a conduit : des centaines de milliers de victimes, la mort ou la prison pour les opposants, etc...
Il faut toujours se méfier de ceux qui disent "il suffit". Il ne suffit pas d'abattre ce qui existe. Il faut bâtir quelque chose qui tienne debout de façon naturelle.
J'espère que ce forum ne va pas se transformer en tribune pour les élucubrations de ce genre. En réalité, je crains le pire. Plus exactement, je pressens que nous allons avoir ici l'exemple des débats fructueux et constructifs (traduction : le bordel) que produit la démocratie directe...

posté le 19/10/2014 à 11h05 ( modifié le 19/10/2014 à 11h23 )

04/10/2014 - En accès libre - Qu'est-ce qu'un bon film ?

La notion d'esthétique semble essentielle à Murielle Joudet.
Mais l'esthétique est-elle si importante pour juger de la qualité d'un film ?
Je ne pense pas que les spectateurs vont au cinéma comme ils iraient voit une exposition de peinture.
Un bon film (le titre de cette émission est bien: "Qu'est-ce qu'un bon film ?") est surtout, me semble-t-il, un film qui raconte une histoire intéressante (émouvante, si possible) interprétée par des acteurs convaincants. Bref, un bon scénario, bien interprété et mis en scène avec talent. J'espère qu'on pardonnera ses propos à l'esprit simple que je suis, qui n'a rien lu de Kant et qui ne sait donc pas si les réflexions de ce brave Emmanuel sur l'esthétique pourraient s'appliquer a postériori au cinématographe.
Je relève également l'étrange intérêt de Murielle Joudet pour l'amateurisme (très "tendance" ces derniers temps, il s'épanouira à coup sûr dans la future sixième république), les professionnels de la critique cinématographique n'existant selon elle que pour des raisons économiques. Si j'ai bien compris, n'importe qui devrait être autorisé à faire ses commentaires sur un film dans n'importe quel journal ou magazine. Espérons que, dans cette hypothèse, le lecteur conserverait le droit de ne pas les lire.

posté le 18/10/2014 à 13h05 ( modifié le 18/10/2014 à 13h05 )

11/10/2014 - En accès libre - Les transclasses

"Vous êtes tout à fait ahurissante dans votre réception - et très représentative de ce qu'est une réception biaisée par les convictions du récepteur", dixit Judith.
Je confirme. Ahurissant est le mot. J'ai trouvé au contraire que le courant passe bien entre vous et Chantal Jaquet, même si au début de l'entretien elle semble un peu réservée, malgré votre sourire et vos hochements de tête d'encouragement.
Je me demande si j'ai regardé la même émission que Delphine Brun, qui devrait, si elle était logique, manifester sa mauvaise humeur non pas envers vous mais envers Chantal Jacquet, laquelle se montre, entre autres, réservée sur le principe de la parité (si je résume bien sa position: le sexe ne doit pas être un critère de sélection; on peut admettre certains quotas de manière provisoire, etc.)

posté le 15/10/2014 à 20h55

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

Merci Abracadabra.
Magnifique interview. Jean Bricmont est décidément un type formidable. On a l'impression que les calomnies et les insultes n'ont aucun effet sur lui. On découvre même chez ce homme étonnamment serein un sens de l'humour réjouissant et son attitude doit constituer un exemple pour tous ceux qui approuvent sa démarche.
J'espère que la carrière de Maja n'aura pas à pâtir de son émission (comme elle en manifeste la crainte - en souriant, comme toujours - elle-même dans l'entretien) et qu'elle ne va pas à son tour être classée dans la catégorie des rouges-bruns infréquentables. Car Bricmont n'oublie pas de rappeler que les mauvais-penseurs sont assez systématiquement diabolisés. Il signale d'ailleurs modestement (comme s'il craignait que ses supporters ne fassent de lui un héros ...) que lui-même se sent (à tort ou à raison ? ) relativement à l'abri, en tous cas professionnellement et matériellement, alors que les carrières d'autres libres penseurs sont régulièrement brisées parce qu'ils ont osé braver le terrorisme intellectuel qui sévit en France.

posté le 10/10/2014 à 20h51 ( modifié le 10/10/2014 à 21h26 )

04/10/2014 - En accès libre - Qu'est-ce qu'un bon film ?

"Précision : les émissions sont tournées à deux caméras, mais avec un seul cadreur : les deux cams ne peuvent donc pas être éloignées l'une de l'autre. "
@ Judith : je dirais plutôt que les deux caméras sont proches l'une de l'autre parce que c'est la même caméra qui sert à faire les plans rapprochés et comme elle doit cadrer de façon symétrique les deux interlocuteurs, elle se trouve à égale distance des deux (donc proche de la caméra qui donne le plan large).
Puisqu'on parle technique, j'ajoute que les gros plans sont souvent trop "gros". Ces plans "plans poils-de-nez " sont inutiles et souvent indécents. Ils me rappellent les horribles gros plans de l'époque de l'ORTF, abandonnés depuis une quarantaine d'années. (1).
Je persiste à penser qu'une réalisation à trois caméras serait plus naturelle. Un seul cadreur suffirait car, une fois les plans - fixes - calés, sa fonction se réduirait à vérifier que tous se passe bien (en gros, à contrôler la mise au point, qui n'a aucune raison de se décaler, surtout si on évite les trop longues focales, c'est-à-dire le plans poils-de-nez).

(1) : http://img4.hostingpics.net/pics/333489Dumayetpoildenez.jpg

posté le 07/10/2014 à 14h23 ( modifié le 07/10/2014 à 15h51 )

04/10/2014 - En accès libre - Qu'est-ce qu'un bon film ?

@ Murielle Joudet : j'espère que vos futures émissions seront consacrées autant au cinéma qu'à l'étude de la fonction des salariés qui gagnent leur vie en parlant du cinéma.

posté le 05/10/2014 à 10h46 ( modifié le 05/10/2014 à 10h48 )

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

@MSC : l'affaire "du juge avec un patronyme juif" est l'objet de dizaines de commentaires sur le site d'@rrêt-sur-images-maison-mère. Au nom de tous les saints, par pitié, je vous en supplie à genoux (les deux!), ne réclamez que ceux qui font une fixette sur ce point ne débarquent ici ... :o)

posté le 03/10/2014 à 13h46 ( modifié le 03/10/2014 à 13h49 )

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

@ Maja : merci pour ce papier enthousiasmant. Je crois que, sans le savoir, sans oser l'espérer, je l'attendais depuis des dizaines d'années.
J'attends avec curiosité de voir quels retentissements aura dans la presse française cette interview de Jean Bricmont et les débats qui ont suivi, notamment la réaction de Daniel Schneidermann, la réponse de Judith Bernard et ce papier de Maja. Cette interview sera-t-elle pour Hors-Série ce que l'affaire Cahuzac a été pour Médiapart ? Ou bien Daniel Schneidermann va-t-il commencer à subir des attaques semblables à celles dont est victime depuis un certain temps Frédéric Taddei?
Je ne voudrais pas être grandiloquent, mais nous sommes peut-être au début d'une ère nouvelle. Enfin, on ose parler. Et je remercie ceux qui osent parler (Judith, Maja, Daniel) de prendre le risque de mettre leur image de personnes respectables au service de la recherche de la vérité.

posté le 03/10/2014 à 11h53 ( modifié le 03/10/2014 à 12h16 )

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

Concernant la position de Robert Badinter sur la Loi Gayssot, elle semble fluctuer
quelque peu au fil des années...
Voici la transcription de l'interview de l'ancien ministre de la justice alors qu'il était
l'invité de Nicolas Poincaré sur France Info le jeudi 14 octobre 2010.
Dans cette interview, il affirme implicitement - si je le lis bien - que la Loi Gayssot est anticonstitutionnelle.

-Interview -
Nicolas Poincaré : Vous ne parlerez peut-être pas dimanche à Blois mais ce qui m'intéresse
beaucoup, c'est lorsque la loi essaye de faire l'histoire - je pense aux
lois mémorielles ou à la loi Gayssot qui punit le révisionnisme?

Robert Badinter : C'est un des aspects très importants de l'époque récente.
Ma position est très claire, très claire: le parlement n'a pas à dire l'histoire.
Le parlement fait l'histoire, il n'a pas à la dire, il n'a pas à la fixer.
Les lois mémorielles, que j'appelle d'ailleurs des lois compassionnelles,
qui sont faites pour panser des blessures, apaiser des douleurs - et je comprends ça parfaitement - mais
elles n'ont pas leur place dans l'arsenal législatif. La loi est une norme.
La loi a pour fonction de réglementer une société, de prévoir son avenir.
Elle n'a pas à prendre parti dans une querelle historique ou tout simplement
à affirmer un fait historique même indiscutable. J'ajoute, il faut bien le prendre en compte:
la Constitution ne le permet pas. Je le dis clairement, elle ne le permet pas.
La loi en France n'est pas comme en Angleterre, le parlement ne peut
pas tout dire. Le parlement a une compétence d'attribution, et rien ne
permet, au regard de la constitution, au législateur de s'ériger en tribunal
de l'histoire. Rien.
Par conséquent je comprends très bien les passions et le désir des
élus de panser les blessures et de faire des lois compassionnelles: ça n'est
pas la finalité du parlement et constitutionnellement c'est hors de la
compétence du parlement.
-Fin de l'interview -

Dans des interventions ultérieures, Robert Badinter semble affirmer que la loi Gayssot est habilitée
à punir la contestation de faits jugés, notamment par le Tribunal de Nuremberg.
Signalons que les révisionnistes contestent la légitimité du Tribunal de Nuremberg, juridiction
qui (selon eux, je tiens à la préciser) bafoue les règles élémentaires de la justice
car c'est un tribunal d'exception, établi par les vainqueurs pour juger les vaincus, s'appuyant
sur une législation créée du jour au lendemain pour la circonstance.

posté le 29/09/2014 à 16h54 ( modifié le 29/09/2014 à 17h23 )

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

@ marc gébelin : Vous n'êtes peut-être pas arrivé à ce moment de l'interview ou Jean Bricmont s'excuse d'être trop long, ce qui amuse Maja Neskovic...
Il m'a semblé qu'au début de l'émission, c'est plutôt Bricmont qui coupe la parole.
Si vous poursuivez la lecture de cette vidéo, vous vous rendrez compte que petit à petit, le climat change. Bricmont se détend lorsqu'il comprend qu'il pourra parler aussi longuement qu'il le souhaite. Il est probable que sa nervosité vient en partie du fait qu'il est en temps ordinaire en butte à des attaques et qu'il ne sait pas à qui il a affaire en la personne de Maja.
Bricmont se souvient peut-être de l'épreuve qu'a été pour lui son passage récent à "Ce soir ou jamais" (traquenard non prémédité par le producteur, certes, mais moment difficile pour l'invité seul contre tous), d'autant que Maja lui apprend qu'elle travaille également pour Taddei ...
@ cyrilkenyatta : le comportement de Maïtena Biraben est en effet absolument révoltant. Le plus triste est sans doute que cette brave fille est sincère et qu'elle pense réellement que Bricmont est une bête monstrueuse. Elle illustre parfaitement ce conditionnement dont parle Bricmont.

posté le 29/09/2014 à 14h27 ( modifié le 29/09/2014 à 14h36 )

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

@ Reis Hugo. Je vous remercie pour votre réponse. Il me semble que votre attitude est celle d'un militant, pour qui celui qui ne pense pas comme nous est un adversaire.
Je ne partage pas votre opinion sur le "confort intellectuel". Je suis même d'un avis tout à fait contraire: c'est par confort intellectuel que nous refusons d'écouter ceux qui ne pensent pas comme nous.
Quant aux lobbies, on ne peut pas sérieusement nier leur existence. Que les juifs défendent leurs intérêts est tout à fait naturel; et décrire la manière dont ils le font n'a rien de scandaleux. Nous devons faire un effort pour nous débarrasser de nos préjugés et lutter contre les auto-censures et nos comportement conditionnés, par exemple en arrivant à nous convaincre que l'expression "lobby juif" n'est pas antisémitisme et l'employer aussi tranquillement que nous dirions "lobby des commerçants" ou "lobby militaro-industriel".

posté le 28/09/2014 à 09h56 ( modifié le 28/09/2014 à 10h05 )

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

@ Reis Hugo : vous rendez vous compte qu'il n'y a pas d'argumentation dans vos messages ?
Tout est sur le thème : untel fréquente untel, on a aperçu machin chez trucmuche. On aimerait plutôt que vous nous disiez votre sentiment sur ce que Bricmont affirme.
Y a-t-il quelque chose qui vous choque dans ce qu'il dit dans l'émission ? Je crois que vos explications rendraient service à Maja (et à moi-même, au passage), qui, si j'en crois son texte de présentation, n'a rien trouvé de choquant dans ses propos.

posté le 27/09/2014 à 23h32 ( modifié le 28/09/2014 à 00h15 )

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

Merci de tout coeur à Maja (et à Judith) à pour cette émission courageuse où l'on entend des choses qu'on n'espérait plus entendre et qui nous ébranle en nous faisant prendre conscience du conditionnement auquel nous sommes soumis.
C'est une illustration par la pratique - chaque horsérinaute peut en faire l'expérience en temps réel - de la pertinece des thèses de Noam Chomsky sur la fabrique du consentement.
Un sacré choc, et au final, un immense bonheur.

posté le 27/09/2014 à 19h35 ( modifié le 27/09/2014 à 19h36 )

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

"je n'ai pas encore regardé l'émission mais l'introduction de Maja ne me dit rien qui vaille"..."
@ Lukas Verbèke" : cet éloge du préjugé ne me dit rien qui vaille.
Regardez tout de même l'émission (vous risquez une bonne surprise) et revenez nous voir.

posté le 27/09/2014 à 18h13

06/09/2014 - En accès libre - Musiques et voix

Beaucoup d'informations très intéressantes sur la façon de fabriquer un film, non seulement sur l'utilisation du son, mais aussi sur le casting, la direction d'acteurs, le montage et plein d'autres choses. Belle émission, beau dialogue entre deux connaisseurs qui ont su ne pas jargonner.

posté le 26/09/2014 à 16h41 ( modifié le 26/09/2014 à 16h41 )

20/09/2014 - Aux Ressources - L'artiste et les agendas

L'adjectif "sincère" apparait plusieurs fois dans les commentaires sur cette émission. Comment savoir si un artiste est sincère ou non et quel est le sens qu'on peut donner à ce mot aujourd'hui ?
Dans une autre émission, Jacques Bouveresse évoquait les "faussaires" qui sévissent dans le milieu de la philosophie. Cette question (les escrocs, la mythomanie, l'aveuglement, le mensonge universellement répandu) est un sujet qui m'intéresse particulièrement (de manière presque obsessionnelle, je l'avoue, et je repère régulièrement des "mythomanes sincères" sur les forums d'@si) et je suis preneur de tous types d'émissions qui aborderaient ce thème.
Par exemple, ce soir (mercredi 24 septembre), Arte diffuse "À l'origine", film de Xavier Giannoli dont l'histoire s'inspire d'un "fait divers" réel (une escroquerie) et ce film me parait a priori digne d'intérêt. Ce thème (les escroqueries au cinéma ou dans la littérature) pourrait faire l'objet d'une émission.
De même, j'attends avec impatience l'interview de Jean Bricmont par Maja Neskovic, que Judith nous a annoncée.

posté le 24/09/2014 à 13h36 ( modifié le 24/09/2014 à 13h40 )

20/09/2014 - Aux Ressources - L'artiste et les agendas

Les commentaires déjà publiés ne sont pas très engageants. Je sais pas si je vais y aller.
On peut se demander si le principe même de ce site ne nous fait pas courir le risque de mauvaises surprises. Peut-être allons nous comprendre pourquoi certains personnes ne sont jamais invitées dans les médias main-stream.
Nous avons déjà eu quelques beaux spécimen de bras-cassés. Faudrait pas que ça tourne à la galerie de monstres :o)

posté le 21/09/2014 à 17h15 ( modifié le 21/09/2014 à 17h22 )

13/09/2014 - En accès libre - Les Anges de la vengeance

Belle émission, intéressante même pour ceux qui ne sont pas très attirés par ce genre de films et de BD.
Il y a un détail qu'on n'a pas relevé à propos de Robin des Bois, c'est que ce héros "qui vole les riches pour donner aux pauvres" est relativement peu dangereux pour l'ordre établi, car il ne cherche pas à prendre le pouvoir. Il fait régner une justice provisoire en attendant que le roi Richard, retenu prisonnier à son retour des Croisades, ne retrouve son trône, qui a été occupé par un usurpateur.

posté le 20/09/2014 à 15h58

06/09/2014 - En accès libre - Musiques et voix

L'édito de Judith : http://www.hors-serie.net/edito.php

posté le 13/09/2014 à 00h32 ( modifié le 13/09/2014 à 00h33 )

06/09/2014 - En accès libre - Musiques et voix

"... cet homme dont j'ai oublié le nom", dixit bernejo.

JÉRÔME MOMCILOVIC. C'est écrit juste au-dessus, là.
Moi aussi, je trouve qu'il parle un peu vite.
Et puis, une présentation de quatre minutes (vous pouvez vérifier) avant de donner la parole à l'invité, c'est un peu long... J'ai arrêté le visionnage à ce moment-là. Il me reste donc 104 minutes à voir. J'avoue que j'ai honte de ma paresse.
Faut que je m'y remette, nom de Dieu. Sinon, je rentabilise pas mon abonnement.

posté le 11/09/2014 à 13h41 ( modifié le 11/09/2014 à 14h45 )

30/08/2014 - Aux Sources - La Condition humoristique

Le fait qu'il dise "Sur l'affaire Dieudonné, j'ai changé d'avis" me le rend sympathique. D'autant plus qu'il ajoute : "Et je changerai peut-être d'avis demain". Ça nous change des certitudes des "nés sachant", qui pullulent sur les forums d'@si.
Sa brève analyse de l'affaire (modérée mais pointue) est d'une rare lucidité, même si elle comporte plus des questions que de réponses. Il précise tout de même que l'affaire "arrange tout le monde"(Valls, la presse, etc...); on pourrait ajouter "les fachos et les anti-fachos". Je relève une phrase qui devrait faire réfléchir : "Y'a des gens qu'on emmerde beaucoup moins et qui font des blagues équivalentes".

posté le 05/09/2014 à 10h51 ( modifié le 05/09/2014 à 10h53 )

30/08/2014 - Aux Sources - La Condition humoristique

Je ne regarde pratiquement jamais la télé et je découvre cet humoriste dont je n'avais jamais entendu prononcer le nom.
Belle découverte. Écouter son dialogue avec Maja est un bonheur. Échange, écoute, complicité sans frime ni pose, ou peu s'en faut.
Chris Esquerre est intéressant parce qu'il ne cherche pas à faire son intéressant. C'est ce qui le différencie, par exemple, d'un Desplechin, récent invité de Hors-Série, dont le discours maniéré, nombriliste et chichiteux éveille d'emblée ma méfiance. D'ailleurs, j'imagine assez bien Esquerre parodiant "le discours Desplechin", avec ses ridicules histoires de phallus...
"Bon sang que c'est rafraichissant", dit JC2. Je dis pareil.

posté le 03/09/2014 à 11h00 ( modifié le 03/09/2014 à 11h30 )

23/08/2014 - Aux Ressources - L'édition avec éditeur

"un auteur peut publier directement sur Amazon sans passer par l'intermédiaire de l'éditeur" (little jo)
@little jo : Eric Hazan ne parle pas de livres numériques, mais de livres traditionnels sur papier.

posté le 24/08/2014 à 15h12

16/08/2014 - Dans le Texte - Médias contre médias

@ gynko : le succès des vidéos de Soral sur Youtube est aussi lié à son talent de bateleur. Son idéologie est sans doute détestable. Il n'empêche qu'il apporte un souffle original dans cette atmosphère irrespirable qu'entretiennent les médias officiels. Soral est en quelque sorte une antidote à Pujadas. Je suis persuadé que parmi les millions de spectateurs qui prennent plaisir à regarder ses clips, beaucoup trouvent plus nauséabondes (pour reprendre votre mot) les productions de Pujadas ou de Chazal. On peut trouver dommage que Soral mettre son énergie et son brio au service d'une mauvaise cause, on ne peut pas nier l'originalité de son talent, ni bien sûr son courage (Pujadas se fait repeindre gratos son scooter, Soral se fait adresser physiquement). On peut dire la même chose d'autres auteurs plus ou moins scandaleux, tels qu'Edouard Nabe, Dieudonné, Zémourénolo, ou encore, le plus scandaleux de tous, ce facho nostalgique de la France de Pétain qu'est Vincent Reynouard (qui a passé plusieurs mois en prison pour avoir défendu ses convictions négationnistes).

posté le 24/08/2014 à 10h52 ( modifié le 24/08/2014 à 11h21 )

23/08/2014 - Aux Ressources - L'édition avec éditeur

@ little jo : si j'ai bien compris, Amazon n'édite pas de livres (en tous cas en France). Amazon est simplement distributeur, même si son but avoué, selon Eric Hazan, est de devenir éditeur un jour et d'éliminer - vocation naturelle de toute entreprise dans le système libéral - tous les autres éditeurs.
Si on veut acheter un bouquin édité par La Fabrique, il vaut donc mieux l'acheter directement en ligne chez l'éditeur pour éviter de contribuer à la propagation du virus Amazon.

posté le 24/08/2014 à 10h24 ( modifié le 24/08/2014 à 10h31 )

19/07/2014 - Aux Sources - La démocratie contre la presse

"Je pense que Jacques Bouveresse n'a pas compris l'une des dernières questions de Maja" dixit Jean-Marc Fiorese.
@Jean-marc Fiorese : en relisant les commentaires, je me souviens que j'avais moi-aussi remarqué ce malentendu et j'avais regretté que Maja ne relance pas Bouveresse car sa question n'était pas sotte. Les citoyens de certains pays, notamment ceux des anciennes "démocraties populaires" sont tellement familiers des techniques de propagande utilisées par leurs dirigeants qu'ils ont développé une attitude de méfiance vis à vis de la presse et des informations émanant des organismes officiels. On peut constater que ce n'est pas le cas dans les "démocraties" de type occidental où l'usage plus raffiné des techniques de manipulation et de bourrage de crâne produit des résultats très supérieurs (puisque, par exemple, la propagande officielle se trouve diffusée jusque dans les forums d'@si, censés être fréquentés par une élite "à qui on ne la fait pas"). L'état de l'opinion publique française sur la situation actuelle en Ukraine en est un bel exemple. On pourra lire sur le sur plusieurs articles sur le blog d'Olivier Berruyer (http://www.les-crises.fr/reprise-le-conflit-ukrainien-propagande-et-realite/).

posté le 23/08/2014 à 12h41 ( modifié le 23/08/2014 à 12h43 )

26/07/2014 - Dans Le Film - Qui veut la peau du naturalisme ?

@Freego : non, ce n'est pas maladresse de votre part. Les forums de "Hors-Série" ne sont pas suffisamment sophistiqués pour que les horsérin@utes puissent réellement dialoguer.
Je ne pense pas que ce soit uniquement pour des raisons techniques.
Les dialogues conduisent souvent à des chamailles qu'il est difficile de "modérer".
Une hypothèse : la tendance actuelle dans tous les domaines est à l'économie d'énergie; la modération d'un forum est gourmande en énergie et, par conséquent, couteuse. Si on doit rétribuer un modérateur, on va pas s'en sortir. Surtout si on fait des frais pour installer une troisième caméra... :o) Ce n'est, je le répète, qu'une hypothèse.

posté le 12/08/2014 à 17h21 ( modifié le 12/08/2014 à 19h35 )

26/07/2014 - Dans Le Film - Qui veut la peau du naturalisme ?

Marcos Uzal ne nous explique pas pourquoi "la caméra sur l'épaule" est emblématique du naturalisme. Il semble considérer comme indiscutable le fait qu'elle permet de traquer la vérité mieux que d'autres procédés. On aurait aimé quelques explications techniques sur le sujet.
Car on n'a ps attendu d'utiliser ce procédé pour réaliser des gros plans.
Voici deux exemples (l'un très ancien, d'une célèbre brune capiteuse, l'autre, plus récent, d'une autre brune capiteuse), qui montrent qu'on peut réaliser des gros plans sans utiliser la caméra à l'épaule.:

Exemple 1 : http://img4.hostingpics.net/pics/409162Star1.jpg

Exemple 2 : http://img4.hostingpics.net/pics/553291Star2.jpg

posté le 12/08/2014 à 09h49 ( modifié le 12/08/2014 à 10h17 )

26/07/2014 - Dans Le Film - Qui veut la peau du naturalisme ?

Puisque Judith nous annonce que Rafik Djoumi présentera de temps en temps une émission, je propose qu'un jour on organise une confrontation entre Rafik et Murielle. Ce tête-à-tête pourrait être rigolo, car, si j'ai bien compris, les films que Murielle apprécie appartiennent au genre (catégorie "querelles d'amoureux mal peignés devant deux bols de café au lait") que Rafik déteste. :o)
N.B. : Prévoir budget pour service d'ordre.

posté le 09/08/2014 à 10h06 ( modifié le 09/08/2014 à 10h14 )

26/07/2014 - Dans Le Film - Qui veut la peau du naturalisme ?

Nous savons tous que c'est un job difficile et qu'on ne peut pas être expert du jour au lendemain.
Que Murielle Joudet se rassure : nous n'attendons pas d'elle qu'elle nous chante une chanson ou qu'elle fasse des claquettes...

posté le 07/08/2014 à 19h41

19/07/2014 - Aux Sources - La démocratie contre la presse

Je reviens sur ce qu'on a appelé l'affaire Sokal (je rappelle que Jacques Bouveresse a été l'un des rares intellectuels français à prendre la défense de Sokal et Bricmont).
L'une des stars de l'essai de Sokal et Bicmont "Impostures intellectuelles" est un certain Bruno Latour. L'une de leurs têtes de turcs, pour être plus précis. Ceux qui veulent se faire une idée de l'opinion d'Alan Sokal sur Bruno Latour pourront lire cet article (qui est antérieur à la plublication d' "Impostures intellectuelles", mais peu importe) où il est notamment question de "charabia postmoderniste":
http://www.physics.nyu.edu/sokal/le_monde.html
J'ai eu la curiosité de savoir ce que ce Bruno Latour était devenu. Sa fiche Wikipédia nous indique que, malgré les accusations dont il a été l'objet, il a fait une carrière fort honorable puisqu'il est aujourd'hui directeur scientifique (vous avez bien lu "scientifique") et directeur adjoint de Sciences Po...
Dans l'interview de Jacques Bouveresse par Pierre Dumayet (réalisée vers 1965, dont j'ai donné le lien dans un message précédent), Jacques Bouveresse se dit "accablé" (c'est le mot qu'il emploie) devant le talent et l'intelligence de certains de ses ainés (il cite notamment Jean Cavaillès). Si on lui avait posé la question dix ans plus tard, au moment où les Derrida et autres Deleuze étaient au faîte de la gloire, il se serait peut-être déclaré "accablé" par la malhonnêteté de certains de ses collègues ...
Dans ses réponses à Maja Neskovic, il dit tranquillement des choses qu'on peut qualifier d'accablantes. Par exemple, il se dit persuadé que les détracteurs de Wittgenstein n'ont même pas pris la peine de le lire avant de critiquer ses positions.
J'ai de plus en plus le sentiment que nous nous vivons dans un monde de coquins. C'est pourquoi cette interview de Jacques Bouveresse est si réconfortante car elle montre qu'il existe encore des hommes simplement honnêtes...
Merci encore, Maja, pour ce cadeau.


Parmi les intellectuels qui ont soutenu Sokal et Bricmont, on doit à l'honnêteté de citer Jean-François Revel. Eh! Oui...
Voici un texte (une pépite, car il contient des extraits désopilants du bouquin de Sokal et Bricmont) qui pourra vous aider à vous faire une idée de la monstruosité des conneries qu'ont pu débiter les Derrida, Deleuze, Guattari, Latour, Virilio, Lacan et autres Baudrillard : Attention, vous risquez de mourir étranglés par le rire :
http://peccatte.karefil.com/SBPresse/LePoint111097.html

posté le 07/08/2014 à 14h39 ( modifié le 07/08/2014 à 16h01 )

26/07/2014 - Dans Le Film - Qui veut la peau du naturalisme ?

Une émission de télévision est un spectacle, en particulier une émission telle que "Dans le Film", dont le sujet est le cinéma, qui est un média-spectacle.
Les personnes qui, comme moi, n'aiment pas le cinéma commercial et qui commettent l'erreur de le faire savoir à ceux qui aiment ce type de cinéma ont à coup sûr entendu des railleries du genre : "Moi, je ne vais pas au cinéma pour me prendre la tête". L'idée qu'il existe des masochistes qui vont au cinéma pour souffrir est une idée assez répandue. C'est une idée fausse, bien sûr. Nous allons au cinéma, quel que soit le type de films que nous aimons (à part quelques snobs qui veulent "avoir vu le film qu'il faut avoir vu" pour pouvoir en parler ensuite) dans l'espoir de prendre du plaisir et ressentir des émotions.
C'est ce qui me fait dire que les cinéastes qui ne pensent pas au plaisir du spectateur sont de mauvais cinéastes, dont l'ego est probablement si énorme qu'ils s'autorisent à dire ce qu'ils ont envie de dire sans se préoccuper des futurs spectateurs, ni des règles qu'on doit observer pour intéresser le public. Il en est de même pour les émissions de télévision. Un producteur, sans en arriver à être obnubilé par l'Audimat (réel ou virtuel) ni faire trop de concessions aux spectateurs, ne peut pas ignorer qu'il doit penser à intéresser son public et se donner les moyens d'y arriver. Bref, je ne veux pas entamer le visionnage d'une émission de "Hors-Série" avec la conviction que je vais devoir "me prendre la tête".
L'actualité d'Arrêt sur image vient opportunément au secours de ma petite théorie. Depuis trois semaines, Daniel Schneidermann nous propose une série d'été consacrée à la guerre de 1914. Vous aurez remarqué l'effort de mise en forme effectué à cette occasion : le générique (image et son) est travaillé et se donne un air "vintage". Les images du plateau sont en noir et blanc ou presque et s'entourent d'un cadre noir qui rappelle les vieux films d'autrefois et les images d'actualité d'époque. Daniel Schneidermann présente l'émission comme si nous étions en 1914, à la veille de Grande guerre. Les trois journalistes Anne-Sophie Jacques, Sébastien Rochat et Vincent Coquaz jouent le même jeu et ont rédigé leurs papiers (plus copieux que d'habitude) selon le même concept. J'ai bien dit "le même jeu", car leurs prestations sont de véritables petits sketches (qu'ils présentent avec conviction et qu'ils ont sans doute répétés longuement pour se les mettre en bouche et trouver le bon ton) et, en cette circonstance, il effacent la barrière entre le job de journaliste et celui de comédien. Plus exactement, il en soulignent les similitudes.
Toute activité s'exerçant devant un public comporte une part de comédie. Lorsque Daniel Schneidermann dit "Bonjour, Hubert Védrine", il joue la comédie puisqu'il l'a déjà salué lorsqu'il est arrivé dans les locaux d'Arrêt sur images. Quand nous sourions à la demande du copain qui prend la photo de groupe lors de la randonnée dans les Vosges, nous jouons la comédie. Il serait dommage, alors que nous jouons si souvent la comédie, que Murielle Joudet refuse d'admettre qu'elle produit un spectacle et que celui-ci comporte une part de comédie. Elle devrait peut-être s'inspirer du travail de ses camarades d'Arrêt sur images et se féliciter de l'opportunité qui lui est donnée de jouer la comédie en présentant son émission, comme le font les acteurs qu'elle voit si souvent dans les salles de cinéma et dont elle commente le travail. D'autant qu'elle a la chance d'avoir près d'elle une comédienne-metteur en scène aguerrie et familière du métier de présentatrice.

posté le 03/08/2014 à 21h23 ( modifié le 03/08/2014 à 22h01 )

26/07/2014 - Dans Le Film - Qui veut la peau du naturalisme ?

@ gynko : Vous n'ignorez pas que l'eau absorbe les rayons lumineux. Plus on va profond, plus c'est sombre. On peut arriver à l'obscurité totale. Je ne raffole pas de la profondeur. Je préfère la clarté et la précision.

posté le 03/08/2014 à 13h44

19/07/2014 - Aux Sources - La démocratie contre la presse

@ odilefillod : je n'ai absolument pas la même lecture que vous des propos de Jacques Bouveresse.
Voici le mot à mot de son discours : "La tentation de se servir directement de la science pour intervenir dans des questions de cette sorte m'inspire une certaine méfiance. Ça peut donner le meilleur et le pire" (à partir de 1:00:10).
Lorsqu'il dit : "tout ce qu'on peut faire [...] c'est essayer sérieusement d'établir que la science n'a rien démontré de tel", il confirme la dangerosité de l'utilisation de la science pour établir une dès règles éthiques. Ses expressions "tout ce que l'on peut faire" et "essayer d'établir" montrent bien :
1 - qu'il pense que la science n'a rien établi (autrement dit, ce qu'il nomme "le pire" n'est pas à exclure),
2 - qu'il répugne à argumenter face à ceux qui veulent utiliser la science pour établir des règles de morale et qu'il ne faut pas faire leur jeu en les suivant sur ce terrain. Contrairement à ce que vous affirmez, il s'agit bien de ne pas "mêler la science" à ces questions.

posté le 03/08/2014 à 10h51 ( modifié le 03/08/2014 à 13h47 )

26/07/2014 - Dans Le Film - Qui veut la peau du naturalisme ?

@ Olivier Bacquet : Je suis surpris par votre commentaire : « considérer [...] le principe de hors-série comme "une émission de télévision" me semble être un contresens ».
Je ne sais pas si vous contestez le fait que c'est "une émission" ou le fait que c'est "de la télévision".
1 - Le mot "émission" est celui qui est employé depuis la création du site "Arret sur Image". C'est d'ailleurs ce terme qui est repris dans "Hors-Série", puisque nous pouvons lire sur la présente page, juste sous le texte de présentation de l'émission : "Dans le Film, émission publiée le 23/07/2014" et "Durée de l'émission : 84 minutes".
2 - Est-ce que c'est "de la télévision" ? Il me semble que l'émission que Daniel Schneidermann produit sur internet n'est pas différente dans son principe de celle qu'il produisait sur France 5 (et qu'on pouvait d'ailleurs revoir, non montée, sur internet). Je dirais donc que c'est "de la télévision".
Ce n'est pas qu'une question de vocabulaire. Il s'agit de la définition du rôle que s'apprêtent à tenir les quatre animatrices de ce site. Pour moi, ce sont des présentatrices d'émissions de télévision. Les émissions qu'elles présentent appartiennent à un genre assez répandu, qui est celui de l'interview télévisée. Présenter des émissions de télévision est un métier. Un vrai métier, avec tout ce que ça implique, même si elles l'exercent à temps partiel. C'est pourquoi j'ai été étonné par la phrase de Murielle Joudet: "il nous faut aussi accepter d'être filmée..."

posté le 02/08/2014 à 21h49 ( modifié le 02/08/2014 à 22h20 )

19/07/2014 - Aux Sources - La démocratie contre la presse

@ odilefillod : ce que j'ai retenu concernant de la position de jacques Bouveresse sur la différence des sexes et les études scientifiques sur cette question, c'est qu'il considère qu'il n'est pas bon (et même dangereux) d'en appeler à la science pour de forger une éthique. Cette défiance, qu'il applique également à la question des races, me parait le plus important de ce qu'il affirme sur ces sujets. Son credo est, si je l'ai bien compeis: "ne mêlons pas la science et la morale". La science essaie objectivement de découvrir ce qui est vrai sans se préoccuper de ce qui est juste. Une morale bien pensée doit essayer d'établir des règles qui rendent possible la vie en société.
Concernant la chamaille entre Bohler et Lordon, il renvoie les débatteurs dos à dos : les neurosciences annoncent trop souvent des résultats de recherches avant qu'ils soient réellement établis; et trop de sociologues rejettent par principe les neurosciences.

posté le 31/07/2014 à 20h34 ( modifié le 31/07/2014 à 20h45 )

26/07/2014 - Dans Le Film - Qui veut la peau du naturalisme ?

Bonjour Gynko,
1- Si vous voulez éviter d' attraper un torticoli, réduisez la taille de votre fenêtre. Le texte passera à la ligne automatiquement. En tous cas, c'est comme ça que ça marche chez moi (Wondows 7, Firefox).
2- Je peux comprendre que vous soyez en pétard contre mes blagues à deux balles. Mais, avant de protester contre la difficulté de faire le tri parmi 450 messages, attendez qu'on arrive à cet ordre de grandeur. On en est loin à cet instant. Pour le moment, vous devriez peut-être remercier ceux qui se dévouent pour que les forums de "Hors-Série" ne ressemblent pas à un désert de glace.
3- J'admire votre désir d'aller profond mais, n'ayant qu'un masque et un tuba (et pas de bouteilles), j'ai parfois du mal à suivre Marcos et Murielle. Quand ça descend trop profond, je remonte à la surface et je m'accorde une pose. J'ôte mon masque et mon tuba et je m'étends sur le dos et sur le sable en me promettant d'essayer de les rejoindre lorsque j'aurai repris mon souffle. C'est pourquoi généralement je garde mes palmes aux pieds.

posté le 31/07/2014 à 11h52 ( modifié le 31/07/2014 à 12h16 )

26/07/2014 - Dans Le Film - Qui veut la peau du naturalisme ?

Bof....

posté le 30/07/2014 à 16h52 ( modifié le 30/07/2014 à 17h17 )

26/07/2014 - Dans Le Film - Qui veut la peau du naturalisme ?

Mon cher Olivier Baquet,
Je ne suis pas un amoureux éconduit de votre fille (comme vous ne démentez pas formellement, je n'exclus pas l'éventualité que vous soyez sa mère), que je ne connais pas personnellement mais, comme je la trouve sympathique, je vous promets, chère Madame, que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour la défendre contre les harcèlements de sa hiérarchie, notamment si j'apprends qu'on veut la filmer contre son gré.

posté le 29/07/2014 à 22h07 ( modifié le 29/07/2014 à 22h10 )

26/07/2014 - Dans Le Film - Qui veut la peau du naturalisme ?

@ Olivier Bacquet : dites-nous tout. Vous êtes la maman de Murielle, non? Ou son petit ami, peut-être.
Allez, dites-nous. Ça restera entre nous... :o)

posté le 29/07/2014 à 19h43 ( modifié le 29/07/2014 à 19h45 )

26/07/2014 - Dans Le Film - Qui veut la peau du naturalisme ?

@ Murielle Joudet : votre commentaire "que nous aimions ou non la chose il nous faut aussi accepter d'être filmée" est surprenant, et en même temps éclairant.
Eh! Oui. Il faut que vous arriviez à vous persuader que vous ne réalisez pas simplement une interview, mais que vous produisez une émission de télévision et que vous la présentez. Ou plutôt "que vous l'animez". C'est une activité très différente la la critique cinématographique et il est normal que vous éprouviez quelques difficultés.
Nos critiques peuvent vous sembler sévères, mais nous ne vous rendrions pas service en vous ménageant excessivement.

posté le 28/07/2014 à 09h18 ( modifié le 28/07/2014 à 09h23 )

26/07/2014 - Dans Le Film - Qui veut la peau du naturalisme ?

@ Jean-Marc FIORESE : Je crains que vous n'ayez pas bien saisi le sens de mon intervention, qui (primo) ne porte pas sur le sens de votre message, ni (deuzio) sur sa syntaxe et dont je suis bien conscient (troizio) qu'elle est "hors sujet", puisqu'à aucun moment, il n'y est question du naturalisme (ni de sa peau, ni de sa chair).
Je ne suis pas non plus professeur de lettres et je n'ai pas fait de longues études. Mais comme j'ai la chance d'être assez vieux, je suis peut-être plus conscient que les jeunes gens de l'évolution du langage. Par exemple, lorsque j'entends Murielle Judet prononcer le mot "auto-fictionnel" (dans l'émission Desplechin), je ne peux pas m'empêcher de me demander si ce mot existait il y trente ans et si, avant son invention qui me parait récente, on n'aurait pas dit "auto-biographique". Et, soit dit en passant, pendant que je me demande si ces deux mots sont synonymes, je perds le fil de la conversation ...:o). Les discours devraient être comme les films : dans l'idéal on devrait pouvoir en saisir la substance sans être distrait par la forme. Une étrangeté dans le discours est un élément perturbateur, comme l'est l'instabilité de l'image ("qui bouge" pour reprendre l'expression de Marcos Uzal) lorsque la caméra est tenue à l'épaule.
Mais tout cela n'est pas bien grave et je vous remercie de m'avoir répondu.

posté le 27/07/2014 à 13h20 ( modifié le 27/07/2014 à 14h02 )

26/07/2014 - Dans Le Film - Qui veut la peau du naturalisme ?

@ Jean-Marc Fiorese : Vous écrivez : "...tant les questions que les réponses ne sont pas dans la superficialité ni dans le standardisé".
Pardonnez-moi de jouer les profs de rédac, mais votre phrase aurait été plus simple et tout aussi claire si vous aviez écrit "les questions ne sont ni superficielles ni standardisées".
Tout ça pour dire que cette vogue de la formule "être dans..." (dans le déni, dans le questionnement, etc...) est fichtrement agaçante. J'espère, avant de mourir, arriver à comprendre le mécanisme de ces étranges modes.
Ma remarque ne s'adresse pas à vous, en réalité. Mais, comme je le dis par ailleurs, je n'aime pas critiquer les collaborateurs d'@si et de Hors-Série...
PS : une supplique à ceux qui me diront que je pinaille: dites-moi "Vous pinaillez" plutôt que "Vous êtes dans le pinaillage". D'avance, merci.

posté le 27/07/2014 à 08h23 ( modifié le 27/07/2014 à 10h42 )

28/06/2014 - Dans Le Film - Un Spectateur Français

Trois caméras en plans fixes (donc sans cadreurs), c'est peut-être mieux mieux que deux caméras qui donnent des plans variés mais qu'on n'a pas envie de regarder...
Vraiment, voir pendant une heure et demie le profil d'un invité qui m'ignore totalement, c'est pas drôle. J'ai du mal à concevoir que ce dispositif puisse être définitif.
La caméra qui donne le plan large (fixe, si j'ai bien regardé) est sous employée car elle doit montrer l'écran de projection (ce qui ne me parait pas plus indispensable que la "table magique" des premiers "D@ns le texte"). Et celle qui donne les plans rapprochés est placée pratiquement au même endroit que la précédente. C'est un dispositif qui me parait peu rationnel. Même en n'utilisant que deux caméras, un champ-contre-champ classique serait plus... classique.
Cela étant dit, j'aimerais, Judith, que vous nous expliquiez (si ce n'est pas classé confidentiel-défense...) comment sont réalisées les émissions, notamment celles enregistrées aux Bobines. Combien de personnes; est-ce que tout le "montage" est fait en temps réel, ou bien y a-t-il de la post production (pour insérer les images et extraits de films), etc ...?

Croyez bien que je ne fais pas ces critiques de gaîté de coeur. Autant je n'hésite pas à cogner dur sur les invités, autant je n'aime pas critiquer la production.

posté le 25/07/2014 à 23h38

19/07/2014 - Aux Sources - La démocratie contre la presse

Pour ceux qu'ont pas suivi, je résume : on distingue deux courants philosophiques principaux:
1 - la philosophie continentale, dont les stars sont Deleuze, Foucault, Althusser et qui vénèrent Heidegger (qui était naziphile et antisémite, mais on va pas s'attacher à des détails de la vie privée).
2 - la philosophie analytique, dont les fidèles sont pratiquement inconnus.
Les philosophes "analytiques" mettent en avant les valeurs de précision et de clarté. Il accordent une importance à l'argumentation et essaient d'appliquer à leur démarche une rigueur scientifique.
Les "continentaux" sont plus détendus. Ils sont cool et décontractés. Pour ces gentlemen, la philosophie est une sorte de sport. Un jeu de société, qu'on pratique entre membres d'un club où l'on est admis par cooptation. Attention : même si on est copain avec les autres membres, on est adversaires, comme au tennis ou au golf. Le jeu consiste à inventer des concepts de plus en plus abscons et d'aller le plus loin en terra incognita, hors des régions cartographiées de la pensée, jusqu'à ce que les adversaires ne puissent plus vous suivre. Quand vous avez paumé les autres, vous avez gagné. Si le vainqueur a triché, les autres concurrents ne peuvent le dénoncer, car tout le monde triche plus ou moins. Et, comme dirait l'autre, pour qu'il y ait triche, faudrait qu'il y ait des règles. Les observateurs extérieurs (les journalistes, les critiques) ne comprennent pas grand chose au jeu, mais personne n'ose le dire par crainte de passer pour un con. Les rares qui osent dénoncer les impostures sont massacrés par les chiens de garde du club, qui ne peuvent pas avouer qu'ils n'avaient rien compris au manège ou qui passeraient pour complices s'ils avouaient qu'ils étaient au courant. Pour pouvoirs dénoncer les impostures , il faut être protégé par une frontière et être soit américain (Alan Sokal) soit belge (Jean Bricmont). C'est peu un comme en cyclisme, ou la dénonciation de l'escroc qui a berné des millions de personnes est venue des Etats-Unis.
Voila, c'est pas compliqué à comprendre quand on se concentre un minimum.

posté le 24/07/2014 à 19h23 ( modifié le 24/07/2014 à 19h37 )

19/07/2014 - Aux Sources - La démocratie contre la presse

Ce fils d'agriculteur s'exprime avec l'aisance d'un fils de professeur.
Si ça se trouve, y'avait même pas la télé chez lui.
C'est vraiment étonnant.

posté le 23/07/2014 à 21h08

19/07/2014 - Aux Sources - La démocratie contre la presse

Une curiosité sympathique : le jeune Jacques Bouveresse, alors élève à Normale Sup, interviewé par Pierre Dumayet :
http://www.youtube.com/watch?v=DY_s02Zh9qc

posté le 23/07/2014 à 14h25

05/07/2014 - En accès libre - Le Maître ignorant

En visionnant l'interview de Jacques Bouveresse par Maja Neskovik, j'ai eu la joie de l'entendre tenir des propos qui confortent ce que je disais plus haut. C'est vers 00h44mn. Jacques Bouveresse rappelle que Bertrand Russel était scandalisé (comme il l'est lui-même) par cette étrange idée (qui commençait à se répandre dès le début de vingtième siècle) de la relativité de la vérité (la "démocratisation" de la vérité, dit-il), l' idée que toutes les points de vue se valent et que la science n'est qu'une voie parmi d'autres pour y aboutir, au même titres que des croyances telles que la divination. Bouveresse insiste avec véhémence sur l'idée que la vérité ne se décide pas par des lois ou par des votes. Manifestement, Jacques Rancière ne partage pas ce point de vue puisqu'il confond les lois scientifiques et les lois du législateur.
Il se trompe, bien entendu. Je peux décider du jour au lendemain que les hommes peuvent se marier entre eux, mais je ne peux pas décider d'abroger la loi qui dit que si on comprime un gaz, la pression est multipliée par 2 si le volume est divisé par 2. Cette loi de la physique (Loi de Mariotte) est valable partout (en France comme en Iran) et n'a pas été créée par un vote.

posté le 22/07/2014 à 22h41

19/07/2014 - Aux Sources - La démocratie contre la presse

Il me semble que l'entretien n'évoque pas l'affaire Sokal (ou peut-être ai-je oublié d'arrêter la lecture quand j'ai descendu la poubelle...). Rappelons que Jacques Bouveresse a été un des rares intellectuels français qui ont pris la défense d'Alan Sokal et Jean Bicmont lorsque leur livre "Impostures intellectuelles" a été descendu en flammes par la presse quasi-unanime. Voici un texte (ultra limpide et facile à lire) que Jacques Bouveresse a publié à cette occasion :
http://peccatte.karefil.com/SBPresse/LeMondeEducJB.html

posté le 22/07/2014 à 13h09 ( modifié le 22/07/2014 à 13h13 )

19/07/2014 - Aux Sources - La démocratie contre la presse

Manifestement, ce philosophe est un honnête homme. Brillant sans esbroufe, modeste et clair, respectueux de l'auditeur.
Maja, même pas intimidée, semble avoir préparé son entretien avec beaucoup de soin. Bonnes questions. Antisèches rédigées au traitement de texte et imprimées. Fini les gribouillages au dos de la liste des courses. Tant pis pour le folklore.
On regrettera peut-être les textes de présentation à moitié improvisés au dernier moment. On ne saura donc pas à quoi ressemblent la cage d'escalier et l'ascenseur du Collège de France.
Malgré cela, très belle émission.

posté le 20/07/2014 à 20h57 ( modifié le 20/07/2014 à 22h30 )

05/07/2014 - En accès libre - Le Maître ignorant

@ Valérie Carlier : je crois que nous sommes globalement d'accord.
Dans votre dernier message, vous n'employez pas le mot "autodidacte" et c'est très bien... :o)
Il n'y est question ni d'élève ni de maître, et c'est très bien. :o)
Mais nous nous éloignons un peu du sujet en nous fixant sur la question de l'apprentissage du langage, puisque qu'elle n'apparait qu'à l'occasion d'un exemple (malheureux) présenté par Rancière, dont le livre a pour titre "Le Maître ignorant" et non pas "L'Acquisition du langage".
Au lieu d'appeler à l'élimination des maitres (l'apprentissage autodidacte y conduit, me semble-t-il), Rancière devrait souhaiter plus simplement que l'enseignement soit de meilleure qualité. Au lieu de souhaiter la mort de la pédagogie (devenue inutile par la disparition des maitres), il devrait souhaiter que cette science se perfectionne afin qu'on connaisse mieux les mécanismes de l'apprentissage. Au lieu de nier le principe de la transmission des connaissances, il devrait appeler à l'étude de ses mécanismes afin qu'ils soient rendus plus efficaces. Au lieu de cela, ce vieil anarchiste appelle à la destruction du système.
Le parallèle que je faisais plus haut (plus bas, en fait...) entre la démarche de Jacques Rancière et celle d'Etienne Chouard me parait de plus en plus justifié : l'un nous dit: 'Les méthodes d'enseignement sont mauvaises et les maîtres sont mauvais : supprimons les maîtres"; l'autre nous dit : "Le pouvoir corrompt et les hommes politiques sont mauvais : supprimons les hommes politiques". Ces étranges théories reposent sur un socle commun : la détestation de l'ordre établi et le refus de toute structure hiérarchique, l'ordre établi et la hiérarchie étant le résultat de la domination des classes qui détiennent le pouvoir et les outils de sa perpétuation.

posté le 19/07/2014 à 16h58 ( modifié le 19/07/2014 à 17h08 )

05/07/2014 - En accès libre - Le Maître ignorant

@ Valérie Carlier : "acquisition du langage par l'environnement" et "faculté innée" ne sont pas incompatibles. La faculté innée - contrairement à la pousse de mes cheveux - ne se développe pas sans le désir que suscite l'environnement. Pareil pour les oeufs qui se trouvent dans la boite en carton alvéolé dans votre frigo : si vous voulez voir éclore les poussins, vous devez les couver. Je veux dire "trouver une poule pour les couver", bien sûr.
Encore que... Le poussin se trouve programmé dans l'oeuf. Alors que ce qui est inné chez l'enfant, c'est la faculté d'apprendre un langage et non pas le langage lui-même. On n'a, jusqu'à ce jour, pas vu un petit espagnol parler spontanément l'allemand.
Contrairement à vous, je pense que l'apprentissage du langage (à la différence de l'apprentissage de l'écriture, par exemple) se fait de manière tout à fait autodidacte. C'est même un cas absolument parfait. L'erreur est de le croire exemplaire. Prendre un cas et en faire une loi est une erreur de raisonnement grave.

posté le 19/07/2014 à 13h10 ( modifié le 19/07/2014 à 13h38 )

05/07/2014 - En accès libre - Le Maître ignorant

@ Valérie Carlier : Donner l'exemple de l'apprentissage du langage comme preuve qu'on peut apprendre de manière autodidacte ne me parait pas très pertinent. J'allais dire que c'est stupide, mais je ne veux pas accabler Jacques Rancière. L'enfant apprend à parler parce qu'il y est contraint par son environnement, par des mécanismes qu'il ne maitrise pas. La question - essentielle, répétons-le - de la motivation ne se pose pas. La pulsion d'imitation et le désir d'intégration sont irrésistibles (sauf cas de dérèglements tels que l'autisme). L'enfant ne choisit pas d'apprendre. Car si c'était le cas, il pourrait prendre la décision de ne pas apprendre.

posté le 19/07/2014 à 11h05 ( modifié le 19/07/2014 à 11h42 )

28/06/2014 - Dans Le Film - Un Spectateur Français

Il serait bon que la production de hors Série fasse l'emplette d'une troisième caméra. Voir le profil d'Arnaud Desplechin pendant 88 minutes, c'est lassant.

posté le 18/07/2014 à 22h43 ( modifié le 18/07/2014 à 23h02 )

05/07/2014 - En accès libre - Le Maître ignorant

@ jib93 : il existe effectivement, comme vous le dites "des peintres autodidactes, des instrumentistes autodidactes, des comédiens autodidactes". Il n'est pas moins vrai que, dans certaines disciplines nouvelles, les inventeurs et tous les découvreurs font une partie de leur parcours en solitaire.
Mais tous ces personnages autodidactes que nous sommes amenés à connaitre ne sont-ils pas précisément ceux qui ont réussi à émerger et à sortir du lot par leurs qualités exceptionnelles, ? Il me semble qu'il y a une opposition entre l'affirmation que toutes les intelligences sont égales et l'existence de ces rares autodidactes. Un individu qui n'a pas été initié aux pratiques d'apprentissages ne peut pas apprendre seul. Récemment la presse citait le cas de cette candidate au bac qui avait eu plus de 20/20 de moyenne, alors qu'elle est issue d'un milieu modeste. Mais n'est-ce pas parce que cette jeune fille constitue une exception que la presse la cite? Il est probable que cette élève, par ses qualités hors du commun a pu surmonter le handicap que constituait son environnement et qu'elle a reçu très tôt, d'une manière ou d'une autre, les bénéfices et les gratification liées à ses premiers succès. Or, ces gratifications et ces encouragements, qui créent le désir dont nous parlions, qu'ils soient formels ou indirects, proviennent en grande partie de l'institution qui prodigue la connaissance et qui lui a donné les moyens d'acquérir son savoir.

posté le 16/07/2014 à 23h03

05/07/2014 - En accès libre - Le Maître ignorant

Depuis que je sais, grâce à Jacques Rancière, que je suis aussi intelligent qu'Albert Einstein, je fais parfois ce rêve (étrange et pénétrant) où je remporte le prix Nobel de Physique.
Dans mon rêve de la nuit dernière, je suis allé à Stockholm en automobile pour la cérémonie de remise des prix. C'est étrange, me direz-vous, mais je ne vous ai pas caché que c'était un rêve étrange. Il y avait avec moi dans la voiture Frank Ribéry, qui allait se faire remettre son Prix Nobel de Littérature et Nadine Morano (Prix Nobel de Mathématiques). Ils ont acquis tout leur savoir, m'ont-ils dit, par internet.
Je fais vraiment des rêves étranges.

posté le 16/07/2014 à 20h57

05/07/2014 - En accès libre - Le Maître ignorant

Internet est une bénédiction pour les autodidactes, c'est indéniable. Internet plus l'ordinateur individuel, bien sûr, sans lequel internet serait inutile. C'est compliqué, tous ces trucs, faut y penser de temps à autre. Je veux dire les microprocesseurs, les logiciels, les réseaux, tout ça. Très hard (même le soft...)!
J'espère que las partisans de l'apprentissage autodidacte ont conscience que ces merveilleux outils qui sont mis - comme par magie - à leur disposition n'ont pas été créés par des autodidactes, mais par des chercheurs, des ingénieurs et des techniciens qui ont acquis leurs connaissances et leur savoir-faire par des méthodes académiques.
La poésie, le rêve, le désir pour la réalité, ça va bien un moment. Mais de temps en temps, faut atterrir.

posté le 16/07/2014 à 15h23

05/07/2014 - En accès libre - Le Maître ignorant

J'aurais aimé poser à Jacques Rancière une question très simple : pensez-vous qu'on peut mesurer l'intelligence?
S'il m'avait répondu oui, je lui aurais demandé de fournir les résultats des mesures. Résultats montrant, bien entendu, que toutes les intelligences sont égales.
S'il m'avait répondu non, je lui aurais demandé comment on peut affirmer que deux grandeurs sont égales si elles ne sont pas mesurables.
Mais bon, il doit y avoir une faille dans ce raisonnement simplet.

posté le 12/07/2014 à 18h15

05/07/2014 - En accès libre - Le Maître ignorant

jlb93 : "Moi aussi j'ai commenté copieusement."
Certes, mais vous avez oublié la dose de méchanceté qui fait réagir :o)

jlb93 : "j'ai cru un moment avoir "tué" le débat ..."
Meuh, non! Le calme plat sur les forums, c'est faute à Karim Benzema et Lionel Messi.

posté le 12/07/2014 à 15h19

05/07/2014 - En accès libre - Le Maître ignorant

gynko a écrit : "J'ai tendance à me dire qu'au plus on montre les muscles, au moins on entend le cerveau".

Vous voyez que pouvez être méchant, vous aussi. :o)
C'est pas mal pour un début.
Comme l'a dit Jacotot: "Quand on veut, on peut". Même en autodidacte.
Mais si vous avez besoin d'un conseil en vacheries, je suis à votre disposition. J'essaierai d'être pédagogue et d'éveiller votre désir d'apprendre.

posté le 12/07/2014 à 13h44

05/07/2014 - En accès libre - Le Maître ignorant

Merci, Judith, pour cette précision.
J'avais bien entendu que vous évoquiez le caractère auto-réalisateur des prophéties de Jacotot, mais je vous ai mal comprise car je pensais que vous n'adhériez pas à cette croyance dans cette circonstance. Je ne nie pas la réalité des prophéties auto-réalisatrices, mais je ne connais pas assez le dossier Jacotot pour affirmer que c'est ici le cas. Je note que vous pensez qu'on a ici l'exemple de l'efficacité de cette démarche (en tous cas das l'exemple que vous citez de ces étudiants qui apprennent le Français sans le secours d'un maitre). Dont acte.
Cela dit, je citais ce passage de votre interview comme une simple illustration des étranges mécanismes de la pensée de Rancière, qui ne me parait pas un modèle de rigueur. J'aurais aimé savoir à quels "apprenants" Rancière a eu affaire dans sa carrière d'enseignant. A-t-il enseigné à de jeunes enfants? A-t-il connu des classes "à la Bégaudeau"? Ou a-t-il eu affaire uniquement à des étudiants motivés ? Dans le processus d'apprentissage, la motivation est bien entendu essentielle. Vous évoquez la notion de "désir" en parlant de l'apprentissage du langage. C'est en effet la clé du sujet, et ce point n'a peut être pas été assez développé...
NB : l'expression de "désir vital" que vous employez n'est peut-être pas très heureuse et me semble d'ailleurs être la source d'un malentendu avec Rancière, qui la prend dans une acception très limitée puisqu'il vous répond - dedans et à pieds joints, le malheureux ... - qu'un enfant n'a pas besoin de parler pour manifester qu'il a faim...

posté le 12/07/2014 à 13h33 ( modifié le 12/07/2014 à 13h46 )

05/07/2014 - En accès libre - Le Maître ignorant

C'est musclé, hein ?
Mais le bonhomme m'a mis en colère, tellement j'ai dépensé de l'énergie à essayer de le décrypter. Je n'ai pas la patience angélique de Judith et je ne me sens pas tenu de ménager l'invité.
D'ailleurs, juste avant que vous n'interveniez, j'allais rendre mon texte encore plus méchant en ajoutant "jingle ponctuant ses certitudes" en apposition à "rire niais". On a vraiment l'impression que son petit rire bref signifie : "Je sais, j'enfonce des portes ouvertes, mais je m'y sens une nouvelle fois obligé: comment peut-on nier l'évidence de ce que j'affirme?". Eh, bien, non, papy! Non seulement c'est pas évident, mais c'est faux. Et j'ai le droit de l'affirmer aussi sottement que toi !
J'étais assez content de ma formule "jingle ponctuant ses certitudes"(moi aussi, je sais être content de moi, personne n'est parfait), mais je n'ai pas eu le temps d'amender mon magnifique commentaire, puisque, je le constate, on ne peut éditer un message si un nouveau commentaire a été mis en ligne.

posté le 12/07/2014 à 12h26 ( modifié le 12/07/2014 à 12h36 )

05/07/2014 - En accès libre - Le Maître ignorant

J'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à écouter ce bonhomme à la fois timide et très content de lui-même, bardé de certitudes et à le suivre dans les méandres de sa pensée cahotique.
Un exemple de son manque de rigueur et de la confusion de ses idées: lorsque Judith lui fait remarquer (mn 35) que Jacotot affirme sans démontrer et que son discours ressemble à un évangile, il rétorque, en substance, qu'il ne faut pas chercher à tout justifier et qu'il n'y a pas de justification, par exemple, dans la phrase "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit". Un telle confusion est stupéfiante. Car, dans un cas, Jacotot prétend - ce en quoi il se trompe, mais passons - décrire objectivement (à la manière du chercheur dans son laboratoire) une réalité préexistante (par exemple : tous les hommes sont pourvus de la même intelligence); dans l'autre, le législateur ("Les hommes naissent libres et égaux en droit" est, comme chacun sait, un des articles de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen) ne prétend pas décrire le réel, mais au contraire, en posant les principes fondateurs d'une politique, se propose d'agir sur le réel et de le modeler, en affirmant tacitement que les lois de la nature, elles, ne sont pas modifiables. Cette confusion entre la position de l'homme politique ("Je décide que les choses doivent être ainsi") et celle du savant ("La terre tourne sur elle même, que je le veuille ou non") est navrante.
Plus d'une fois, en essayant d'écouter ce monsieur, qui martèle comme un credo sa négation de l'inégalité des intelligences (l'intelligence apparaissant comme sa bête noire, son ennemie personnelle), j'ai pensé à la phrase de Coluche :"Quelle que soit l'intelligence dont on est pourvu, on la trouve suffisante parce que c'est avec ça qu'on juge".
Jacques Rancière nous épuise en nous forçant à essayer - le plus souvent en vain, car ses raisonnements sont bancaux - de faire le ménage dans son discours - débité à une allure démente et souvent ponctué d'un petit rire niais - et de mettre bout à bout les éléments de sa pensée déstructurée. On ne s'étonne pas lorsqu'il révèle que certains producteurs de radio et de télévision lui demandent de faire un effort pour pour être accessible à tous et encore moins qu'il en soit surpris. Le moins marrant n'est pas qu'il se pose en spécialiste de la pédagogie...
Jacques Rancière donne l'impression de vivre coupé du réel, dans un état de folie douce. Il semble ignorer les principes de l'argumentation et de la démonstration, qui lui sont inaccessibles parce qu'il n'y a pas été initié. Cette incapacité et en elle-même, plus que toute argumentation, le signe de l'inanité de ses théories sur la capacité à acquérir des connaissances de manière autodidacte. De toute évidence, le maitre ignorant, c'est lui.
Jacques Rancière me fait irrésistiblement penser à un autre penseur fou: Etienne Chouard (Maja N., si vous me lisez, je vous demande pardon). L'un et l'autre semblent avoir été un beau jour frappés par la grâce d'une découverte initiatique à laquelle ils s'accrochent comme si c'était vital pour eux. Pour Chouard, c'est le principe du tirage au sort des gouvernants, qui a été expérimenté pendant quelques années il y a quelques millénaires. Pour Rancière ce sont les élucubrations de Jacotot. On imagine à quel point ils doivent se sentir isolés et incompris, eux qui ont vu la lumière.
Ces farfelus essaient de s'adapter recréent avec des mots un monde qui leur convient. C'est un spectacle assez singulier. Ce syndrome a probablement été probablement décrit et classé par les psychiatres.

posté le 12/07/2014 à 08h54 ( modifié le 12/07/2014 à 11h16 )

05/07/2014 - En accès libre - Le Maître ignorant

A propos des deux "forums" de commentaires (qui font doublon) notons que sur celui-ci les derniers commentaires apparaissent en haut de la pile alors ils apparaissent en bas (comme c'est le cas sur les forums d'@si).

posté le 08/07/2014 à 19h10

05/07/2014 - En accès libre - Le Maître ignorant

Chaque émission fait l'objet de deux séries de commentaires : celle-ci, plus celle qui apparait lorsqu'on clique sur "Télécharger la vidéo". Il serait opportun de supprimer une de ces deux listes et de regrouper les commentaires relatifs à une même émission.

posté le 08/07/2014 à 09h33