La guerre, stade suprême du capitalisme
Aux Sources
Nils Andersson
Qu’il est loin le temps où, en Occident, les chantres du néolibéralisme annonçaient un monde de paix, de concorde et de prospérité. Qu’elle est loin cette époque où les prophètes de tous poils promettaient l’avènement d’un nouvel ordre mondial, définitivement débarrassé des conflits et des horreurs du XXe siècle. L’heure était au du triomphe planétaire du capitalisme. Mais dès la fin de la guerre froide, l’Occident, avec à sa tête les Etats-Unis, s’est lancé dans un déferlement impérialiste aux conséquences désastreuses. De la Yougoslavie à la Libye en passant par les deux guerres d’Irak, ces guerres asymétriques ont créé le chaos et la désolation. Nouvel avatar de la guerre au XXe siècle, la lutte contre le terrorisme est devenue le prétexte à toutes les ingérences, permettant aux chancelleries occidentales de maintenir leur domination économique et géopolitique sur le monde.
Néanmoins, cette guerre contre le terrorisme est très vite apparue comme une impasse stratégique ; en témoigne l’échec patent des expéditions en Afghanistan et en Irak. Surtout, elles ont détourné les Etats-Unis de leur véritable objectif : contenir et endiguer coûte que coûte la montée en puissance de la Chine. Dès lors la guerre en Ukraine est l’occasion pour Washington de renouer avec l’objectif qui était le sien dès les années 1990 : maintenir son statut de seule et unique superpuissance face aux autres Etats. Les récentes déclarations de Joe Biden annonçant que les Etats-Unis seraient prêts à intervenir à Taiwan en cas d’invasion chinoise illustrent ce retour à l’affrontement classique entre Etats. Or, l’arme nucléaire, que certains n’hésitent pas à brandir, peut aujourd’hui conduire le monde à une fin cataclysmique.
Dans son ouvrage au titre explicite, Le capitalisme c’est la guerre, Nils Andersson fait le procès de ce système qu’on ne peut comprendre et analyser sans s’arrêter sur cette dimension fondamentale qu’est la guerre. Enfin, en infatigable militant anti-impérialiste, il appelle ses contemporains, notamment dans le Nord, à stopper la machine l’infernale de l’impérialisme occidental.
Tarik BOUAFIA
Commentaires
3 commentaires postés
Guerre de l'énergie, des denrées alimentaires... malheureusement on connait.
Ce que dit l'auteur sur la stratégie des états-majors et leur préparation a une guerre de haute intensité
(écrit 1 an avant la guerre en Ukraine, donc on ne peut le soupçonner de surfer sur l'actu chaude)
à de quoi inquiéter et nous interroger sur la façon de s'opposer à "l'inéluctable".
Par frederic paschal, le 17/06/2022 à 16h55 ( modifié le 17/06/2022 à 16h56 )
Dommage de ne pas parler du fait que l'Otan ait précédé le pacte de Varsovie et que Churchill voulait continuer la deuxième guerre mondiale contre la Russie soviétique .La lutte légitime des ukrainiens????Avec 40% de nazis dans l'armée où va-t-on? L'intangibilité des frontières a explosé grâce à l'OTAN en Yougoslavie.De même au Soudan .La Suède a été neutre mais collaborait avec les allemands , comme la Suisse d'ailleurs.la souffrance des Ukrainiens : celle de la Galice ou celle du Donbass?Le Donbass a demandé l'autonomie et on arrive à la séparation avec combien de morts?L'opportunité d'une guerre? Avec le nucléaire? Pour le nazisme , invitez Annie Lacroix-Riz pour un troisième volet. Un invité plus intéressant que le précédent mais qui occulte une partie de l'Histoire de l'Ukraine...
L'occident a toujours considéré la Russie comme une station service. Nous en sommes en ce moment tous convaincus , au vu du prix des carburants!La guerre a été provoquée par l'Otan et assumée par la Russie et la population du Donbass est elle aussi prête à mourir , dommage de ne pas l'avoir signalé.
Par titou, le 12/06/2022 à 21h11
Pour ce qui est de la neutralité de la Suisse pendant la seconde guerre mondiale comme le suggère Mr Andersson on ne peut oublier que la Suisse a permis à l'Allemagne nazie par des prêts de leurs banques de fabriquer leur arsenal de guerre.
Par François Leroux_1, le 11/06/2022 à 18h14