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Les chercheurs entre primes et déprime

En accès libre

Gisèle Sapiro et Georges Debregeas

Réduits malgré eux à n’être plus que des chasseurs de primes et de financements, les chercheurs ont manifesté vendredi 17 octobre pour alerter l’opinion sur la précarisation des labos et des universités. En dix ans, le financement de la recherche publique a radicalement changé : alors qu’auparavant, l’État versait des crédits de base récurrents aux organismes de recherche, les fonds sont aujourd’hui majoritairement alloués sur appels à projets. Tous deux au CNRS, la sociologue Gisèle Sapiro et le physicien Georges Debregeas nous parlent des effets délétères de cette mutation, qui ne vise pas tant à faire des économies budgétaires qu’à insuffler aux chercheurs français, parfois un peu trop enclins au travail collectif, l’esprit de concurrence si cher à l’Union européenne. 

En accès libre , émission publiée le 18/10/2014
Durée de l'émission : 75 minutes

Commentaires

25 commentaires postés

Excellente émission !
Je savais le secteur de la recherche sinistré en France mais pas à ce point.
Il faut du courage, ou être un peu fou, pour résister à l'appel de l'étranger étant donné le peu de débouchés en France et les conditions de travail.
Et comme d'habitude, UMP et PS main dans la main pour voter des lois et règlements iniques et kafkaïens.

Par airone, le 16/11/2014 à 19h21

Dommage, que comme à Médiapart, on ne puisse pas offrir ce débat à des connaissances, j'en connais plein qui seraient intéressés par ce débat, j'ai travaillé dans la recherche scientifique, donc, j'ai un carnet d'adresses qui vous profiterait pour faire connaître Hors série avec cet intéressant échange. Pensez y.
En outre, je suis scandalisée de la dégradation dans la recherche publique comme le démontrent très bien vos deux invités ! C'est de pire en pire et sous un régime dit "de gauche" ce qu'il n'est plus, c'est un véritable scandale. Et mérite d'être démontré.
bien à vous.
Annie

Par Annie HUET, le 07/11/2014 à 20h00

Aux ETATS UNIS les chercheurs créent des émission de TELE pour permmetre au grand public d'aborder les sciences et la recherche ;
pourquoi ne pas revendiquer une chaine publique destinée aux sciences gérée par les universités et dont les profits sont versés aux chercheurs;

il ya de quoi à faire pour trouver des revenus et nous sauver de cette télé de merde!!!

Par bernejo, le 05/11/2014 à 17h05

Très intéressant, mais je regrette qu'il n'y ait pas de perspective plus globale sur la bureaucratisation générale de tous les aspects du travail qui avec l'évaluation individuelle sont les deux grands moteurs de destructuration du monde du travail, que ce soit dans le privé ou dans le public. Cela est très bien développé dans "La Souffrance en France" de Christophe Dejours et "la Révolution managériale" de Vincent de Gaulejac.

Par Yael Elbaz, le 26/10/2014 à 18h58

Très bonne émission, mais effectivement très déprimante. On a là un exemple du capitalisme à la française qui réussit le tour de force de cumuler les tares du modèle anglo-saxon (concurrence contre-productive et précarisation) et celles du modèle étatique (multiplication ubuesque des instances de tutelle). Système bâtard qui au final débouchera sur la création/augmentation des frais de scolarité (en choisissant évidemment le pire modèle) tout en assurant le plus mauvais rendement possible de l'institution. A noter que cela se retrouve - à un degré moindre - dans le secteur privé où certaines PME tentent de "boucler leur fin de mois" en proposant à l'ANVAR des projets inutiles et/ou non pertinents et/ou obsolètes.

Par Lefayot, le 24/10/2014 à 00h19

Merci @Jikan pour le lien, l'article de Chamayou est absolument génial!

Par Laura, le 21/10/2014 à 16h53

Merci pour cette émission !
Cela m'a directement fait penser à cela (texte caustique de Grégoire Chamayou)
http://www.contretemps.eu/interventions/petits-conseils-enseignants-chercheurs-qui-voudront-reussir-leur-evaluation

Par Jikan, le 21/10/2014 à 15h02

bravo ! émission très intéressante.

Par Laurine Defond, le 21/10/2014 à 11h44

Alors, alors, des nouvelles de la nouvelle pour la nouvelle émission ?
J'avoue que je suis très intrigué.

Par sleepless, le 21/10/2014 à 11h15

"émission sur la musique"

!!!

Par sleepless, le 21/10/2014 à 00h41

Merci pour cette émission!
Situation déprimante, effectivement, ou comment l'idéologie néolibérale a eu la peau d'un des derniers villages peuplé d’irréductibles...
L'objectif n'est plus l'intégration des personnes dans des institutions collectives qui protégeaient l'individu (CDI, fonction publique, retraites, etc.), mais l'intention est désormais de transformer chaque être en un individu en accord avec les valeurs d'autonomie, de responsabilité et de la prise de risques. En gros: marche ou crève; sois compétitif (avec toute la pression psychique que cela peut engendrer) ou ne sois pas; sois un gagnant-battant-winner ou un perdant-assisté-loser, etc.
Et tout ça sur fond de mandarinat, corporatisme et clientélisme ... Parce que bon, il ne faudrait pas croire que l'Université était le meilleur des mondes avant la LRU. La question a été évoquée; mais il aurait été intéressant de comprendre plus particulièrement comment ces nouveaux modes de gestion loin de combattre les anciennes dynamiques à l'oeuvre dans le monde académique, les ont exacerbées aujourd'hui. Les mailles sont devenues très serrées pour laisser passer les trans-classes...

Par Ali Naldy, le 20/10/2014 à 23h31

Très vraisemblablement une nouvelle recrue. Mais je ne peux pas vous en dire plus puisque je la rencontre pour la première fois en fin d'après-midi.

Par Raphaël, le 20/10/2014 à 14h16

émission sur la musique, génial ! qui va faire les entretiens ?

Par gomine, le 20/10/2014 à 14h08

@ Gaël Chevailler. Il y avait bien trois micros cravates le jour de l'enregistrement et notre enregistreur dispose de trois entrées micro. Mais dans cette configuration, l'enregistrement se divise en deux fichiers distincts qu'il faut ensuite mixer au moment du montage. Et là, ça devient très fastidieux. C'était une première et nous ferons mieux la prochaine fois. Pour rectifier le tir, nous avons augmenté le gain au mixage mais, manque de chance, il y avait des travaux très sonores à Jussieu ce jour-là et nous étions donc limités dans nos possibilités. Et puisqu'on parle de son, je vous livre un scoop : le projet d'émission sur la musique qui couve depuis la création de Hors-Série est en train de se préciser. Si tout se déroule comme on le souhaite, rendez-vous le samedi 29 novembre !

Par Raphaël, le 20/10/2014 à 13h51 ( modifié le 20/10/2014 à 13h52 )

@ Gael chevailler : vous avez remarqué ça, vous aussi?
Attention, vous prenez des risques. Vous allez être moqué. Certains abonnés n'aiment pas qu'on parle de technique.
Et la direction de la maison va sans doute vous répondre qu'il n'y a que deux entrées micro dans la platine de mixage. Question de moyens.

Par Papriko, le 20/10/2014 à 13h13

salut,

interview très intéressante... Petite question technique: si pas 3 micros cravates... pourquoi ne pas filer au moins un filaire à votre présentatrice... partir ac un H4N au moins, le micro pouvant être emprunté sur place non??

Bon je ne vous embête pas plus, peut être qu'un des deux intervenants n'était pas prévu...


Continuez bien,

@ +

Par gael chevailler, le 20/10/2014 à 12h25

@etienne
He! ho! ici c'est Hors-Série. Site auquel je suis abonné pour ne pas être aspergé de publicité.

Par Robert., le 19/10/2014 à 21h22

Emission très informative sur la situation actuelle des conditions de la recherche publique en France.

Le doctorat ne devrait pas être seulement considéré comme une voie d'accès à un laboratoire de recherche publique.
Il faut effectivement que le titre de docteur et donc de personne formée "par" et non seulement "pour" la recherche soit mieux reconnu dans la structure économique française. Les docteurs apporteraient dans les entreprises un esprit que n'y acquièrent pas toujours les titulaires de masters ou les ingénieurs formés dans les "grandes écoles". Le post-doc (période très bénéfique pour celui qui deviendra chercheur) ne serait une nécessité que pour ceux dont on pourrait envisager le recrutement dans les quelques années (pas 11 !) suivant la thèse. Cette émission complète utilement par sa plus grande précision celle qu'@si avait (http://www.arretsurimages.net/forum/read.php?5,1383473,1383674#msg-1383674)
consacré à ce thème en juillet.





Par Robert., le 19/10/2014 à 20h22

@gallais >> soit, mais l'argument de Debregeas reste pertinent : la période de formation à la recherche, c'est *précisément* ça le doctorat. Tout système qui ajoute des couches (mentions, post-docs, etc.) diminue l'égalité des candidats devant le diplôme au sens où des gens qui ont les mêmes diplômes (le post-doc ne donne droit à aucune reconnaissance de ce type) ne sont plus évalués de la même façon.

Si on juge que le doctorat est trop court et qu'on ne peut être entièrement formé en 3 ans, alors on n'a qu'à allonger la période de formation : d'un point de vue comptable ça ne change rien et ça redonne à la formation le sens qu'elle doit avoir (former des chercheurs complets). D'ailleurs, si on juge le doctorat trop court, il ne fallait pas en réduire la durée pour commencer.

Par Kyle Butler, le 19/10/2014 à 15h11

Ça n'a pas été très clarifié dans le débat mais les postdocs ne sont pas de "simples CDDs" : pour augmenter ses chances d'être recruté, il est bien entendu bien vu d'avoir collaboré avec tout un tas de personnes, notamment à l'étranger, et on attend donc plus ou moins clairement des postdocs successifs dans des équipes différentes (donc des villes voire pays différents).

Autrement dit contrats courts et non-locaux. Si vous voulez une vie sociale, de couple, de famille stable, passez votre chemin.

Par JohnDoe, le 19/10/2014 à 14h01

@ Etienne Chouard.
Non, il ne "suffit" pas.
Il ne "suffit" pas de reprendre la création monétaire aux banques privées.
Non, il ne "suffit" pas d'écrire "nous-mêmes" la constitution. D'ailleurs, qui c'est, ce "nous-mêmes"?
Les bolchéviks disaient aussi "il suffit" (de faire la révolution). On voit où ça a conduit : des centaines de milliers de victimes, la mort ou la prison pour les opposants, etc...
Il faut toujours se méfier de ceux qui disent "il suffit". Il ne suffit pas d'abattre ce qui existe. Il faut bâtir quelque chose qui tienne debout de façon naturelle.
J'espère que ce forum ne va pas se transformer en tribune pour les élucubrations de ce genre. En réalité, je crains le pire. Plus exactement, je pressens que nous allons avoir ici l'exemple des débats fructueux et constructifs (traduction : le bordel) que produit la démocratie directe...

Par Papriko, le 19/10/2014 à 11h05 ( modifié le 19/10/2014 à 11h23 )

Salut.

Cet après-midi, j'ai regardé Laura et nos deux scientifiques.

C'est terrible, ce qu'ils vivent.

MAIS pas un seul d'entre eux, pas un seul, pas une seconde, n'a envisagé l'idée que cette austérité venait d'un appauvrissement de l'État rigoureusement non nécessaire !

Il suffirait de reprendre la création monétaire aux banques privées pour financer (et largement) tous nos services publics (et venir à bout du chômage, au passage).

Mais pour ça, il faudrait (absolument, prioritairement) écrire nous-mêmes la Constitution...
etc. :o)

Personne ne pense à LA CAUSE PREMIÈRE de ses problèmes ; c'est un fléau, cette résignation.

Merci pour tout ce que vous faites :o)

Étienne.
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/
http://www.facebook.com/profile.php?id=600922316
http://www.le-message.org/
http://lavraiedemocratie.fr/

Par Etienne Chouard, le 18/10/2014 à 23h01 ( modifié le 20/10/2014 à 13h10 )

Témoignages sonores. Plus de 8 000 chercheurs et universitaires ont manifesté vendredi 17 octobre à Paris, à l'appel du collectif Sciences en marche et de l'ensemble de leurs organisations syndicales, pour réclamer de nouveaux moyens pour la recherche et dénoncer la politique du gouvernement symbolisée par le Crédit Impôt Recherche...
http://www.humanite.fr/demonstration-de-force-des-chercheurs-paris-555006

Par morvandiaux, le 18/10/2014 à 18h06

c'est pire que je ne pensais : quel gâchis ! honte au gouvernement actuel qui perpétue la politique d'avant....

Par morvandiaux, le 18/10/2014 à 17h59

Bonne idée!

Par sanslesdents, le 18/10/2014 à 15h54