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Musiques du monde arabe

Diagonale Sonore

Coline Houssais

À l’écoute de la chanteuse Oum Kalthoum, on est frappé par les infinies modulations de sa voix, qui bientôt semblent former un pont vers un autre monde, au-delà du visible. Pour pouvoir basculer tout à fait dans le tarab, cet état indicible de communion des sens provoqué par la musique, il faudrait sans doute y être. Dans le catalogue de l’exposition « L’Orient sonore », présentée jusqu’au 4 janvier 2021 au Mucem à Marseille, le photographe Howard Sochurek capture merveilleusement le tarab : sur les visages des spectateurs anonymes d’un concert d’Oum Kalthoum de 1956, on lit l’attention, la concentration, la clarté, l’immersion, l’excitation, la joie et le plaisir… Une infinité de passions traverse les corps presque possédés, jusqu’à l’extase.

Oum Kalthoum est en quelque sorte l’égérie de cette émission, car non seulement elle est sans doute l’artiste la plus connue au-delà des frontières du monde arabe, mais elle est emblématique d’un certain rapport à la musique, à la fois esthétique et social. Héritière de la tradition savante, elle attirait pourtant les foules. De nos jours en Occident, on entend rarement des musiciens de la tradition écrite faire vibrer des salles populaires. Sur ce terrain comme sur d’autres, les musiques du monde arabe rebattent les cartes des catégories occidentales auxquelles nous sommes habitués.

Dans Musiques du monde arabe. Une anthologie en 100 artistes (Le Mot et Le Reste, 2020), Coline Houssais propose un panorama de l’unité et de la diversité des musiques du monde arabe. Adoptant une approche historique et culturelle, elle nous présente les grandes caractéristiques de ces musiques, dans leur unité comme dans leur diversité.

Raphaëlle TCHAMITCHIAN

Diagonale Sonore , émission publiée le 24/10/2020
Durée de l'émission : 74 minutes

Commentaires

8 commentaires postés

Il manque des éléments réellement musicaux et musicologiques à l'exposé - au demeurant très intéressant et construit - de la journaliste. Ces références lui auraient permis de ne pas mêler à un parcours initiatique captivant des clichés faisant perdre à ce dernier beaucoup de sa pertinence. A toutes fins utiles, les porosités entre musiques dites "savantes" et "populaires" existent aussi dans les musiques "occidentales", tant dans les dispositifs de diffusion et d'écoute que dans l'exigence des producteurs, des musiciens et des publics. Il aurait été aussi intéressant de ne pas lier les pratiques musicales qu'aux seul.e.s musicien.ne.s, de parler de l'homogénéité du système modal du Maroc à l'Irak, et de passer un peu de temps sur le Tarab ou sur Ziryab, grands absents de cet entretien. Ce sont là des éléments essentiels, indispensables voire déterminants pour interroger ces musiques. Et très accessibles. Bref, que ce livre soit une porte d'entrée sur les musiques du monde arabe, voilà une très belle initiative, mais il faudrait mettre des noms sur les sonnettes !

Par EMMANUEL THERON, le 26/10/2021 à 00h30


Par EMMANUEL THERON, le 26/10/2021 à 00h29 ( modifié le 26/10/2021 à 00h32 )

L'intervenante est brillante, impossible de ne pas suivre jusqu'à la fin.

Par PHILIPPE REIGNAULT, le 07/11/2020 à 14h15

Passionnant mais quel dommage que le réalisateur n'ait pas vu que madame Coline Houssais parlait autant avec ses mains qu'avec la parole et les yeux... Faudrait revoir les cadrages d''école lorsque c'est nécessaire!

Par JR, le 02/11/2020 à 15h48 ( modifié le 02/11/2020 à 15h50 )

Cher Antoine Meltzheim, oui c'est une bonne idée. Je m'y attèle.

Par Raphaëlle Tchamitchian, le 02/11/2020 à 10h56 ( modifié le 02/11/2020 à 10h57 )

L’entretien suscite notre curiosité musicale, ne proposeriez vous pas une petite sélection de titres pour accompagner le discours ?

Par lets-get-schwifty, le 26/10/2020 à 22h16


J'ai retenu un de vos si sensibles mots "s'ouvrir " à la musique et sincèrement merci de me donner la possibilité de découvrir de telles musiques si profondément proches d'un etat d'esprit
Du charme , de l'ensorcellement
Merci encore Coline Houssais

Par Francoise Bortolan, le 25/10/2020 à 14h14

Voilà une émission qui fait juste du bien. Et puis, on y convoque des catégories pour immédiatement en déclarer les frontières perméables et poreuses. Merci !

Par ignami, le 24/10/2020 à 18h19