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Pressions et expression

Aux Sources

Jean Bricmont

La liberté d’expression, on n'y pense pas vraiment. C’est un peu comme l’eau du robinet, c’est là, ça coule, sans trop d’effort, sans qu’on sache vraiment comment ça marche. C’est acquis. Bien sûr, on a l’intuition qu’on ne peut pas "tout dire", mais dès lors qu’on y réfléchit un peu plus, la question des limites devient vertigineuse. Des centaines de pages ont été écrites sur le sujet. Le curseur entre le dicible et l’indicible a souvent varié au cours de l’Histoire. C’est, semble-t-il, un sujet inépuisable.

Dans son livre, La République des censeurs paru en février 2014 (éditions de l’Herne), Jean Bricmont s’est plus particulièrement penché sur des exemples récents qui montrent, selon lui, que la liberté d’expression est bafouée en France, et ailleurs en Europe. Menacée par des dispositions législatives censées pourtant protéger les plus faibles d’entre nous. La question est connue : doit on sacrifier un peu de notre liberté individuelle au profit d’un intérêt général plus grand ? Ne pas tout dire pour ne pas risquer de discriminer, d'inciter à « la haine », de raviver des mémoires douloureuses. A cette question Jean Bricmont répondrait peut-être qu’elle est mal posée. Où se situe vraiment l’intérêt général ? Qu’est ce qui menace le plus la paix civile : la liberté d’expression ou la censure ?

Jean Bricmont est ce qu’on appelle un personnage "controversé". Ses prises de positions très critiques sur la politique israélienne et l’attitude de la communauté internationale à l’égard de cette politique, ainsi que sa propension à aller discuter avec des gens de tous bords, y compris les extrèmes, lui ont valu d’être classé par certains dans des mouvances colorées allant du rouge au brun (voire pire).

Je ne prétends pas avoir lu l’ensemble de la prose de M. Bricmont, peut-être que des "franchissements de ligne" m’ont échappé, mais dans ce que j’ai lu de ses écrits, absolument rien ne justifierait, à mon sens, qu’on refuse de débattre avec lui.

Et, par ailleurs, j’estime qu’avant de prendre au sérieux tous ceux qui désignent les bons et les mauvais, ceux avec lesquels on peut débattre et ceux avec lesquels ont ne doit surtout pas discuter, il conviendrait de se pencher sur leur parcours à eux. Bref, il faudrait contextualiser les contextualisateurs, vérifier les vérificateurs, légitimer les légitimateurs… Un sacré boulot, auquel je pourrais consacrer mes vieux jours… ou pas !

(L'intégrale du docu "Chomsky et compagnie" cité dans l'émission est là : sur le site des mutins de Pangée). 

 

 

Aux Sources , émission publiée le 27/09/2014
Durée de l'émission : 104 minutes

Commentaires

152 commentaires postés

Apprendre à parler sans intercaler "euh", sans hésiter, sans bégayer, sans prolonger indéfiniment la dernière syllabe des mots, sans terminer par gnagnagna, sans "ben voilà" ou "ben" ou "voilà" ou "etc" intempestifs. Sans "leuleuleu" ou "lalala"...Surtout quand on a une présence sympathique : ça gâche! Ce que l'on conçoit bien etc...

Par siska, le 24/12/2015 à 14h56

c

Par Fred GOT, le 04/12/2015 à 20h24

En préparant mon prochain Dans le texte sur Castoriadis (je m'apprête à recevoir François Dosse, auteur de la biographie Castoriadis, une vie, je tombe sur ces propos de Cornelius Castoriadis : "Je suis fondamentalement opposé à la loi Gayssot, je ne pense pas que les tribunaux aient pour fonction d'établir une vérité historique, même sur des sujets aussi douloureux que l'Holocauste. Il ne doit pas y avoir de version officielle de la guerre mondiale. C'est aberrant. C'est contre-productif car cela donne une aura de persécutés à des gens qui n'ont rien à faire avec la recherche de la vérité. Je suis bien sûr persuadé de la réalité de la persécution des juifs, la vérité historique est assez forte pour ne pas avoir besoin des lois". (Cornelius Castoriadis, "Panorama International", entretien avec Benoît Ruelle, RFI, 21 avril 1996).

Par Judith, le 18/05/2015 à 14h26

Deux points en particulier de désaccord sur la logique de Bricmont :

1) Il voudrait un ensemble de critère fixe : cette objection pourrait être valable pour beaucoup d'articles de loi. Et du coup, si le but est d'éliminerl'interprétation on se demande bien pourquoi il y a des juges...
2) "Pour savoir si on minimise ou maximise il faudrait savoir la vérité". Aucun consensus parfait n'existera jamais sur UN chiffre. En revanche, il me semble qu'on a une fourchette stable en ce qui concerne le génocide juif, le débat a donc déjà eu lieu. il faut choisir sa position : soit on accepte le débat permanent, et aucun chiffrage ne peut jamais être utilisé comme base, soit on le fige et le débat est clos, mais pas les 2 à la fois comme le fait Bricmont.

Par chiplefien, le 16/02/2015 à 16h26

Coucou Maja,

Cette histoire a du bon, nous nous sommes abonnés. On m’avait parlé de certains départs en vrille de Daniel Shneiderman, mais de le lire en direct reste déstabilisant. Sa critique de ton travail nous a semblé suspecte (on se tutoie, on est un peu de la même génération, tout ça ;). La réponse de Judith confirme qu’elle est injuste. Pour marquer notre soutien, on s’est abonné. En regardant enfin l’émission (on en a regardé d’autres avant ; elles nous attiraient plus), je t’ai trouvé très attentive, tu savais où tu mettais les pieds. Tu dis toi-même qu’après ça, certains allaient te faire pousser une moustache très années trente (tu le dis autrement, mais c’est l’idée). Il me semble que tu as été très adroite (en un seul mot) dans tes précisions.

Pour en revenir à Daniel Shneiderman, peut-être qu’il s’est fait attraper par ton côté inspecteur Colombo. Tu sais le type qui se fait sous-estimer par ses interlocuteurs pour mieux les accoucher. Mais normalement, le spectateur de Colombo sait bien qu’il a du talent, il l’a déjà vu faire. Nous aussi on t’a déjà vu faire… Non, cela reste mystérieux. Comment Daniel Shneiderman peut-il être aveugle à ce point ? En fait, c’est beau, c’est irrationnel, incontrôlable, inconscient, humain.

Par SirDeck, le 31/12/2014 à 22h30

Je viens seulement de regarder cet entretien que j'avais téléchargé...
Les commentaires violents montrent, s'il en est besoin, comment la liberté d'exprimer son opinion n'est plaisante que lorsque celui qui parle est de son avis, ce que répète à plusieurs reprises Bricmont.

Il évoque à plusieurs reprises la composition capitalistes des média qui ruine la diversité.
Ça n'a pas beaucoup ému certains commentateurs qui font beaucoup de bruit sur l'antisémitisme de Bricmont et beaucoup moins sur la nécessaire diversité des média...

Et voilà Hors Série qui apparait avec une liberté dont Maja use et craint le pire car elle l'évoque subrepticement dans cet entretien.
C'est pour ce risque pris par Hors Série que je suis ravi de vous soutenir.

La fureur de DS sur @si est, pour moi, incompréhensible de la part de quelqu'un qui a n'a eu de cesse, pour notre plus grand plaisir, d'organiser la contradiction et de se poser en défenseur de la confrontation.

PS: Comme un autre lecteur, à 70 ans, j'ai du mal de lire sur fond noir.

Par Dominique LAB, le 18/12/2014 à 01h57

Merci, intéressante émission.

Il s'agit d'une défense classique de la liberté d'expression, dont un des principes est de laisser toutes les idées s'exprimer, sans distinction fondée sur qui s'exprime, ou sur l'approbation par qui que ce soit du message émis. Je me demande d'où viens cette hostilité pour Bricmont que j'ai vue exprimée plusieurs fois, souvent sous des formes pernicieuses (par association avec les gens dont il défend la liberté d'expression typiquement), rarement sur le fond de son message qui n'a rien de radical.

C'est à croire que beaucoup se sont résignés à l'idée que faire taire les personnes qui ont des idées avec lesquelles ils ne sont pas d'accord soit devenue une position normale. C'est inquiétant.

Par Jean-Marc François, le 11/11/2014 à 10h10

Pour en revenir sur le risque du "2 poids 2 mesures" (désolé!), il me semble qu'aux exemples de propos plus ou moins négationnistes -exemples parfois peu clairs pour le néophyte que je suis- on devrait ajouter celui d'un procès qui a fait étonnamment peu de bruit :
Une maison d'édition d'extrême-droite a récemment été contrainte par la justice (suite à une attaque de la LICRA) de retirer de la vente plusieurs livres pour antisémitisme, dont le "salut par les juifs" de Léon Bloy. Ce dernier avait été auparavant publié par différentes maisons d'édition ayant pignon sur rue, et n'avaient jamais eu de problème.

source : http://www.lefigaro.fr/livres/2013/11/27/03005-20131127ARTFIG00338-defense-de-leon-bloy.php

signé : Un amoureux de la liberté d'expression (et des livres) !

Par CDRom, le 03/11/2014 à 22h33

Certains trouveront sans doute le propos exagéré, mais pour ma part, la fréquentation des sites comme @si , H.S. ou le blog de Chouard m’ont permis, à travers les commentaires, de mieux comprendre comment des gens comme Hitler, Staline, Mao ou Pol Pot ont pu bâtir une organisation humaine structurée et trouver tant de supplétifs pour accomplir leurs basses œuvres. Ils se sont certainement appuyés sur des salauds mais aussi sur tout un tas de braves gens déterminés à combattre « avec la dernière rigueur » ceux qui ne pensaient pas comme eux et qui donc avaient des « idées malfaisantes »

Par RST, le 31/10/2014 à 09h45 ( modifié le 31/10/2014 à 09h46 )

@Jacques Lewkowicz : en ce qui me concerne, c'est précisément parce que je pense qu'il faut lutter contre l'antisémitisme que je pense que Bricmont a raison d'interroger la pertinence de la Loi Gayssot. En créant un interdit de parole, cette loi alimente inlassablement le délire complotiste des antisémites ("si on n'a pas le droit de le dire c'est parce que c'est vrai" est l'axiome qui leur tient lieu de pensée). Le débat libre est sans doute le seul dispositif susceptible de venir à bout de ces délires. Permettez-moi ce conseil : ne vous hâtez pas trop de classer ceux qui ne sont pas d'accord avec votre stratégie dans le camp des sympathisants à l'égard des thèses antisémites.

Par Judith, le 29/10/2014 à 23h44

@airone
Vous faites erreur, je n'ai rien de commun avec Meyer Habib dont je combats le soutien inconditionnel qu'il accorde à la politique d'Israël.
Mais je reste déterminé à combattre l'antisémitisme car critiquer la politique d'Israël est une chose, mais nier l'existence du Génocide des des juifs pendant la seconde guerre mondiale en est une autre tout comme critiquer l'excellente loi Gayssot car elle est une protection préventive de l'antisémitisme et du racisme ; elle doit être non seulement maintenue mais renforcée.

Par Jacques LEWKOWICZ, le 28/10/2014 à 19h10

@ R S T
Si je n'ai pas répondu à vos questions c'est qu'elles manquent de pertinence.
Vous admettez qu'il vous est insupportable qu'on combatte l'antisémitisme avec la dernière rigueur. Mieux vaut donc qu'on le laisse prospérer d'après vous, sans doute. Ainsi il est bien vrai que nous n'avons rien à nous dire car nos valeurs sont trop différentes.
Mais je reste déterminé à combattre vos idées malfaisantes et tous vos semblables qui les propagent.

Par Jacques LEWKOWICZ, le 28/10/2014 à 19h05

@ Jacques LEWKOWICZ,
Ou on a pu voir Paris des gens défiler en criant :"juif, casse toi, la France n'est pas à toi", etc.. Il faut bien que quelques uns se lèvent pour résister à ce déboussolement".
Comment faire de multiples manifestations pacifiques des démonstrations haineuses appelant aux pogroms à cause de quelques ahuris esseulés.

"Indispensable", dites-vous. Indispensable comme Mr Meyer Habib, usant du même mensonge car c'en est un, disons les choses clairement, pour parler de "nuits de cristal en France" et de centaines de milliers de gens criant leur haine des juifs.
Vos outrances font que vous prêchez dans le vide et c'est plus rassurant qu'inquiétant.

Par airone, le 26/10/2014 à 09h11

@ Jacques LEWKOWICZ
Vous n'avez pas répondu à une seule des questions que je vous ai posées et vous continuez, inébranlable dans votre croisade. "Dieu est avec vous" !
Vous dites: "Je combats l'antisémitisme avec la dernière rigueur et c'est , sans doute, ce qui vous est insupportable." Et vous avez tout à fait raison: ça m'est insupportable car, comme tous les fanatiques, comme vous êtes persuadé que vous avez raison,votre "dernière rigueur" vous épargne d'avoir à réfléchir et de voir les choses autrement qu'en noir et blanc. Il y aussi du gris mais cela vous échappe.
J'arrête ici ces échanges qui de toute manière ne mènent à rien.

Par RST, le 24/10/2014 à 21h20 ( modifié le 24/10/2014 à 21h26 )

@ Papriko

Si on veut, vraiment, défendre la liberté d'expression (y compris parmi des juifs), voila une bien meilleure occasion de le faire :

http://www.rfi.fr/moyen-orient/20141022-maximilien-leroy-israel-auteur-francais-bd-palestine-gaza-interdit-sejour-/

Par Jacques LEWKOWICZ, le 24/10/2014 à 10h08

@ Jacques LEWKOWICZ:
Ce que vous écrivez a déjà été dit des centaines de fois. Pensez-vous qu'en le répétant une fois de plus vous faites avancer votre cause ?
Et si je vous réponds : "C'est vous qui êtes déboussolé, c'est vous qui avez perdu vos repères", est-ce que ça modifiera d'un iota vos convictions? Alors, à quoi bon ? Continuez à penser que Bricmont est antisémite et que ceux qui ont de l'estime pour lui le sont également (Maja, Judith, tous les abonnés à Hors-Série - j'en fais partie - qui le considèrent comme un honnête homme, etc.). Mais, s'il vous plait, arrêtons cette discussion.

Par Papriko, le 24/10/2014 à 00h13 ( modifié le 24/10/2014 à 00h15 )

@ tzitzimitl :

Réponse à : "Je ne vois pas en quoi le fait de tenter de résumer une polémique traduirait une quelconque prétention [...] ce n'est que mon avis, et je pense pouvoir l'exprimer sans que ce soit pris pour de la condescendance, non ? "

Je n'ai peut-être pas bien compris votre intention. Mais je persiste à penser que votre message est ambigu:
1 - Parce qu'il arrive après des dizaines d'autres messages (et même des centaines si on inclut ceux publiés sur le site d'@rret sur images) et qu'on a du mal à imaginer que tout n'a pas déjà été dit et que vous puissiez résumer tout ce qui a été dit et en tirer une conclusion;
2 - parce qu'il se veut neutre et impartial, alors qu'il contient abondamment les mots "antisémite" et "antisémitisme", ce qui, que ce soit volontaire ou involontaire de votre part, colore votre analyse en en faisant une question essentielle, alors que les partisans de Bricmont affirment qu'on lui fait un mauvais procès et que lui-même ne cesse d'affirmer que c'est un sujet qui ne l'intéresse pas.
Je n'irai pas plus loin car pour ne pas faire redémarrer une polémique qui repose en partie sur des malentendus, notamment sur la définition de l'antisémitisme, ce qui serait à nouveau défavorable à Bricmont car, je le répète, la simple évocation des cette question (et je ne parle pas des accusations - très graves - de Daniel Schneidermann) constitue une charge contre lui.

Par Papriko, le 23/10/2014 à 23h57 ( modifié le 24/10/2014 à 00h01 )

@ R S T
Raccourcis ...contre vérités...certitudes...vérité révélée...
Eh bien me voila habillé pour l'hiver par votre commentaire !
En fait, il s'agit de ma part, d'une critique ne laissant la place à aucune concession. Je combats l'antisémitisme avec la dernière rigueur et c'est , sans doute, ce qui vous est insupportable. Il serait préférable de laisser une petite chance à l'antisémitisme, n'est ce pas ? Eh bien non, si on pense, comme vous l'écrivez que le génocide a existé, on ne laisse pas la moindre chance au doute sur ce point de s'exprimer. C'est une simple question de cohérence.
"C'est parce qu'il y a des gens comme vous qui écrivent ce que vous écrivez que des gens comme Bricmont sont indispensables", écrivez vous.
Je pense que c'est exactement le contraire, c'est parce qu'il y a des gens comme Bricmont qui écrivent ce qu'ils écrivent que des gens comme moi sont indispensables. Et je regrette seulement qu'ils ne soient pas plus nombreux sur ce forum. Ce qu'ils auraient été si nous nous étions situés seulement dix ans plus tôt. Mais nous vivons un temps ou les boussoles sont déboussolées, ou la gauche n'est plus la gauche, ou l'extrème droite relève la tête, ou on a pu voir Paris des gens défiler en criant : "juif, casse toi, la France n'est pas à toi", etc.. Il faut bien que quelques uns se lèvent pour résister à ce déboussolement.

Par Jacques LEWKOWICZ, le 22/10/2014 à 20h17

@ Papriko
Je ne vois pas en quoi le fait de tenter de résumer une polémique traduirait une quelconque prétention...
J'avais écrit un commentaire précédemment qui rentrait dans la polémique "Bricmont est il antisémite". C'était une réponse aux arguments de Maja et Judith. Et puis je me suis rappelé que finalement la question n'est pas là puisque antisémite ou pas, Bricmont a, de l'avis de toutes les parties impliquées dans la polémique (et à mon avis aussi), le droit de s'exprimer.
Du coup j'ai ressenti le besoin de me recentrer sur la question posée initialement par Daniel, en repartant du départ de la polémique. Résumer la polémique est surtout une façon de critiquer la façon dont le débat a changé de sujet, et je m'inclus totalement dans cette critique.
Je ne suis pas d'accord avec Maja et Judith quand elles dédouanent Bricmont de tout soupçon d'antisémitisme, mais pour ce qui est de la critique spécifique de Daniel sur le manque de contextualisation de l'invité, je pense que c'est Daniel qui a tort, puisque Maja a bien parlé des accusations d'antisémitisme à son encontre même si c'est pour "les évacuer" comme elle le dit elle même. Je trouve donc dommage que Judith et maja n'aient pas répondu simplement à la critique de l'émission au lieu de défendre Bricmont, ça aurait peut-être évité que le débat s'enlise...

Mais ce n'est que mon avis, et je pense pouvoir l'exprimer sans que ce soit pris pour de la condescendance, non ?

Par tzitzimitl, le 22/10/2014 à 18h40

Surtout qu'en fait de questions, c'est surtout l'occasion de dénoncer un "scandale" (en fait, deux), "une plaidoirie contre l'humanité", une "façon de faire choquante" que "de défendre l'indéfendable (Bricmont)" en soutenant un "discours anti-démocratique"...
Et prière, en prime et après être revenue dessus dans un long édito et en commentaires dans les fora de HS et @SI, de faire une réponse personnalisée et en bonne et due forme parce que sinon, tintin l'abonnement; direction "les projets audiovisuels à visée culturelle, à la fois originaux, ambitieux et séduisants", parce que cet objet de scandale efface toutes les entrevues proposées et à venir sur le site.

Par airone, le 21/10/2014 à 14h50

@ Jacques LEWKOWICZ
C'est parce qu'il y a des gens comme vous qui écrivent ce que vous écrivez que des gens comme Bricmont sont indispensables.
Les raccourcis que vous prenez,les contre vérités que vous énoncez , les certitudes que vous affichez, la vérité révélée que vous semblez détenir et le fanatisme dont vous faites preuve, discréditent votre propos.
Il serait trop long de réfuter un par un les pseudos arguments que vous avancez, mais juste par curiosité, pourriez vous m'expliquer le cheminement qui vous fait passer de "A l’écoute des données unilatérales [sic]" à "entreprise de haine" ? Parce que des raccourcis, j'en ai déjà vus mais des gros comme ça, rarement. Champion du monde mon gars. Vous en profitez pas mal, vous, de la liberté d'expression pour accuser les autres des pires horreurs.
Au fait, c'est quoi une donnée "unilatérale" ? Le contraire d'une donnée "bilatérale" ? ou "multilatérale" ?
Et je précise, pour éviter tout amalgame ou digression vaseuse, que personnellement je ne doute pas de l'existence du génocide. Et je défie Jacques Lewkowicz de citer (sans faire de procès d'intention et sans faire dire aux mots ce qu'ils n'ont pas dit)un seul passage du livre de Bricmont où il émettrait lui même un doute.
Et à propos de témoignages de survivants, j'ai le droit de faire remarquer que le livre de Martin Gray, "Au nom de tous les miens" qui m'a fait pleurer toutes les fois où je l'ai lu quand j'étais adolescent, a été l'objet d'une polémique quant à la véracité du séjour de Gray à Treblinka ? Suis-je alors à mon tour coupable d'antisémitisme ?


Par RST, le 20/10/2014 à 23h39 ( modifié le 20/10/2014 à 23h47 )

@ Jacques LEWKOWICZ :
Des problèmes vous font hésiter à renouveler votre abonnement à ce site ?
Si je puis me permettre : n'hésitez plus !

Par Papriko, le 20/10/2014 à 16h38 ( modifié le 20/10/2014 à 16h40 )

"En fait pour résumer la polémique ..."
@ tzitzimiti : résumer la péolémique !? On n'attendait que vous, bien sûr. Ça va, les chevilles ?

Par Papriko, le 20/10/2014 à 16h36

En fait pour résumer la polémique, Daniel Schneidermann reproche à Hors Série non pas d'avoir invité Jean Bricmont mais de ne l'avoir pas bien présenté, car à ses yeux le personnage est trouble sur le plan de l'antisémitisme et du négationnisme. En réponse, Judith Bernard et Maja Neskovic auraient pu répondre sur la façon de présenter Bricmont, et invoquer tout simplement le point de vue commun qu'ils défendent tous et qui est d'ailleurs l'opinion de Bricmont : à savoir, même si Bricmont était un fasciste avéré, ça n'empêche pas de l'inviter puisque tout le monde est d'accord pour ne pas censurer les fachos. Si ça s'applique à Dieudonné Soral et Faurrisson ça peut bien s'appliquer à Bricmont, qu'il soit réellement facho ou pas.

Mais au lieu de ça, Judith et Maja ont choisi de défendre Bricmont lui même contre toutes les accusations d'antisémitisme ou de négationnisme... Terrain périlleux.
Bricmont a effectivement des positionnements pour le moins suspects par moments, et en France il a l'air de n'avoir que des amis fachos, et les seules victimes de la censure qu'il défend sont systématiquement des antisémites. Je veux bien que la "culpabilité par association" soit souvent excessive, mais quand l'amitié est à ce point exclusive on peut quand même se poser des questions...
Bricmont défend aussi la liberté d'expression pour les athées, les homos, etc... mais alors que ne l'a-t-on vu aux procès de Charlie Hebdo ou des Femen ?

Bref franchement, vous auriez gagné à simplement revendiquer votre droit d'inviter qui vous voulez, fut-il un facho, et à répondre à DS que contrairement à ce qu'il dit vous avez bien parlé des accusations d'antisémitisme à son encontre dans l'émission.

Par tzitzimitl, le 18/10/2014 à 20h38

A Judith Bernard,
Le choix de diffuser l’émission que vous avez consacrée à Jean Bricmont sur le site « hors-série » que vous dirigez ainsi que la réponse que vous avez adressée à Daniel Schneiderman, sur ce même site à la suite des critiques qu’il vous a fait parvenir à propos de cette même émission, posent chacun des problèmes qui me font hésiter à continuer mon abonnement à ce site.
Bricmont se présente comme un défenseur de la liberté d’expression. En fait, le principe de la liberté d’expression n’est qu’un moyen utilisé à une autre fin : l’introduction d’un doute quant à l’existence du Génocide des juifs pendant la seconde guerre mondiale. A l’appui de ce doute, Bricmont cite différents auteurs dont il assure qu’ils sont « orthodoxes ». Il ne dit rien, ni sur la définition de cette orthodoxie, ni sur le ou les critères qui permettent de ranger un historien parmi les orthodoxes mais une chose est certaine : il ne choisit que de courtes citations, sans aucun appareil scientifique permettant de les discuter du point de vue des méthodes permettant d’aboutir aux conclusions citées et la journaliste questionneuse, Maja Neskovic, ne le relance jamais pour que Bricmont soit poussé à les aborder. Si elle l’avait fait, et si Bricmont avait répondu il se serait, alors s’agit d’une véritable contextualisation bien plus intéressante que ce qu’on peut entendre dans l’émission diffusée. De plus, ces citations vont toutes dans le même sens, celui du doute à l’égard de l’existence de ce Génocide. Pourtant, il existe des travaux d’historiens qui ont la qualité d’expliciter clairement leur méthodologie, comme, par exemple, ceux de Raul Hilberg et son ouvrage : La destruction des juifs d’Europe, dans ses diverses éditions. Et, surtout, il existe encore des survivants, certes désormais peu nombreux, mais dont de nombreux témoignages ont été recueillis par divers moyens et qui attestent la réalité des faits relatifs au Génocide des juifs. Bricmont osera-t-il dire à ces anciens déportés qu’ils sont des menteurs ? Mais, les faits étant difficilement contestables, Bricmont préfère déplacer la discussion sur un terrain annexe, celui du moment et des individus ayant décidé le Génocide. Mais c’est là un objet de controverse secondaire dont la résolution, quelle qu’elle soit, ne saurait contredire l’existence même du Génocide.
A l’écoute des données unilatérales citées par Bricmont, on en vient, facilement , à penser que s’il y a doute quant à l’existence du Génocide c’est que celui-ci a été inventé. Et que cette invention ne peut être que l’œuvre des juifs. Il s’agit, ainsi, d’une entreprise de haine à l’égard de ceux-ci laquelle relève de l’antisémitisme pur et simple.
Il reste le principe de la liberté d’expression. On notera que, contrairement à ce qu’affirme Bricmont, la loi Gayssot n’empêche nullement les recherches historiques sur le Génocide des juifs de se poursuivre, comme en attestent les diverses publications sur le sujet du Génocide des juifs qui ont eu lieu depuis sa promulgation. Mais le problème posé est celui de savoir si on doit avoir la liberté de « tout dire » ? C’est là un principe profondément pervers car cette démarche, basée sur un individualisme sans concession, refuse, au fond, le droit à l’existence de sociétés régulées par des normes sociales. Dans cet individualisme jusqu’au-boutiste, on peut tout dire, y compris les mensonges les plus éhontés. Au fond, cette liberté d’expression dont se réclame Bricmont n’est que le nom qu’on donne à la liberté de mentir sur l’une des souffrances les plus terribles qu’ait eue à subir l’humanité pendant son histoire. Il est du devoir de l’Etat de protéger les générations futures contre le négationnisme, à des fins éducatives, afin qu’il soit admis que tout n’est pas permis contre l’être humain. Refuser ce rôle à l’Etat, c’est, au fond, refuser de prévenir l’humanité contre des risques à venir toujours possibles comme l’actualité nous le montre, d’ailleurs, très bien. Plaider contre ce rôle de l’Etat c’est plaider contre l’intérêt de l’humanité. C’est ce que fait Bricmont que vous aidez dans sa tâche.
Quant à votre réponse à Daniel Schneiderman, elle constitue un autre sujet de scandale. Vous y défendez l’opinion de Bricmont à propos de la décision prise, en référé, par le Président de la section du contentieux du Conseil d’Etat, en conformité avec les compétences que lui donnent les textes en vigueur, à propos du spectacle de Dieudonné, opinion selon laquelle il n’était pas légitime qu’un magistrat juif puisse statuer dans une affaire qui concernait les juifs. Cette suspicion est insupportable car elle ne concerne que les juifs. Mais, en supposant qu’elle soit mise en œuvre contre d’autres que les juifs, la logique d’une telle suspicion mène à des conséquences totalement inacceptables. Car, dans ces conditions, sachant que l’Eglise catholique a pris des positions très fermes sur certaines questions, ne devrait-on pas récuser tous les magistrats catholiques à chaque fois qu’une affaire vient devant les tribunaux et qu’elle concerne l’une de ces questions sur lesquelles l’Eglise s’est prononcée ? Poussons plus loin, s’il est possible, cette logique à seule fin d’en explorer l’absurdité. Après tout, La journaliste questionneuse de Bricmont s’appelle Maja Neskovic, nom manifestement slave. Or, chacun sait que dans les pays slaves, il existe une importante et vieille tradition d’antisémitisme. Dès lors pourquoi ne pas suspecter la dite journaliste d’être complice de l’antisémitisme de Bricmont, d’où s’expliqueraient ses questions ou absences de questions favorables à Bricmont. On voit bien que, si cette logique était mise en œuvre, on aboutirait à une suspicion généralisée très proche des théories du complot et à un invraisemblable communautarisme négatif, totalement contraire aux principes qui régissent notre pays et qui trouvent leur source dans la Révolution française, notamment le principe de laïcité.
Or, de manière choquante, à seule fin de prendre la défense de l’indéfendable Bricmont, vous n’avez pas hésité à recourir à un argument que vous prétendez « juridique », sans doute pour lui donner plus d’autorité, alors qu’il est sans fondement. En effet, s’il existe bien une théorie des apparences que vous invoquez au profit de Bricmont, qui, concernant le contentieux administratif, exige qu’une décision des tribunaux administratifs soit non seulement neutre mais présente « les apparences de la neutralité », en fait, l’unique application de cette théorie par la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme concerne l’utilisation du titre de « commissaire du gouvernement » par l’un des magistrats composant les tribunaux administratifs français, dénomination qui pourrait, en effet, laisser penser que ce magistrat ne serait pas neutre dans un conflit entre un citoyen et l’administration. Mais vous seriez bien en peine de citer la moindre décision du moindre tribunal qui reprendrait cette notion d’apparence de la neutralité à propos de l’appartenance religieuse. Ainsi votre prétendu « argument juridique » s’effondre totalement.
La seule question à laquelle je n’ai pas de réponse est de savoir pourquoi, porteuse d’un projet audiovisuel à visée culturelle, à la fois original, ambitieux et séduisant vous vous acharnez à diffuser et à défendre des idées qui, bien que se retranchant derrière la notion de liberté sont, en fait, autant de ruptures vis-à-vis d’un ordre démocratique qui aurait bien plutôt besoin d’être revivifié.
J’attends avec intérêt votre réponse aux propos ci-dessus.

Par Jacques LEWKOWICZ, le 18/10/2014 à 18h57

Je suis entièrement d'accord avec tous les arguments de fond de Bricmont sur la liberté d'expression (et je ne l'ai pas attendu pour être de cet avis), mais pourtant il y a bien des choses qui me gènent foncièrement dans son positionnement.

A propos du 2 poids 2 mesures, Jean Bricmont et Maja ont l'air d'accord dans l'idée que les lois contre la liberté d'expression concernent exclusivement l'antisémitisme et ne seraient jamais utilisées contre l'islamophobie, le racisme anti-noir ou arabe, etc...
Alors juste pour rappel, Brice Hortefeux a été condamné pour ses propos sur les arabes (quand y'en a un ça va, etc...), Zemmour aussi (d'ailleurs il est cité par Bricmont), et de Charlie Hebdo à Houellebecq des tas de gens ont été attaqué pour "islamophobie" ces dernières années. En fait pour moi c'est à peu près le même mouvement intellectuel qui pousse à tout judiciariser au lieu de débattre et qui pousse aussi bien la LICRA a accuser tout le monde d'antisémitisme que le MRAP à accuser tout le monde d'islamophobie.
Et bizarrement, il ne me semble pas avoir vu Bricmont venir soutenir Charlie Hebdo ou Hortefeux à leur procès ou lancer des pétitions pour leur liberté d'expression comme il le fait systématiquement pour Faurisson ou Dieudonné. Vous n'y voyez pas un 2 poids 2 mesures là ??

Autre problème : En quoi être pour la liberté d'expression des fachos, des racistes, etc. comme je le suis empêche de les caractériser comme tels ? Si réellement le but de les laisser s'exprimer est de pouvoir mieux les combattre, c'est quand même un peu bizarre de refuser systématiquement d'affirmer que Faurisson ou Dieudonné sont bien des antisémites d'extrême-droite. c'est toujours du "on a le droit de considérer qu'ils le sont" ou des "soi-disant" ou des "je n'ai pas les qualifications pour en juger"... Quel foutage de gueule... Bricmont est capable de donner son avis sur la répression de l'antisémitisme, sur la politique d'Israël, sur le conflit israelo-palestinien, sur l'influence du "lobby sioniste" ou de "la communauté organisée" (euphémisme repris de Soral pour dire lobby juif)... mais par contre sur l'antisémitisme il n'aurait aucun avis, aucune capacité de jugement ?
Même Maja dit que des sites comme "Egalité & Réconciliation" sont "considérés par certains comme d'extrême-droite"... Non mais franchement si quelqu'un peut traîner 2 secondes sur ce site tenu par le gourou Soral qui se dit lui-même "National-socialiste" sans constater que c'est de façon flagrante un site d'extrême-droite et antisémite, j'aurais quelques doutes au choix sur ses capacités de jugement ou sur ses opinions politiques. Et puis c'est amusant cette réthorique de "je ne vais pas empêcher les gens de reprendre mes textes"... Ah ben oui c'est sur, mais est-ce que ça oblige à répondre systématiquement présent à toutes les demandes d'interviews des médias d'extrême-droite ? en voilà déjà 4 sur cette page : http://www.egaliteetreconciliation.fr/Entretien-avec-Jean-Bricmont-27152.html

Dans la première vidéo de ce lien, Bricmont expose bien ses priorités : Avant de se mobiliser pour la Palestine, il est beaucoup plus important pour lui de se battre d'abord pour la liberté d'expression de Dieudonné ou pour la liberté de critiquer Israël sans avoir de juif avec soit. Oui c'est regrettable et contre-productif que la liberté d'expression des fachos soit limitée, oui c'est regrettable d'être soupçonné d'antisémitisme si on critique Israël sans juif à ses côtés, mais enfin de là à dire que c'est la priorité à régler pour défendre la Palestine c'est un peu fort ! C'est quand même pas si compliqué de se passer de Dieudonné et de trouver un ou deux juifs pro-palestiniens pour pouvoir soutenir la Palestine dès maintenant ! A moins que Bricmont trouve particulièrement dégradant de devoir fréquenter des juifs dans ses combats politiques...

Pour résumer, Bricmont passe son temps à reprendre mot pour mot les arguments des antisémites et des négationnistes, il refuse de les qualifier comme tels, et au nom de la liberté d'expression se bat exclusivement pour la liberté d'expression des antisémites. Pour ma part ça me semble quand même un positionnement pour le moins "contestable" pour rester sobre.

Pour ma part, je continue à penser qu'on ferait mieux de répondre aux fachos que de les censurer, mais ça ne m'empêche pas de constater qu'ils sont fachos. Et pour être précis, je suis d'accord que les censurer leur donne du pouvoir et leur fait de la pub, mais attention, les défendre face à la censure a le même effet ! Dieudonné par exemple montre ostensiblement comme trophées et preuves de la justesse de son combat aussi bien ses condamnations que chaque soutien en sa faveur ! C'est bien le problème chez les fachos, ils ont une très forte capacité à transformer toute info les concernant, qu'elle soit positive ou négative, en argument en leur faveur. Une attaque, une condamnation ou une censure, c'est une preuve du complot. Un soutien, un procès gagné ou une publication, c'est une preuve qu'on dit vrai, donc une preuve du complot.

Or on peut très bien demander l'abrogation des lois "mémorielles" au nom de la liberté d'expression et de la lutte efficace contre les fachos par le débat plutôt que la censure, sans pour autant venir montrer sa tête à chaque procès d'un facho pour le soutenir. D'autant qu'il faudra forcément faire des choix (il y a trop de procès pour être partout), et ces choix risquent bien d'être interprétés... légitimement.

Par tzitzimitl, le 18/10/2014 à 16h20 ( modifié le 18/10/2014 à 17h20 )

En fait tout cela est très triste.
J'ai personnellement beaucoup de considération et d'estime pour ce qu'a fait D.Schneidermann à travers @si. Il a été un précurseur, il a montré la voie de ce que pouvait être un journalisme vraiment indépendant au siècle de l'internet.
Et là, il sombre dans le grand n'importe quoi.
Cela fait peur en réalité

Par RST, le 14/10/2014 à 18h30

La "COMPLAINTE DU JAMBON DANS LE SANDWICH DE LA GUERRE, Ma vie entre Ulcan et Bricmont" de DS m'a vraiment écœuré. Cette attitude visant à traiter tout ce qui ne plait pas d'antisémite n'est-elle pas non plus le reflet d'un certain sentiment d'impunité; impunité qu'il reproche par ailleurs à d'autres plus hystériques que lui encore?

Par Dominique Larchey-Wendling, le 14/10/2014 à 09h51 ( modifié le 14/10/2014 à 09h59 )

Dans sa chronique du 12/10/2014 Daniel Schneidremann écrit (encore) à/sur Bricmont :
"Dans sa dernière interview (celle où il se demande si on n'était quand même pas plus libre dans l'Allemagne nazie qu'aujourd'hui) Bricmont me reproche gentiment (car Bricmont est toujours très gentil, c'est un négationniste très doux) de ne pas avoir lu son livre. Il estime que j'aurais pu l'emprunter à Maja. Ben oui. Après, j'aurais lu les précédents. Ca m'aurait fait un programme pour les week-ends d'automne".

Outre le fait que Bricmont est passé en quelques jours du statut de "sourcilleux défenseur de la liberté d'expression des négationnistes" à "négationniste (très doux)", DS avoue qu'il n'a pas lu le livre.
Alors s'il lit ce forum, était-ce un homonyme qui, dans sa chronique qui répondait aux critiques qui lui avaient été faites sur son entrevue sidérante de Pierre Péan, écrivait accepter d'en débattre mais avec ceux qui avaient lu le livre de ce dernier et le passage sur Bernard Kouchner ?
Alors quoi, faites ce que je dis pas ce que je fais ? Les internautes doivent s'astreindre à un travail d'exégète avant de parler là où l'éditocrate peut s'en passer du haut de son statut de prescripteur d'opinion ? C'est plutôt gonflé quand on reproche à des intervieweuses d'avoir été légères côté préparation, ou qu'on pointe quotidiennement les insuffisances de ses confrères...
Le reproche prend des allures de boomerang et de retour à l'envoyeur.

Par airone, le 13/10/2014 à 11h19

Encore merci d'avoir inspiré une série d'inoubliables articles à Daniel.

Si vous pouviez inviter Ulcan dans un " aux ressources"...

Par DIALM4MAUDIT, le 12/10/2014 à 13h06

Pour le fun et suivant la même méthode :
- épisode Bourdieu : "Daniel Schneidermann sourcilleux défenseur des chiens de garde" (avec Guillaume Durand et Jean-Marie Cavada contre Bourdieu)
- épisode Messier : "Daniel Schneidermann sourcilleux défenseur du capitalisme mondialisé".
- épisode "Pas vu pas pris" : "Daniel Schneidermann sourcilleux défenseur de TF1" après le silence autour du documentaire de Pierre Carles.
C'est sympa comme procédé, ça marche à tous les coups et pour à peu près tout...

Par airone, le 12/10/2014 à 01h39

je viens de voir l'émission que j'ai trouvé excellente, Jean Bricmont est très intéressant et met en mots pas mal de choses que je ressens depuis longtemps. Ayant lu les discussions ici et sur @si avant, je ne comprends vraiment pas comment Daniel Schneidermann a pu avoir une réaction pareille... je suis assez déçue, ce n'est pas la première fois, et je me dis que bien qu'abonnée depuis le départ sur @si, je vais surement y réfléchir à deux fois lors du prochain renouvellement. Je suis ravie qu'Hors Série existe du coup, surtout que je peux vous l'avouer Judith et Maja ;-) vous étiez mes chroniqueuses préférées sur @si, et je suis bien contente de vous retrouver ici. Encore merci!

Par Stephanie, le 11/10/2014 à 22h50

Tout à fait d'accord avec airone
C'est tout simplement incroyable le niveau de mauvaise foi de D.Schneidermann dans cette affaire.
Le voila maintenant qui publie un "vite dit" (sans aucune possibilité pour qui que ce soit de commenter, c'est plus facile) où il introduit Bricmont comme le "sourcilleux défenseur de la liberté d'expression des négationnistes. "Ce genre de procédés qui vise clairement à faire passer Bricmont pour un négationiste, c'est à vomir, c'est indigne.

On peut critiquer Bricmont mais ce qui m'apparait certain c'est qu'il défend la liberté d'expression de tout le monde : des négationnistes, certes, mais aussi des islamistes, des complotistes mais aussi des cons, des démocrates, des supporters de football et même des journalistes de mauvaise foi.

Par RST, le 11/10/2014 à 19h08

Schneidermann fait du Schneidermann. Avec Bricmont comme avec Péan, Bourdieu, Carles... Refusant d'avoir tort et de s'être planté, il persiste, déroule sa pelote de mauvaise laine, dit qu'il ne répondra pas mais rajoute un vite-dit truffé d'insinuations du genre "Jean Bricmont, sourcilleux défenseur de la liberté d'expression des négationnistes". Et hop, le sparadrap du Capitaine Haddock collé et dont on ne se débarrasse plus quoiqu'on en dise, accusé de duplicité (ah, "l'intimité de l'âme"!).
Au 3ème degré, c'est très drôle de voir le capitaine jouer à l’exégète sourcilleux loupe à la main pour monter l'affaire en épingle, lui qui reprochait à Pierre Carles d'avoir lancé "une fatwa en traitrise" sur sa tête basée sur un extrait "pas du tout représentatif, un simple test de son" où on l'entendait en off rassurer Messier sur le fait qu'@SI n'avait pas vocation à lui poser des questions ennuyantes.
A ce petit jeu là, on peut tous se faire gauler en flagrant délit d'approximation ou d'éventuel égarement, surtout dans une entrevue qui se fait à bâtons rompus...

Par airone, le 11/10/2014 à 15h05

Merci Abracadabra.
Magnifique interview. Jean Bricmont est décidément un type formidable. On a l'impression que les calomnies et les insultes n'ont aucun effet sur lui. On découvre même chez ce homme étonnamment serein un sens de l'humour réjouissant et son attitude doit constituer un exemple pour tous ceux qui approuvent sa démarche.
J'espère que la carrière de Maja n'aura pas à pâtir de son émission (comme elle en manifeste la crainte - en souriant, comme toujours - elle-même dans l'entretien) et qu'elle ne va pas à son tour être classée dans la catégorie des rouges-bruns infréquentables. Car Bricmont n'oublie pas de rappeler que les mauvais-penseurs sont assez systématiquement diabolisés. Il signale d'ailleurs modestement (comme s'il craignait que ses supporters ne fassent de lui un héros ...) que lui-même se sent (à tort ou à raison ? ) relativement à l'abri, en tous cas professionnellement et matériellement, alors que les carrières d'autres libres penseurs sont régulièrement brisées parce qu'ils ont osé braver le terrorisme intellectuel qui sévit en France.

Par Papriko, le 10/10/2014 à 20h51 ( modifié le 10/10/2014 à 21h26 )

La "réponse" de Bricmont ici : https://www.youtube.com/watch?v=p0yfsvqDDv0

Par Abracadabra, le 10/10/2014 à 19h27

Yvon Penarguear, cessez de cracher votre venin sur Naja! :o)

Par DIALM4MAUDIT, le 10/10/2014 à 11h30

Naja devrait préparer plus précsément ses interview, ses hésitations sont exaspérantes!

Par Yvon Penarguear, le 06/10/2014 à 17h20

Excellent

Par cyrg38, le 05/10/2014 à 23h28

@ Judith. Ok. Merci de cette précision. C'est dommage. Ca aurait été intéressant, notamment sur la question de la possibilité de concilier réductionnisme essentialiste et défense du rationalisme contre le relativisme culturel (ou cognitif).

Par Finislitium, le 05/10/2014 à 23h03

@Finislitium : Votre remarque est intéressante. Jean Bricmont a évidemment été invité à s'exprimer pour répondre, s'il le souhaitait ; il n'a manifestement pas ressenti un désaccord assez sensible avec mes écrits pour éprouver le besoin de s'en expliquer.

Par Judith, le 05/10/2014 à 20h59

Excellente émission, merci
Je cours acheter le dernier livre de Bricmont

Par RST, le 05/10/2014 à 17h30

S'il fallait une preuve de plus ...
La journaliste qui demande avec autant d'insistance à Taddéi de "contextualiser", est-ce qu'elle-même n'oublie pas de contextualiser lorsqu'elle invite un économiste, en citant ses liens avec telle ou telle banque ou multinationale, ou lorsqu'elle invite un député également avocat d'affaire? Bien sûr que si, elle "oublie". Donc l'évocation de la contextualisation est seulement utilisée comme arme pour faire taire un certain nombre de personnes et les évacuer du champ médiatique.Et réduire le débat à un entre-soi dans un théatre de la vacuité. Trierveller, la com, voilà des sujets qui occupent des heures sur les ondes, toutes vannes dehors.

Par Sabine LAURENT, le 05/10/2014 à 11h29

En tout cas, après l’annonce de l’arrêt ou de la déprogrammation possible de Ce soir (ou Jamais !) par France 2 suite à l'invitation de l’écrivain Marc-Edouard Nabe, il semble bien que la liberté d'expression sur le service public se réduise. Si Frédéric Taddeï est viré, j'espère qu'il se lancera sur le Net. En tout cas je serais le premier à le soutenir !

Par antoine, le 04/10/2014 à 23h06

J'ai bien aimé cette émission.

Par Jacky Chevassus, le 04/10/2014 à 18h32

Merci beaucoup pour cet entretien.

Je fais juste une petite critique concernant la réponse publiée sur le site d'asi par Judith Bernard. Il ne me semble pas que Jean Bricmont fasse du réductionnisme essentialiste. Il me semble que la position qui lui est prêtée ainsi correspond à ce qu'on nomme la "genetic fallacy" (http://en.wikipedia.org/wiki/Genetic_fallacy). Cela me surprendrait beaucoup qu'un adversaire du relativisme comme lui adhère à une telle idée. Je trouve que ce serait sympa de lui accorder un droit de réponse sur ce point.

Par Finislitium, le 04/10/2014 à 18h10

Maja : vers la fin de l'interview vous citez Marx qui aurait dit que "celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre". Autrement dit : seuls ceux qui connaissent l'histoire peuvent échapper à la fatalité. Marx a aussi dit dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte :

"La tradition de toutes les générations mortes pèse comme un cauchemar sur le cerceau des vivants. Et au moment précis où ils semblent occupés à se transformer eux-mêmes et à bouleverser la réalité, à créer l'absolument nouveau, c'est justement à ces époques de crise révolutionnaire qu'ils évoquent anxieusement et appellent à leur rescousse les mânes des ancêtres, qu'il leur empruntent noms, mots d'ordre, costumes, afin de jouer la nouvelle pièce historique sous cet antique et vénérable travestissement et avec ce langage d'emprunt."

Plus loin :

"La révolution sociale du XIXe siècle ne peut puiser sa poésie dans le temps passé, mais seulement dans l'avenir. Elle ne peut commencer avec elle-même avant de s'être dépouillée de toute superstition à l'égard du passé."

Marx reproche à Napoléon III, mais à bien d'autres avant lui (les révolutionnaires français, anglais, Martin Luther) de se servir du passé pour "magnifier les luttes nouvelles", et appelle à se débarrasser des vestiges du passé pour la révolution du XIXe qu'il pressent.

Donc au final, d'après Marx, même ceux qui connaissent l'histoire (et surtout eux) sont les plus enclins à raviver les souvenirs passés.
edit : ce qu'il dit aussi c'est que pour aller de l'avant sans être encombré par les traditions historiques, il faut faire table rase du passé. Ca rejoint votre débat sur l'édit de nantes qui interdisait de parler des atrocités commises pendant les guerres de religion dans les cours de justice (et ça montre aussi que marx a changé d'avis sur la question)

Par gamel, le 03/10/2014 à 23h47 ( modifié le 04/10/2014 à 01h42 )

@ moz

Réécoutez l'émission, Bricmont dit clairement des choses proches de vos solutions en expliquant que le problème c'est que ces associations ne sont pas sanctionnées en cas de défaite au tribunal (il semble impliquer qu'il ne s'agit pas de sanctions trop faibles, mais de pas de sanction du tout). De même il n'est absolument pas pour la liberté d'expression absolue, bien au contraire.

Par Grégory Makles, le 03/10/2014 à 23h00

@ Abracadabra,
Outre le fond qui est toujours propice à la réflexion, ce qui me fascine chez Etienne Chouard, c'est sa profonde humanité et son empathie sincère. Il suffit de lire le fil de commentaires suite au lien que vous avez fourni. Calomnié, accusé d'être tour à tour rouge-brun ou d'extrême-droite par un quarteron d'"antifas" à la petite semaine, Chouard refuse de rompre le lien et le dialogue, répond pied à pied, argumente...
Qu'on soit d'accord, tout ou partie avec ses positions ou pas du tout, je ne parviens pas à comprendre comment on peut être amené à salir et ostraciser quelqu'un d'aussi humain et altruiste.
Ceci dit, quand les conditions ne sont pas réunies pour discuter sereinement, ça lui joue de mauvais tours. A CSOJ, il n'est pas parvenu - un peu à la manière de Bourdieu face aux hyènes arrogantes sur le plateau d'@SI - à dérouler son propos face à un Attali trop bien rodé car invité pour la cinquantième fois, et qui n'a pas eu l'élégance élémentaire de le laisser terminer son propos avant de lui bouffer tout son temps de parole.

Par airone, le 03/10/2014 à 21h56

Dans cette manie à vouloir déceler de l'antisémitisme ou de la complaisance avec l'antisémitisme, dans un bout de phrase, Daniel Schneidermann n'en est pas à son coup d'essai. Avec Pierre Péan ce n'était pas une phrase, mais un seul mot, "cosmopolitisme". Et le voilà sommé de s'expliquer et d'assurer à l'antenne qu'il n'est pas antisémite. Non pas que les allusions haineuses n'existent pas (voir l'affaire Ahmed Chekhab récemment), mais ce manque de discernement, quand il ne s'agit pas d'instrumentation idéologique, est vraiment malsain. Onfray, Bourdieu, Badiou, Godard, Mermet, Mélenchon,… et on n'épargne pas des écrivains juifs non plus comme Morin ou Chomsky. Aujourd'hui c'est Bricmont, demain à qui le tour?

http://www.telerama.fr/idees/pierre-pean-le-soupcon-d-antisemitisme-ca-je-ne-supporte-pas,39116.php

Par cyberprimate, le 03/10/2014 à 19h15 ( modifié le 03/10/2014 à 19h24 )

Je résume aussi ce qui s'est passé sur ASI pour les non abonnés (selon mon point de vue subjectif bien sûr) :

- Hors Série invite Jean-Bricmont
- Daniel Schneidermann écrit sa colère devant cet entretien sur le site ASI, donne tous ses arguments et y ajoute un autre élément : pendant un autre entretien de 20 mn donné à un autre site, il estime qu'une des questions rhétoriques (qui plus est à propos de la définition de ce qu'est l'antisémitisme) de Jean Bricmont est antisémite (alors que - vous suivez le méta ? - c'est justement l'enjeu de la question)
- Tous, je dis bien tous, les arguments contre l'entretien donné à Hors Série s'effondrent un à un, on démontre que toutes les critiques contre Maja sont injustes
- Les détracteurs dans le forum ASI se focalise alors sur la vidéo (qui n'a rien à voir avec Hors Série)

Bilan :
Une colère née d'un entretien est justifiée par une vidéo qui n'a rien à voir. Super !

Pour info le soutien d'Etienne Chouard : http://chouard.org/blog/2014/10/02/pressions-et-expression-un-entretien-avec-jean-bricmont-sur-la-republique-des-censeurs-livre-passionnant-et-important/

Par Abracadabra, le 03/10/2014 à 18h49

je résume :
1) L'émission est passionnante
2) Certains écrivent ici que Bricmont ne devrait pas avoir droit à la parole: belle illustration de ce qu'il explique dans l'interview
3) Daniel a soulevé un problème posé selon lui par une phrase de cette interview
4) Judith lui fait une réponse précise et claire
et basta !
merci à vous deux, Maja et Judith

Par Sabine LAURENT, le 03/10/2014 à 15h39

@ gynko,
Je plussoie votre dernière intervention mais je crains que ce soit peine perdue...

Je me joins aux intervenants qui ont remercié Maja et Judith, non seulement pour leurs compléments d'information, mais pour l'interaction avec l'espace de commentaires quand le besoin ou/et l'envie se font sentir. Du coup, je revisionnerai l'entretien, à la lumière de leurs précisions.

Par airone, le 03/10/2014 à 13h51

@Gregory Makles

Ma profession me fait participer tous les jours à des procès, c'est pourquoi je n'ignore pas les douleurs d'une longue procédure pour un innocent. C'est aussi pourquoi je sais que ce type de chicane n'est en aucun cas spécifique de la loi Gayssot. La solution comme je l'indiquais est l'augmentation de la sanction pécuniaire de celui qui perd.
Prenons un exemple, Mme M. N. journaliste accuse Mr D.S. producteur d'avoir de par ses paroles constantes et répétées dénigré la qualité de son travail et ses qualités personnels. Ce faisant, Mr D.S. aurait créé un climat de harcèlement moral ayant conduit Mme M.N. à une dépression ayant nécessité un arrêt temporaire de travail de 3 mois. Dans les faits, Mme M. N. a inventé cette histoire pour se venger d'un papier pas sympa que Mr D.S. a écrit, de plus le psychiatre ayant délivré l'ITT est son beau-frère.
Dans cette affaire les frais de justice de Mme M. N. sont supportés par la vilaine CGT des journalistes engraissée par l'argent détourné de mes impôts, les frais de Mr D. S. par sa pauvre société L. SAS qui vient de se manger un redressement fiscal la laissant sur la paille (mettez les smileys où bon vous semble).
Il faudra 5 ans de procédure à ce pauvre Mr D.S. pour prouver sa bonne foi (1ère instance, appel, cassation). Les dépends attribués par le tribunal et l'ART 700 couvre à peine 30% des frais engagés par L. SAS, Mme M. N s'en fout c'est l'hydre communiste qui a payé. Par ailleurs, le tribunal refuse de juger la procédure comme étant abusive.

Quelles conclusions en tireraient Bricmont :
- Il faut supprimer la loi sur le harcèlement moral parce que ce ne sont que des mots et c'est bien connu à moins de dire "met lui une balle dans la tête", les mots c'est pas grave. En plus ce type de loi permet à des crapules de traîner dans la boue des gentils pendant 5 ans.
- A la place faut faire des débats avec toutes les positions en présence (ou des conférences gesticulées, des goûters citoyens, des pique niques participatifs que sais-je)

Quelles sont mes conclusions :
- il faut améliorer la rapidité et la qualité des jugements pour éviter que ça traîne en longueur (donc pas de secret il faut filer de l'argent à la justice).
- il faut que l'argent donnés au titre de l'Art 700 soit d'un montant représentant vraiment les frais engagés par la partie victorieuse (ça s'améliore, mais c'est toujours pas ça).

Par moz, le 03/10/2014 à 13h47 ( modifié le 03/10/2014 à 14h19 )

@MSC : l'affaire "du juge avec un patronyme juif" est l'objet de dizaines de commentaires sur le site d'@rrêt-sur-images-maison-mère. Au nom de tous les saints, par pitié, je vous en supplie à genoux (les deux!), ne réclamez que ceux qui font une fixette sur ce point ne débarquent ici ... :o)

Par Papriko, le 03/10/2014 à 13h46 ( modifié le 03/10/2014 à 13h49 )

Je suis un peu déçue : tout cela semble se tasser, et on aura pas eu de commentaire de J. Bricmont (notamment sur l'idée selon laquelle, si j'ai bien compris, un juge avec un patronyme juif ne devrait pas juger d'affaire ayant trait à l'antisémitisme, ni un juge avec un patronyme magrébin d'affaire d'islamophobie etc., au moins pour les affaires "sensibles" ou "médiatiques" ; idée totalement absente du livre de J. Bricmont, et qui n'est pas abordée dans l'entretien avec Maja).

Au passage merci à Maja et Judith de nous permettre de juger sur pièces les idées avancées par J. Bricmont (entre beaucoup d'autres j'espère !)

Par MSC, le 03/10/2014 à 13h24

@moz

Le problème est que si je dis que vous mangez les petits enfants, que je vous fais un procès, que je le perds, vous pourrez m'attaquer et me faire condamner pour diffamation. Cette possibilité n'est apparemment pas ouverte pour le type de procès qui a été fait à Gollnisch & co. Mais surtout Bricmont situe le problème dans le fait qu'on a autorisé ces associations à mener ce type de procès, ce qui peut à la fois leur rapporter de l'argent et devenir leur raison d'être, générant ainsi des marées de procès à son sens abusifs. Rappelons le circuit: la plupart des associations anti-racistes touchent des subventions de l'état qu'elles investissent ensuite dans ces procès. Quand elles les gagnent, elles ont accompli leur devoir, quand elles les perdent, c'est le juge qui était vilain, mais elles reviendront à la charge.
D'autre part, si on vous fait un (1) procès un jour vous allez vite comprendre pourquoi ça pause un problème systémique: quand on est un individu seul, et non une association, la gestion du procès (surtout jusqu'à la cours européenne) est éreintante et toujours couteuse. Il suffit de se rappeller comment Denis Robert, qui a finalement gagné tout ses procès avec Clearstream, a été éprouvé, du demander l'aide du public etc. D'ailleurs, de mon expérience, les éditeurs fuient toujours les risques de procès, même les "probablement gagnants", simplement parce qu'ils sont aléatoires et qu'un mauvais verdict peut facilement être dévastateur. On voit donc que la simple menace d'un procès gagné, mais tard, est déjà fortement punitive.

Par Grégory Makles, le 03/10/2014 à 13h22

@Maja,

Comme vous le dites Mr Gollnisch n'a pas été condamné, pas plus que Siné ou Mermet (comme vous le faites très justement remarquer à Bricmont).

Là ou je veux en venir c'est qu'en mettant une équivalence entre "être poursuivi" et "être condamné" il est facile de faire croire que la loi Gayssot est une roulette russe. Par contre si on regarde qui a été effectivement condamné ce raisonnement s'écroule.
J. Bricmont répond qu'effectivement B. Gollnisch n'a pas été condamné mais que ça lui a valu 5 ans d'emmerdements. Et alors en quoi est ce spécifique de la loi Gayssot ? Toutes les lois souffrent du même problème, une partie civile particulièrement chicaneuse peut venir vous emmerder sur la taille de votre clôture, la position de votre balcon. Cela va prendre des années avant que vous soyez tranquille, mais faut il supprimer les lois concernant les bâtiments pour autant? les tribunaux sont encombrés de gens faisant des procès alors qu'ils n'ont pas de motifs valables pour le faire, si il faut supprimer les lois qui engendrent de tels débordements, 90% du code va y passer.
Le problème c'est la lenteur de la justice, la réticence des juges à condamner pour procédure abusive la partie perdante et la faiblesse des sommes obtenues au titre de l'Art 700 du NCPC. La loi Gayssot n'y est pour rien.


Par ailleurs, contrairement à ce que pourrait laisser penser J. Bricmont, même P. Val a été souvent poursuivi (et parfois condamné) notamment par les gens de l'AGRIF (des amis de B Gollnisch) pour racisme anti-français ou anti-chrétien ou par des associations musulmanes (dans l'affaire des caricatures). Il n'a pas été poursuivi spécifiquement pour les propos que cite J. Bricmont, mais cela montre qu'il ne dispose pas non plus d'un parapluie qui lui offrirait un quelconque deux poids/deux mesures. Cela montre également que c'est l'existence d'une partie civile qui engendre la poursuite, pas la loi.

Pour finir, je trouve que votre boulot de recherche et d'analyse en préparation de cette émission est remarquable. J'aurais 100 fois plus apprécié de vous entendre seule faire une analyse du bouquin de J. Bricmont, en relation avec les opinions tierces que vous citez (CEDH, Ligue des droits de l'homme tc), plutôt que d'entendre J. Bricmont partir dans tous les sens et faire des raccourcis pour le moins hasardeux.

Par moz, le 03/10/2014 à 12h01

@ Maja : merci pour ce papier enthousiasmant. Je crois que, sans le savoir, sans oser l'espérer, je l'attendais depuis des dizaines d'années.
J'attends avec curiosité de voir quels retentissements aura dans la presse française cette interview de Jean Bricmont et les débats qui ont suivi, notamment la réaction de Daniel Schneidermann, la réponse de Judith Bernard et ce papier de Maja. Cette interview sera-t-elle pour Hors-Série ce que l'affaire Cahuzac a été pour Médiapart ? Ou bien Daniel Schneidermann va-t-il commencer à subir des attaques semblables à celles dont est victime depuis un certain temps Frédéric Taddei?
Je ne voudrais pas être grandiloquent, mais nous sommes peut-être au début d'une ère nouvelle. Enfin, on ose parler. Et je remercie ceux qui osent parler (Judith, Maja, Daniel) de prendre le risque de mettre leur image de personnes respectables au service de la recherche de la vérité.

Par Papriko, le 03/10/2014 à 11h53 ( modifié le 03/10/2014 à 12h16 )

Complètement d'accord avec gynko et Grégory Makles

Par Alexandra, le 03/10/2014 à 10h59 ( modifié le 03/10/2014 à 11h37 )

@Maja : Ah ben oui, tout de suite, là, ça devient un peu plus convaincant :) Là, il y a bien recontextualisation, et pas juste le gloubi-boulga de Bricmont durant l'interview, qui, je le rappelle, est seule en cause dans toute cette histoire. On va effectivement arrêter là (après tout, c'est juste 5-10 mn de l'interview). Je remarque juste qu'il faut gueuler comme un putois pour se voir accorder de vraies explications et pas juste des "couchez, les chiens !" distribués à la va-vite comme à autant de décérébrés. Il est comme ça le public maintenant : il estime être adulte et aime bien être traité comme tel :)

Merci donc pour ce long texte qui met les pendules à l'heure.

Par Lefayot, le 03/10/2014 à 09h54

A ce stade des débats une conclusion intermédiaire s'impose: internet, qu'est ce que c'est mieux que la télé!

Par Grégory Makles, le 03/10/2014 à 03h08 ( modifié le 03/10/2014 à 03h08 )

@Lefayot

Permettez que je vous réponde rapidement (je laisse Judith se reposer un peu, elle a été suffisamment "méprisante" comme ça en répondant à vous et aux autres ici et là bas...). Par ailleurs, désolée d’avoir un peu tardé, n’y voyez surtout pas de mépris, juste un emploi du temps un peu compliqué (en même temps, il me semble qu’on a mis au moins 24h à répondre à Daniel donc ça devrait aller, non ?)

Je commencerais par préciser qu'évidemment tout ceci est exposé de manière beaucoup plus précise dans le livre de M.Bricmont que vous finirez peut-être par lire.

Vous expliquez ne pas avoir connaissance des déclarations pour lesquelles B.Gollnisch a été poursuivi (et pas condamné puisque in fine la cour de cassation a estimé que les propos tenus ne pouvaient être assimilés à du négationisme). C’est effectivement embêtant lorsqu’il s’agit de déterminer si dans son cas les poursuites sont justifiées ou pas, et si ses énoncés sont moins acceptables (ou moins illégaux) que ceux des historiens évoqués par Bricmont.
Pour vous faire une idée, je vous conseille de regarder ce sujet du JT de France 3 de l'époque. https://www.youtube.com/watch?v=uqFBpeuiDcU
Vous admettrez au passage que le "essentiellement" employé par Bricmont n'avait pas tout à fait le caractère comique que vous lui accordez...
Sinon l'affaire est exposée plus en détails sur Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_propos_de_Bruno_Gollnisch_d%27octobre_2004
Donc pour qu’on les ait sous les yeux : reprenons les ici (je précise comme le fait Bricmont dans son livre que les propos n’ayant pas été enregistrés, leur retranscription diffère quelque peu selon le journal qui les rapporte)

« Je ne remets pas en cause l'existence des camps de concentration, il y a eu des déportations pour des raisons raciales sans doute des centaines de milliers ou millions de personnes exterminées. Le nombre effectif des morts, 50 ans après les faits, les historiens pourraient en discuter. Moi je ne nie pas les chambres à gaz homicides mais la discussion doit rester libre. L'existence des chambres à gaz c’est aux historiens d'en discuter ».


Regardons maintenant les déclarations de Pressac dans l'interview citée par Bricmont (elle se trouve en annexe de livre de V.Igounet « Histoire du négationnisme en France » Seuil, 2000), où il n’est pas seulement question du ZyklonB :

Igounet : Selon vous, faire évoluer l'histoire de la période 1940-1945 est toujours actuellement impossible ?

Pressac : Sur des points mineurs, tout est possible ou, mieux, permis. Mais lorsqu'on touche aux grandes questions ou aux affaires délicates, rien ne va plus. Soit une autorisation officielle gouvernementale ou d'une autorité «reconnue» sera nécessaire, soit la publication d'un résultat sera acceptée, mais le résultat en lui-même ne le sera pas et restera lettre morte, soit enfin le texte tombera sous le coup d'une mesure d'interdiction telle la loi Gayssot en France visant à réprimer la contestation de «l'existence des crimes contre l'humanité sanctionnés par une juridiction française ou internationale». Cette imbécillité réactionnaire communiste votée par une majorité de députés soi-disants «progressistes» ne pourra encadrer politiquement l'histoire encore très longtemps, parce que les acquis historiques ne sont pas fixés pour l'éternité et fluctuent en fonction des décisions politiques, des documents retrouvés ou d'enquêtes de recoupements inattaquables.


ou là

« A l'occasion du cinquantième anniversaire de la libération des camps, un livre
souvenir sur la déportation fut publié par Marcel Ruby évoquant dix-huit camps de concentration et d'extermination. RUBY ne se fonde que sur les historiques déjà publiés et n'a pas entrepris de recherches dans les archives. Je ne retiendrai de son travail que les chiffres des victimes cités. Pour Dachau, 70.000 alors que le musée du site donne environ 30.000. Natzweiler-Struthof en aurait provoqué 11.000, chiffre donné par le comité d'entretien du camp au mépris de la réalité, proche de 2 à 3.000. »

« Pour les camps d'extermination, Ruby se réfugie derrière Hilberg «dont les travaux font autorité». Les chiffres de Hilberg proviennent de sources polonaises qui n'ont jamais été corrigés depuis 1950. Mais en 1990, les Polonais déclarèrent ces chiffres «émotionnels», parce qu'établis sous le choc de l'ouverture ou de la découverte des camps de la mort et, mais sans s'en vanter, durant la période stalinienne. Ce système, consistant à s'abriter derrière l'autre, devient dangereux dès que le premier de la file se retire. J'ai essayé de cerner le nombre de victimes des camps dits d'extermination sur des bases matérielles: surface de la chambre à gaz et quantité de personnes pouvant y tenir, temps d'un gazage, nombre de gazages quotidiens, nombre de convois arrivant par jour en fonction des capacités réelles des chambres, etc. Par rapport à ceux de Hilberg, empruntés aux Polonais, voici les chiffres que j'obtiens. Chelmno: de 80 à 85.000 au lieu de 150.000; Belzec: de 100 à 150.000 au lieu de 550.000; Sobibor: de 30 à 35.000 au lieu de 200.000, Treblinka: de 200 à 250.000 au lieu de 750.000; Maïdanek: moins de 100.000 au lieu de 360.000. En fait, Ruby, tout en se targuant de
l'autorité de Hilberg, ne tient pas compte de ses rectifications - mineures - des chiffres polonais et produit ces derniers dans leur exagération d'origine. Le coefficient multiplicateur émotionnel varie de 2 à 7 et est en moyenne de 4 à 5. Cette moyenne s'applique parfaitement à Auschwitz. »

ou bien ici
« Dans le cas de ce complexe concentrationnaire, dès 1945, les SS ont reconnu qu'ils avaient perdu toute notion du nombre de morts, parce qu'il y en avait trop pour que l'esprit humain puisse le concevoir. Quant aux anciens détenus, leurs chiffres sont le fruit de rumeurs d'époque amplifiées par leur imaginaire. Les acteurs du drame sont incapables de fournir le moindre chiffre valable, aussi bien les SS débordés par la mortalité épidémique et par celle qu'ils provoquaient que les détenus faute d'information concrète. Seuls les historiens peuvent tenter d'obtenir un ordre de grandeur chiffré sûr. Le chiffre de quatre millions de victimes, fixé après la guerre après négociations entre les responsables communistes soviétiques et polonais, est de propagande et sans fondement historique ».

Ou encore là…

« Quant au massacre des juifs, plusieurs notions fondamentales doivent être entièrement reprises. Les chiffres avancés sont à revoir de fond en comble. Le terme «génocide» ne convient plus. Des 1961, HILBERG employait le mot «destruction» dans le titre de son livre. Il faut abandonner le concept d'une extermination systématique programmée dès l'origine. Il eut plutôt une radicalisation progressive, imposée par la guerre qui elle-même exacerbait l'antisémitisme violent de Hitler et de son entourage direct. Des mesures de plus en plus coercitives, de plus en plus drastiques, furent élaborées et appliquées pour aboutir en avril 1942 au «massacre de masse». »



Voilà, j’imagine qu’il s’agit là encore pour vous d’évidences mais vous comprendrez que je puisse me demander en vertu de quels critères ces propos n’ont pas été jugés dignes des mêmes poursuites que les déclarations de Gollnisch…


Je terminerais en citant encore une fois M.Bricmont qui dans une réponse à Faurisson (ce dernier lui reprochait sa « soumission à la vérité officielle ») expliquait :

« En ce qui concerne le fond, je note un point commun entre certains de vos partisans et de vos adversaires: l'idée que l'existence des chambres à gaz est d'une importance capitale. Pour vos adversaires, soit parce qu'ils pensent que rien de moins net ne leur permettrait de "haïr" le nazisme, soit parce qu'ils utilisent les chambres à gaz comme arme d'intimidation massive au service de certaines causes politiques. Je rejette ces deux façons de procéder; en particulier, je rejette la notion de culpabilité collective (même pour les Allemands en 1945). De plus, l'idée qu'une telle culpabilité soit transmissible aux descendants est carrément religieuse. »
En ce qui me concerne, ce n'est pas par sympathie pour des régimes où serait censurée (par exemple) la "physique juive" (celle d'Einstein) que j'objecte à la censure qui vous frappe. Même remarque en ce qui concerne les régimes religieux, chrétiens ou musulmans, où je ne pourrais sûrement pas dire ce que je pense des religions. La liberté d'expression, je la défends aussi pour les athées, les homosexuels, et les "sionistes", réels ou supposés. Vous me direz sans doute que tout cela n'a rien à voir avec les chambres à gaz. Bien sûr, mais c'est exactement ce que je veux souligner: rien dans la France actuelle n'a, en réalité, quoi que ce soit à voir avec les chambres à gaz, Hitler ou le nazisme. »

J’espère donc que vous me permettrez maintenant cher Lefayot de passer à autre chose !

Par Maja, le 03/10/2014 à 00h03

Si je regrettais mon abonnement c'est mon droit mais les commentaires sur de la surréaction ça c'est comique... EN fait il me paraît légitime de trouver assez fort de café que des invités autant eu de propos antisémites comme Bricmont (et cela ne veut pas dire qu'il est antisémite, mais on peut se poser la question) et de savoir si cela a sa place sur ce site. Ce n'est pas anodin. Je n'aime pas Depleschin et ce qu'il porte mais je n'en ai pas fait un fromage qu'une émission lui soit consacré.... Quant à DS d'ASI vu qu'il est un fieffé supporter de Mermet qui est un patron qui a usé de ses employés je n'ai pas plus d'affinité ave clii qu'avec d'autres;
Sous prétexte de liberté d'expression on va se retrouver dans une impasse politique
Cela prouve une chose c'est la confusion politique actuel où sous prétexte d'idées proches on peut se parler que la fin justifie les moyens. C'est comme cela qu'on se retoruve avec des militants politiques qui basculent de la gauche à l'ED. La boussole politique est foutue par la désespérance actuelle à tel point qu'une certaine partie de la gauche met la nation en devant de la scène en oubliant que la gauche c'est avant tout l'internationalisme et pas le républicanisme jacobin franchouillard...
Sur ce je vais prendre l'apéro..

Par Reis Hugo, le 02/10/2014 à 18h37

@ Robert,
J'ai surtout remarqué que DS écrit qu'il ne répondra pas à la réponse de Judith, pour lui répondre quand même qu'il en reste à son idée première, et que comme par hasard, sa non-réponse est propulsée en tête des messages du forum, (auto)votée d'utilité publique...
Il est donc sain et heureux que les deux sites soient bien distincts.

Par airone, le 02/10/2014 à 18h23

Je suis venue à cette émission sans aucun a priori, et je l'ai trouvée très intéressante. Il y a des idées développées par J Bricmont qui nous font tout à fait réfléchir, de même que l'extrait du documentaire sur Naom Chomsky, qui dit tout en quelques phrases : la liberté d'expression individuelle est un impératif de la démocratie, et interdire une expression individuelle c'est le début du totalitarisme.
Bricmont explique aussi très bien qu'il n'y a pas de meilleur moyen de faire de la publicité que de l'interdire (on peut penser à la prohibition, dans un autre ordre d'idée).
J'ai trouvé qu'il y avait dans sa démarche une forme de "faire confiance à l'intelligence" pour que les opinions nauséabondes ne trouvent plus d'écho, et en ce sens, j'ai trouvé des analogies à cette interview avec celle de Jacques Rancière sur Le maître ignorant, et j'ai trouvé ces points de vue très intéressants.

Ça m'a rappelé le numéro des Dossiers du Canard Enchainé sur le rire paru cet été, dans lequel on constatait que qu'on pouvait de moins en moins rire de tout par rapport à il y a 30 ans, par ex, et que notre société est devenue de plus en plus intolérante à la subversion.

En résumé, merci à Maja pour cette émission, et à Judith pour son argumentation face à la réaction de Daniel Schneidermann.

Par faucon-vert, le 02/10/2014 à 18h06

Je remarque Daniel Schneidermann publie sa critique de l'émission de Maja Neskovic sur Hors-Série dans la rubrique « chez nous » plutôt que dans l'espace « Chez Daniel » qui lui est réservé ; ça en fait presque un «edito @si ».
Remarquablement aussi Judith Bernard sous-titre sur @si sa chronique « la réponse d'Hors-Série" et en fait ici un « edito ». Qu'en pensent celles qu'elle engage ainsi ?
Pour avoir vu l'émission je trouve qu'elle ne méritait aucun de ces deux (honneurs?).

Par Robert., le 02/10/2014 à 18h03

Merci beaucoup à Judith Bernard et Maja Neskovic pour cet entretien et surtout, merci à elles de tenir calmement face aux attaques, ça ne doit pas être facile. La chronique de Judith Bernard est parfaite, tout y est dit : bravo pour votre rigueur et votre sang-froid.

Je suis complètement d'accord avec gomine : le chantage à la désinscription tient de la sur-réaction agressive, c'est vraiment inquiétant. Les personnes qui pilotent chacune des émissions de HS ne sont pas là pour nous faire plaisir mais pour nous proposer ce qui leur semble être des points de vu différents et peu entendus ailleurs (elles disent d'ailleurs elles-mêmes qu'elles ne vont pas forcément être d'accord avec tout ce que leurs invités écrivent et disent, et c'est tant mieux). Si nous leurs donnons un peu d'argent, c'est pour nous donner à entendre ces points de vu, justement pour se permettre d'inviter des personnes dont le regard peut nous brusquer, nous déranger dans nos certitudes(et même surtout pour ça) sans avoir peur de se voir retirer des crédits publicitaires ou être carrément licenciées (comme c'est arrivé à ASI sur La Cinquième ou à "Là-bas si j'y suis" sur France Inter très récemment).

98 % de la presse, de la TV et de la radio nous servent déjà suffisamment une soupe insipide comme ça. Nous devons continuer à nous abonner à HS, même (et surtout) quand nous ne sommes pas totalement en accord avec ce que ce site nous propose. Et s'il y a désaccord profond, exprimons-nous, et parlons-en calmement plutôt que d'agiter des menaces de ce type. Soyons plus intelligents que ça, de grâce : c'est par la discussions qu'on fera avancer HS et surtout, que nous avancerons nous-mêmes (en d'autres termes, si nous sommes si dérangés par cet entretien d'HS, c'est peut-être aussi parce qu'il nous indique des abcès de fixation dont nous sommes victimes et dont nous ignorons l'existence, même s'il y a à prendre et à laisser chez Bricmont).

Je ne connais pas Bricmont, j'en ai entendu parler pour la première fois lorsqu'il y a eu la polémique à propos de l'émission de Taddeï, j'avais été frustrée parce que je n'avais même pas pu entendre ce qu'il avait à dire à ce moment-là, tout était noyé dans une agitation franchement hystérique. Et comme je n'aime pas qu'on me désigne un coupable sans que je me fasse moi-même une idée, j'étais vraiment très contente que HS ait pris l'initiative de l'inviter. Je me suis dit : voilà un site qui fait son travail, qui ne me prend ni pour un mouton, ni pour une idiote, c'est exactement ce que j'attendais.

Je ne suis pas d'accord avec tout ce que Bricmont a dit mais je trouve qu'il soulève de vrais questions concernant la loi Gayssot (et notamment le fait que c'est une loi qui fait beaucoup de publicité aux négationnistes, donc qui démultiplie leur force de frappe d'une façon inimaginable compte tenu de la toxicité de leurs propos). La distinction qu'il fait entre la liberté d'expression individuelle et la liberté d'expression institutionnelle me semble vraiment pertinente (il est effectivement intéressant de constater qu'on s'agite beaucoup pour faire taire Soral ou Dieudonné mais qu'on ne fait presque rien pour arrêter le flux continu de publicités que l’État lui-même nous impose partout : et ça aussi, c'est du toxique dont on pourrait bien se passer).

Quant aux critiques qui attaquent Maja Neskovic sur le peu de préparation, là aussi, c'est vraiment désagréable à lire. Tout d'abord, c'est totalement faux, et ça se voit lors de l'émission. Elle a lu son livre, la bio de Bricmont, fait référence au docu de Mermet, a mis des archives vidéo, renvoie aux cahiers de l'Herne, etc. Et puis surtout, je crois que ceux qui font ce type de critiques veulent une journaliste qui soit une espèce de gourou fortiche et omniscient, qui fasse la part du bien et du mal, un Didier Bourdin qui bloque son interlocuteur avec des questions pièges, l'interrompt tout le temps et considère que l'abonné a besoin qu'on lui "explique" les choses en lui coupant les idées, petits bouts par petits bouts (comme le fait trop souvent Daniel Schneidermann sur @si). Je n'ai pas besoin et je n'ai pas envie que le journaliste me pré-mâche tout, et ça en choquera peut-être certain, mais s'il apparaît pendant l'entretien qu'il ignore tel ou tel point, ce n'est pas grave s'il le reconnaît lui-même, il ne peut pas prévoir à l'avance tout ce que l'entretien va réserver. Tout ce que je veux, c'est que le journaliste soit intellectuellement honnête et sache quand même de quoi il parle. Je peux aller moi-même combler les trous ensuite et venir en reparler ici si je le juge nécessaire. Le journaliste est là pour encadrer l'émission, faire émerger des problèmes et de la contradiction, pas pour la verrouiller, prêcher la bonne parole et surtout pas pour me désigner qui je dois écouter et quels invités sont à bannir.

C'est pour toutes ces raisons que je trouve quelques-unes des critiques précédentes et surtout celle de Daniel Schneidermann sur @si très gênantes (pour lui et pour eux) et très inquiétantes : c'est de la sur-réaction beaucoup trop agressive pour qu'elle soit très saine et simplement motivée par un désaccord intellectuel ou éthique. Si ceux qui s'opposent à Bricmont et au choix qu'a fait HS en l'invitant étaient plus calmes, plus surs de leur jugement, ils le diraient et argumenteraient, tout simplement, sans réagir avec tant d'agressivité.

Je suis désolée, j'aurais pu être plus concise.

Merci encore à Maja Neskovic et Judith Bernard, et surtout, continuez comme vous le faites, toute cette agitation montre peut-être que vous ciblez bien les bons problèmes... là où ça fait mal, pour parler simplement... même si c'est parfois dur de penser hors du cadre dans une société qui le tolère de moins en moins parce que ça fait trop longtemps qu'elle en a perdu l'habitude (et je m'inclus bien sûr moi-même dans le lot).

Par Alexandra, le 02/10/2014 à 14h57 ( modifié le 02/10/2014 à 15h26 )

@moz
C'est pour ça que je serais plutôt pour une "liberté d'opinion et d'expression de son opinion" totale plutôt que l'abstraite "liberté d'expression"
On comprend aisément que la diffamation, la citation hors contexte qui travesti la pensée de l'auteur, le protocole des sages de sion, l'appel au meurtre ne sont pas des "opinions" ça ne devrait pas être jugé par la 17 ème chambre..
Faurisson devrait être jugé par des juges qui s'occupent de "faux et usage de faux", en revanche toutes ces phrases commençant par "je pense que" seraient inattaquables, à nous, citoyens majeurs et vaccinés de juger ces opinions en tant qu'opinions.
J'irais même jusqu'à dire que l'insulte pourrait être considérée comme l'expression d'une opinion, aussi outrancière soit-elle. Je renvois à la vidéo de Sénéchal, sans aller jusqu'à dire "y a que la vérité qui blesse", l'auteur d'insultes sort rarement grandi dans le débat et on peut donc imaginer une sorte d'autorégulation.

Par jck, le 02/10/2014 à 12h59 ( modifié le 02/10/2014 à 13h17 )

Lefayot a expliqué beaucoup mieux que je ne pourrais le faire pourquoi il n'y a pas deux poids/deux mesures dans l'application de la loi Gayssot.
Le fait de prendre les citations les plus vagues d'historiens pour faire croire que ceux-ci expriment un doute qui pourrais leur valoir de tomber sous le coup de la loi gayssot est un classique négationniste.
Pour ceux qui veulent creuser le sujet, vous pouvez notamment regarder l'utilisation que Faurisson fait de la lettre de l'historien allemand Martin Broszat à Die Zeit (http://www.phdn.org/negation/broszat.html)
Ils ne sont pas fous, ils se gardent bien de citer les publications scientifiques où ces historiens détaillent leurs arguments et leurs découvertes mais seulement une phrase extraite d'une préface, un bout d'article dans un journal grand public.
Et c'est ce que fait précisément Bricmont.
Que ce soit bien clair, je ne pense pas que Bricmont soit négationniste ou antisémite, j'ai même beaucoup apprécié son boulot dans l'affaire Sokal (en lien avec ce qu'a fait Bouveresse dans prodiges et vertiges de l'analogie) et son coté rationaliste hardcore (AFIS, union rationaliste) me le rendait plutôt sympathique.
Mais aujourd'hui il ne se contente pas de défendre une liberté d'expression qu'il voudrait totale, il reprend pour ce faire les éléments de langage et les arguments bidons des négationnistes et leur donne une légitimité.

PS : La liberté d'expression est le pire mot valise que je connaisse. Cette liberté d'expression totale n'existe dans aucun pays (on peut demander à Chelsea Manning ce qu'elle pense de la liberté d'expression aux US), elle est partout limitée par les lois sur la diffamation, le racisme, la propriété intellectuelle, la défense nationale, le respect de la vie privée, le secret professionnelle des professions réglementées et j'en passe. Bizarrement, même chez les tenants de la liberté d'expression totale comme Bricmont on ne demande pas à ce que la liberté d'expression s'applique aussi aux médecins pour qu'il puisse aller raconter partout ce qu'ont leur patients. C'est donc bien que cette liberté d'expression totale peut poser des problèmes importants et qu'il faut bien parfois en définir des limites.
Par ailleurs, je constate que les intellectuels sous entendent toujours libre-expression orale ou écrite quand ils parlent de libre expression, c'est à dire qu'ils défendent surtout leur libre expression. Qui défendra la libre expression de l'ouvrier qui colle un bourre pif à son contremaître? c'est pourtant moins violent que de dire à un survivant des camps qu'il est un menteur et que ses camarades d'infortunes ne sont pas vraiment morts.

Par moz, le 02/10/2014 à 10h47 ( modifié le 02/10/2014 à 13h37 )

Alors on va dire les choses clairement. La réponse de Judith est totalement à côté de la plaque et par contraste, le texte de DS est, d'une puissance qui force le respect.

Mais commençons par l'implicite sous-jacent de la discussion : Judith est absolument persuadée qu'il y a bien un 2 poids/2 mesures et que le passage incriminé (celui du négationnisme supposé de B) en est la preuve. C'est comme ça, c'est gravé dans le marbre. Il ne s'agit donc pas de démontrer que DS a tort ou que B a raison, mais il s'agit de défendre coûte que coûte l'idée que le 2 poids/2 mesures existe et que B en donne la démonstration. Bref, cette histoire de négationnisme avec la chantilly de DS dessus est juste un prétexte. De toute façon, Judith, c'est elle le chef, alors elle a forcément raison, mais on y reviendra.

L'idée générale c'est :

Maja : Quand ces affirmations sont le fait d’historiens reconnus, orthodoxes, enfin, légitimes, voilà, ces opinions, en gros ce qu’on peut dire, ils ne sont jamais attaqués, ils ne sont jamais inquiétés (…)

Sauf que non. Reprenons les arguments de B un par un (c'est lourd, mais puisqu'il faut en passer par là) .

(B) "Vidal Naquet dit dans sa préface qu’il faut diviser certains nombres, certains chiffres, par un facteur de 4". Comme on ne sait pas de quels chiffres ils s'agit, ça pourrait être n'importe quoi et on ne voit pas pourquoi Vidal-Naquet devrait être inquiété. S'il ne l'est pas, ce n'est pas parce qu'il est "orthodoxe" mais qu'il n'y a tout simplement rien à lui reprocher (on ne sait même pas de quoi on parle).

(B) [Arno Mayer] dit que "les sources sur l’holocauste sont rares et peu sûres’; il dit qu’on n’a pas de déposition, que c’est basé sur des témoignages et des aveux, qu’il faut les examiner avec soin". Ce qui va suivre vaut également pour Poliakov. Pour bien situer le débat, il faut d'abord bien affirmer que n'importe quel ouvrage un peu sérieux sur le sujet commence peu ou prou par ces notes liminaires. Il n'existe effectivement pas de document signé par Hitler disant de construire des camps, d'y installer des chambres à gaz et de bruler les cadavres. Tout historien qui connait son sujet le dit. C'est le B-A-BA d'un bouquin sur l'holocauste. Et c'est même plus subtil que ça : en général les méthodes d'extermination ont été « inventées » par des sous-ordres avec plus ou moins l'aval de leur hiérarchie, en général oral, c'est là que ça devient complexe et subtil (qualité qui passe à des kilomètres au dessus de la tête de Bricmont). Donc si Mayer et Poliakov ont le « droit » de dire ça, ce n'est pas qu'ils sont orthodoxes mais parce que c'est une évidence dans le domaine.

(B) [Pressac] "95% du Zyclon B a été consacré à l’épouillage". Encore une évidence : le Zyklon B est un produit qui était produit bien avant la guerre et qui servait effectivement à la dératisation/dévermination des bâtiments, bateaux, etc … Comme on ne connait pas la masse de Zyklon B produite entre 1942 et 1944 et celle utilisée pour la solution finale, il est très probable que Pressac a raison. Toujours pas d'orthodoxie mais une évidence, reconnue comme telle.

On pourrait continuer comme ça, mais faites moi confiance, toutes les affirmations des soit-disants orthodoxes ne sont pas hétérodoxes, mais de simples évidences reconnues par la communauté des historiens. Je peux même apporter ma petite touche à l'édifice (de mémoire) : dans l'immédiat d'après guerre, un panneau fut apposé à l'entrée d'Auschwitz par les soviétiques comme quoi 14 millions de personnes y avait péri, ce qui est évidemment n'importe quoi. Si je ne vais pas être inquiété, est-ce parce que je suis orthodoxe, ou plutôt parce que c'est un fait reconnu ?

Et en face qui a-t-on ? Gollnisch dont B nous dit avec un flou artistique qu'il "dit essentiellement que les historiens doivent être libres". J'aime bien le « essentiellement » ... Curieux, quand même : après des citations censées être précises, un flou des plus étonnants (et des plus douteux), car j'ai un peu du mal à croire que Gollnisch n'ait été poursuivi que pour cela. Peut-être que oui, mais alors j'aurais bien aimé que B nous donne un exemple bien précis de la prose de Gollnisch.

Résumons-nous : d'un côté des « orthodoxes » qui énoncent des évidences et ne sont évidemment pas inquiétés et de l'autre un hétérodoxe dont on ne sait pas exactement ce qu'il a dit. Comme 2 poids/2 mesures, j'ai vu mieux …

Sans compter que orthodoxie mise à part, qu'oppose-t-on : des historiens spécialistes du domaine (encore que ça reste à vérifier en plus) et de l'autre un homme politique. De qui se moque-t-on ?

En résumé, j'espère que c'est bien clair maintenant, il n'y a aucune illustration du 2 poids/2 mesures , désolé, Judith.

Alors, maintenant élevons un peu le débat. Le plus agaçant dans cette histoire, c'est qu'un deux poids/2 mesures, il y en a bien un : quand des abonnés essaient de s'exprimer sur le sujet, on n'en tient pas compte, c'est un public, donc a priori infantilisé et les instances dirigeantes de HS ne se sentent pas obligées de publier une sorte de mise au point. Par contre, quand un personnage médiatiquement reconnu (DS ici) se fend d'un libellé (paternaliste, certes), alors là, c'est la croisade, c'est (justement) de liberté d'expression qu'il s'agit, ça ne rigole plus, il s'agit de répondre, un « vrai » intervenant a parlé. Bonjour la reproduction des schémas de domination symbolique (les savants contre les gueux, pour simplifier).

A force de crispation sur des positions a priori, de paternalisme un rien méprisant pour les cochons de payants, et d'absence de recul critique, HS va se retrouver avec un public de vrais-croyants, similaire en cela aux sites sur les Illuminati ou sur le 11/09 tourné en studio ... Ce sera dommage, mais j'ai l'impression que ça en prend le chemin ...





Par Lefayot, le 02/10/2014 à 01h27 ( modifié le 02/10/2014 à 01h56 )

Probablement la meilleure interview de Bricmont que j'ai pu voir: gros travail de Maja et ça paye. Quand aux gens que ça scandalisent, ou même ceux qui prétendent en avoir fait le tour, j'avoue qu'ils me font peur. Bricmont décrit un problème très concret et les gens qui s'inquiètent de l'irrésistible ascension (enfin, à ce jour) d'Alain Soral & co ne semblent pas réaliser que c'est bien la même chose que ce dont Bricmont parle. Oui, il y a un gros déficit d'apparences, de deux poids deux mesures, de déclarations irresponsables de politique et c'est ça qui fait le trampoline de ces dissidents que les mêmes prétendre honnir.

Je n'aime pas les imbéciles. Mon grand père s'est planqué pendant la guerre. Il avait sniffé vite le danger nazi mais à la sortie de la guerre il a quand même quitté le judaïsme, baptisant ses enfants parce qu'il était aussi en colère contre certains juifs ou amis des juifs au comportement selon lui irresponsable, dangereux, imbécile. Ces gens, pour lui, avaient joué avec sa vie et celles de ses proches ; il avait contre eux une sainte colère.

Pour ma part je ne sais pas si on assistera au retour d'Hitler, mais il me semble que les crétins irresponsables sont quant à eux déjà là, en force. A ceux là je recommande de se passer l'entretien ci dessus en boucle, jusqu'à ce qu'ils comprennent ce qu'il y est dit d'utile. Enfin, si leur soucis de la monté de l'antisémitisme est autre chose qu'une posture sur le dos des morts dont en fait ils se soucieraient bien peu.

Par Grégory Makles, le 02/10/2014 à 00h33

Un mal fou à suivre :

- l'émission parce que je trouve les propos très confus.
- les commentaires sur qui a dit quoi.

J'ai du mal à comprendre...

Par Klérian, le 02/10/2014 à 00h13

Carré, bordé, emballé c'est pesé.
Cette non affaire m'en rappelle une autre, le procès d'intention en antisémitisme initié par DS (déjà !) à l'endroit de Pierre Péan. Des mots, glanés ici et là, surchargés d'interprétation orientée, et une conclusion qui laissait pantois : "je ne sais pas [mais en fait si, DS sait car à défaut de le prouver il le sent donc le dit] je ne suis pas dans le secret de votre âme".
Voila une réponse rigoureuse, argumentée, précise. Si Bricmont se sent le devoir d'ajouter son droit de réponse, ça pourrait être intéressant bien que l'affaire soit entendue.
Merci pour l'avoir publiée ici et avoir remis le clocher au milieu de village, et que Hors-Série continue à faire valoir son indépendance, son sérieux journalistique et sa liberté de ton.
(Content de lire que Maja, injustement mise en cause également, n'a pas été oubliée dans cette mise au point).

Par airone, le 01/10/2014 à 23h16

Voilà, c'est publié (édito).

Par Judith, le 01/10/2014 à 22h27

Oui, d'accord, je vais le faire. Mais on va dîner, d'abord. Ça commence à bien faire, cette affaire !

Par Judith, le 01/10/2014 à 20h10

Bonsoir Judith,
Etant donné que des liens vers le papier de DS ont été insérés ici dans le forum et que ça a aussi été discuté ici, ce ne serait pas illogique que vous mettiez aussi votre réponse dans l'édito afin d'éviter des allées et venues entre @SI et H.S pour aller lire qui a écrit quoi et ça prouverait si besoin était que vous avez pu le publier tel quel sans droit de regard de DS avant sa mise en ligne...
Point d'obligation, vous faites comme vous le sentez.

Par airone, le 01/10/2014 à 20h01

Dans l'édito ? Vous pensez qu'il faut ? (je n'y suis pas opposée, je me disais simplement que la polémique a lieu là bas, que c'est là bas qu'il faut répondre…).

Par Judith, le 01/10/2014 à 19h54

Nous avons déposé notre texte de réponse dans le backoffice de Arrêt sur images. Nous attendons que Daniel procède à sa mise en ligne.

Par Judith, le 01/10/2014 à 18h53

Après avoir lu le rouleau du Schneidermann vexé je me dis que décidément le titre de l'émission était bien choisi !

il est sain d'entendre de la pensée non-conventionnelle, qu'on soit d'accord ou pas avec celui qui l’émet.
si le but est d'informer réellement on ne s'enferme pas dans des postures, quitte à bousculer ses propres certitudes et opinions.

sinon on fait du déjà vu, du chiant,du consensuel, du peu intéressant, du Schneidermann... oups pardon ça m'a échappé.

ravi en tout cas que les émissions intéressantes (trop rares) d'@si aient migré ici, en espérant que l'indépendance sera au rendez-vous
et que vous ne vous laisserez pas faire !

vous avez tout mon modeste soutien.

Par valentin perez, le 01/10/2014 à 13h43 ( modifié le 01/10/2014 à 13h44 )

Merveilleuse république des media français .... DS vient donc de piquer une grosse colère à propos d'un passage finalement accessoire de l'interview (le négationnisme supposé de Bricmont), rappelant ainsi qui est le chef à la maison ... Avec commentaires indignés a l'avenant, comme par hasard ....
Si j'avais fait des remarques sur ce sujet (le négationnisme supposé de B), c'était plutôt pour donner un exemple de l'à peu près généralisé (pour ne pas dire le nawak) de l'argumentation de B en général. C'était juste particulièrement patent, d'autant que je connais bien le sujet et que c'était facile de le démonter (l'argumentaire, pas B).
Le problème d'inviter des gens comme B, ce n'est pas qu'ils soient "infréquentables" ou que ce soit mal en soi, mais que ce sont des vrais-croyants, et que toute discussion avec eux est inutile ou se résume à se voir asséner un petit catéchisme dont la puissance argumentative laisse un peu pantois. C'est une des limites de la "liberté d'expression" (avec plein de guillemets), qui n'a été traitée, si je ne me souviens bien, qu'en passant par Maja ...

Par Lefayot, le 01/10/2014 à 12h42 ( modifié le 01/10/2014 à 12h42 )

La liberté d'expression est un droit fondamental, moins tant parce qu'il permet à chacun de dire ce qu'il pense - l'époque est déjà suffisamment pleine d'égotisme - que parce qu'il permet à chacun d'entendre ce que les autres ont a dire. Et cela ne veut pas dire mettre tous ces discours sur le même plan. Personne n'est obligé de discuter avec des gens qui professent des discours haineux ou irrationnels (car le négationnisme est un discours irrationnel avant tout, avant même que d'être un discours politique ou raciste). Quand untel vient me dire : "Ce monsieur n'a pas le droit de parler", je réponds : "Et pourquoi moi, je n'aurais pas le droit de l'entendre". Et tant mieux si je ne suis pas d'accord avec lui car cela me permet, par contraste, de mieux me définir et d'affiner mes arguments. La censure est une manie française et la société tirerait grand bénéfice en la combattant.

Merci à l'équipe d'Hors-Série d'œuvrer dans ce sens.

Pour ceux qui parlent l'anglais, s'agissant de la position de Chomsky sur la liberté d'expression, ils pourront se reporter utilement à cette vidéo sur Youtube ( https://www.youtube.com/watch?v=d1zpMyceru4 ), qui est la captation d'une conférence-débat de Chomsky, interviewé en 2011 à Bruxelles, par trois personnes, dont Bricmont et c'est justement ce dernier qui l'interroge à 51 min 45, pour savoir s'il faut défendre la liberté d'expression à tout prix, y compris s'il s'agit de propos haineux ou antisémites. Chomsky fait une longue réponse qui débute à 52 min 55 et dure 10 min. Il y rappelle l'histoire de la liberté d'expression aux États-Unis. La seule limite que la court suprême fixe là-bas est quand la parole conduit immédiatement une action criminelle : par exemple si un voleur dans un magasin enjoint son camarade de tirer sur un policier, cette parole est un acte criminel. Chomsky rappelle que cette liberté remonte aux Lumières. Il indique que bien sûr les discours haineux ne sont pas tolérables, mais qu'il est tout aussi néfaste de laisser à l'État le soin d'en décider. Selon lui, la loi Gayssot ne fait qu'emprunter les méthodes des états totalitaires et ce n'est pas la bonne manière d'honorer les victimes de l'Holocauste. Enfin, il pointe l'enjeu du deux-poids-deux-mesures en citant le génocide perpétré par les Belges au Congo, en se demandant pourquoi la négation de ce massacre-là ne serait pas, elle aussi, poursuivie. Dans la même veine, et de façon plus polémique, il termine en observant que la criminalisation du négationnisme est récente, que quand l'Holocauste avait lieu, personne n'avait rien à dire contre, et n'a rien fait pour l'enrayer, mais que plus tard quand les victimes de l'Holocauste pouvaient servir à justifier d'autres persécutions, c'est devenu un enjeu.

Par cherpove, le 01/10/2014 à 12h19 ( modifié le 01/10/2014 à 12h40 )

Bon, il n'aura pas fallu longtemps pour que DS en fasse une "l'affaire", y aille de ses accusations en antisémitisme, et manifeste son mécontentement en tant qu'éditeur de Hors-Série. Voila une crainte et une réserve que j'avais quand j'ai lu le projet initial et la possibilité qu'il se réservait d'intervenir à l'envie...
Je n'ai pas renouvelé mon abonnement à @SI, en grande partie à cause des prises de position de DS et de son attitude qui ont fini par avoir raison de ma patience.
J'espère grandement que la ligne de Hors-Série, le choix des invités et la liberté éditoriale seront conservées mais j'attends de voir, n'ayant aucune confiance dans la profession de foi de DS à cet égard (louer la liberté et l'indépendance de Hors-Série tout en rappelant qu'@SI est éditeur de Hors-Série, que Maja et Judith viennent d'@SI et que DS ne s'attendait à "cette synergie...originale" me semble à tout le moins ambigüe pour ne pas dire tout à fait hypocrite).
Les abonnés à Hors-Série ne sont ni des enfants ni des nigauds, chacun peut sur internet approfondir ses connaissances sur un invité s'il le désire et ce discours paternaliste est franchement insupportable. Oui, certaines positions de Bricmont sont discutables, et elles sont discutées dans ce forum, il suffit de le lire pour le constater, nous n'avons pas besoin d'être pris par la main et ramenés dans le droit chemin !
Merci à Maja et Judith pour leurs interventions/précisions et réponse à venir.


@ tr4nz1t,
Salut, et content de vous retrouver ici également !

Par airone, le 01/10/2014 à 10h05 ( modifié le 01/10/2014 à 10h32 )

@gomine : Je n'aurais pas dit mieux !

Par cyrilkenyatta, le 01/10/2014 à 09h25

@ lesly_75 Veuillez m'excuser pour le mot "dégueulasse", trop fort.
Libre à vous de faire ce que vous voulez, évidemment, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Ce que je reproche c'est de le dire, de nous en faire part, de brandir cela comme une punition, de créer cette tension : je suis mécontent de votre émission = je vous signale que je retire mon argent = votre site est menacé (parce que l'économie d'un tel site est fragile).
Chaque fois que je suis mécontent d'un journal, je ne vais pas allez crier sous le nez des journalistes que je l'achèterai plus, qu'ils risquent de ne plus être payés...

Par gomine, le 01/10/2014 à 09h04


js suis un peu mal à l'aise, conforté par la critique d'Arrêt sur Image
http://www.arretsurimages.net/chroniques/2014-09-30/Bricmont-l-extermination-les-historiens-et-les-juges-id7095

Par morvandiaux, le 01/10/2014 à 08h14

@Maja: Mais si j'ai regardé (é accent aigu) votre entretien. Au cas où vous n'auriez pas compris, je ne fais que pointer du doigt un aspect ambigu et pour le moins difficilement saisissable du personnage... Mais je ne veux pas polémiquer outre mesure: d'autres le font de manière très grossière et inélégante et je ne m'associe pas à eux.

@ gomine: Vive la liberté d'expression! C'est à mourir de rire quand on y pense (surtout, en l'occurrence à propos de Bricmont). Il ne s'agit pas d'une menace! On est quand même libre d'acheter où non un média. Quant à la "fidélité", il me semble qu'HS est un site encore bien jeune pour prétendre avoir des fidèles. Pour ma part, je suis un abonné de la première heure, j'ai suivi le travail de Judith Bernard bien avant la mise en ligne des premiers entretiens. Ce sont, entre autres, des raisons pour lesquelles je m'autorise quelques critiques. Libre à vous de penser que mon propos est "dégueulasse". Je maintiens qu'après avoir subit l'imposteur Ben et le douteux Bricmont je ne suis pas sûr de renouveler mon abonnement.

Par Lesly_75, le 01/10/2014 à 00h49

Faire jouer, dans les critiques d'une émission, à la moindre contrariété ou désaccord, le fait de renouveler ou non son abonnement au site, c'est vraiment dégueulasse pour les personnes qui y travaillent. Cela met une pression, crée une ambiance horrible qui pourrait encourager une auto censure ou du moins ce doute permanent de se dire à chaque fois "oui, mais si je fais cela, si on invite untel, certains vont se désabonner et cela risque de mettre en péril notre activité...".
Etre d'accord ou non, le dire, oui, c'est l'intérêt du débat (et vive le débat !), mais jouer sur cette menace, cet enjeu crucial pour un site qui n'existe justement que grâce aux abonnements, excusez-moi mais je trouve cela assez lamentable.
Ce site est un média, et en tant que soutien abonné, je ne l'envisage pas comme une projection personnelle, comme le lieu de tous mes désirs, comme ma propre expression, ayant l'obligation de s'accorder à 100 % à ce que je crois, pense et espère... mais comme un moyen d'expression de personnes qui auront toujours quelque chose à me dire, à m'apporter, quand bien même je pourrais ne pas être d'accord ou séduit par tout. C'est une question de fidélité à cette belle idée née il y a quelques mois et qui, je l'espère, ira loin.

Par gomine, le 30/09/2014 à 23h23


@Lesly_75: pardon de vous le faire remarquer mais le lien auquel vous renvoyez qui serait selon vous un entretien accordé au site ER, est précisemment un entretien accordé au site "arrêt sur info" de Sylvia Cattori (journaliste suisse dont voici la présentation http://www.silviacattori.net/spip.php?article1) . C'est marqué en grand au début mais bon, vous l'avez sans doute raté...L'entretien a été repris par ER ce dont Jean Bricmont n'est pas responsable. C'est justement ce qu'il explique au début de notre entretien.
Par contre il a accordé celui-là. http://www.egaliteetreconciliation.fr/Entretien-avec-Jean-Bricmont-sur-l-actualite-internationale-et-la-liberte-d-expression-27808.html
Mais c'est aussi quelque chose dont il s'explique lors de notre entretien. Que vous n'avez peut-être pas regarder en fait.

@MP désolée de vous avoir donné cet impression, j'ai pour ma part essayé de préparer au mieux l'entretien mais évidemment j'aurai pu faire encore plus et mieux. En passant Françoise Chandernagor n'est effectivement pas historienne mais il se trouve qu'elle est la vice-présidente de l'association "liberté pour l'histoire" ce qui lui donne tout de même une petite légitimité pour parler du sujet. Mais j'admets que dans mon commentaire ce n'était pas clair. Désolée donc.
Quant à la réponse à Daniel, elle viendra évidemment. J'attends simplement que Judith trouve un peu de temps. Ceci dit, ce n'est pas plus mal, ça me laissera le temps de bien me "préparer" cette fois.

Par Maja, le 30/09/2014 à 23h22

merci Maja, voir des coms' dire que Bricmont n'aurait pas du être invité m'inquiète un peut mais vous ne vous laisserez pas faire...

salut AirOne, ça fait plaisir de vous lire.

Par tr4nz1t, le 30/09/2014 à 22h56

Nous estimons, Maja et moi, notre position tout à fait solide pour justifier la publication de cet entretien sans plus d'éléments de contextualisation que ceux qui figurent dans le texte indroductif de Maja, et dans la présentation qu'elle donne de son invité dans le cours de l'émission. Nous allons donc publier un texte de réponse à la chronique de Daniel Schneidermann. Mais il va falloir patienter ; pas question de bâcler une bafouille approximative et prise dans le feu des passions : j'ai besoin de deux ou trois heures de paix pour rédiger ça. Or, il se trouve que dans mon agenda du moment, je ne dispose pas de ces deux ou trois heures. Je rentre à l'instant d'une réunion sur un tout autre sujet, je vais passer les deux jours qui viennent à faire cours à mes étudiants sur de tout autres sujets, et ce n'est sans doute pas avant la fin de la semaine que je pourrai publier un texte explicatif de notre analyse et de notre positionnement. Sans doute Jean Bricmont souhaitera lui aussi répondre à ces accusations à son encontre, il pourra évidemment le faire dans le fil des commentaires.

Par Judith, le 30/09/2014 à 22h31

Peut-être pourriez-vous mettre en lien les divers entretiens que Bricmont a accordé au site "Egalité et réconciliation", histoire d'en dire un peu plus sur le personnage...
Ici, par exemple:
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Entretien-avec-Jean-Bricmont-27152.html

Du reste, ça peut aider notamment à mieux comprendre le courroux de Schneidermann:
http://www.arretsurimages.net/chroniques/2014-09-30/Bricmont-l-extermination-les-historiens-et-les-juges-id7095

(Je ne suis pas sûr de renouveler mon abonnement à votre site)

Par Lesly_75, le 30/09/2014 à 22h10

Je regrette vivement le manque de préparation de cette émission par Maja Neskovic (même dans son commentaire ci-dessous, Françoise Chandernagor devient historienne) et le choix éditorial de la diffuser ainsi. Je crois qu'une explication officielle, en réponse aussi au grand manitou Daniel Schneidermann sur le site hébergeur, s'impose.
Je ne conteste pas la légitimité du choix de l'invité, je pointe l'amateurisme dont l'ensemble de l'équipe a fait preuve, à mon sens.
Je suis prêt à changer d'avis dès qu'une explication transparente sera fournie.

Par M P, le 30/09/2014 à 22h03

Jean Bricmont c'est mon maître(*), donc merci de l'avoir invité, ça me fait plaisir que d'autres le découvre.
( *lire: c'est le penseur dont je me sens le plus proche depuis que je l'ai découvert dans le documentaire de Mermet sur Chomsky qui sert d'illustration dans l'interview. )

Par Marc MICHEL, le 30/09/2014 à 19h45

Merci pour l'entretien .

Par Oxygen, le 30/09/2014 à 19h42

I@ Arnaud Romain il suffit d'aller sur le site de l'UPR et de lire : C’est Mme Reding, par exemple, qui a condamné publiquement la France à l’automne 2010 pour les renvois groupés de Roms bulgares et roumains chez eux, en annonçant que la Commission européenne allait déclencher une procédure d’infraction en justice contre la France pour violation du droit européen dans cette affaire. "
JE continue la charte de l'UPR indique que l'on a "transformé notre pays en une passoire où entrent sans contrôle les hommes et les marchandises". Un autre article sur leur site "des millions de personnes, quelle que soit leur nationalité, peuvent entrer sans vérification sur le sol français venant de Belgique, du Luxembourg, d’Allemagne, d’Italie ou d’Espagne". Bon je continue.... ou cela suffit

Par Reis Hugo, le 30/09/2014 à 19h31

@ Hugo Reis. Pardon, je vous demandais des sources, pas des "editos" sortis de fond poubelles... non, des citations de premières main, vidéos ou déclarations directe (sur le site de l'intéressé)... Laure Daussy a fait un article sur Asselineau sur @si dont la neutralité toute journalistique devrait lui valoir le Prix Albert Londres séance tenante (Ohhh, je rigoooole !) et même elle stipule : "Cependant, à la différence d'autres figures intellectuellement proches de l'extrême-droite, [l']anti-américanisme [de François Asselineau] est exclusif de toute trace d'islamophobie, de racisme, ou d'antisémitisme ».

C'est pourquoi je vous demande, au lieu de ragots de caniveau en guise de "sources" en quoi ce type "d’extrême-droite" MAIS dénué de toute trace d'islamophobie, de racisme ou d'antisémitisme" est parvenu à vous faire parvenir à vos conclusions. Vraiment, sans plaisanter, une source primaire, un argument que LUI avance, un seul... please... Merci.

Par Arnaud Romain, le 30/09/2014 à 19h00

Bon, j'arrête de visionner l'émission à 1h01. Je ne me considère pas comme un héros, mais pas loin.
Je suis pour la liberté d'expression, et aussi pour la liberté de ne pas écouter ce genre de choses. La liberté de ne pas (trop) perdre son temps.
Avez-vous remarqué, mesdames, qu'il y a peu de femmes parmi les négationnistes? Si vous en invitiez plus, de femmes, peut-être qu'on entendrait autre chose? Qui sait ?
Mais j'avoue ne pas passer mon temps à les écouter tous, ces chantres de la liberté de nier.
Et je ne vais pas confondre un Chmosky avec cet homme à qui vous offrez une tribune.

Par jean pierre vidal, le 30/09/2014 à 18h58

Oui, bon, je vieillis, et ma vue baisse; mais ce forum avec lettres blanc sur noir, sans justif, pleine ligne, c'est fatiguant...

Par felix d, le 30/09/2014 à 17h52

Bonjour,
De plus en plus indigné par les choix de Hors série : de Ben à Bricmont, du fric au négationnisme.
En voilà un, moi, qui ne se réabonnera pas. Croyez-moi.

Par jean pierre vidal, le 30/09/2014 à 17h43

@Judith : Sympa de me prendre pour un crétin, mais j'ai bien saisi que Bricmont parle du "2 poids/2 mesures". Le probleme, c'est que l'argumentaire de Bricmont (où il sort les fameuses "citations") est biaisé : les citations des gens "honorables" ne sont pas censurées parce qu'ils sont "honorables" mais parce qu'elles sont sorties de leur contexte ou faites par des gens dont ce n'est pas la spécialité, et donc, on n'y prête guère attention. Rien à voir avec un Faurisson qui utilise en gros les mêmes citations (et les développe) pour en faire un gloubi-boulga négationniste. D'ailleurs que Bricmont ne soit pas négationniste reste à démontrer (il n'allait évidemment pas prétendre le contraire) : sa façon d'ironiser sur des faits qui auraient du être certains depuis 30 ans est plus que douteuse. On va pas refaire le débat du négationnisme, il a déjà été fait (et je m'étonne qu'on soit toujours à utiliser ces arguments moisis pour défendre la "liberté d'expression"). Ce qui ne veut pas dire qu'il faille (juridiquement) condamner les négationnistes, puisqu'Hilberg (qui en connaissait un rayon sur le sujet) leur reconnaissait au moins un intérêt (celui d'obliger les historiens à être le plus précis possible).

Par Lefayot, le 30/09/2014 à 15h50

@Lefayot : il me semble que vous vous méprenez gravement sur le compte de Bricmont si vous croyez entendre dans ses propos des "arguments de personnalités inattaquables qui apporteraient de l'eau au moulin du négationnisme"(…) "(accessoirement ça fait partie de l'attirail du parfait petit négationniste et c'est démonté depuis 20 ans)". Bricmont n'accrédite nullement les thèses négationnistes, auxquelles il ne souscrit pas du tout (il est explicite là dessus dans son bouquin) ; la liste de citations d'historiens qu'il produit dans l'émission illustre très clairement le problème d'arbitraire et de deux-poids-deux-mesures qu'il dénonce pendant tout l'entretien à propos des lois restreignant la liberté d'expression. Son propos n'est pas de dire que "même des gens très bien sont négationnistes", mais de montrer que des énoncés analogues (ceux qui relèvent de la discussion historique sur l'holocauste, laquelle est parfaitement légitime et même nécessaire, comme tous les faits sur lesquels les historiens ont à travailler) sont traités de manière radicalement contrastée en fonction du très opaque critère des "intentions", ou de la "légitimité" de l'énonciateur.

Par Judith, le 30/09/2014 à 14h25

@ Reis Hugo,
Les analyses économiques de Sapir ou Lordon ou le concept de souveraineté nationale sont souvent repris par le FN, doit-on pour autant se passer de ces penseurs au motif que leurs analyses sont reprises par d'autres qui se trouvent politiquement à l'opposé de ce qu'ils sont ?
Quant aux quelques mesures sociétales qui sont prises alors que rien n'est fait en parallèle pour les 8 millions de citoyens vivant sous le seuil de pauvreté dans ce pays, vous semblez sensible au fait qu'on pourrait hiérarchiser les priorités voire les opposer mais de facto, c'est le cas puisque le PS fait du sociétal pour se passer du volet social.
On peut hiérarchiser les urgences en terme d'impact sur le quotidien sans être d'extrême-droite. Ça se produit tous les jours, dans bien des domaines, avec un échéancier.

Par airone, le 30/09/2014 à 13h52 ( modifié le 30/09/2014 à 13h52 )

Ouaip ... Je savais Bricmont assez pénible (depuis son bouquin avec Sokal), mais je viens de découvrir la facette paléo-trotskyste du personnage (au passage, on peut se demander ce que le poinçonné de Mexico aurait pensé de pareils disciples) : explications laborieuses, neuneux, limite infantiles où l'à peu près est érigé en doctrine. Rien que ses soit-disants arguments de personnalités inattaquables qui apporteraient de l'eau au moulin du négationnisme mériteraient en soi une analyse très serrée, parce qu'elles sont soit citées hors contexte soit énoncées par des gens dont ce n'est pas le domaine (accessoirement ça fait partie de l'attirail du parfait petit négationniste et c'est démonté depuis 20 ans). Mais passons ....
Mais en fait le vrai problème qui montre au passage que Hors-Série n'arrive pas mieux que les autres à s'extirper du champ journalistique et du buzz, c'est qu'à écouter l'émission, on a l'impression que la liberté d'expression se limite à la possibilité de tenir (ou non) des propos racistes, homophobes, sexistes, etc ... Or, il me semble que la liberté d'expression, ça ne se résume pas qu'à ça. C'est par exemple se retrouver au tribunal pour avoir sous-entendu que tel ou tel personnage médiatique est un imposteur ou un plagiaire (nombreux cas). C'est aussi la censure passive, l'info biaisée, ou plein d'autres choses. Ou se poser la question de savoir à quoi sert la liberté quand on a rien à dire ou des banalités (défaut d'expression). Bref, c'est un vaste sujet qui ne se résume pas à la question de savoir si Dieudonné à le droit ou non de faire des blagues antisémites. Et c'est vraiment pas Bricmont (un mec qui pige au Grand Soir, faut être sérieux !) qui va apporter des réponses ....

Par Lefayot, le 30/09/2014 à 13h31

@Raphaël : Merci pour cette précision !
On sentait un peu la "question impromptue", en effet, même si j'imagine aussi qu'elle vous brûlait un peu les lèvres depuis un moment ;-)
Ce qui est d'ailleurs tout à fait logique puisque j'ai moi aussi souvent pensé à Michéa en écoutant Bricmont, notamment sur la question de l'instrumentalisation des luttes contre "toutes formes de discrimination" (toutes... sauf les discriminations de classes).
Bricmont "fin lecteur de Michéa", en revanche, j'en suis moins sûr que vous... Il m'a par exemple semblé qu'il faisait de Michéa un "défenseur de la censure" (ou d'une certaine forme de censure ?) et je n'ai jamais lu rien de tel sous sa plume (mais il vrai que je n'ai pas lu tous ses livres). Le grand point de désaccord entre les deux me semble cela dit assez fondamental car Bricmont refuse apparemment de lier libéralisme économique et libéralisme culturel (en gros, il condamne le premier et défend le second) alors que c'est l'interaction entre les deux qui fait, à mon sens, tout l'intérêt (et la pertinence à mes yeux) de la pensée de Michéa.
Je rêve d'ailleurs d'un entretien Hors-Série (avec Michéa ou un autre penseur, si celui-ci se refuse obstinément à vous, pour des raisons que je ne comprends pas du tout) sur cette question précise de la légitimation du libéralisme économique par le libéralisme culturel. Une question sur laquelle le rôle des médias est absolument déterminant.

Par cyrilkenyatta, le 30/09/2014 à 10h06

Ah Michea pourquoi pas... ? Même si j'ai un véritable problème avec lui sur ce que certains appellent ligne Michea. Si l'analyse que la gauche (d'ailleurs qu'est ce que la gauche, actuellement ?) a abandonné la classe ouvrière est vrai, l'opposer au fait qu'elle s'est tourné vers des autres "catégories" ( femmes, minorités sexuelles, ethniques) est une analyse très partielle si ce n'est résumé la gauche au PS d'ailleurs. Mais cela revient à opposer les luttes et mettre une priorité aux luttes dont certains ont plus valables que d'autres. cela pose un véritable problème.
Ce qui est assez chiant aussi dans ce discours c'est que cela sert aussi l'ED ou par exemple la manif pour tous avait fait une affiche sur "priorité à Aulnay pas au mariage gay". Attention je en dis pas que Michea est d'extrême droite mais qu'il sert ce discours d 'une priorité à certains thèmes sur d'autres.
L'émission pourrait être intéressante selon l'angle d'interview...

Par Reis Hugo, le 30/09/2014 à 07h30

En réponse au commentaire de CyrilKenyatta : l'accompagnateur que vous évoquez c'est moi-même. Je suis le réalisateur, monteur, concepteur du site et initiateur du projet avec Judith. Il m'arrive, en plus, d'intervenir de temps en temps en fin d'entretien. Avant d'évoquer la réponse de Jean Bricmont, je pense que ma question, pour un abonné qui n'a pas lu Jean-Claude Michéa, aurait déjà mérité d'être plus claire et plus développée. Comme à chaque fois, ce n'était pas prévu et je tâcherai de faire mieux la prochaine fois. Concernant la réponse de Jean Bricmont, je ne suis pas complètement d'accord avec vous. Je pense que malgré la confusion que vous avez ressentie, elle permet peut-être de mieux situer le positionnement politique de Jean Bricmont. On découvre tout de même qu'il est un fin lecteur de Michéa, qu'il faut selon lui "dépasser le capitalisme" et que par ailleurs les courants politiques qu'il évoque, si mes souvenirs sont bons, sont nettement à gauche. Il nous a donc semblé, à Maja et à moi, judicieux de conserver cette partie de l'entretien. En attendant, on l'espère, un entretien avec Michéa pour qu'il s'exprime sur ces questions.

Par Raphaël, le 29/09/2014 à 22h38

Empêcher les gens de penser, c'est impossible, leur interdire de dire, c'est absurde. Il faut affronter les idées, en discuter, sinon, ça nous reviendra, en boomerang, en pleine gueule et ça n'empêche rien. Oui à la liberté d'expression, m'enfin ! Bricmont a raison.

Par Annie HUET, le 29/09/2014 à 20h02

Excellent débat, bravo aux deux. Ca fait vraiment réfléchir. Jean Bricmont éclaire ces problèmes très philosophiques.
Annie

Par Annie HUET, le 29/09/2014 à 20h00

Excellent débat, bravo aux deux. Ca fait vraiment réfléchir. Jean Bricmont éclaire ces problèmes très philosophiques.
Annie

Par Annie HUET, le 29/09/2014 à 17h32

Concernant la position de Robert Badinter sur la Loi Gayssot, elle semble fluctuer
quelque peu au fil des années...
Voici la transcription de l'interview de l'ancien ministre de la justice alors qu'il était
l'invité de Nicolas Poincaré sur France Info le jeudi 14 octobre 2010.
Dans cette interview, il affirme implicitement - si je le lis bien - que la Loi Gayssot est anticonstitutionnelle.

-Interview -
Nicolas Poincaré : Vous ne parlerez peut-être pas dimanche à Blois mais ce qui m'intéresse
beaucoup, c'est lorsque la loi essaye de faire l'histoire - je pense aux
lois mémorielles ou à la loi Gayssot qui punit le révisionnisme?

Robert Badinter : C'est un des aspects très importants de l'époque récente.
Ma position est très claire, très claire: le parlement n'a pas à dire l'histoire.
Le parlement fait l'histoire, il n'a pas à la dire, il n'a pas à la fixer.
Les lois mémorielles, que j'appelle d'ailleurs des lois compassionnelles,
qui sont faites pour panser des blessures, apaiser des douleurs - et je comprends ça parfaitement - mais
elles n'ont pas leur place dans l'arsenal législatif. La loi est une norme.
La loi a pour fonction de réglementer une société, de prévoir son avenir.
Elle n'a pas à prendre parti dans une querelle historique ou tout simplement
à affirmer un fait historique même indiscutable. J'ajoute, il faut bien le prendre en compte:
la Constitution ne le permet pas. Je le dis clairement, elle ne le permet pas.
La loi en France n'est pas comme en Angleterre, le parlement ne peut
pas tout dire. Le parlement a une compétence d'attribution, et rien ne
permet, au regard de la constitution, au législateur de s'ériger en tribunal
de l'histoire. Rien.
Par conséquent je comprends très bien les passions et le désir des
élus de panser les blessures et de faire des lois compassionnelles: ça n'est
pas la finalité du parlement et constitutionnellement c'est hors de la
compétence du parlement.
-Fin de l'interview -

Dans des interventions ultérieures, Robert Badinter semble affirmer que la loi Gayssot est habilitée
à punir la contestation de faits jugés, notamment par le Tribunal de Nuremberg.
Signalons que les révisionnistes contestent la légitimité du Tribunal de Nuremberg, juridiction
qui (selon eux, je tiens à la préciser) bafoue les règles élémentaires de la justice
car c'est un tribunal d'exception, établi par les vainqueurs pour juger les vaincus, s'appuyant
sur une législation créée du jour au lendemain pour la circonstance.

Par Papriko, le 29/09/2014 à 16h54 ( modifié le 29/09/2014 à 17h23 )

@Papriko :
La problème n'est même pas qu'elle trouve Bricmont "infréquentable". Après tout, pourquoi pas, c'est son droit. C'est l'argument de "légitimité" qu'elle utilise pour l'opposer à Finkielkraut (je précise ici que je considère que ce dernier vaut mieux que la caricature qu'il a lui-même contribué à créer, et pas qu'un peu). Manifestement, pour elle (comme pour la quasi totalité de ses confrères, cela dit), "légitimité = vu dans les médias dominants". Ou comment mieux illustrer la circularité de la distribution de la légitimité médiatique, pour parler (plus ou moins) comme Bourdieu...

Sinon, je trouve la réponse de Bricmont sur Michéa très confuse, c'est le moins que l'on puisse dire. Je crois comprendre que l'accompagnateur de Maja a voulu rebondir à propos de l'édit de Nantes, qui marque en effet pour Michéa LA grande rupture historique dans l'histoire du libéralisme. Du coup, je pense que ces dernières minutes sont encore plus incompréhensibles pour qui ne connaît pas un minimum la pensée de Michéa et je ne suis pas sûr qu'il était très judicieux de les conserver au montage.

Par cyrilkenyatta, le 29/09/2014 à 16h19

l'introduction de Maja est laborieuse, je n'arrive pas à suivre...

J'arrête là pour l'instant.

Par Klérian, le 29/09/2014 à 15h40

erratum:
Contrairement à ce que dit Jean Bricmont, Robert Badinter, qui condamne les lois mémorielles, ne s'attaque pas à la loi Gayssot qui selon lui fait exception. Selon lui, ce texte ne "condamne" pas l'histoire en recourant au langage pénal, mais réprime des propos niant certes l'existence de faits historiques, mais déjà revêtus de la chose jugée.Vous trouverez plus de précisions dans cette intervention publiée par le site de l'association "liberté pour l'histoire" qui regroupe les historiens opposés aux lois mémorielles.

http://www.lph-asso.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=182%3A-intervention-de-robert-badinter-a-lassemblee-generale-de-liberte-pour-lhistoire-2-juin-2012&catid=53%3Aactualites&Itemid=170&lang=fr

Précisons également que la position de Robert Badinter n'est pas partagée par l'ensemble des historiens. Parmi eux certains s'inquiètent du caractère trop vague du délit de "contestation" de crime contre l'humanité. Ainsi Françoise Chandernagor estime que dans "contestation" il y a "discussion" et que cela constitue une limitation grave de la liberté des historiens. Les débats sont à lire ici:
http://www.lph-asso.fr/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=15&Itemid=27&lang=fr

Par Maja, le 29/09/2014 à 14h59

@ marc gébelin,
Votre agacement passé, continuez le visionnage. Je n'ai vu pour ma part aucune démonstration de l'hystérie que vous décrivez. On peut parfois être tenté de reprocher à Maja de mener ses entrevues au fil de l'eau ou de digresser (je trouve pour ma part que c'est ce qui fait le charme de ses entrevues), mais d'empêcher l'expression d'une pensée dans sa complexité avec le temps requis pour ce faire me semble (très) exagéré.
Comparez avec celles menées par Schneidermann dont beaucoup se plaignent (à juste titre) dans les foras et vous verrez la différence.

Quant à CSOJ, j'aimais bien, mais j'ai laissé tomber. Bricmont mais aussi Chouard y ont été fort mal reçus et si on peut reconnaitre à Taddeï une certaine neutralité sur le fond; sur la forme, il est anormal qu'un Attali invité pour la centième fois prenne l'essentiel du temps de parole et que son contradicteur coupé dans son élan subisse sa morgue et son ton professoral sans se voir accorder le temps de répondre puis de terminer son propos initial. Les limites de l'exercice ont eu raison de mon intérêt.

Par airone, le 29/09/2014 à 14h53

@ marc gébelin : Vous n'êtes peut-être pas arrivé à ce moment de l'interview ou Jean Bricmont s'excuse d'être trop long, ce qui amuse Maja Neskovic...
Il m'a semblé qu'au début de l'émission, c'est plutôt Bricmont qui coupe la parole.
Si vous poursuivez la lecture de cette vidéo, vous vous rendrez compte que petit à petit, le climat change. Bricmont se détend lorsqu'il comprend qu'il pourra parler aussi longuement qu'il le souhaite. Il est probable que sa nervosité vient en partie du fait qu'il est en temps ordinaire en butte à des attaques et qu'il ne sait pas à qui il a affaire en la personne de Maja.
Bricmont se souvient peut-être de l'épreuve qu'a été pour lui son passage récent à "Ce soir ou jamais" (traquenard non prémédité par le producteur, certes, mais moment difficile pour l'invité seul contre tous), d'autant que Maja lui apprend qu'elle travaille également pour Taddei ...
@ cyrilkenyatta : le comportement de Maïtena Biraben est en effet absolument révoltant. Le plus triste est sans doute que cette brave fille est sincère et qu'elle pense réellement que Bricmont est une bête monstrueuse. Elle illustre parfaitement ce conditionnement dont parle Bricmont.

Par Papriko, le 29/09/2014 à 14h27 ( modifié le 29/09/2014 à 14h36 )

Je démarre la lecture de la vidéo et reste absolument sur le cul de l'"argumentation" (triplez les guillemets) avancée par Maïtena Biraben face à Frédéric Taddéi au sujet de la légitimité d'inviter ou non Jean Bricmont ou Alain Finkielkraut ! Merci Maja, je ne connaissais pas cet extrait et je ne crois qu'on ne peut pas trouver meilleure illustration du crétinisme panurgique journalistique !

Encore plus envie de regarder ce qui suit, du coup ;-)

Par cyrilkenyatta, le 29/09/2014 à 14h25

Je suis gêné de faire ce commentaire mais je le fais. Ma principale critique c'est le non professionnalisme de la journaliste qui, trop excitée, trop passionnée, ou trop intimidée par Bricmont, lui coupe la parole souvent.
Conséquence: ce dernier trop poli pour lui dire :" Enfin laissez-moi parler" va l'interrompre souvent lui aussi, lui couper sa parole trop profuse et surtout balbutiante. C'est ma deuxième critique: quand on n’est pas capable de faire des phrases complètes, quand on hésite trop avec de heu et de hein, on doit faire un autre métier ou alors suivre des cours de perfectionnement.

Je ne veux pas être méchant mais j'y suis presque contraint. Déjà que Bricmont est un nerveux si vous lui mettez en face une nerveuse qui, de plus, veut que son interprétation soit aussi performante que celle de celui qu'elle est chargé d'interviewer c'est la catastrophe!
Devant l'hystérie grandissante de l'interview je l'ai arrêté car moi aussi je devenais nerveux !...

Comment se fait-il qu'un site comme le vôtre "copie" les journalistes mainstream dont le performance consiste à couper systématiquement la parole de ceux qu'il sont charger de faire s'exprimer ? Ce n’est pas une attaque ad hominem mais je suis très en colère contre le style de la journaliste et j'espère que mon appréciation, je le concède, sans concession, ne sera pas caviardée par un "modérateur".
Cordialement,
MG

Par marc gébelin, le 29/09/2014 à 11h14

@ Eeleria,

"Complaisance qu'on ne peut reprocher à Chomsky, par exemple".
Et pourtant si, lisez l'indigent édito de Pascal Riché de Rue89 (young leader à la Fondation Franco-Américaine, soit dit en passant), finement et sobrement intitulé "Chomsky se risque encore dans le bourbier des négationnistes" en ligne ici : http://rue89.nouvelobs.com/2010/09/12/chomsky-se-risque-encore-dans-le-bourbier-des-negationnistes-166289
Un monument de bêtise journalistique, de mauvaise foi et de raccourcis.

Par airone, le 28/09/2014 à 21h43

Excellente émission et un choix d'invité courageux !
On ne peut pas dire que Jean Bricmont monopolise en effet les radios et studios de télévision même s'il n'est pas un inconnu pour qui se renseigne un peu sur le net sur la liberté d'expression. De toute façon, la télé, c'est à 99 % de la m****, l'essentiel de la vie intellectuelle se passe désormais en dehors.
Quand j'entends certains éléments de langage rappelés par Bricmont, je ne peux m'empêcher de penser à Orwell et son livre 1984 expliquant les mécanismes du novlang et des effets paralysants sur la capacité à réfléchir. Déclarer par exemple dans un premier temps que "le racisme et l'antisémitisme ne sont pas des opinions mais des délits" (ce qui est faux puisque c'est l'expression publique de ceux-ci qui est délictuelle) puis dans un second temps comme l'a fait Manuel Valls ou d'autres que "l'antisionisme mène à l'antisémitisme" en est une illustration. Plus besoin de prouver quoique ce soit, une étiquette infamante collée dans le dos et vous êtes disqualifié.
C'est aussi l'efficacité du "guilt by association" qu'on sert à Bricmont ou Chouard régulièrement : vous avez été vu ou lu discuter avec untel et déclarer que tout n'était pas à jeter en bloc, c'est donc que vous avez les mêmes idées et que vous êtes d'accord sur tout. Ces "antifas" d'opérette sont les vrais fascistes, qui viennent faire annuler battes à la main des conférences avec Michel Collon par exemple, lui aussi accusé de "confusionnisme" et de "collusion avec l'ennemi". Le summum de l'inversion accusatoire et de la crétinerie.
Il est d'ailleurs très amusant de servir à ces policiers de la pensée correcte le même procédé, comme par exemple sur ce schéma, où l'on retrouve plusieurs détracteurs de Bricmont ou Chomsky en bonne compagnie avec des néo-conservateurs déclarés et des personnalités d'extrême-droite : http://anticons.files.wordpress.com/2013/03/anticons9.jpg
Je ne me sens pas tenu par un quelconque "devoir de mémoire" particulier dont on sent bien qu'il divise et attise les ressentiments entre communautés. C'est à tout le moins contre-productif et je me pose parfois la question de savoir si ça n'est pas un des buts recherchés : quand des associations communautaires se présentent en éternelle et indépassable victime des autres, le débat sur les agissements présents est amoindri.
"L'incitation à la haine", autre tarte à la crème, devrait être maniée avec précaution car à ce train-là devraient être condamnés entre autres Manuel Valls pour ses sorties sur "les blancos" ou les roms, et même François Hollande pour sa blague sur l'Algérie au sujet de laquelle "c'est déjà beaucoup d'en revenir vivant".
J'ai signé la pétition pour l'abrogation de la loi Gayssot, et de fait, mon nom côtoie ceux de personnes dont je ne partage pas les idées et avec lesquelles je ne suis d'accord sur à peu près rien, mais pour avoir écouté par exemple le discours de Reynouard que j'ai trouvé parfaitement farfelu et passablement délirant, je ne peux me résoudre à voir dans un pays qui se réclame de la liberté d'expression et de pensée un homme condamné à de la prison ferme pour délit de pensée. Comme le dit Bricmont, cela lui a servi en prime d'argument pour dire : "regardez, on me jette en prison, c'est donc que j'avais raison".
Quant au non-argument de la légitimité pour débattre ou pas avec quelqu'un, c'est la stratégie bien connue de l'édredon ("si vous voulez tuer un livre, n'en parlez-pas") mais c'est de moins en moins efficace avec l'avènement d'internet, on le constate de plus en plus même si les médias traditionnels gardent une audience encore trop importante.
Je pense pour ma part que pour combattre le racisme et la détestation d'autrui, rien ne vaut un peu d'éducation, des droits équivalents pour tous quelles que soient sa couleur de peau ou son origine, et un revenu permettant à tous de vivre décemment sans avoir à loucher dans l'assiette du voisin pour voir s'il a plus ou moins et de quelle couleur il est.
Félicitations à Maja pour ce débat de qualité, certes casse-gueule parce que sensible et complexe, mais important. De la liberté d'expression découle toutes les autres. On peut ne pas être d'accord avec ce que dit Bricmont sur tel ou tel point mais il tire le débat vers le haut.

Par airone, le 28/09/2014 à 19h12

pour ma part effacer le passé c'est ne vivre que dans un présent étroit ;.
il cherche des théories qui résistent aux siennes.
il aime le débat contradictoire mais il a oublier qu' ouvrir les vannes de la liberté d'expression on invite le peuple à se jeter la vaisselle à la figure la liberté se conjugue avec contraintes morales;
j'ai aimé cette émission merci

Par bernejo, le 28/09/2014 à 19h12

Sur ce coup, Maja n'est pas au top!
Bricmont l'arrose d'arguments sur lesquels elle semble peu capable de réagir.

Par Robert., le 28/09/2014 à 18h53

... modifié...



Par Robert., le 28/09/2014 à 18h51 ( modifié le 28/09/2014 à 18h54 )

Quand je lis certains commentaires, je me dis que décidément le terme de "terrorisme" est à la mode pour désigner tout et n'importe quoi, ça en devient d'un ridicule... C'est un peu ça le problème des défenseurs de la "liberté d'expression", c'est qu'ils arrivent bien souvent à en devenir encore plus ridicules que les censeurs, ce qui n'est pas une mince affaire.

Par Lucas Verbèke, le 28/09/2014 à 17h37

Voilà un discours (à mon avis, évidemment) plein de bon sens et ne disant rien de fondamentalement outrageant. Le simple fait de s'opposer de manière argumentée à ce terrorisme intellectuel qu'on appelle pensée unique, est une oeuvre saine et nécessaire. Dès les années 1930, George Orwell dénonçait le piège du spectacle de l'antifascisme comme moyen pour les états dits démocratiques de discréditer tout discours révolutionnaire ; il est stupéfiant et effarant de constater que près d'un siècle plus tard, la situation n'a fait que s'aggraver.
Merci Maja du travail que vous faîtes. J'espère que longtemps encore vous saurez résister aux tentatives d'intimidation de tous les terroristes à la petite semaine des plateaux de télévision ou d'ailleurs, même si je me doute que ce n'est pas toujours simple à assumer. Vous faîtes honneur à votre profession, et à tous vos abonnés qui ont eut raison de vous faire confiance.

Par François Rivière, le 28/09/2014 à 14h15 ( modifié le 28/09/2014 à 15h06 )

C'est très bien comme l'ensemble des émissions de ce nouveau site. Félicitations à toute l'équipe !

Par raymond boutou, le 28/09/2014 à 14h03

BRAVO!
Une émission salutaire dans le climat pourri qui étouffe la vraie gauche sous la moraline bien pensante, la bonne conscience, qui tient lieu d'éthique et d'idéologie politique à la petite bourgeoisie intellectuelle, qui ne pense plus depuis longtemps et n'aspire qu'à un interminable confort en guise d'horizon. Juste après les vacances.

Par GaM, le 28/09/2014 à 13h31

@papriko oui je suis un militant et oui je ne discute pas avec des adversaires. JE en suis pas sur que mon oncle qui a été poursuivi par une police politique d'extrême droite vous direz que l'on peut discuter avec les gens qui l'ont foutu en prison et je passe sur le reste.
Moi même j'ai été confronté dans la rue à ces gens là (je parle de Soral et autres) . Ils ne discutent pas ils frappent quand vous n'êtes pas d'accord. Ce que Bricmont ce que Chouard c'est leur donner une légitimité en tant qu'interlocuteur et alternative. Cette idéologie de la liberté d'expression à tout prix montre ses limites quand cela prend la tournure de rendre sympathique et fréquentable des pourritures d'extrême droite. Et le problème est que Bricmont passe plus de temps à parler des lobbys et du terrorisme intellectuel que de dénoncer le fascisme d'en face. Et pour cause du moment que ses idées avancent is s'en fout de la couleur des idées.
Enfin rejeter le terrorisme intellectuel au lobby est en connerie. D'ailleurs Soral et Dieudonné ont contourner le système et ont une audience sur Internet. Ce discours ne sert que pour dire qu'un certain lobby tient les manettes des médias et cela si ce n'est pas de l'antisémitisme...

Moi je choisi mon camps ni Bricmont ni Soral, ni Israël ni le hamas... ET vous ne verrez jamais manifester au côté de la LDJ ou du collectif Cheikh Yacine par contre pour ces derniers Bricmont....

Par Reis Hugo, le 28/09/2014 à 13h09 ( modifié le 28/09/2014 à 13h10 )

Un vrai bonheur d'entendre les idées de Jean Bricmont ,un bon vent de fraîcheur dans cet atmosphère de terrorisme intellectuel pestilentiel . Le petit zéphyr printanier qu'est Maja Neskovic demanderait un peu plus de force et de consistance ,un très bon point cependant elle ne prend pas parti ,encore un peu de travail et ce sera parfait . Pour info je ne suis nullement une "intellectuelle" mais il me paraît essentiel de s'intéresser à ces questions comme à bien d'autres pour se prémunir du discourt "officiel" et "cultiver" son esprit critique. Madame tout le monde.

Par catherine richard, le 28/09/2014 à 12h31

Bonjour @gynko,
Intéressant votre lien.
Franck Lepage ne fait que mettre en garde son ami Etienne Chouard de ne pas tomber dans la complaisance. Déclarer que Chouard est facho, c'est assez imbécile, mais on ne peut nier qu'il a une certaine complaisance à certaines idées de Soral. Chez d'autres, cette complaisance peut se muer en perméabilité totale.

Complaisance qu'on ne peut reprocher à Chomsky, par exemple.

Par Rackim, le 28/09/2014 à 12h27

Je n'ai pas lu Bricmont . Mais pourquoi, chère Maja, donnez vous le sentiment de ne pas être tout à fait à l'aise et légitime dans le fait de lui donner ici la parole ?
Sommes-nous si éloignés, avec ce livre, et ce penseur, que je vous remercie de nous faire connaître, des idées développées par Alain Badiou et Eric Hazan, auteurs sans doute plus proches,dans leur petit opus édité par la Fabrique: "L"antisémitisme partout, aujourd'hui en France", paru en 2011 ?
Je ne crois pas ...

Par felix d, le 28/09/2014 à 10h03

@ Reis Hugo. Je vous remercie pour votre réponse. Il me semble que votre attitude est celle d'un militant, pour qui celui qui ne pense pas comme nous est un adversaire.
Je ne partage pas votre opinion sur le "confort intellectuel". Je suis même d'un avis tout à fait contraire: c'est par confort intellectuel que nous refusons d'écouter ceux qui ne pensent pas comme nous.
Quant aux lobbies, on ne peut pas sérieusement nier leur existence. Que les juifs défendent leurs intérêts est tout à fait naturel; et décrire la manière dont ils le font n'a rien de scandaleux. Nous devons faire un effort pour nous débarrasser de nos préjugés et lutter contre les auto-censures et nos comportement conditionnés, par exemple en arrivant à nous convaincre que l'expression "lobby juif" n'est pas antisémitisme et l'employer aussi tranquillement que nous dirions "lobby des commerçants" ou "lobby militaro-industriel".

Par Papriko, le 28/09/2014 à 09h56 ( modifié le 28/09/2014 à 10h05 )

@papriko Je me suis toujours dit que l'important n'est pas seulement ce que disent les gens mais d'où ils parlent aussi. Ainsi l'extrême droite te l'extrême gauche peuvent donner des arguments quasi similaires l'important est de savoir d'où ils parlent non? Bricmont c'est pareil. Il me paraît douteux de voir quelqu'un accepter de parler avec des fascistes. Aller parler sur un plateau télé on pourrait discuter de sa pertinence out pas. Allez faire une interview sur les site égalité et réconciliation n'est pas anodin comme le faire pour le cercle des volontaires ou écrie des articles sur le site alter info notoirement d'extrême droite. Ils font partie des gens comme Chouard, comme Asselineau, comme l'UPR ou autres qui pensent que l'on peut faire des alliances de circonstances avec les fasciste pour un but commun. Après si vous êtes prêt par confort intellectuel de se dire mais ce type a de bons arguments on s'en fout qu'il soit proche de fascistes c'est votre problème. Personnellement je ne suis pas de ceux là.
Bricmont surfe sur l'anti impérialisme pour distiller un discours ambigu de lobby juif sioniste qui empêche tout le monde de parler. Comme il n'est pas con il s'adapte en fonction du media et du public.

Je vais regarder l'émission quand même je ne suis pas à une torture près

Par Reis Hugo, le 28/09/2014 à 07h02 ( modifié le 28/09/2014 à 07h13 )

merci beaucoup pour cet entretien en longueur avec ce personnage très intéressant sur bien des sujets, on aurait envie d'une autre émission pour approfondir certaines choses, voir d'un débat !


Par valentin perez, le 27/09/2014 à 23h46

@ Reis Hugo : vous rendez vous compte qu'il n'y a pas d'argumentation dans vos messages ?
Tout est sur le thème : untel fréquente untel, on a aperçu machin chez trucmuche. On aimerait plutôt que vous nous disiez votre sentiment sur ce que Bricmont affirme.
Y a-t-il quelque chose qui vous choque dans ce qu'il dit dans l'émission ? Je crois que vos explications rendraient service à Maja (et à moi-même, au passage), qui, si j'en crois son texte de présentation, n'a rien trouvé de choquant dans ses propos.

Par Papriko, le 27/09/2014 à 23h32 ( modifié le 28/09/2014 à 00h15 )

@ Hugo Reis : moi aussi je regrette votre abonnement ! On peut faire quelquechose pour vous ?

Par Al1, le 27/09/2014 à 23h12

Aaaah, merci Maja, je commençais à penser que HS était trop intello-bourgeois-bobo-proutprout pour moi. Heureusement que vous êtes là ! (pardon pour vos camarades, je m'aperçois que ce compliment peut être désobligeant pour elles, mais c'est pas le but)

Après Wilms, Bricmont ! Et c'est bon !

Je vais re-visionner l'émission parceque ce n'est pas clair, ce qui est intéressant c'est que ses propres lignes ne sont pas définies, il peut se contredire, ça ne le gène pas, et je trouve ça plutôt sain.
Je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il dit mais étrangement ça ne me pose aucun problème pour l'écouter ! Suis-je normal docteur ?

C'est marrant, le dernier article de Laure Daussy sur @si est en plein dans le sujet du terrorisme intellectuel. Je pense écrire un bouquin qui développe l'idée que le terrorisme intellectuel vient d'une pauvreté intellectuelle ;-)

Par Al1, le 27/09/2014 à 23h05

J'avais entendu parler du Monsieur lors de la polémique sur Taddeï et cette émission m'a permis d'entendre ce qu'il avait à dire.

J'ai beaucoup apprécié, merci beaucoup.

Par Kyle Butler, le 27/09/2014 à 23h03 ( modifié le 27/09/2014 à 23h59 )

Deux autres points qui me semblent importants :

- "j’estime qu’avant de prendre au sérieux tous ceux qui désignent les bons et les mauvais, ceux avec lesquels on peut débattre et ceux avec lesquels ont ne doit surtout pas discuter, il conviendrait de se pencher sur leur parcours à eux", certes, cernons les censeurs, mais cernons aussi parfaitement les censurés et prononçons-nous clairement sur l'intelligence ou pas de leurs provocations, sinon ça ne sert à rien, on débat sur du vide. Ça me fait penser aux caricatures danoises de Charlie Hebdo, elles étaient nulles et stupides mais on choisissait quand même de les publier pour dire qu'on n'était pas d'accord avec les intégristes. C'est la même logique qui fait qu'on devrait se sentir solidaire des négationnistes afin de ne pas être complice du méchant système qui les censure, quand bien même le système de pensée de ces négationnistes est encore pire !

- Ce qui me paraît dangereux chez Bricmont c'est qu'il use de sa posture scientifique pour justifier ses arguments, alors que sa subjectivité est criante dans cette histoire. Sa fixation sur le conflit israëlo-palestinien le rend d'emblée juge et partie : on dirait qu'une seule sorte de censure l'intéresse. À partir de là, les réticences à pouvoir le trouver pertinent sont parfaitement compréhensibles.

Par Lucas Verbèke, le 27/09/2014 à 22h25

@Arnaud Romain Chouar Bricmont même combat Ce cher Chouard qui estime que Soral est un type avec lequel discuter n'a jamais eu de fasciste en face lui ou sa famille, la mienne c'est le cas et on ne discute pas avec les fascistes..
Quand à l'UPR et Chouard bah voilà on met quelques lien...

sur chouard ses commentaire élogieux sur des gens comme MEyssan, Soral, Cheminade et plein de type d'égalité et réconciliation http://parasite.antifa-net.fr/wp/wp-content/uploads/2013/07/chouard2.jpg

sur l'UPR et Asselineau chouard
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/asselineau-l-ultra-droite-139443
http://reflets.info/les-sectes-politiques-et-leurs-gourous-soral-asselineau-chouard/
http://bordeauxbordel.antifa-net.fr/virus-colibris-grenouilles-les-petits-animaux-perdus-de-lengagement-citoyenniste/
http://www.brasiersetcerisiers.antifa-net.fr/les-amis-d-ayoub/ où on apprend que'Asselineau donne des conférence chez Ayoub...

Et on pourrait encore en rajouter...

ET pour ceux qui proposent de s'ouvrir à des idées qui en sont pas de notre bord (enfin du mien parce que je ne connais pas le pedigree des horsserienaute) A quand sur ce site, Soral, AYoub, Laurent Louis, Renaud Camus et son grand remplacement... Ce genre d'argument c'est du n'importe quoi.

Par Reis Hugo, le 27/09/2014 à 19h38 ( modifié le 27/09/2014 à 19h41 )

Merci de tout coeur à Maja (et à Judith) à pour cette émission courageuse où l'on entend des choses qu'on n'espérait plus entendre et qui nous ébranle en nous faisant prendre conscience du conditionnement auquel nous sommes soumis.
C'est une illustration par la pratique - chaque horsérinaute peut en faire l'expérience en temps réel - de la pertinece des thèses de Noam Chomsky sur la fabrique du consentement.
Un sacré choc, et au final, un immense bonheur.

Par Papriko, le 27/09/2014 à 19h35 ( modifié le 27/09/2014 à 19h36 )

Merci beaucoup pour cette interview intéressante.

Je remarque dans les commentaire beaucoup de critiques sur les relations, ou citations "puantes" qu'auraient pu avoir Bricmont. Je n'ai pour ma part pas écouté Bricmont pour ce qu'il est - je ne le connais pas - mais pour les idées qu'il exposait, idées que j'ai trouvé intéressantes. Les arguments avancés ne demandant pas pour prérequis de connaitre sa vie et d'être d'accord avec toutes ses idées - bien au contraire étant donné le sujet! - je trouve même assez malsain de se focaliser sur lui plutôt que ses réponses.

Je suis au passage de plus en plus critique vis à vis du fait qu'il serait interdit d'inviter certaines personnes, qu'il y aurait des infréquentables. Si une idée est "odieuse", je trouve important de prendre le temps de la déconstruire, et cela ne pourrait se faire en la censurant par défaut..

edit: j'en profite pour remercier Maja qui semble avoir bien potassé en vue de cet entretient, et que j'encourage à trouver d'autres personnes qui feront ici scandale. Pourquoi ne pas inviter ensuite un penseur de l'ultra-libéralisme? ^^.
edit2: (c'est sincère, des interviews de qualité sur des idées qui ne sont pas les notres peuvent beaucoup apporter).

Par Eric , le 27/09/2014 à 18h15 ( modifié le 27/09/2014 à 18h23 )

"je n'ai pas encore regardé l'émission mais l'introduction de Maja ne me dit rien qui vaille"..."
@ Lukas Verbèke" : cet éloge du préjugé ne me dit rien qui vaille.
Regardez tout de même l'émission (vous risquez une bonne surprise) et revenez nous voir.

Par Papriko, le 27/09/2014 à 18h13

Ce qu'il faut absolument éviter dans ce genre de débat (je n'ai pas encore regardé l'émission mais l'introduction de Maja ne me dit rien qui vaille), c'est le relativisme, du genre "arrêtons de désigner les bons et les mauvais". Quand on dit ça on dirait qu'on a tout dit et ça y est, fin des arguments, liberté d'expression, youpi, trop bien. Or, c'est bien justement ce relativisme qui pose problème et qui est le terreau des néo-fachos. Ce n'est pas qu'avant on pouvait tout dire ma bonne dame, c'est qu'avant on n'était pas postmoderne et on croyait encore en l'intelligence, en la raison voire en la vérité (oui je sais, horrible mot, pas du tout 'liberté d'expression', houlala !).

L'affaire de l'interdiction des spectacles de Dieudonné m'a littéralement scié, mais pas du tout dans le sens qu'on pourrait penser. Avant, les satiristes étaient ceux qui apportaient la lucidité, la pensée, ce sont eux que les pouvoirs interdisaient ; je dirais même que traditionnellement, les chefs sont plutôt des cons grotesques et les provocateurs des cerveaux subtils. Or, c'est totalement l'inverse désormais : nous avons à l'Elysée et à l'Assemblée Nationale des gens qui ont une vision du monde quand même moins débile que leur pourfendeur ignare dont il est question ! Le rôle du pouvoir, aujourd'hui, c'est de censurer les cons. Et le rôle des défenseurs de la liberté d'expression c'est de passer son temps à défendre ces cons, en disant que quand même ils ont le droit d'être cons, si ça les amuse après tout c'est leur choix d'être con, on n'y peut rien, laissons-les faire les cons, c'est ça la démocratie. Nous avons donc un débat d'une pauvreté affligeante, entre d'un côté des partisans de la tolérance zéro envers les cons, et de l'autre des groupies dont la seule conviction politique semble être la défense de la connerie.

Je trouve que toutes ces discussions sont une perte de temps incroyable. Au lieu de parler du fond des choses, de s'impliquer vraiment dans des combats sociétaux au premier degré, on ne fait que disserter sur le besoin d'amusement 'rebelle', sur la légitimité ou pas de la pulsion de provocation, sans se demander une seconde ce qu'elle peut apporter vraiment, dans quels cas elle est utile et dans quels cas elle ne sert que le buzz, le fric, bref la société du spectacle.

Par Lucas Verbèke, le 27/09/2014 à 17h47

Lorsqu'il s'agit de parler de l'Abbé Pierre, on voit bien la réelle motivation de Bricmont : le fait que le négationnisme ne devrait pas même être critiqué. En effet l'Abbé n'a pas été poursuivi en justice, condamné ou quoi que ce soit mais il a du simplement faire face aux critiques émises par d'autres au sujet de sa prise de position. L'exposition aux critiques lorsqu'on émet une parole publique est précisémment le prix à payer pour la liberté d'expression. Ça n'empêche pas notre de celle-ci de pleurer le fait qu'il ait été « trainé dans la boue » ce qu'il juge inacceptable.

Par JohnDoe, le 27/09/2014 à 17h03 ( modifié le 27/09/2014 à 17h04 )

@ Reis Hugo. Citation " Asselineau de l'UPR parti qui anime tranquillement des conférences avec l'extrême droite et des antisémites... parti qui réclame le contrôle des immigrés par exemple"... je vous aurais bien envoyé un mot en MP mais, soit c'est pas possible, soit je suis une buse parce que j'ai pas trouvé comment faire. Du coup, ça fait un peu troll mais bon. Pardon. Vous pouvez me filer des tuyaux sur cette affirmation ? Ne serait-ce qu'un lien, une citation sourcée ? Bon week-end.

Par Arnaud Romain, le 27/09/2014 à 16h45

S'il fallait une confirmation qu'il était grand temps de prendre une certaine distance d'avec le carcan d'@si, cet entretien en constitue un exemple chimiquement pur. Merci Maya. Bon, votre carrière est finie, évidemment, surtout si Laure Daussy court vous dénoncer à la Kommandantur. rhaaaa.... c'est pour rigoler... Cela dit, quand on compare le traitement de choc (soft, mais ferme tout de même) que vous aviez réservé (à juste raison) à l'incontournable Caro Fourest et la tenue tellement plus constructive et essentielle sur le plan conceptuel de cet entretien, on se prend à craindre pour vous une prochaine classification dans une liste... allez, disons grise si vous vous reprenez à temps... Bravo à vous. Il est passionnant ce Monsieur Bricmont. Sinon, le bébé va bien ? Je vous embrasse.

Par Arnaud Romain, le 27/09/2014 à 16h33 ( modifié le 27/09/2014 à 16h46 )

*Presque hors sujet*
Et sinon vous pensez faire des entretiens avec des femmes aussi un jour?

=>>

Par Gabriel, le 27/09/2014 à 15h20

une référence qui pourrait être utile à la compréhension générale: Jean Bricmont explique au tout début de son intervention que les accusations d'antisémitisme dont il fait l'objet sont dues au fait qu'il soutient la thèse exposée par les deux universitaires américains John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt dans leur livre "Le lobby pro-israélien et la politique étrangère des Etats-Unis" (2007) qui est paru en France aux éditions de la Découverte en 2009.
(http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Le_lobby_pro_israelien_et_la_politique_etrangere_americaine-9782707157010.html)
Le livre avait fait l'objet de nombreuses discussions et articles (surtout dans la presse anglo-saxonne d'ailleurs) lors de sa sortie.


Par Maja, le 27/09/2014 à 15h11

@Judith
Le problème n'est pas l'interview en elle même mais le fait d'inviter un type qui estime pouvoir discuter avec Soral ou autre d'extrême droite du moment qu'il peut s'exprimer.
Cela revient à dire que l'on peut inviter n'importe qui et c'est cela qui me pose problème.
Au delà de cela Bricmont sur son Facebook poste régulièrement des messages qui sont puants...
Donc question inviterez vous Dieudonnée par exemple qui a les mêmes positions que Bricmont sur la liberté d'expression et dont Bricmont défend bec et ongles...

Tiens voilà ce que dis Bricmont sur Dieudonné et la remise de prix à faurisson
" Par ailleurs, concernant l'affaire Faurisson, je ne la connais pas bien. Je dirais seulement que Dieudonné a, semble-t-il, remis le prix de l' INFREQUENTABILITE à Faurisson. Il n'a pas remis le prix de la fréquentabilité, que je sache. Alors, je pose une question: S'il avait remis le prix de la fréquentabilité, que se serait-il passé ??? Aurait-il été lynché voire traîné sur un bûcher - pour un délit d'opinion ? "

Quant à visionner l'émission si c'est pour voir Bricmont ressasser les mêmes antiennes. pendant 1h44...

Par Reis Hugo, le 27/09/2014 à 14h09

@Reis Hugo : vous n'avez manifestement pas pris le temps de regarder l'émission (que nous avons mise en ligne il y a quelques minutes). Et si vous commenciez par là ?

Par Judith, le 27/09/2014 à 14h02

Là je suis carrément sur le cul de vous voir donner la parole à Bricmont. Rien dans serait donc scandaleux...
Tiens en vrac :
« Là où la solidarité avec les Palestiniens est la plus forte (au Moyen-Orient et dans les milieux “issus de l’immigration”), c’est là que l’antisémitisme est le plus fort, tandis que là où l’antisémitisme est le plus censuré (aux Etats-Unis et en Allemagne), la solidarité avec les Palestiniens est la plus faible. »
« Evidemment, il faut définir ce qu’on entend par “antisémitisme”, il peut avoir plusieurs sens, mais je veux dire ici une croyance exagérée au “pouvoir juif”. J’expliquerai pourquoi cette croyance est une conséquence inéluctable de la situation, à la fois en Palestine et surtout ici. »
« J’expliquerai aussi pourquoi la première tâche du “ mouvement de solidarité” devrait être de défendre la liberté d’expression et de libérer la parole non juive (sur tous ces sujets) : j’expliquerai aussi pourquoi la seule façon de lutter réellement contre l’antisémitisme est de mettre fin à la “lutte contre l’antisémitisme” telle qu’elle est menée aujourd’hui. »
Il va parler tranquillement sur le site égalité et réconciliation http://www.donotlink.com/bt3s
Et cela ne sont que quelques exemple sans compter que Bircmont porterait son suffrage sur Asselineau de l'UPR parti qui anime tranquillement des conférence avec l'extrême droite et des antisémites... parti qui réclame le contrôle des immigrés par exemple
Je ne suis de ceux qui pensent que l'on peux aller porter sa prose partout. C'est comme si vous invitiez des auteurs interviewés dans Rivarol présent ou Minute.
En fouillant un peu vous auriez pu voir pourquoi Bricmont est un immonde rouge brun.

Je vous remercie donc de laisser Bricmont porter ses idées nauséabondes comme il fait sur Egalité et Réconciliation(là c'est du second degré). JE commence à regretter mon abonnement moi.

Par Reis Hugo, le 27/09/2014 à 13h55 ( modifié le 27/09/2014 à 13h57 )