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Voyage en Catalogne

Aux Sources

Andreu Coll i Blackwell

Cette semaine, Hors-Série se déplace à Barcelone pour une émission spéciale. La situation espagnole est difficile à appréhender. Elle soulève des enjeux nombreux et complexes, qui appellent une analyse patiente et dépassionnée. En commentant frénétiquement, heure par heure, l'interminable succession d'événements et de rebondissements, les grands médias français ne font qu'obscurcir ces enjeux. Hors-Série fait le choix inverse : prendre du recul sur le présent pour finalement mieux le comprendre. La crise territoriale que traverse aujourd'hui l'Espagne doit être réinscrite dans un contexte plus large et dans un temps plus long, qui prennent en compte la crise économique (explosion de la dette publique, aggravée par les mesures d'austérité), la crise sociale (montée du chômage et des inégalités) et la crise politique (corruption endémique des élus, monarque impopulaire, spectres du franquisme). C'est au prix de cet effort intellectuel que chacun pourra ensuite émettre un jugement politique sur la question catalane.

Nous sommes allés à la rencontre d’Andreu Coll i Blackwell, professeur d’histoire et militant d’Anticapitalistas, un des courants fondateurs de Podemos. Andreu a une opinion sur la question catalane. Mais il a surtout une connaissance intime de la Catalogne. C’est cette connaissance qu’il a accepté de partager avec Hors-Série. Au risque de me répéter, l’objectif de cette émission n’est pas de clore le débat mais, au contraire, de l’ouvrir en offrant au public francophone des éléments factuels méconnus.

Pour donner un avant-goût de l’émission, voici quelques unes des questions que j’ai adressées à mon invité : Pourquoi le taux d’indépendantistes a-t-il quadruplé au cours de la dernière décennie ? Sur quels éléments reposent l’identité catalane ? L’indépendantisme est-il motivé, comme on l’entend souvent, par l’égoïsme d’une région prospère qui refuse de payer pour les autres ? Si cet égoïsme est avéré, comment est-il possible que, dans le même temps, la société catalane soit l’une des plus accueillantes d’Europe envers les migrants qui traversent la Méditerranée ? Le choc des nationalismes – catalan et espagnol – n’a-t-il pas pour effet (voire pour fonction) de détourner l’attention des phénomènes de corruption et de précarité qui rongent l'Espagne ? Quel est le profil sociologique des indépendantistes ? Leurs actions (désobéissance civile, manifestation, grèves) s’inscrivent-elles dans la continuité des Indignés qui occupèrent les places en 2011 ? Comment expliquer l’intransigeance de Mariano Rajoy, tellement féroce que ce gouvernement conservateur alimente chaque jour le catalanisme qu’il prétend combattre ? Comment se positionne la gauche radicale dans le conflit qui oppose deux partis de droite aussi corrompus et aussi néolibéraux l’un que l’autre ? Pourquoi la crise économique, que le Front national a su exploiter en France, n’a-t-elle pas profité à l’extrême-droite en Espagne ? Et quels sont les scénarios possibles dans les prochains mois ?

Bon visionnage !

Manuel Cervera-Marzal 

Aux Sources , émission publiée le 25/11/2017
Durée de l'émission : 86 minutes

Regardez un extrait de l'émission

Commentaires

4 commentaires postés

Bonjour Jose Luis,

J'ai du mal à comprendre votre morgue («Don» Manuel ?), mais j'entends parfaitement qu'on puisse être en désaccord avec l'analyse d'Andreu, et avec les présupposés de mes questions. Simplement, il faudrait que vous explicitiez les désaccords, car je ne saisis pas votre allusion aux «supremacistes catalans».

La situation me semble hautement complexe, je suis loin d'en maîtriser tous les enjeux, et encore plus loin d'avoir des solutions. Je l'ai dit et écrit.

Merci de vos éclaircissements,

Manuel

Par Manuel Cervera-marzal, le 01/12/2017 à 01h18

La vision de cet intervenant (qui ne fait d'ailleurs pas l'unanimité chez Podemos) est parfaitement scandaleuse compte tenu de la gravité de la situation créée par les suprémacistes catalans et leurs complices. J'en ai assez vu. Je me désabonne. Je regretterai Naja, la patronne et bien d'autres mais pas Don Manuel Cervera. A +

Par José Luis Moreno, le 30/11/2017 à 15h48

Super émission grâce aux questions pertinentes de Manuel et aux explications précises et étoffées fournies par son interlocuteur et de plus en français. Merci.

Par theztul, le 27/11/2017 à 18h25

Merci de cette recontextualisation. Rien que pour cette émission, ça vaut le coup d'être abonnée à Hors-Série. Un vrai point de vue de gauche sur une situation très complexe.

Par Yanne, le 25/11/2017 à 19h52