Faut pas mollir !
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Jean-François Gallotte
J'aimerais bien avoir Jean-François Gallotte dans mon placard. Pour le sortir les jours où je suis découragée, les jours où j'ai peur, les jours où j'ai envie de rien. Un peu comme dans les émissions sur M6 avec les coaches beauté et style qui transforment des femmes ternes, complexées et timides en wineuses aux poils soyeux qui marchent la tête haute. Il me dirait: "Y a un moment, où si tu fais pas les choses au moment où il faut les faire, tu les fais jamais". Et alors je pourrais enfin commencer à faire quelque chose de ma vie.
La France est un beau pays qui produit une fois de temps en temps des Jean-François Gallotte. Comédien, réalisateur, animateur radio, animateur télé, il était David Grossexe au côté de Jean-Yves Lafesse et de Super Nana sur les ondes de Carbone 14, la radio qui a symbolisé la très courte époque des radios libres au tout début du mandat de François Mitterand, et qui a été fermée et détruite à la hache par les CRS envoyés par le pouvoir socialiste. Il a également été de l'aventure Zalea TV qui s'est battue, en vain, pour essayer de faire exister une télé libre et citoyenne sur la TNT.
Il fait donc partie des rares qui pourront dire qu'ils ont expérimenté la liberté d'expression totale, la liberté de faire et de dire tout ce qui leur passait par la tête sur des ondes radio ou télé, sans penser ni aux annonceurs, ni aux autorités, ni même à ceux qui écoutaient…
Evidement, ça ne donnait pas toujours de la grande poésie ni de la théorie critique hyper structurée, mais en fait, souvent oui, et au moins c'était vivant. Aujourd'hui, c'est sûr, il y a le net, les youtubeurs, les sites indépendants mais, qu'on me pardonne mon pessimisme, tout ça reste quand même bien dans les clous, bien comme il faut.
Militant depuis, en gros, sa naissance, il écarquille les yeux quand on lui demande s'il n'est pas découragé, comme si la question lui paraissait complètement incongrue. "Découragé, ben non pourquoi ? Dans le quartier, on a fait une association de réparation de vélo collaborative qui marche vachement bien".
Le site des mutins de pangée est ici http://www.lesmutins.org/
PS : dans quelques jours, on mettra en ligne et en accès libre une deuxième partie de l'interview dans laquelle Jean-François Gallotte décrit la glaciation du cinéma français, un cinéma de commission, et s'en prend vertement (j'euphémise) à la manière dont on est en train de tuer la petite production indépendante.
Commentaires
11 commentaires postés
Merci pour cette émission !
Par Andrea HADROVIC_1, le 02/06/2016 à 12h26
Salutaire ... On a besoin de d'allumés comme Gallote qui décapent notre couche de protection pour aller à l'essentiel. La phrase sur les boulots de merde pour vivre concernant les journalistes et autres métiers du spectacle est juste. J'en atteste . Un journaliste a besoin d'interroger, de tenter de comprendre puis d'écrire autant qu'il le peut. La bien pensance peut amener à l'asphyxie ... J'espère que Maja ne met dans les boulots de merde le très bon "Détour d'Europe" sur LCP, un vrai décapant pour le coup qui sortait du traitement trop gnan-gnan de l'info.
Par Catala69, le 08/04/2016 à 18h21
je n'avais pas du tout aimé l'accroche par mail, mais là, merci. De l'air pur dans une époque qui pue le renfermé.De surcroit, les Mutins de Pangée, c'est encore un autre bonheur.
Par siska, le 22/03/2016 à 17h14
Un régal ! Pas de tout repos le Gallotte, ça réveille ! Merci mille fois.
Par Liliane, le 21/03/2016 à 22h54 ( modifié le 21/03/2016 à 22h57 )
Trop bien, un moment de pur bonheur, quelle énergie
Par FRANCOISE M, le 20/03/2016 à 19h20
Une interview passionnante, amusante, j'ai tout simplement adoré.
Par Jean-Philippe Barbier, le 16/03/2016 à 23h19
revigorant !
Par gomine, le 16/03/2016 à 12h55
Rohhh suis morte de rire. Il m'éclate, trop bien. C'était un régal, merci Maja et Jean-François. Quelle énergie ! Qu'est ce que ça fait du bien, surtout en ce moment et même pour toujours ! Vive la gaieté et la liberté qu'on perd chaque jour dans cette société pourrie. Restent des fleurs, des graines de canaille, ouf !
Par Annie HUET, le 14/03/2016 à 12h15
Maja, je suis prêt à mettre sur la table une somme rigoureusement indécente pour obtenir l'info suivante : où Diable doit-on se rendre, dans quel antre improbable, sous quelle latitude encore ignorée, au centre de quel vortex spatio-temporel, pour se procurer un exemplaire du charmant petit pull rose que tu arbores fièrement ? OU ??? A moins qu'il ne fut tricoté par Maman, auquel cas, je retire tous mes sarcasmes, parce que, bon... les vêtements, ça passe... mais, on l'avait dit : "pas la famille" !
Sans blague, j'ai eu le plaisir de tourner une journée avec Jean-François il y a 15 ans... et je l'affirme bien haut : qui n'a pas participé à un tournage de film institutionnel (c'est-à-dire un film d'entreprise, de promotion ou d'information interne), avec en plus de l'équipe de tournage les endives de la direction, du marketing, de la com' présents sur site pour mettre leur grain de sel (faut bien montrer à tous qu'on sert à quelque chose et qu'on usurpe pas son salaire !), et au milieu desquels on lâche un Gallotte en liberté, n'a pas touché du doigt le bonheur sur Terre. Seulement voilà, c'est un fouteur de merde tellement positif, jovial et bienveillant que... tout passe... En tout cas, il avait fait du tournage potentiellement parmi les plus chiants de ma vie un vrai moment de franche rigolade et un souvenir savoureux.
Putain, quelle vie et quel parcours quand même ! Chapeau bas camarade et bon vent. Merci Maja !!!
Par Arnaud Romain, le 14/03/2016 à 11h20
Rafraichissant !
Par morvandiaux, le 13/03/2016 à 17h48
Génial ! Merci, du pur bonheur et j'ai appris plein de choses.
Par Clément Xavier, le 12/03/2016 à 21h22