Musique et Allemagne nazie
Diagonale Sonore
Elise Petit
Raphaëlle Tchamitchian
Co-écrit par Elise Petit et Bruno Giner, le livre Entartete Muzik, musiques interdites sous le IIIe Reich (Bleu nuit, 2015), présente un panorama de ce que le nazisme a fait à la musique. Alors que, sous la République de Weimar, la modernité battait son plein avec le mouvement Dada, l'invention de la musique sérielle par Arnold Schönberg ou la synthèse entre musique savante et chanson populaire imaginée par Kurt Weill, l'arrivée au pouvoir de Hitler met brusquement un terme à cette épiphanie. Le réseau musical allemand est démantelé, de très nombreux compositeurs et musiciens sont déportés ou, quand ils le peuvent, partis en exil. Le IIIe Reich remplace cette vie culturelle qu'il déteste par une autre, plus adaptée à son idéologie. Elise Petit raconte comment l'art devient alors totalement dépendant de la dictature. On comprend comment les grandes orientations de la musique savante du XXe siècle ont été largement influencées par les événements politiques, et on plonge dans la vie musicale intense du IIIe Reich, des chants populaires détournés à des fins de propagande aux concours de composition nazis, en passant par les orchestres des camps de concentration.
Bibliographie
Josh Jones, "The Nazis' 10 Control-Freak Rules for Jazz Performers", Open Culture, 28 mars 2013, URL : http://www.openculture.com/2013/03/the_nazis_10_control-freak_rules_for_jazz_performers_.html
Elise Petit, Bruno Giner, Entartete Musik, Bleu nuit, 2015
Elise Petit, "Musique et dissolution de l'individu dans les chants pour la jeunesse en Allemagne nazie", Filigrane n°10, "Sur le rythme", 2009, p. 101-114
Alex Ross, The Rest is Noise, Actes Sud, 2010