Comme par hasard, c’est au moment où s’accroît le nombre de jeunes d’origine populaire accédant à l’enseignement supérieur que se répand l’idée qu’il est urgent d’introduire des critères de sélection à l’entrée de l’université. Il faut « arrêter de faire croire à tout le monde que l’université est la solution pour tout le monde » lançait Emmanuel Macron cet été dans Le Point, brisant une fois de plus l’un des nombreux « tabous » qui empêchent la France de s’épanouir en une dynamique « start up nation ». Si la réforme que concocte actuellement le gouvernement ne vise pour le moment qu’à permettre aux établissements d’afficher les « prérequis » pour ses formations et de faire signer de terriblement modernes« contrats de réussite » aux étudiants, il est clair que le rêve ultime d’un Macron ou d’un Edouard Philippe est de suivre les pays anglo-saxons sur les voie de l’augmentation des frais de scolarité. Or les arguments en faveur d’une telle libéralisation ne s’avèrent pas toujours si faciles à contrer… C’est pourquoi la lecture de Arrêtons les frais ! Pour un enseignement supérieur gratuit et émancipateur est précieuse. Economistes atterrés, Sabina Issehnane et Léonard Moulin appartiennent au collectif ACIDES (Approches Critiques et Interdisciplinaires des Dynamiques de l’Enseignement) qui a publié cet ouvrage chez Raison d’Agir en 2015. Ils démontent avec clarté et précision les présupposés idéologiques et les justifications pseudo scientifiques des partisans de la libéralisation de l’université.