Députés : les pièges du renouvellement
Aux Ressources
Etienne Ollion
Laura Raim
« La politique ne doit plus être un métier » lançait en octobre dernier le candidat d’En Marche lors de son premier grand meeting. Une fois n’est pas coutume, reconnaissons le : Emmanuel Macron avait raison. Co-auteur de Métier : député, paru chez Raisons d’agir, le sociologue Etienne Ollion a mené l’enquête à l’Assemble nationale. Après avoir passé au crible les données biographiques de 1738 députés depuis 1978, les chercheurs le confirment : depuis 40 ans, la politique n’est pas seulement une « charge », une « fonction » ou une « mission », elle est bel et bien devenue un métier. Des filières de recrutement distinctes se développent et le nombre d'élus qui font l'intégralité de leur carrière en politique a fortement augmenté.
Comment, alors, s’étonner de l’impression de déconnexion entre les citoyens et leurs représentants, quand ces derniers ont si peu d’expérience de « la vraie vie » ? Et pourtant, cette professionnalisation, synonyme de maîtrise des codes et des ficelles, est aussi ce qui fournit aux députés quelques armes pour peser un tant soit peu dans une Ve République conçue tout spécialement par le Général De Gaulle pour réduire le pouvoir du parlement. Notre nouveau président semble l’avoir bien compris : en exigeant que la moitié des candidats investis par La République en Marche soient issus de la « société civile » et vierges de tout mandat électif, Emmanuel Macron ne fait pas que « renouveler » la classe politique, il s’offre la garantie de députés dociles.
Métier : Député. Enquête sur la professionnalisation de la politique en France. Par Julien Boelaert, Sébastien Michon et Étienne Ollion. Éditions Raisons d'agir, 2017
Commentaires
7 commentaires postés
L'entretien e été bien mené, merci à l'intervenant qui s'exprime avec clarté et de manière plutôt fluide. Merci à L.R. d'avoir sur limiter ses interventions à des questions qui relancent l'intervenant et lui permettent de dire ce qu'il a à dire.
Bonne durée aussi.
Sibela
Par sibela, le 26/06/2017 à 12h24
Entretien très intéressant, clair et bien mené.
2 précisions :
-A ma connaissance Macron n'a pas été secrétaire général de l'Elysée (comme Balladur) mais secrétaire géneral adjoint parmis d'autres.
-L'auteur utilise indifféremment les termes "parlement" et "assemblée nationale" ; or parlement = assemblée nationale + sénat.
Par Plassans, le 10/06/2017 à 19h43
Etienne Ollion connait bien son sujet, il est donc intéressant malgré le fait que le sujet ne me soit pas paru très intéressant.
Bonne analyse dans les dernières minutes des conséquences éventuelles (enfin presque sûres) du renouvellement à la Macron.
Par Robert., le 05/06/2017 à 20h20
super, comme d'hab'.
Par champignon98 LPL, le 29/05/2017 à 06h00
merci d'éclairer notre lanterne et de nous fournir des arguments contre les béats qui sont en révolte contre l'organisation injuste de notre société mais se laissent berner par le moindre rebelle de pacotille
Par christine forget, le 22/05/2017 à 19h21
Merci Morvandiaux, c'est corrigé !
Par Laura, le 20/05/2017 à 19h32 ( modifié le 21/05/2017 à 12h34 )
très intéressant : en résumé nous ne vivons pas sous un régime parlementaire mais sous une Monarchie Républicaine cette 5ème est à bout de souffle : c'est là le "Problème" le reste n'est que simagrée ! Pour Emmanuel Macron, il manque un roi à la France ce n'est pas demain la veille d'une Constituante...
(accessoirement - barbarisme : réduire au maximum !)
Par morvandiaux, le 20/05/2017 à 17h19 ( modifié le 20/05/2017 à 18h34 )