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commentaire(s) publié(s) par Thibault Daquin

4 commentaires postés

17/10/2020 - Aux Sources - Les nouveaux fossoyeurs de la science

Pour tout ceux qui comme moi sont intéressés par la zététique et la méthodologie scientifique et qui ont allègrement visionné le contenu de youtube, je ne peux que déplorer l'invitation de ces "journalistes" sur ce site d'ordinaire d'une extrême qualité. Il ne faut pas quelques minutes pour voir toutes les insinuations fausses ou les fameux "éléments de langage" qui seraient au service des lobbys (c'est pratique, ça permet de ne pas répondre aux arguments).

Il existe effectivement dans les courants zététiciens, tout un pan de droite qui va plus loin que la simple critique méthodologique et qui a tendance à exprimer ses opinions de droite anti démocratique, je pense par exemple à Astronogeek ou bien primum non nocere. Il y a des youtubeurs un peu gauche molle ou centristes, sans grande culture politique tels que Mr Sam, mais qui n'en demeure pas moins porteur d'un discours intéressant et nuancé dès lors qu'il reste dans le domaine de la recherche scientifique.

Il existe aussi des zététiciens de gauche, tel que Peha (un monde riant) ou encore Tzitzimitl qui ont les mêmes arguments en faveur de la méthode scientifique mais qui n'ont pas les mêmes conclusions politiques que les premières chaines citées. Et bien sûr j'en oublie.

Tout ça pour dire que le monde de la vulgarisation scientifique sur internet est complexe et animée de luttes et de disputes passionnantes. En revanche, tous ont le point commun de mieux connaître la science que les individus qui ont commis ce livre. Ils arrivent, malgré leurs antagonismes à tomber d'accord sur de nombreuses choses qui relève de la science et non pas de l'opinion. Et tous savent bien que la science est descriptive et pas prescriptive.

Je vous invite donc à faire votre devoir de journalistes et à vérifier que ce que ces personnes disent correspond à la réalité. La tronche en biais, bien que critiquables sur bien des points, ne se sont jamais fait défenseurs des climato-sceptiques ou de je ne sais quelle industrie.

posté le 20/10/2020 à 16h44

17/10/2015 - En accès libre - Imperium

J'ai eu envie de hurler tout le long: "L'institution imaginaire de la société"! De Castoriadis. Lordon l'a-t-il lu sans en parler (ce qui serait malhonnête) ou bien ne sait il pas qu'un économiste philosophe a déjà bossé sur son sujet? Je ne sais pas ce qui est le plus grave...

C'est d'autant plus énervant que Castoriadis est allé bien plus loin que lui sur cette question et cela en 1975...

Lordon refuse-t-il de parler des travaux de Castoriadis parce qu'il a très sévèrement critiqué les prétentions du structuralisme et du marxisme (sans être pour autant individualiste).

J'aime beaucoup Frédéric Lordon, mais là je me sens un peu frustré que ça ne décolle pas.

Vous qui avez rencontré François Dosse qui a travaillé sur Castoriadis, n'avez vous pas vu la similitude de la démarche (en inférieure d'après moi)?

posté le 18/10/2015 à 15h56 ( modifié le 18/10/2015 à 16h10 )

27/06/2015 - En accès libre - L'Humanitude au pouvoir

@ HBK : Je pense justement que le propos de Jacques Testard est que les jurys délibératifs produisent des résultats plus justes et éclairés qu'on ne l'attendrait. Et que donc cet effet yoyo serait rare.

Mais cela reste vrai que la démocratie est un systeme qui peut se tromper lourdement, c'est pour cela qu'a été inventé la tragédie grecque pour rappeler l'existence de l'hubris qui est toujours un horizon possible.

Ce qu'il faut, c'est éduquer les citoyens afin qu'ils soient capable d'auto-limitation. Et quoi de mieux pour apprendre que de pratiquer la délibération.

Il est regrettable que Castoriadis soit mort, car j'aurais aimé qu'il soit interviewé par Judith Bernard.

@ Papriko : Oui, effectivement on peut voir ce côté. Cela dit, il me semble que c'est exagéré de dire que les jury d'assise sont un colifichet sans importance car au moins symboliquement cela représente la capacité du peuple à prendre des décisions éclairées. Ensuite, effectivement si le héros n'avait pas été là, effectivement le garçon aurait été envoyé à la chaise électrique, mais encore une fois, l'hubris est possible en démocratie. Mais plus encore, je pense qu'on peut faire le parallèle avec nos sociétés dans lesquelles les individus soucieux de bien faire leur travail sont des anomalies puisque en dehors des valeurs promues par le système (l'enrichissement personnelle, la jouissance immédiate et illimitée). La plupart des jurés veulent en finir vite car ils n'en ont pas grand chose à faire de ce garçon. Dans une démocratie, c'est toujours possible, mais plus il est considéré comme odieux de mal faire son travail de citoyen et plus ce genre d'attitude me semble difficile à tenir. Cela dit je ne pense pas que le propos du film aille si loin.

Par contre, la phrase du film "ils ne sont pas plus bêtes que d'autres" semble indiquer qu'il n'y a aucun mépris pour ces gens. Et si certains n'avaient pas été là pour y aller de leurs impressions sur les témoignages, peut être que les doutes du protagoniste auraient été balayés.

Et puis qu'est ce que le danger du tirage au sort? Est il plus grand que celui de laisser une seule personne décider? Cela dit je suis d'accord qu'il devrait y avoir un recours possible. Il est toujours intéressant de réfléchir aux dérives possibles.

posté le 01/07/2015 à 23h50

27/06/2015 - En accès libre - L'Humanitude au pouvoir

J'ai regardé le film 12 angry men (excellent d'ailleurs, merci pour la découverte!).

Je pense en fait que ce film est un plaidoyer en faveur de l'intelligence collective et non en faveur d'un héros qui viendrait sauver les autres de leurs imbécilités. En réalité ce film fait remarquer qu'il suffit d'un homme qui ne soit pas d'accord avec les autres pour que puisse commencer un véritable débat.

Le héros ne sait pas vraiment si le gamin est coupable ou pas, il veut juste en discuter. Et tout au long du film, il ne parvient à convaincre les autres que grâce à l'intelligence de chacun, soit grâce à l'intelligence collective. Ce n'est pas le héros qui résout tous les problèmes, parfois c'est une remarque d'un des autres hommes (notamment un homme qui semble à priori un peu stupide).

Ce film démontre qu'à partir du moment où il y a délibération et non simplement vote, l'intelligence collective se met en marche.

Les foules peuvent être dangereuses quand on leur demande de décider sans réfléchir. Il n'y a pas d'intelligence collective à additionner les décisions de chacun, mais bien quand chaque intelligence se confronte à celle des autres.

Ainsi, chaque personne dans le film qui se retrouve à court d'arguments se voit discréditer, et face au jugement des autres parvient suite à de nombreux retournement à changer d'avis, ce qui aurait été impossible s'ils n'avaient été confrontés à la délibération.

Le personnage principal est bien un héros sur un point cependant. Il est celui qui oblige les autres à délibérer et non simplement voter. Mais encore une fois, il s'agit plus de montrer qu'il suffit d'une personne que de dire que les autres sont des imbéciles. A un moment du film, le personnage principal le dit "Ils ne sont pas plus bêtes que d'autres".


Ensuite, réponse à HBK:

Aucune décision politique ne peut être infaillible, c'est justement l'erreur de notre société qui consiste à croire qu'il existe une science de la politique qui pourrait être posée une bonne fois pur toute et que donc la raison politique serait de désigner nos chefs parmi ceux qui seraient le plus scientifiquement efficaces.

Il faut justement assumer cette faillibilité pour être capable de revenir sur une erreur.

posté le 01/07/2015 à 13h07