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De Malthus au GIEC : 50 nuances de vert

Aux Ressources

Daniel Tanuro

Certains s’y préparent depuis des années, s’échinant à alerter leur entourage coupable d’insouciance, d’autres en ont pris conscience brutalement « grâce » au Covid 19 : l’effondrement arrive. D’ailleurs, il a déjà commencé : que ce soit sous la forme de la pandémie, du dérèglement climatique ou de l’extinction des espèces, la catastrophe est déjà là.  « Etre catastrophiste, ce n’est pas être pessimiste ou optimiste, c’est être lucide », écrit par exemple Pablo Servigne, co-auteur de Comment tout peut s’effondrer, paru en 2015. L’inventeur du terme « collapsologie » invite dans ses ouvrages à s’adapter à l’inéluctable cataclysme en se retirant dans des petites communautés rurales et en apprenant à cultiver son potager.

Daniel Tanuro ne nie pas la gravité de la crise écologique actuelle. En revanche, il refuse d’être fataliste. Dans son ouvrage Ecosocialisme ou effondrement, Trop tard pour être pessimistes ! (Textuel, 2020), l’ingénieur agronome et militant écosocialiste belge rappelle qu’il n'y a rien d’inévitable dans la catastrophe à venir. Aucune loi naturelle n’oblige l’humanité à extraire l’intégralité des stocks fossiles ni à gaspiller la moitié de la production alimentaire mondiale.

Plutôt que la « résilience » par la décroissance et la sobriété énergétique, il appelle à la résistance politique pour sortir du régime d’accumulation capitaliste et construire un communisme qui soit à la fois non productiviste et démocratique.

Laura RAIM

 

Aux Ressources , émission publiée le 04/07/2020
Durée de l'émission : 86 minutes

Regardez un extrait de l'émission

Commentaires

10 commentaires postés

passionnant ! même regardée avec un an de retard cette émission est passionnante, merci à vous

Par gomine, le 30/07/2021 à 22h12

Cette émission est géniale !!! OK toutes les émissions sont géniales sur ce site mais là, je suis enthousiasmé par votre invité et la qualité de la discussion. Merci!

Par Graldar LPL, le 26/08/2020 à 13h28

Daniel Tanuro (01h05m00s) : "La croissance est elle-même un produit d'un certain nombre de mécanismes économiques et sociaux, et ces mécanismes sont ceux de l'accumulation du capital, la concurrence pour le profit qui poussent chaque propriétaire de capitaux à investir en machine pour augmenter la productivité du travail, pour avoir plus de marchandises à mettre sur le marché, et pour compenser la baisse relative du taux de profit qui en découle par une augmentation de la masse de marchandises qu'il vend à un taux de profit plus bas. C'est ça le problème."

A cet instant, j'aurais aimé poser quelques questions. Car tous ces profits sont mesurés dans une monnaie dont le mode de création n'est pas abordé.
Et pourtant, que les unités monétaires émises par un peuple le soient via une reconnaissance de dette avec intérêt, n'est-ce pas un pousse-au-crime ? Serait-ce un détail, une paille ?
Ou serait-ce qu'il n'y a pas d'alternatives ? Pourquoi ne pas soutenir des monnaies dont les unités sont émises régulièrement et à égalité pour tous, via un Dividende Universel (type Duniter) ?
Sans se l'avouer, préférons-nous donner le pouvoir monétaire à quelques barons plutôt qu’à tous, y voyant une issue plus favorable pour s’extraire du tout-venant ?

Par Cuckooland, le 18/08/2020 à 11h18

Emission passionnante ! merci à Laura et Daniel

Cela ouvre une nouvelle porte d'analyse sur l'effondrement centrée sur l'éco-socialisme
J'ai eu l'occasion de voir les vidéos de Jancovici qui a pour seul point commun (j'imagine) avec Mr Tanuro qu'il faut diminuer les emissions de CO2. J'adorerai voir un débat (de haute tenue) par Laura entre ces deux personnages qui sont tout deux ingénieurs dont habitués des chiffres plus que de la rhétorique.
Je suis d'accord pour opposer à l'inéluctable de Servigne la lutte (même désespérée) pour un modèle révolutionnaire (qui sera forcément décroissant)

Laurent

Par Laurent CHOLLET, le 25/07/2020 à 00h30

On peut être impressionné par la solidité et la souplesse de la conviction de Daniel Tanuro. J'apprécie la vraie note d'espoir pour finir avec cette porte laissée ouverte pour un dialogue avec les tenants de la "sensibilité Pablo Servigne" car il est important de voir que chacune des deux approches a une partie de la solution : "l'action politique" collective dont l'horizon est l'incontournable justice universelle, et "la base", le "local", qui relève de la possibilité même de l'exercice de la vie dans l'ordre matériel et relationnel. L'un sans l'autre est voué à l'échec.

Par René THIBAUD, le 05/07/2020 à 15h24

Remarquable interview avec un penseur solide qui indique la seule voie positive pour sortir de notre situation catastrophique. La voie d'un combat social et politique pour détruire le capitalisme. Excellente vision de la réinvention de l'intégration de l'homme à son environnement dans un équilibre progressiste. Oui, il faut gagner le monde du travail à l'éco-socialisme. La nécessité d'une planification rend indispensable la conquête du pouvoir par une convergence de luttes concrètes. Je retrouve pour ma part l'inspiration qui m'a mené à la FI.

Par Olivier OTT, le 04/07/2020 à 20h55

Excellent.
A force d'adhérer à des discours tels que ceux tenus par Mr Friot, Mr Tanuro, Mr Begaudeau, etc... je finis par me dire que je suis moi aussi marxiste.
Il rentre donc immédiatement dans mon gouvernement (https://blogs.mediapart.fr/jeremiechayet/blog/080613/il-est-pas-beau-mon-gouvernement), et les discussions avec Jancovici vont être vives.
Merci à hors-série, longue vie à vous.

Par jeremie chayet, le 04/07/2020 à 17h52

Magnifique ! Merci pour cet entretien plein de sagesse et d'espoir dont je partage pratiquement toutes les idées. J'insisterai particulièrement sur un point ,si les femmes ne s'emparent pas pleinement de ce combat politique et si les hommes ne les y aident pas suffisamment, car c'est un combat pour la vie, je ne réponds pas de l'issue durable. Il faut que les femmes s'emparent de la politique à bras le corps avec force, courage et la Foi chevillée au corps car elle est d'un grand secours...

Par Catherine Richard_1, le 04/07/2020 à 16h13

J'ai aimé cet entretien, source de réflexion par les angles multiples de ces questions. Comment se fait-il que cet homme ne soit pas présent sur les radios à la place de l'omni-présent Jacques Attali.
Curieusement, les citoyens s'approprient cette idée impérieuse de préserver notre planète. L'objet de représentation sociale n'est plus leur bagnole.
Reste que les hommes politiques actuels, soumis au pouvoir financier, font tout pour satisfaire ces pouvoirs voraces au détriment du bien commun et si les citoyens manifestent leur désaccord, ils ont comme réponse lacrimo et LBD.

Par Dominique LAB, le 04/07/2020 à 15h45 ( modifié le 04/07/2020 à 15h47 )

Merci à D. Tanuro et à L. Raim pour cet entretien passionnant !

Par J. Grau , le 04/07/2020 à 14h59