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commentaire(s) publié(s) par cyberprimate

9 commentaires postés

25/03/2017 - Diagonale Sonore - Musique(s) contemporaine(s)

On pourrait croire à l'écouter à la fin qu'il y a une relation causale entre refus de l'atonalisme (et du style "musique contemporaine") et conservatisme politique, mais elle n'existe pas vraiment. Richard Millet et Renaud Camus ont chacun écrit des ouvrages enthousiastes sur cette musique et ils ne sont pas très à gauche… Et inversement, la difficulté d'écoute de cette musique amène beaucoup de gens de gauche à la rapprocher d'un certain élitisme social.

"On est forcé d'être dans notre temps". Le problème qu'on sent bien à l'écouter, c'est qu'on ne sait plus très bien ce qu'est notre temps, sinon un kaleïdoscope d'influences qui s'étalent géographiquement et historiquement à l'infini. Jamais dans l'histoire les compositeurs n'ont eu accès à tant de musiques différentes en quelques clics sur la toile, du chant grégorien à Stockhausen en passant par toutes les musiques ethniques, la musique pop, etc., alors que Mozart par exemple n'a découvert Bach qu'à la fin de sa vie et n'a jamais eu à se poser la question sur la contemporainéité de sa musique. L'étendue de sa culture musicale était très restreinte. Son cas historique d'ailleurs pose une question intéressante, maîtrise t-on bien les langages musicaux qu'on emprunte? Mozart a imité le style fugué de Bach mais ses fugues sont médiocres, infiniment moins abouties que celles de Bach (qui a passé sa vie à travailler ce style), mais il a incorporé le contrepoint Baroque au style de son époque et ça a donné le fameux requiem.

Il y a comme un vertige de la liberté chez beaucoup de compositeurs actuels, la sensation d'être un peu perdu au milieu d'une infinité d'expériences sonores, et qu'on sent un peu dans cette interview.

posté le 27/03/2017 à 12h18 ( modifié le 27/03/2017 à 12h22 )

04/03/2017 - Dans Le Film - Mr. Smith au Sénat : la démocratie à l'épreuve

https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/philosopher-avec-capra-24-mr-smith-au-senat

posté le 07/03/2017 à 18h33

21/01/2017 - Dans le Texte - L'effondrement qui vient

Quelques liens pour rentrer dans le détail des problèmatiques :

https://www.youtube.com/watch?v=JauNIUgQEz4&t=980s

https://www.youtube.com/watch?v=xBueecLLC6A

https://www.youtube.com/watch?v=WbPEnS33Sog

posté le 31/01/2017 à 04h26

21/01/2017 - Dans le Texte - L'effondrement qui vient

Il existe aujourd'hui un mouvement nommé "The dark mountain project" qui invite les artistes et écrivains anglophones, qui sont convaincus de l'effondrement écologique et civilisationnel à venir à s'emparer de la question. On est à la veille d'un renversement vertigineux du monde et de notre humanité, et nos intellectuels et nos artistes sont encore bien silencieux sur le sujet…

"The Project grew out of a feeling that contemporary literature and art were failing to respond honestly or adequately to the scale of our entwined ecological, economic and social crises. We believe that writing and art have a crucial role to play in coming to terms with this reality, and in questioning the foundations of the world in which we find ourselves."

http://dark-mountain.net/about/the-dark-mountain-project/

posté le 26/01/2017 à 01h51 ( modifié le 26/01/2017 à 02h00 )

20/08/2016 - Diagonale Sonore - Musique et Allemagne nazie

Le nazisme n'était pas le seul courant réactionnaire en Europe au sujet de la musique. Dans un climat général très raciste, quelqu'un d'aussi intelligent par ailleurs que Gramsci a pu écrire en 1928 : «Si danger il y a,il est plutôt dans la musique et la danse importées en Europe par les nègres. Cette musique a vraiment conquis toute une frange de la population européenne cultivée, elle a même créé un véritable fanatisme. Comment s’imaginer que la répétition continuelle des gestes physiques que les nègres font en dansant autour de leurs fétiches, ou qu’avoir toujours à l’oreille le rythme syncopé des jazz-bands, reste sans conséquences idéologiques? (…) l’Occidental est «en train de devenir un nègre, sans s’en rendre compte».

Sinon, après la chute d'Hitler l'extrême-droite n'a pas abandonné son approche raciste de la musique. Henry de Lesquen, directeur de Radio courtoisie, et candidat à la présidence en 2017, a un élitisme très explicite.
https://lesquen2017.com/2016/01/03/le-cosmopolitisme-detruit-notre-civilisation-grace-a-la-musique-negre-par-henry-de-lesquen/

On pourrait s'interroger aussi sur les motivations profondes de Finkielkraut à maudire sempiternellement le rap, ou à se lamenter qu'on appelle aujourd'hui "musique" la chanson populaire (Répliques, débat Beffa Manoury)

posté le 27/08/2016 à 17h01

16/07/2016 - Diagonale Sonore - Moondog

Merci pour cette émission. Je pense que ce qui est au coeur de la personnalité de Moondog et de sa musique, pourrait se résumer dans la phrase d'Antonio Gaudi, "l'originalité, c'est le retour aux origines". Quand il emprunte à un genre musical, Moondog semble s'intéresser avant tout à ce qui constitue son essence première, le geste originel, son "big bang" initial. De la musique baroque, il garde essentiellemnt le contrepoint (la juxtaposition de plusieurs mélodies) et évacue les florilèges de l'époque (ornementations, christianisme, etc.). Du jazz, il garde la syncope exacerbée du swing (et de la musique africaine en général), mais vire les éléments de blues parce qu'ils relèvent plus de l'adaptation historique que de "l'africanité". De la musique folklorique, il garde la simplicité avec la répétition de cellules mélodiques courtes, et l'omniprésence de la pulsation rythmique des danses paysannes, qu'il revisite. De la période classique post-baroque, il garde la centralité du compositeur décidant de tout et abolissant l'improvisation. De l'Orient, il garde la variété des signatures rythmiques (5/4, 7/8, etc.) de la musique indienne ou turque, ainsi que l'exotisme modal (comme sur le morceau Oasis par exemple). Des amérindiens, il garde le battement de grosse caisse métronimique, qui est le "coeur" de leur musique et un peu la fondation de celle de Moondog. De la modernité du 20è siècle, très logiquement, il ne garde RIEN, parce qu'elle ne relève pas des "origines". On peut d'ailleurs dire que c'est en tout point l'antithèse de John Cage.

posté le 19/07/2016 à 01h26 ( modifié le 19/07/2016 à 02h27 )

23/04/2016 - Diagonale Sonore - Pourquoi pas les Beatles ?

Pour les passionnés, et anglophones, je recommande 'Tune In' écrit par Mark Lewisohn sur leurs débuts à Liverpool et à Hambourg. Lewisohn est, y compris selon Olivier Julien, le grand auteur de référence sur le sujet des Beatles. On y apprend des tas de choses sur le contexte familial, politique et culturel dans lequel ils ont grandi. On comprend par exemple pourquoi Lennon qui a grandi dans des conditions matérielles plus confortables que les 3 autres, était le plus 'écorché' — père envolé à 5 ans, recueilli par sa tante, découverte à 8 ans de l'existence cachée de sa mère qui vit à proximité, mort de son père adoptif quand il à 15 ans, puis de sa mère tuée par un bus 3 ans plus tard, puis de son meilleur ami le peintre Stuart Sutcliffe quatre ans plus tard, retour du père au début du succès des Beatles… On comprend aussi en lisant le livre que s'il a grandi dans un milieu ouvrier, McCartney est un 'héritier' sur le plan musical; son frêre lui aussi connut le succès en Angleterre dans le groupe the Scaffold; son père lui joue du piano, dirige un petit orchestre de swing, compose des mélodies, et lui enseigne la trompette, que McCartney abandonnera à 13 ans lorsque son père lui offrira une guitare, pour le consoler lui aussi de la mort de sa mère. On apprend aussi que les Beatles avant leur premier album avaient été au bord de la rupture au moins 3 fois, notamment lorsque Lennon et Harrison partirent à Londres travailler pour un écrivain Beat anglais. On apprend aussi l'origine de leur coupe de cheveux, inspirée par celle de …Jean-Claude Brialy, après un bref séjour à Paris. Ce livre est une mine.

posté le 07/05/2016 à 20h05 ( modifié le 07/05/2016 à 20h21 )

22/11/2014 - Aux Sources - Les Nouveaux rouges-bruns

Dommage que les sujets de fond concernant l'anthropologie n'aient pas été fouillés davantage. Une interview d'un anthropologue du camp adverse serait la bienvenue…

posté le 28/11/2014 à 01h13

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

Dans cette manie à vouloir déceler de l'antisémitisme ou de la complaisance avec l'antisémitisme, dans un bout de phrase, Daniel Schneidermann n'en est pas à son coup d'essai. Avec Pierre Péan ce n'était pas une phrase, mais un seul mot, "cosmopolitisme". Et le voilà sommé de s'expliquer et d'assurer à l'antenne qu'il n'est pas antisémite. Non pas que les allusions haineuses n'existent pas (voir l'affaire Ahmed Chekhab récemment), mais ce manque de discernement, quand il ne s'agit pas d'instrumentation idéologique, est vraiment malsain. Onfray, Bourdieu, Badiou, Godard, Mermet, Mélenchon,… et on n'épargne pas des écrivains juifs non plus comme Morin ou Chomsky. Aujourd'hui c'est Bricmont, demain à qui le tour?

http://www.telerama.fr/idees/pierre-pean-le-soupcon-d-antisemitisme-ca-je-ne-supporte-pas,39116.php

posté le 03/10/2014 à 19h15 ( modifié le 03/10/2014 à 19h24 )