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commentaire(s) publié(s) par Jacques LEWKOWICZ

9 commentaires postés

22/06/2019 - Dans le Texte - L'Europe : en finir ou la changer ?

@marty.
Bravo, vous avez dit en plus court et en mieux, ce qui était, finalement, le fond de mon ressenti.

posté le 27/06/2019 à 10h59

22/06/2019 - Dans le Texte - L'Europe : en finir ou la changer ?

Bien noté toutes ces précisions dont je vous remercie quant à votre posture dans vos émissions.
Mais je maintiens qu'à l'intérieur d'un discours, surtout s'il est critique, ce que vous revendiquez très légitimement, ne rien dire de certaines choses c’est déjà exprimer quelque chose car ce non-dit fait partie de ce contexte dont vous revendiquez la mise en avant. En l'espèce, cela a permis d'ouvrir la porte à l'affirmation de Kouvelakis selon laquelle « Syriza a trahi » (sous entendu puisqu'il n'est pas sorti des traités européens comme vous en exprimez la nécessité), point que je conteste comme je m’en suis expliqué dans un précédent commentaire puisque Syriza n’a pu que constater l’insuffisante (pour ne pas dire l'absence de) mobilisation des peuples européens contre l’austérité.
"La BCE porte flingue de la Troïka" ? Je passe sur les connotations manifestement affectives de cette expression, puisque vous trouvez cette remarque « condescendante, voire sexiste ». Ces institutions étaient, toutes les deux, animées par les présupposés ultra-libéraux qui, traduits en actes, servent les intérêts du capital financier. Il n’était pas nécessaire que l’un donne mandat à l’autre.
Mais comment argumenter que la BCE peut rendre inopérant un projet futur de fiscalité européenne entre des pays qui le souhaiteraient, ce qui était la question initiale que je voulais poser ? Ma réponse est que, sauf cas de difficultés importantes des systèmes bancaires de ces pays, la BCE ne saurait s'y opposer car elle ne dispose pas des outils pour cela, ce que vous reconnaissez.

posté le 25/06/2019 à 13h15 ( modifié le 25/06/2019 à 13h23 )

22/06/2019 - Dans le Texte - L'Europe : en finir ou la changer ?

Merci pour ces précisions. Mais alors, si tout n'est pas réglé par la sortie des traités, pourquoi cette attaque en règle consistant à affirmer qu'il faut sortir des traités sans rien dire du reste, en laissant même entendre que parler d'autre chose que la sortie des traités serait utopique, voire le fondement d'une trahison potentielle le moment venu, face à Piketty dont le discours a bien des défauts mais ne mérite pas ce procès d'intention ?
Pour le reste, je maintiens mon point de vue. Des années de réflexion argumentée (j'ai d'emblée reconnu que votre site donne de l'espace à la réflexion) n'excluent pas la possibilité d'un relâchement ponctuel.

posté le 24/06/2019 à 19h17 ( modifié le 24/06/2019 à 20h33 )

22/06/2019 - Dans le Texte - L'Europe : en finir ou la changer ?

Chère Judith,
J'apprécie le principe de votre site qui donne de l'espace à la réflexion.
Mais je ne comprends pas votre attitude dans cette émission. Il va sans dire que vous disposez, à mes yeux, d'une totale légitimité à exprimer votre point de vue. Mais celui ci n'est intéressant que s'il est fondé, non sur des a priori purement affectifs mais sur une réflexion argumentée. Je m'empresse de préciser que je ne soutiens pas non plus le point de vue de Piketty,non que la mesure qu'il propose soit inintéressante mais parce qu'elle n'a d'intérêt que replacée dans une perspective de transformation de la société plus ambitieuse dont il admet qu'elle pourrait exister mais dont il ne dit aucun mot en termes de contenu de classe.
Mais là, ou je ne comprends pas votre attitude, c'est votre besoin de répéter sans cesse qu'il faut sortir des traités européens comme si la seule rupture d'un lien de domination pouvait régler tous les problèmes. Par exemple, comme si n'existait pas le fait que 80 % du commerce extérieur des pays européens était intra-européen.Quelles seraient les conséquences de la reconstruction de barrières douanières ? Les britanniques semblent, pour le moins partagés devant ces conséquences. Oui, il faut sortir des traités européens. Mais il faut aussi indiquer ce qu'on fera le lendemain ! Sur ce point précis, PIketty a raison.
Là où vous êtes caricaturale c'est lorsque vous écrivez, dans votre introduction que, face au nouvel impôt européen qu'auraient institué quelques gouvernements qui y seraient favorables, la Banque Centrale Européenne (BCE) s'opposerait et qu'en conséquence le projet Piketty n'a aucun sens. Or, les compétences de la BCE portent sur la quantité de monnaie émise (par l'intermédiaire des prêts qu'elle accorde), sur la fixation des taux d'intérêt, mais en aucune façon sur la fiscalité. Votre affirmation dénote une méconnaissance des faits. Nul n'est coupable de son ignorance. Mais nul n'est fondé à se vanter de celle-ci.
Je risque une explication psychologique simple de votre attitude. Le mot "banque" est mal connoté. Comme il y a "Banque" dans BCE c'est mal, donc c'est la source de l'impossibilité de faire quoi que ce soit sans la mettre à bas. Mais j'ai la faiblesse de penser que l'affectif ne remplace pas utilement le cognitif.
Ceci dit, les pouvoirs de la BCE sont réels. On a vu dans le cas de la Grèce que, lorsque les banques d'un pays sont sont en difficultés, la BCE pouvait refuser de leur fournir les sommes nécessaires pour éviter leur faillite. Dans ce cas, ce pays n'a qu'une alternative : soit maintenir son éventuelle politique de refus de l'austérité et risquer une totale désorganisation de son économie (par exemple : comment verser des salaires sur des comptes en banque si celles ci ferment leur porte ?) ou accepter les mesures dictées de l'extérieur.
Ceci signifie deux choses :
1) On peut rêver : supposons qu'au moment de la crise grecque, dans toutes les capitales des pays composant la zone euro, d'énormes manifestations avaient eu lieu avec comme mot d'ordre : "nous sommes solidaires du peuple grec", on peut penser que les choses se seraient passées autrement et que la soi disant trahison de Tsipras n'est que la conséquence du défaut de mobilisation des peuples européens face à l'austérité.
2) La BCE possède des moyens de pression mais limités et qui sont sans effets sur des pays dont le système bancaire est solide. Dans ce dernier cas, votre argument est sans valeur.

posté le 24/06/2019 à 15h50

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

@airone
Vous faites erreur, je n'ai rien de commun avec Meyer Habib dont je combats le soutien inconditionnel qu'il accorde à la politique d'Israël.
Mais je reste déterminé à combattre l'antisémitisme car critiquer la politique d'Israël est une chose, mais nier l'existence du Génocide des des juifs pendant la seconde guerre mondiale en est une autre tout comme critiquer l'excellente loi Gayssot car elle est une protection préventive de l'antisémitisme et du racisme ; elle doit être non seulement maintenue mais renforcée.

posté le 28/10/2014 à 19h10

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

@ R S T
Si je n'ai pas répondu à vos questions c'est qu'elles manquent de pertinence.
Vous admettez qu'il vous est insupportable qu'on combatte l'antisémitisme avec la dernière rigueur. Mieux vaut donc qu'on le laisse prospérer d'après vous, sans doute. Ainsi il est bien vrai que nous n'avons rien à nous dire car nos valeurs sont trop différentes.
Mais je reste déterminé à combattre vos idées malfaisantes et tous vos semblables qui les propagent.

posté le 28/10/2014 à 19h05

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

@ Papriko

Si on veut, vraiment, défendre la liberté d'expression (y compris parmi des juifs), voila une bien meilleure occasion de le faire :

http://www.rfi.fr/moyen-orient/20141022-maximilien-leroy-israel-auteur-francais-bd-palestine-gaza-interdit-sejour-/

posté le 24/10/2014 à 10h08

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

@ R S T
Raccourcis ...contre vérités...certitudes...vérité révélée...
Eh bien me voila habillé pour l'hiver par votre commentaire !
En fait, il s'agit de ma part, d'une critique ne laissant la place à aucune concession. Je combats l'antisémitisme avec la dernière rigueur et c'est , sans doute, ce qui vous est insupportable. Il serait préférable de laisser une petite chance à l'antisémitisme, n'est ce pas ? Eh bien non, si on pense, comme vous l'écrivez que le génocide a existé, on ne laisse pas la moindre chance au doute sur ce point de s'exprimer. C'est une simple question de cohérence.
"C'est parce qu'il y a des gens comme vous qui écrivent ce que vous écrivez que des gens comme Bricmont sont indispensables", écrivez vous.
Je pense que c'est exactement le contraire, c'est parce qu'il y a des gens comme Bricmont qui écrivent ce qu'ils écrivent que des gens comme moi sont indispensables. Et je regrette seulement qu'ils ne soient pas plus nombreux sur ce forum. Ce qu'ils auraient été si nous nous étions situés seulement dix ans plus tôt. Mais nous vivons un temps ou les boussoles sont déboussolées, ou la gauche n'est plus la gauche, ou l'extrème droite relève la tête, ou on a pu voir Paris des gens défiler en criant : "juif, casse toi, la France n'est pas à toi", etc.. Il faut bien que quelques uns se lèvent pour résister à ce déboussolement.

posté le 22/10/2014 à 20h17

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

A Judith Bernard,
Le choix de diffuser l’émission que vous avez consacrée à Jean Bricmont sur le site « hors-série » que vous dirigez ainsi que la réponse que vous avez adressée à Daniel Schneiderman, sur ce même site à la suite des critiques qu’il vous a fait parvenir à propos de cette même émission, posent chacun des problèmes qui me font hésiter à continuer mon abonnement à ce site.
Bricmont se présente comme un défenseur de la liberté d’expression. En fait, le principe de la liberté d’expression n’est qu’un moyen utilisé à une autre fin : l’introduction d’un doute quant à l’existence du Génocide des juifs pendant la seconde guerre mondiale. A l’appui de ce doute, Bricmont cite différents auteurs dont il assure qu’ils sont « orthodoxes ». Il ne dit rien, ni sur la définition de cette orthodoxie, ni sur le ou les critères qui permettent de ranger un historien parmi les orthodoxes mais une chose est certaine : il ne choisit que de courtes citations, sans aucun appareil scientifique permettant de les discuter du point de vue des méthodes permettant d’aboutir aux conclusions citées et la journaliste questionneuse, Maja Neskovic, ne le relance jamais pour que Bricmont soit poussé à les aborder. Si elle l’avait fait, et si Bricmont avait répondu il se serait, alors s’agit d’une véritable contextualisation bien plus intéressante que ce qu’on peut entendre dans l’émission diffusée. De plus, ces citations vont toutes dans le même sens, celui du doute à l’égard de l’existence de ce Génocide. Pourtant, il existe des travaux d’historiens qui ont la qualité d’expliciter clairement leur méthodologie, comme, par exemple, ceux de Raul Hilberg et son ouvrage : La destruction des juifs d’Europe, dans ses diverses éditions. Et, surtout, il existe encore des survivants, certes désormais peu nombreux, mais dont de nombreux témoignages ont été recueillis par divers moyens et qui attestent la réalité des faits relatifs au Génocide des juifs. Bricmont osera-t-il dire à ces anciens déportés qu’ils sont des menteurs ? Mais, les faits étant difficilement contestables, Bricmont préfère déplacer la discussion sur un terrain annexe, celui du moment et des individus ayant décidé le Génocide. Mais c’est là un objet de controverse secondaire dont la résolution, quelle qu’elle soit, ne saurait contredire l’existence même du Génocide.
A l’écoute des données unilatérales citées par Bricmont, on en vient, facilement , à penser que s’il y a doute quant à l’existence du Génocide c’est que celui-ci a été inventé. Et que cette invention ne peut être que l’œuvre des juifs. Il s’agit, ainsi, d’une entreprise de haine à l’égard de ceux-ci laquelle relève de l’antisémitisme pur et simple.
Il reste le principe de la liberté d’expression. On notera que, contrairement à ce qu’affirme Bricmont, la loi Gayssot n’empêche nullement les recherches historiques sur le Génocide des juifs de se poursuivre, comme en attestent les diverses publications sur le sujet du Génocide des juifs qui ont eu lieu depuis sa promulgation. Mais le problème posé est celui de savoir si on doit avoir la liberté de « tout dire » ? C’est là un principe profondément pervers car cette démarche, basée sur un individualisme sans concession, refuse, au fond, le droit à l’existence de sociétés régulées par des normes sociales. Dans cet individualisme jusqu’au-boutiste, on peut tout dire, y compris les mensonges les plus éhontés. Au fond, cette liberté d’expression dont se réclame Bricmont n’est que le nom qu’on donne à la liberté de mentir sur l’une des souffrances les plus terribles qu’ait eue à subir l’humanité pendant son histoire. Il est du devoir de l’Etat de protéger les générations futures contre le négationnisme, à des fins éducatives, afin qu’il soit admis que tout n’est pas permis contre l’être humain. Refuser ce rôle à l’Etat, c’est, au fond, refuser de prévenir l’humanité contre des risques à venir toujours possibles comme l’actualité nous le montre, d’ailleurs, très bien. Plaider contre ce rôle de l’Etat c’est plaider contre l’intérêt de l’humanité. C’est ce que fait Bricmont que vous aidez dans sa tâche.
Quant à votre réponse à Daniel Schneiderman, elle constitue un autre sujet de scandale. Vous y défendez l’opinion de Bricmont à propos de la décision prise, en référé, par le Président de la section du contentieux du Conseil d’Etat, en conformité avec les compétences que lui donnent les textes en vigueur, à propos du spectacle de Dieudonné, opinion selon laquelle il n’était pas légitime qu’un magistrat juif puisse statuer dans une affaire qui concernait les juifs. Cette suspicion est insupportable car elle ne concerne que les juifs. Mais, en supposant qu’elle soit mise en œuvre contre d’autres que les juifs, la logique d’une telle suspicion mène à des conséquences totalement inacceptables. Car, dans ces conditions, sachant que l’Eglise catholique a pris des positions très fermes sur certaines questions, ne devrait-on pas récuser tous les magistrats catholiques à chaque fois qu’une affaire vient devant les tribunaux et qu’elle concerne l’une de ces questions sur lesquelles l’Eglise s’est prononcée ? Poussons plus loin, s’il est possible, cette logique à seule fin d’en explorer l’absurdité. Après tout, La journaliste questionneuse de Bricmont s’appelle Maja Neskovic, nom manifestement slave. Or, chacun sait que dans les pays slaves, il existe une importante et vieille tradition d’antisémitisme. Dès lors pourquoi ne pas suspecter la dite journaliste d’être complice de l’antisémitisme de Bricmont, d’où s’expliqueraient ses questions ou absences de questions favorables à Bricmont. On voit bien que, si cette logique était mise en œuvre, on aboutirait à une suspicion généralisée très proche des théories du complot et à un invraisemblable communautarisme négatif, totalement contraire aux principes qui régissent notre pays et qui trouvent leur source dans la Révolution française, notamment le principe de laïcité.
Or, de manière choquante, à seule fin de prendre la défense de l’indéfendable Bricmont, vous n’avez pas hésité à recourir à un argument que vous prétendez « juridique », sans doute pour lui donner plus d’autorité, alors qu’il est sans fondement. En effet, s’il existe bien une théorie des apparences que vous invoquez au profit de Bricmont, qui, concernant le contentieux administratif, exige qu’une décision des tribunaux administratifs soit non seulement neutre mais présente « les apparences de la neutralité », en fait, l’unique application de cette théorie par la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme concerne l’utilisation du titre de « commissaire du gouvernement » par l’un des magistrats composant les tribunaux administratifs français, dénomination qui pourrait, en effet, laisser penser que ce magistrat ne serait pas neutre dans un conflit entre un citoyen et l’administration. Mais vous seriez bien en peine de citer la moindre décision du moindre tribunal qui reprendrait cette notion d’apparence de la neutralité à propos de l’appartenance religieuse. Ainsi votre prétendu « argument juridique » s’effondre totalement.
La seule question à laquelle je n’ai pas de réponse est de savoir pourquoi, porteuse d’un projet audiovisuel à visée culturelle, à la fois original, ambitieux et séduisant vous vous acharnez à diffuser et à défendre des idées qui, bien que se retranchant derrière la notion de liberté sont, en fait, autant de ruptures vis-à-vis d’un ordre démocratique qui aurait bien plutôt besoin d’être revivifié.
J’attends avec intérêt votre réponse aux propos ci-dessus.

posté le 18/10/2014 à 18h57