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commentaire(s) publié(s) par JeNeSauraisVoir

4 commentaires postés

11/02/2023 - Dans le Texte - Retraites : prenons le pouvoir !

Tout émancipé que l'on s'efforce d'être, nous continuons de penser travail là où la question demeure la répartition du fruit du labeur.

Nous voudrions bien travailler, nous voudrions que notre travail ait du sens, nous voudrions pouvoir décider de comment travailler, de travailler en étant libéré de la subordination à un employeur, bref toujours travailler.

A quoi tendent l'actionnariat et le patronat pendant ce temps ? A rentabiliser du mieux possible le capital investit y compris s'il faut pour cela ôter tout sens au travail, contraindre le salarié, militariser l’organisation du travail, transformer le travail - le faire disparaître même !

D'un côté une stratégie pensée pour se saisir des places fortes (du pouvoir politique, de la production, de l'échange...) afin de se donner la possibilité de mettre tout en œuvre pour s’accaparer la richesse crée par les entreprises. De l'autre, une résistance contrainte à la guérilla et apparemment sans d'autres horizons que de parvenir à établir (toujours ponctuellement) le rapport de force qui permettrait enfin de mieux travailler !

Il y a là non seulement une difficulté d’enfanter des mots d'ordres mobilisateurs mais surtout quelque chose comme un vide, un impensé ou du moins une courte vue en matière de finalité de notre lutte. Certes, nous sommes contraints à la guérilla mais sauf à nous damner à la résistance à perpétuité, nos combats de rue, nos escarmouches planifiées devraient avoir pour finalité de déloger l'adversaire de sa position (de reprendre possession du terrain) puis d’élever des bastions qui puissent nous garantir une longue existence paisible. Ce qui reviendra à changer le principe fondamental de notre société capitaliste que l'on peut résumer par la primauté à l'actionnariat (et à son vassal le patronat).

Tout comme nos ainés de 1789 qui ont fait tomber le privilège féodal, nous devons entrer dans la carrière avec une priorité : abolir le privilège actionnarial. Comme mot d’ordre et comme finalité, il y a pire ! Et en attendant l’abolition du privilège actionnarial, bien travailler est facultatif. ce qui reste en revanche incontournable, c'est de vivre convenablement du fruit de notre labeur - si merdique soit-il !

posté le 15/02/2023 à 17h28 ( modifié le 15/02/2023 à 17h44 )

26/12/2020 - Dans le Texte - Impérialisme : état des lieux

Permettez-moi de remonter au texte de présentation de la vidéo. Il m’est d’avis qu’il n’y aurait guère que dans les pays du centre où l’on se pose à un rythme spasmodique régulier la question du lien entre :
* les frappes militaires et les attentats sanglants ;
** la concentration des richesses et les flux migratoires…
pour ne citer que ces deux exemples.

L’on imagine bien que les populations des pays de la périphérie doivent être surprises et embarrassées, notamment en présence d’interlocuteurs de bonne volonté ressortissant des pays du centre, que ces derniers possèdent si peu de compréhension de ce qu’ils (les premiers) saisissent si âprement au point qu’il soit possible de dire qu’ils le ressentent dans leur chair ! C’est sans doute ce que tentent d’exprimer, par procuration, des slogans tels que « nous sommes ici parce que vous étiez là-bas ».

Il semble également que la sensibilité des populations du centre (disons le gros des populations pour éviter l’excès de généralisation) soit si légère qu’elles considèrent que plus aucune question ne demeure dès lors que le confort moderne est rendu accessible et que chacun a la possibilité d’opiner son mécontentement ; c’est une façon de nommer la démocratie capitaliste que nous entendons exporter !

Un tel manque du sens de la justice (et ne parlons pas de la justice historique) demeure, peut-être pour longtemps encore je crois, un gros malentendu entre le centre et la périphérie. Mais n’est-ce pas justement ce qui caractérise un monde avec un centre et une périphérie ?

posté le 21/01/2021 à 19h43

11/07/2020 - Dans le Texte - Premières mesures anticapitalistes

On y croit plus parce qu’on n’adhère plus à une hiérarchie des luttes quelle qu’elle soit, s’expriment dans une « attitude auto-proclamatoire » ou autrement.

La tentation est alors grande de demander à chacun de plaider pour sa souffrance (à la manière des assemblées de Nuit Debout). Mais un catalogue de symptômes ne vaut pas diagnostic. La chose est d’autant plus vaine que chaque participant croit fermement avoir réussi à défendre sa cause lorsqu’il repart avec une prescription pour chacun des symptômes qu’il a mis en évidence. Voir à ce sujet, le catalogue de propositions pour l'après covid-19, livré par 20 associations.

L’on imagine bien qu’il ne sera pas possible de guérir le patient en multipliant les prescriptions et qu’il faudrait s’appliquer à émettre un diagnostic d’où puissent remonter la plupart des symptômes énumérés. L’enjeu pour faire masse c’est donc de parvenir à articuler les luttes. Mais on sent bien à travers les échanges de la vidéo notamment une vraie difficulté à penser cette articulation.

posté le 11/07/2020 à 18h26

13/06/2020 - Aux Ressources - Au-delà de la propriété

Envisageant de sortir du capitalisme, nous voyons autour de nous que l’une de ses manifestations est le salariat : recevoir en échange de son labeur une rétribution qui est décidée par l’organisateur du travail dont les intérêts sont, le plus souvent et aujourd'hui plus qu’hier, alignés sur ceux de l’actionnaire.

Nous constatons que quelle que soit la recette tirée de ce labeur, les salaires sont réduits à la portion permettant juste de survivre et que les salariés vivent sous la menace permanente que le patronat et l’actionnariat trouvent moins cher ailleurs, bref qu’à quelque endroit de la terre où se localise la production, la répartition des recettes se fait toujours au détriment de ceux qui apporte leur force de travail.

Alors par le truchement d’un raisonnement auquel je ne suis pas encore parvenu à m’accrocher, nous disons « socialisons le salaire » comme si la répartition des recettes dépendait du fait que la part des salariés leur est versée directement plutôt qu’à une caisse commune qui s’occuperait de la sous-répartition !

Mais peut-être est-ce une façon de dire ‘éliminons l’actionnariat et le patronat de l’équation’ et la question de la répartition se résoudra d’elle-même ? D’ailleurs Bernard Friot est très explicite quand il parle des lendemains de la dernière guerre. « La grande force du monde ouvrier fut alors de combattre non pas pour la répartition de la valeur, mais pour une autre production de la valeur » !

On ne peut s’empêcher de penser : que de combats différés et nécessairement aux dépens du monde ouvrier ! La paysannerie de la fin du 18ème siècle avait identifié le mal que constituait pour elle les privilèges (féodaux) et elle se révoltât de 1788 à 1793 pour les voir abolir (…). Pourquoi ces gredins de paysans ont-ils si bêtement manqué la force qui leur aurait permis d’aller défricher des terres cultivables ailleurs sur les sommets, au fond des océans ou plus simplement sur d’autres planètes ?

Voilà qu'aujourd'hui, les salariés (ouvriers ou non) plient sous le joug des privilèges actionnariaux de ceux qui acquièrent la propriété juridique des entreprises comme on acquérait des domaines dans l’ancien régime... Et alors que notre système connait un arrêt-relance à cause (à la faveur) du coronavirus, peut-être les salariés pourraient-ils se mobiliser (soulever) pour l’abolition de ces privilèges actionnariaux ? Mais non voyons, ils feraient plutôt preuve d’une grande force en délaissant le fruit du labeur de nombreuses générations pour imaginer une autre production !

C’est sans doute le refus de s’attaquer à la question de répartition de la valeur que les autres systèmes de production échouent à remplacer le capitalisme. C’est que l’impératif de la répartition de la valeur finit toujours par les rattraper. Alors que le capitalisme répond « faisons plus de valeur il y en aura au final un peu plus pour chacun », les candidats remplaçants de ‘grande force’ entendent-ils se vouer au mouvement perpétuel vers « une autre production de la valeur » ?

Mais soyons juste avec Bernard Friot notamment qui répond à la question en nous embarquant pour une « rémunération sans égard pour aucune autre donnée que le niveau de qualification (établie selon un système d’épreuves codifiées et déterminant une hiérarchie résiduelle des revenus) ».

Aucun doute qu’un tel projet ait germé nulle part ailleurs que dans les synapses experte d’un cerveau réfléchissant qui ne doute pas un seul instant que la vie ne vaut pas uniquement par le niveau de qualification (collectivement convenu) auquel un individu a pu s’élever.

De là à prétendre ensuite que la biodiversité ne vaut la peine d’être préservée que dans la mesure où les machines biologiques concernées montreraient tant soi peu un niveau de qualification (établi selon un système d’épreuves codifiées et déterminant une hiérarchie résiduelle des utilités biologiques agencées par l’intelligence supérieure qu’est la nôtre), il ne devrait pas y avoir l’épaisseur d’un cheveu !

Parviendrons-nous à sortir du capitalisme sans avoir trouvé une solution viable de répartition de la valeur ? Le capitalisme est-il d'ailleurs autre chose qu’un système répartition de la valeur ?

posté le 25/06/2020 à 14h04