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commentaire(s) publié(s) par Al K

4 commentaires postés

14/07/2018 - Dans le Texte - Les temps modernes

J'aime assez la discussion sur les formes d'art faites pour être intéractive.

C'est un point qui parlera beaucoup aux gens qui commencent à parler du jeu vidéo comme un art à part entière qui est petit à petit en train d'acquérir de la maturité. Pour le faire très court, c'est une discussion où l'on fait beaucoup la comparaison avec le cinéma : entre les balbutiements du début, l'émergence d'une industrie du divertissement, puis celle d'une scène plus indépendante et politique. Dans les deux cas, en tout cas, c'est un art collectif avec des métiers très spécialisés et complémentaires qui doivent travailler ensemble.

En l'occurence, la principale différence d'avec le cinéma, et notamment du film d'animation, c'est l'interactivité. Le seul métier nécessaire pour faire un jeu vidéo qui ne l'est pas pour un film d'animation, c'est le Game Designer. Or, sa fonction c'est justement d'écrire les règles du jeu et son contenu en envisageant la manière dont il souhaite que le joueur en fasse l'expérience.

posté le 26/11/2019 à 18h34

17/11/2018 - En accès libre - Etre ou ne pas être anticapitaliste ?

Bon, j'ai un peu l'impression que la conclusion de chacun correspond en fait à son point de départ, tel que je les connaissais (je connaissais surtout Friot). Du coup, je reste un peu sur ma faim :).

Pour moi, la conciliation possible entre "réforme" et "révolution", elle vient justement de cette affirmation que Friot répète un peu partout que la "révolution" / dépassement du Capitalisme est un processus long, qui nécessite d'abord la conquête du pouvoir écconomique. Du coup, c'est tout à fait compatible à mon avis avec une démarche plus "réformiste" qui chercherait quand même à accéder temporairement au pouvoir étatique, sans l'ambition d'y rester bien longtemps ni de mettre fin au capitalisme durant le mandat, mais qui permettent quand même de mettre en place quelques éléments structurants pour aider à cette conquête:

1. La mise à bat du néolibéralisme (capitalisme libéral, comme dit Thomas Porchet) avec retour à un forme de capitalisme keynésien avec une certaine dose de protectionnisme, régulation de la finance, sortie de tout un tas de traités qui vident la démocratie de sa substance. Principalement parce que la libre circulation des capitaux et la non libre circulation des personnes désavantage structurellement les travailleurs face au capital dans la répartition du fruit de leur travail. Et donc dans la conquête du pouvoir économique
2. Il y a sans doute des lois à créer pour faciliter la création des coopératives, ou reprise d'entreprise en coopératives. Déjà, il y avait l'idée dans le programme de la FI d'un droit de préemption des travailleurs quand une entreprise est revendue. Ca semble un minimum. On pourrait même penser à ce qu'il y ai une possibilité pour les travailleurs de racheter leur entreprise sur la base de sa valeur comptable (le calcul du prix total des outils de travail) en partant du principe que l'écart entre la valeur comptable d'une entreprise et sa valeur actionnariale (sujette à la spéculation) est principalement une estimation de la qualité futur du travail des travailleurs.
3. L'idée d'étendre la sécurité sociale à l'alimentation me semble une très bonne idée, probablement en se contentant d'une économie mixte dans un premier temps, mais qui permettrait franchement d'aider à cette conquête là.

Bref, à partir du moment où on est d'accord avec Friot que la fin du capitalisme, c'est pas pour demain, il y a plus vraiment d'opposition entre "réformisme" et "communisme" / "anti-capitalisme". Il s'agit en revanche que ce réformisme corresponde bien à la définition qu'en donnait Jaurès à son époque et consiste à mettre en place les institutions subversives pour organiser la conquête du pouvoir économique. De fait, la sécurité sociale en France a été mise en place il y a plus de 70 ans et elle est encore debout aujourd'hui tant bien que mal malgré toutes les tentatives réactionnaire de la détruire. Voir les choses comme ça aide également à se débarrasser de la tentation, une fois arrivé au pouvoir, de s'y accrocher par tous les moyens, qui a mené un certains nombre de gauches dans le monde à trahir assez largement l'idéal démocratique qu'elles prétendaient défendre.

posté le 22/12/2018 à 02h51 ( modifié le 22/12/2018 à 02h57 )

04/06/2016 - Aux Sources - Le maniement des hommes

Emission très intéressante oui, le point de vue développé donne beaucoup à réfléchir.

Bon, par contre, je trouve que les reproches qu'il fait à Lordon montrent surtout qu'il ne l'a pas bien lu ou pas bien compris. De fait, quand Lordon s'est intéressé à Spinoza, c'était justement à partir du constat que la logique de maximisation rationnelle du profit n'était pas à l'oeuvre dans un cas qu'il a étudié. Et c'est là qu'il est aller piocher chez Spinoza le concept de la maximisation de la puissance d'agir (qui donc regroupe aussi bien le profit, que l'efficacité et que pas mal d'autres choses). Quant à trouver du complotisme chez Lordon, bah, pareil, ça me semble à côté de la plaque, cf l'interview ici-même sur son bouquin Imperium qui théorise précisément cet aspect là.

Enfin après le boulot d'un intellectuel, c'est plus de développer sa propre pensée que de polémiquer à l'infini avec les autres, donc c'est pas grave :p.

posté le 15/07/2016 à 11h58

18/07/2015 - En accès libre - Génie de Pixar

J'étais assez indiférent envers Pixar en tant que tel, j'avais juste adoré Wall-E et Vice Versa, et cette émission vient de me faire haïr Pixar...

Je recommande très fortement la lecture de cette conférence : http://idlewords.com/talks/web_design_first_100_years.htm

Elle donne un très bon arrière plan pour situer ce discours. La vision de la technologie par M. Aubron, comme celle qu'avait S. Jobs ou les directeurs de Google, est fantasmagorique. Et à mon avis, très éloignée de celle de la plupart de leurs propres ingénieurs. Pour avoir moi-même cherché à une époque à entrer dans le monde de la recherche scientifique sur l'Intelligence Artificielle, j'en avais surtout retenu que cette dernière décennie avait surtout été celle des désillusions.

La vision de la technologie explicitée ici, est une vision eschatologique qui a le bon gout d'être déresponsabilisante pour les acteurs humains aux sources des décisions humaines qui sont réellement aux causes des catastrophes écologiques et humaines. Pour reprendre son exemple de la crise financière de 2008, celle-ci n'a pas été causée par des machines, mais par des humains qui ont changé les lois qui régulaient la finance, et les humains qui ont décidé que la cotation en temps réelle était une bonne chose pour l'économie par rapport à la cotation à la journée que Keynes en son temps trouvait déjà un rythme totalement déconnecté de l'économie réelle.

Bref, je commençais à craindre qu'il me fasse déchanter sur Vice-versa, mais ça n'est pas arrivé. Je suis en total désaccord avec son analyse du film, qui reste à mes yeux un très bel outil thérapeutique, accessible à tous, et aidant à la reconnaissance et l'acceptation de toutes ses émotions (notamment la tristesse dans le film). Le message du film est à mes yeux que le rejet de la tristesse n'est qu'un refoulement de la réalité et que la voie du bonheur est plutôt dans l'acceptation totale de soi et de ce que nous apporte la vie. Enfin, j'aimerais savoir à quel moment ce film parle-t'il d'automatiser les émotions des humains quand les émotions sont chacune, elles-mêmes humanisées ?

posté le 27/08/2015 à 23h46 ( modifié le 27/08/2015 à 23h48 )