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commentaire(s) publié(s) par cherpove

6 commentaires postés

17/09/2022 - Dans le Texte - Que fait la police ?

Vers la fin du dialogue, je me suis dit : chouette, on pourrait faire sans la police… en Irlande du Nord, ou en Afrique du Sud, ces endroits fort réputés pour le haut niveau de sécurité dont jouissent les populations là-bas. J'ai d'autres exemples en tête pour nourrir cette réflexion : les montagnes d'Afghanistan ou du Pakistan, dénuées de toute police, mais où la lapidation des femmes adultères se discute au Conseil du village, ou encore les zones grillagées au Nigéria, au Brésil et ailleurs, où la sécurité, et la tranquillité des gens, est assurée par une milice sur-armée, ou encore ces riantes banlieues américaines patrouillées par des voisins impliqués qui, en pick-ups, arrêtent les joggeurs dont la couleur déplaît, et parfois les tuent si ces derniers font mine de se rebeller…

posté le 17/09/2022 à 14h32 ( modifié le 17/09/2022 à 14h39 )

23/04/2022 - Dans le Texte - Le PS est mort, vive la Gauche !

J'écoute d'une part Judith Bernard qui qualifie Macron de représentant de la droite extrême, de la droite fascisante, et d'autre part l'invité qui observe que le bloc, sensément populaire, ne l'est pas vraiment dans les faits : ni dans ses cadres, ni dans ses militants, ni dans sa base électorale. Et je me demande quelle est la légitimité à gouverner de cette gauche-là, théorique, intellectuelle, radicale, minoritaire et hors sol ?

posté le 17/05/2022 à 14h30

22/02/2020 - Dans le Texte - Hirak en Algérie : un an !

Entretien intéressant qui donne envie de lire le livre et d'approfondir le sujet. Surpris cependant d'apprendre que Judith Bernard, qui souvent s'interroge sur le possible révolutionnaire et la légitimité de la violence face à l'oppression, ne soit pas plus au fait de la guerre civile algérienne qui a ensanglanté ce pays (et là ce n'est pas une métaphore) durant toute une décennie. Quand on est prêt à sortir les armes, il faut en connaître les risques.
Sur la paralysie du Hirak, on lira à profit, en complément, je pense, le point de vue de Kamel Daoud, lequel a fait polémique :
- l'éditorial polémique :
https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/kamel-daoud-ou-en-est-le-reve-algerien-12-01-2020-2357340_1913.php
- l'avis d'un détracteur :
https://www.lemonde.fr/blog/filiu/2020/01/19/quand-kamel-daoud-enterre-la-contestation-algerienne/
- et la réponse de Daoud :
https://www.radiom.info/coupable-de-porter-atteinte-au-moral-du-hirak-kamel-daoud-repond-a-ses-detracteurs

posté le 26/02/2020 à 17h33

15/02/2020 - Dans le Texte - Je n'ai qu'une langue, ce n'est pas la mienne

Merci pour cet interview. Je ne sais pas s'il reflète le contenu du livre de l'invitée mais je l'ai trouvé très instructif. Je n'ai rien appris s'agissant du sujet d'étude : cinq grands auteurs algériens qui ont choisi d'écrire en français, une langue qui ne serait pas la leur selon l'intitulé du livre et de l'interview. Le simple fait d'utiliser le discours sociologique pour décrire des trajectoires individuelles aurait dû m'alerter. Le résultat ne peut être que ramener ces écrivains à une posture d'impuissance, faisant d'eux des marionnettes dans un monde qui les dépasse, ou alors ne voir dans leurs choix seulement du cynisme : s'ils ont choisi d'écrire en français, c'était pour réussir à Paris. Cela laisse bien peu de place à la liberté, au hasard, aux rencontres, au désir, bref à la vie, autant de termes que la sociologie range pudiquement sous le vocable d'agentivité. Vraiment, j'aurais aimé savoir pourquoi ces auteurs ont écrit ou écrivent en français : et les réponses auraient été certainement très diverses, illustrant des destins individuels, en plus du problème général des langues en Algérie et dans le Maghreb. J'ai beaucoup appris en revanche sur les motivations et les idées de l'invitée (et de l'intervieweuse). S'agissant des motivations, elles semblent claires après un détour par Wikipédia : l'invitée étant elle-même auteure d'origine maghrebine, sans doute s'imagine-t-elle proche de son sujet d'étude et souhaite analyser les difficultés rencontrées par d'autres auteurs de même origine et comment ces derniers sont parvenus à réussir dans le monde littéraire français ! Étrange que l'Université finance ainsi des recherches personnelles. Quant aux idées, c'est le discours idéologique typique, qui tord la réalité pour la faire rentrer dans des schémas préconçus : un joli concentré de jargon sociologique, un discours d'autant plus enflé qu'il est manifestement creux. Ce discours n'est ni avare en affirmations non illustrées (des auteurs français noirs qui seraient discriminés car classés en littérature étrangère), ni de portes ouvertes à enfoncer (la littérature, art bourgeois, qui, bizarrement, applique des critères bourgeois de distinction), ni de faux scandales (les écrivains algériens classés en littérature francophone et non en littérature française comme si l'Algérie était encore française), ni de contradictions (des auteurs français qui revendiquent leur altérité raciale, sexuelle ou politique, mais qui ne veulent pas être vus selon ce prisme mais considérés dans un pur universel, celui qu'ils sont les premiers à dénoncer), ni d'impudences (Kamel Daoud vivant et travaillant en Algérie dont le discours sur l'Algérie serait moins légitime que des intellectuels vivant en France, et en revanche des auteurs issus des quartiers populaires qui eux seraient plus légitimes à parler des banlieues que des auteurs d'origines raciales, géographiques ou sociales différentes). L'escroquerie finale, celle qui sous-tend tout ce discours, c'est l'affirmation des indigènes de la République que la société française n'a pas dépassé le fait colonial : comme si la France se réduisait à son passé colonial. C'est vouloir se donner beaucoup d'importance symbolique que d'affirmer que toute une société est contre soi. C'est exactement la même récupération qui est tentée quand on compare le destin de ces auteurs algériens, tous talentueux, et reconnus comme tel, avec un destin, qui reste à construire, pour des auteurs français contemporains dont les origines sont diverses. En assimilant des problématiques qui ne sont pas les mêmes, on se compare à bon compte - et les exemples choisis sont glorieux - mais on n'apprend rien sur les véritables mécanismes à l'œuvre. Beaucoup veulent réussir dans la vie et quoi de plus normal. Comme partout, quand il y a beaucoup de prétendants et peu d'élus, la compétition est féroce. Mais j'ose croire qu'un forme de talent compte encore, que les meilleurs l'emportent, que si des discriminations, scandaleuses, existent, on puisse les dénoncer. Mais pour cela, il faut produire des connaissances, et non du verbiage oiseux. Il faut mettre en avant des auteurs inconnus, fantastiques qui n'auraient jamais été publiés. Il faut étudier finement le processus de sélection des manuscrits et en quoi il écarterait de tels talents, etc. On ne démontre rien si on s'appuie sur des contre-exemples : des auteurs étrangers qui, eux, ont réussi à se faire une place dans le monde littéraire français, au point d'être distingués : Académie Française, Goncourt du Nouveau Roman, prix de l'Académie Française, répertoire de la Comédie-Française etc. Une démonstration si faible ne sert qu'à alimenter un discours victimaire pour les uns, et pour les autres, elle justifie ce sentiment grandissant que certains ne savent que cracher dans la soupe, Un livre c'est non seulement un auteur, mais ce sont aussi des lecteurs et manifestement, on ne s'en soucie guère ici. C'est sans doute le cœur du sujet, au delà du monde littéraire : une gauche qui se désintéresse du plus grand nombre (les lecteurs), et ne s'intéresse plus qu'aux minorités agissantes, celles qui veulent prendre le pouvoir symbolique, censément pour le bien de communautés qu'elles prétendent représenter mais plus manifestement pour leur propre égo. Il y a des permanences cependant : un auteur à succès, cela reste un auteur qui vend des livres, et le génie littéraire ne se révèle qu'avec le temps. Il en sera de même avec ces idées : l'histoire en fera le tri.

posté le 25/02/2020 à 16h55

14/07/2015 - En accès libre - Lordon, Hazan : A nos amis

Rencontre et débat passionnant. Une autre rencontre aussi passionnante réunissait Frédéric Lordon et Miguel Benasayag, le 8 mai 2015 au festival de Confédération Nationale du Travail, autour du livre de La Boétie sur la Servitude Volontaire. Intéressant pour répondre à la question : que peut-on faire ? https://www.youtube.com/watch?v=u7k7bzsU__Q et http://www.cnt-f.org/festival-cnt/event/de-la-servitude-a-lemancipation-avec-miguel-benasayag-et-frederic-lordon/

posté le 17/07/2015 à 11h01

27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

La liberté d'expression est un droit fondamental, moins tant parce qu'il permet à chacun de dire ce qu'il pense - l'époque est déjà suffisamment pleine d'égotisme - que parce qu'il permet à chacun d'entendre ce que les autres ont a dire. Et cela ne veut pas dire mettre tous ces discours sur le même plan. Personne n'est obligé de discuter avec des gens qui professent des discours haineux ou irrationnels (car le négationnisme est un discours irrationnel avant tout, avant même que d'être un discours politique ou raciste). Quand untel vient me dire : "Ce monsieur n'a pas le droit de parler", je réponds : "Et pourquoi moi, je n'aurais pas le droit de l'entendre". Et tant mieux si je ne suis pas d'accord avec lui car cela me permet, par contraste, de mieux me définir et d'affiner mes arguments. La censure est une manie française et la société tirerait grand bénéfice en la combattant.

Merci à l'équipe d'Hors-Série d'œuvrer dans ce sens.

Pour ceux qui parlent l'anglais, s'agissant de la position de Chomsky sur la liberté d'expression, ils pourront se reporter utilement à cette vidéo sur Youtube ( https://www.youtube.com/watch?v=d1zpMyceru4 ), qui est la captation d'une conférence-débat de Chomsky, interviewé en 2011 à Bruxelles, par trois personnes, dont Bricmont et c'est justement ce dernier qui l'interroge à 51 min 45, pour savoir s'il faut défendre la liberté d'expression à tout prix, y compris s'il s'agit de propos haineux ou antisémites. Chomsky fait une longue réponse qui débute à 52 min 55 et dure 10 min. Il y rappelle l'histoire de la liberté d'expression aux États-Unis. La seule limite que la court suprême fixe là-bas est quand la parole conduit immédiatement une action criminelle : par exemple si un voleur dans un magasin enjoint son camarade de tirer sur un policier, cette parole est un acte criminel. Chomsky rappelle que cette liberté remonte aux Lumières. Il indique que bien sûr les discours haineux ne sont pas tolérables, mais qu'il est tout aussi néfaste de laisser à l'État le soin d'en décider. Selon lui, la loi Gayssot ne fait qu'emprunter les méthodes des états totalitaires et ce n'est pas la bonne manière d'honorer les victimes de l'Holocauste. Enfin, il pointe l'enjeu du deux-poids-deux-mesures en citant le génocide perpétré par les Belges au Congo, en se demandant pourquoi la négation de ce massacre-là ne serait pas, elle aussi, poursuivie. Dans la même veine, et de façon plus polémique, il termine en observant que la criminalisation du négationnisme est récente, que quand l'Holocauste avait lieu, personne n'avait rien à dire contre, et n'a rien fait pour l'enrayer, mais que plus tard quand les victimes de l'Holocauste pouvaient servir à justifier d'autres persécutions, c'est devenu un enjeu.

posté le 01/10/2014 à 12h19 ( modifié le 01/10/2014 à 12h40 )