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C'est quoi la musique ?

Diagonale Sonore

Julien Desprez

« C’est quoi la musique ? » À entendre notre invité, on se pose la question. Instrument détourné, sons malmenés, oreilles surprises : c’est à cet étonnement que je voudrais vous convier en accueillant le guitariste Julien Desprez. La musique, c’est d’abord pour lui un travail sur la forme et sur le positionnement dans l’espace — l’espace des sons, mais aussi l’espace scénique voire l’espace du monde. Car la musique, c’est quoi, à part un agencement de sons dans le temps et l’espace ? Ici, on fait table rase des idées et des savoirs préparés pour provoquer chez l’auditeur un état musical qui s’éprouve autant qu’il s’écoute. État qui se laisse entrevoir — je l’espère — dans cette conversation à l’image de son invité : détendue (le tutoiement est de rigueur avec Desprez) et concentrée.

Un grand merci à toute l’équipe de l’Atelier du Plateau de nous avoir accueilli dans ses murs.

Diagonale Sonore , émission publiée le 09/05/2015
Durée de l'émission : 67 minutes

Commentaires

12 commentaires postés

Bonjour,
Il faut que je vous fasse un aveu : j'ai mis longtemps à regarder cette émission, pressentant qu'elle allait pas m'intéresser, qu'elle allait être technique et pointue sur la musique, bref pas vraiment pour moi... Et les premiers commentaires n'ont pas aidé à dissiper cette première idée...

Et bien pas du tout ! C'était vraiment une excellente émission ! Merci beaucoup pour cette discussion et la découverte de M.Desprez que je vais tâcher d'écouter attentivement, autant qu'il a paru accessible et sincère dans l'échange.

Merci encore pour vos émissions, je suis ravi d'avoir prolongé l'expérience avec vous pour un an de plus ! En espérant que ça pourra se poursuivre toute l'année...

Par Matthieu, le 03/07/2015 à 03h22

Chère Loutre en goguette,

"Acapulco" est le titre du solo de Julien Desprez, et les extraits présents dans la vidéo viennent du même concert composé d'un seul long morceau qui ne porte pas d'autre titre. Je ne vois guère que cela sur youtube pour compléter : https://www.youtube.com/watch?v=ebhNqKeAs38

Bien à vous.

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Cher Arnaud,

Merci pour votre commentaire qui donne des pistes critiques. Néanmoins, il me semble que tout l'objet de la discussion était bien de redéfinir la "musique". Parler de "pulsion brute de décoffrage" "plutôt que de musique" me paraît déplacé ici, au vu de toute la réflexion déployée en amont par le musicien. De même, la "pulsion" est bien médiatisée au moyen par exemple de la répartition des enceintes dans la salle. Que cette réflexion et son résultat sur scène ne touchent pas votre sensibilité, c'est une autre question, mais ça ne l'invalide pas pour autant.

Quant à une possible superficialité chez Julien Desprez, voici quelques projets à découvrir pour vous faire une idée par vous-même : Earthly Bird (vous y trouverez notamment la nuance que vous cherchez), Noël Akchoté/ Gesualdo Madrigals for Five Guitars, Radiation 10 (un grand orchestre), Q (un trio), Irene, Snap...

Bonne écoute.

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@ tous ceux qui veulent savoir si Diagonale sonore invitera des musiciens non jazz : pourquoi pas ! Rien n'est exclu.

Par Raphaëlle Tchamitchian, le 01/06/2015 à 14h16

La découverte d’un musicien qui m’était totalement inconnu m’a intéressé, mais je regrette le ton de l’interview trop complaisant, à mon avis. Car enfin ce musicien développe une esthétique discutable et qui aurait dû être davantage discutée ici.

Par exemple, voici rapidement ma propre perception de ses solos de guitare (telle qu’elle ressort de cette émission) : plutôt que de musique, j’ai l’impression d’avoir assisté à des transes extatiques où la pulsion s’exprime « brute de décoffrage », sans passer par la médiation d’un discours musical partagé. Le résultat sonore est certes violent, mais ne touche pas ma sensibilité.

La radicalité du musicien ne serait-elle pas superficielle au fond ? L’exposition non médiatisée de la pulsion n’apparente-t-elle pas ces concerts à la publicité ? Le recours à la vidéo et à toutes ces prothèses techniques, ne masquerait-il pas l’indigence musicale ? Après l’effet « rouleau compresseur » de ces sons saturés, quelle place à la nuance, à la poésie, à la délicatesse ?

« Des entretiens filmés avec de la vraie critique dedans » promet Hors Série. Personnellement, j’en veux davantage !

Amicalement,

Arnaud

Par Arnaud StA, le 26/05/2015 à 14h10

Bonjür,

C'était truculent comme tout avant de butter à la 29ème minute sur une recherche google.
Là, frustration : je ne trouve pas le deuxième live qui semble être d'Acapulco - si j'ai bien tout suivi - et qui se termine à 28:55. Je n'ai vu de titre indiqué nulle part et me trouve désarmée face à youtube, qui, décidément, me refuse toute clémence ce soir.

Grève du visionnage jusqu'à satisfaction des revendications : les titres des morceaux que vous incrustez.
... S'ils sont crédités à la fin, je mange mon cendar avant de m'oindre d'orties fraîches.

Bien à vous.

Par Loutre en goguette, le 23/05/2015 à 04h57

AVIS AVIS aux AUDITEURS ! le début est un peu mou MAIS ne lâchez pas, ça devient passionnant à partir de 16 minutes environ. il suffit de zapper le début, quitte à y revenir après si on s'intéresse au travail de l'invité. Je me demande si il ne faudrait pas mettre une présentation un peu plus attirante aussi parce que j'avoue que j'ai failli renoncer. Une proposition, pourquoi ne pas faire figurer cette magnifique citation de l'invité guitariste : "la guitare c'est un truc de geek!", et préciser aussi qu'il devient de plus en plus drôle au fur et à mesure de l'interview ! donc A VOIR. et merci Raphaëlle pour cette belle découverte.

Par Laurine Defond, le 22/05/2015 à 15h24

aurez-vous l'intention de développer, une fois pour une émission, une réflexion sur le sonore et le musical en dehors du Jazz ?

Par gomine, le 18/05/2015 à 13h30

Cher Eric,

Merci pour vos remarques, qui du coup m'ont fait réfléchir sur cette façon de conceptualiser le jazz. Est-ce que chaque art n'aurait pas tendance, du coup, à se définir lui-même de façon valorisante ?

Si l'improvisation est présente dans nombre de productions artistiques qui ne sont pas du jazz (voir par exemple les installations en musique concrète qui ménagent une place à l'improvisation à l'intérieur d'un dispositif fixe), il me semble qu'elle n'a pas la même valeur ontologique pour toutes les musiques. En jazz, elle "fait oeuvre", alors qu'en musique contemporaine, c'est-à-dire du coup écrite, elle vient après l'écriture dans le geste du compositeur.

Pour ce qui est de l'appropriation, ou ce que j'appelle la personnalisation du son, il s'agit de quelque chose qui a été sciemment cultivé et revendiqué par les jazzmen depuis le "jazz des origines". Il ne me paraît pas injustifié, du coup, d'en faire une caractéristique essentielle du jazz.

En revanche, je ne comprends pas ce que vous voulez dire dans votre dernière phrase sur les raisons historiques et les nouvelles directions des jazzmen. Est-ce que le jazz possède d'autres caractéristiques que l'improvisation et l'appropriation, éventuellement moins gratifiantes ? Oui, bien sûr, et j'espère avoir l'occasion de les explorer aussi dans de futurs entretiens, du coup.

N.B. : Je prends note des demandes de contextualisation, merci.

Par Raphaëlle Tchamitchian, le 15/05/2015 à 15h55

Ralala, du coup !!!! les tics de langage, vraiment chiants du coup ! Mais très sympa. C'est beau ce qu'il fait ce musicien puis il est mignon, du coup !!!!! ah ah ah Et le pire, c'est que Raphaëlle a le même et la relancé moultes fois. Bon passons. Belle découverte encore.

Par Annie HUET, le 14/05/2015 à 19h26

Il est vrai, comme le fait remarquer Georgina Mélilot, que l'écoute peut-être rude, à qui découvre. Il serait je pense très intéressant d'avoir en plus des vidéos une contextualisation minimale et quelques références pour pouvoir mieux s'approprier le contenu. Ceci ne serait pas forcément très long - quelques mots clés, noms et liens - et augmenterait drastiquement l’intérêt qui y est porté.

Par Eric , le 14/05/2015 à 01h41

eh bien je vais jouer les troubles fêtes et expliquer peut-être de fait le nombre restreint de commentaires...
Je n'ai pas réussi à écouter plus de 7min d'émission sans me demander quel langage pour initiés se jouait dans cet interview... J avais l'impression de comprendre un mot sur quatre, et là je ne caricature pas !
DU COUP (légèrement moqueur)j'ai laissé tomber l'émission, presque sans regret sauf paradoxalement celui de rater peut-être la découverte d'un touche à tout (?) réellement novateur

Par Georgina Méliot, le 13/05/2015 à 20h20

Excellente émission, une vitalité au travail, qui cherche à se renouveler, à tout déplacer, tout en restant très accessible : « trouver des formes pour jouer avec n’importe quoi », jouer une musique corporelle et spatiale, jouer de la lumière, avec des choses qui ont « la même dignité, la même valeur, mais des qualités différentes », etc. Très inspirant. Les extraits donnent envie d’aller voir et entendre tout ça de plus près.

Par Alexandra, le 13/05/2015 à 09h38 ( modifié le 13/05/2015 à 09h45 )

Je ne poste pas souvent, mais le petit nombre de commentaires, immérité à mon sens, m'y incite.
Émission intéressante, ne serait-ce que pour les découvertes musicales qu'elle me permet, aussi bien concernant l'interlocuteur que les références faites.

En revanche, j'ai une remarque/question sur la caractérisation du jazz:
Je ne suis pas sur qu'une définition "conceptuelle" (concept d'impro, d'appropriation) puisse bien délimiter tant de choses, sachant que cela peut-être présent aussi dans d'autres styles. De plus, j'ai peur de la présence d'un biais: "l'improvisation", "l'appropriation", par ce qu'elles ont de révolutionnaire, sont des idées très gratifiantes, qu'on aimerait en effet avoir comme définition. N'y a t-il pas un risque de définir ainsi par ce qu'on veut, qui gratifie?


Le fait de vouloir une définition conceptuelle du jazz, c'est à dire de faire du jazz une unité, clairement délimitée par quelques concepts, est aussi quelque chose de très gratifiant. Improvisation, Appropriation sont en plus en effet assez souvent présents, mais ne caractérisent peut-être pas parfaitement. Des raisons purement historiques, mais moins belles car moins idéalistes, peuvent aussi êtres présentes: il est possible que ce qu'on l'on nomme jazz aujourd'hui soit aussi (voir même essentiellement) relié au "jazz des origines" par l'histoire, par le fait - par exemple - que ce sont des jazzmen qui pris de nouvelles directions, ce qui nous a fait considérer celles-ci comme aussi du jazz.

Qu'en pensez vous?

Par Eric , le 10/05/2015 à 17h01 ( modifié le 10/05/2015 à 17h08 )