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Soirée Période (épisode 2)

En accès libre

Etienne Balibar, Olivier Neveux, Jean-Marc Rouillan

« Intervenir politiquement dans la théorie, intervenir théoriquement dans la politique ». C’est la punchline qui accompagne la revue en ligne Période. Créée au début de l’année 2014, la revue fêtait le 3 juin 2017 ses trois ans d’existence et le lancement du premier livre de sa collection aux éditions Amsterdam, Pour un féminisme de la totalité. 

Pendant ces trois années, la revue a tenté, de son propre aveu, de « redécouvrir et se réapproprier » les marxismes en France, d’un point de vue critique et ouvert. La revue a notamment mis au cœur de ses chantiers la publication des courants, auteurs et autrices non francophones, la (re)découverte de thématiques parfois sous-traitées dans le marxisme français (féminisme, antiracisme, études culturelles, écologie politique, questions esthétiques, opéraïsme, théories de la forme-valeur) et a enfin entrepris de revisiter des questions plus classiques liées à l’histoire du mouvement ouvrier ou à l’économie politique.

C’est avec cette ambition que, pour cette journée anniversaire, Période a réuni pas moins de 11 intervenants et intervenantes, pour réaliser des entretiens publics : l’enjeu était de se ressaisir de questions qui marquent la conjoncture au prisme de la théorie. Ainsi, on a pu entendre le philosophe Étienne Balibar nous raconter ses folles années althussériennes, pendant lesquelles une solide équipe théoricienne jouait aux équilibristes entre un parti communiste désorienté par sa déstalinisation et l’effervescence gauchiste du maoïsme français. Il a rappelé comment l’époque les a amenés à réinterroger la forme-parti, l’articulation entre partis et mouvements, ainsi que leur rapport tortueux aux enseignements d’Antonio Gramsci. Par la suite, Jean-Marc Rouillan a été interrogé sur la composition de classe du prolétariat contemporain ; il est revenu sur un concept forgé tout au long de sa militance, celui du prolétaire transnational, véritable adversaire d’un capital devenu mondialisé. Stefan Kipfer, géographe critique, a détaillé les mécanismes de domination raciale perpétués par la planification et la rénovation urbaines. Claude Serfati, économiste marxiste, a mis en lumière la place stratégique des industries militaires et sécuritaires en France, pour éclairer le fonctionnement concret de l’impérialisme français, sa place dans le concert des nations européennes et dans les rivalités de puissances à l’échelle régionale. Frédéric Lordon, qu’on ne présente plus, a été interrogé sur la continuité de son parcours : comment passe-t-on de la modélisation hétérodoxe des cycles économiques à Nuit Debout ? Quel est le chemin de Kaldor et Goodwin à Spinoza ? Olivier Neveux, professeur d’histoire et d’esthétique du théâtre à l’ENS Lyon, a par la suite mis en défaut les schémas canoniques du cinéma et du théâtre de gauche ; plutôt qu’un art qui dévoile les structures de la domination, il a insisté sur l’importance de reconstituer un imaginaire émancipé, une attention renouvelée aux possibilités de transformation – autant de capacités esthétiques mises à mal par la déferlante néolibérale, dans les arts et spectacles comme dans la vie de tous les jours.

Toutes ces réjouissances ont pu donner à voir un large spectre de la réflexion marxiste aujourd’hui ; davantage comme un vaste chantier en construction que comme un nouveau catéchisme ; une élaboration qui entend bien maintenir ouverte et vivante l’hypothèse du communisme.

Félix Boggio-Ewanjé-Epée

 

 

En accès libre , émission publiée le 29/07/2017
Durée de l'émission : 109 minutes

Regardez un extrait de l'émission

Commentaires

12 commentaires postés

Olivier Neveux parle beaucoup et à la fin je ne sais pas ce qu'il propose concrétement.

Par Karim El Majri, le 06/09/2017 à 18h21

balibar faut oublier empêtré comme il est dans l'historicite de sa pensée .
j'ai adoré neveux , et bien attendu rouillan et sa gémellité à genet merci pour ces rencontres

Par bernejo, le 06/08/2017 à 17h09

C'est tellement passionnant , qu'il m'a fallu un moment pour digérer ce que je venais d'entendre. un tel condensé de récits une telle singularité à être au monde une telle force bref j'en redemande

Par bernejo, le 03/08/2017 à 21h17

On pourrait rétorquer à celui qui critique Ruffin quant au "mépris de classe" concernant l'intégration de références populaires, qu'il est lui-même dans une posture de mépris de classe. Ba oui, en quoi la petite maison dans la prairie serait une référence insultante ? Ou problématique ?

Par HBK, le 03/08/2017 à 19h51 ( modifié le 03/08/2017 à 19h51 )

Version téléchargeable SVP ! :-)

Par Le cas échéant, le 31/07/2017 à 22h34

Olivier Neveu, Vieux Pneu.

Le populisme de gauche de Ruffin c'est l'avant-garde, les fayots de l'art contemporain n'ont rien à nous apporter, sinon le baratin refroidie et scolaire de l'entre-soi gauchiste. Et dans le désastre actuel de la gauche, ce blabla néo-68 permanent est simplement ridicule [n'oublions pas que ce prêchi-prêcha est notre académisme culturel, il gouverne Ministères, Art Press et Fondation Pinault, c'est la Doxa des pouvoirs politiques et économiques "l'émancipation"]. Sortons vite des postures avantageuses des néo-Godard - pressons-nous de les enfermer loin dans un chalet Suisse- et cessons cette piteuse habitude de conchier le peu qui réussit à gauche pour montrer qui est le plus révolutionnaire ou le plus libertaire. Laissons Olivier jouer à qui est le plus rougeoyant dans son ENS... Loin de nous.
On sait ce qu'est devenu Fluxus = une pub pour trousse. Et Guy Debord un poster moins joli que celui du Che. Vieilles salades pourries du modernisme révolutionnaire!

Pitié, artistes Contemporains, oubliez-nous et continuez à lécher le cul des directeurs de DRAC, c'est là que vous êtes les meilleurs!

Par GaM, le 30/07/2017 à 10h06 ( modifié le 30/07/2017 à 11h01 )

Les versions à télécharger seront disponibles lundi en fin de journée. Nous vous prions de nous excuser pour ce retard.

Par Raphaël, le 30/07/2017 à 09h58

Il n'y a pas de lien pour télécharger les versions audio ou vidéo sur la page. Pouvez-vous y remédier?

Par Nicolas Theis, le 29/07/2017 à 21h47

Téléchargement ?

Par rdg, le 29/07/2017 à 18h48

Il n'y a pas le lien pour telecharger. merci. tchembé rèd.

Par Anthony alger, le 29/07/2017 à 18h35

Bonjour,
Pourquoi n'existe -il pas de version Audio à télécharger ?

Par Romain ZAMBON, le 29/07/2017 à 18h24

Où sont les liens de téléchargement ?

Par remi973, le 29/07/2017 à 17h53