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L'effondrement qui vient

Dans le Texte

Pablo Servigne

Il y a des lectures qui bouleversent à jamais votre regard sur le monde. Le livre de Pablo Servigne, Comment tout peut s'effondrer, est du genre à vous déssiller irréversiblement. C'est d'ailleurs à ce titre qu'il m'a été recommandé. Un soir, au Lieu-Dit, un inconnu m'a abordée, pour me parler d'une émission qui avait changé sa vie : mon entretien avec Frédéric Lordon, à propos de Capitalisme, désir et servitude. "Depuis, m'a-t-il confié, un seul texte a eu la même puissance de déflagration pour moi. Un seul : le livre de Pablo Servigne".

Alors je me suis lancée dedans - c'était il y a six mois. Et je n'en suis jamais revenue. Avec son co-auteur, Raphaël Stevens, Servigne confirme calmement, méthodiquement, et presque sereinement, les pires intuitions que nous pouvons avoir sur notre avenir. L'effondrement de la civilisation, qu'à peu près chaque époque a fantasmé pour son propre compte, est cette fois imminent, scientifiquement documenté, et tout à fait inéluctable. Pas la fin du monde, non : juste la fin de la civilisation techno-industrielle que nous connaissons, et qui n'a aucun avenir. Ce ne sera pas forcément l'hiver nucléaire auquel les films post-apocalyptiques nous ont presque habitués. Ce sera "juste" la fin du pétrole, de l'électricité à foison, et du monde qui va avec.

D'ici quelques décennies (que le réchauffement climatique et l'effondrement de la biodiversité, inexorables, et un cataclysme financier très probable, auront rendues pour le moins chaotiques) la satisfaction de nos besoins élémentaires en eau, en énergie, en nourriture ne sera plus assurée à des coûts accessibles au plus grand nombre par des services encadrés par la loi. Ce que nous ne voulons pas voir et que Servigne et Stevens nous apprennent, c'est que c'est nous qui aurons à y faire face : nous qui avons encore quelques décennies à vivre et des enfants à élever sans trop savoir quoi leur promettre. Que leur dire ? Que dire à nos enfants quand nous avons de plus en plus conscience de leur léguer un monde exsangue, essoré par un capitalisme débridé et menacé de devenir bientôt inhabitable ?

Leur dire ceci : l'effondrement de notre civilisation industrielle approche, mais ce n'est pas la fin du monde, ni celle de l'humanité. Il va falloir cultiver d'autres formes de vie, beaucoup, beaucoup plus sobres, mais plus coopératives, aussi : seuls les petits systèmes résilients parviendront à résister aux chocs, grâce à l'entraide, à la polyvalence et à l'autonomie. L'occasion de mettre à l'épreuve les principes de la philosophie anarchiste, qui postulent que les groupes humains n'ont pas besoin de centralisation ni de structures autoritaires pour s'auto-organiser. Là est sans doute la clef de la relative sérénité de Servigne et de son texte : dans un même geste d'écriture, il nous inflige un deuil redoutable - c'en est bientôt fini du monde tel que nous le connaissons - mais nous arme pour regarder la transition qui vient d'un oeil lucide, avec le sang-froid qu'il faudra pour se prémunir du pire. Et qui sait si nous n'aurons pas des occasions de nous réjouir, alors, et d'inventer un monde en mieux ?

Dans le Texte , émission publiée le 21/01/2017
Durée de l'émission : 82 minutes

Regardez un extrait de l'émission

Commentaires

51 commentaires postés

C’est intéressant d’observer notre réaction face à des nouvelles qu’un partie de nous considère vraies (sinon on ne réagirait pas, on les laisserait de côté comme des choses sans intérêts) et qu’une autre partie de nous rejette plus ou moins violent. Dans ces cas là c’est un peu comme si on investissait le messager du devoir de trouver et d’apporter des solutions aux enjeux qu’il met en lumière. Est-ce raisonnable d’investir une personne d’une telle responsabilité ?

Par David Desconnet, le 30/06/2019 à 14h44

Dans le même genre, je vous recommande le travail de Philippe Bihouix « L’âge des Low Tech »

Par David Desconnet, le 30/06/2019 à 13h51

En géopolitique , PS est assez faible , citer le Vénézuela qui a des réserves de pétrole très importantes est le contre exemple parfait , en revanche les US qui sont conscient de cet état de fait font tout en tant qu'impérialistes pour se l'approprier.

Je viens de regarder PS interviewé par THINKERVIEW a évolué un peu dans son discours.

Il n'a pas lu le programme de la FI qui a intégré le programme Négawatt qu'il défend même si c'est insuffisant par rapport au danger nucléaire.

Bref peut mieux faire!

Par titou, le 27/02/2018 à 01h03

"ABSENCE TOTALE DE CONSCIENCE SOCIALE" ????

...Faut-il offrir un second visionnage à Loïc CHANTRY ?

J'y vois AU CONTRAIRE, LA CONSCIENCE SOCIALE LA PLUS RIGOUREUSE en ce sens qu'elle fait preuve d'une responsabilité aiguisée en une situation d'un degré de gravité inédit qui l'exige a minima.

Encore ne faut-il pas faire un hâtif procès pour pessimisme avant d'avoir lu et étudié... [ Hein Loïc ? ]


Pablo SERVIGNE vient de livrer avec Gauthier CHAPELLE un excellent nouvel ouvrage : ENTRAIDE.
(il semblerait qu'il y parle de conscience sociale !!!Hahaha !)

Par Pierre BOUYSSET, le 20/10/2017 à 12h58 ( modifié le 20/10/2017 à 13h00 )

Je vois une misanthropie violente dans cette voix douce, un pessimisme sans colère tout ça est suspect.

Je préfère un Communiste que la colère conduit au cynisme et a l'autoritarisme, comme Nizan pour le cynisme, ou Staline pour l'autoritarisme, que cette effondrement joyeux ou au final on préfère l'abandon politique la dénonciation avec voix doucereuse du on vous l'avais bien dit au fait de vouloir assumer le collectif, au sus de ce qu'il raconte l'absence de volonté radical et déterminé de prise de pouvoir ne peux s'expliquer que par une misantropie.

Le tout couplet a une absence total de conscience social.

L'etre humain une espece bizarre qui se raconte des histoires, et rien sur la classe dominante rien sur le Capitalisme, a ceux qui profite d'une organisation social tel qu'elle est.

Le fait même qu'il dise d'Hollande qu'il est courageux, que sont livre est lut par des socialauds...

Par Loic Chantry, le 30/09/2017 à 02h56

URGENT DE METTRE CETTE EMISSION EN ACCÈS LIBRE !

Par Pierre BOUYSSET, le 26/06/2017 à 20h51

Ayant été assez "secoué" comme certains par cette émission, il me semble d'utilité publique que cette interview soit diffusée le plus largement possible.

Y a-t-il possibilité de voter pour rendre cette émission en accès libre ?
Cet un bel outil pour une prise de conscience plus large.

Par Stéphane Le Hénanff, le 15/03/2017 à 21h53

@Danee1909
Je suis bien conscient de toute l'ambiguïté de l'expression « au rythme actuel ». ainsi d'ailleurs que de la notion de pic pétrolier. Je voulais simplemt mettre en évidence une affirmation précipitée supplémentaire de Pablo Servigne. Par ailleurs, vous aurez remarqué que, selon les statistiques de Jancovici qu vous m'avez incité à consulter, la Syrie aurait dépassé son pic depuis 2001 et que, par exemple, Vietnam, Royaume uni, EU+Norvège, Indonésie etc ; ont dépassé leur pic depuis plusieurs années sans être entrés en situation révolutionnaire.

Par Robert., le 11/03/2017 à 19h06

@Robert

"au rythme actuel"

Il n'y a hélas pas de ressources fossiles ou minières dont notre civilisation industrielle soit capable de faire une consommation constante (donc raisonné en quelque sorte)sur plusieurs siècles.
Cela supposerai une croissance nulle, ce qui n'est pas dans l'idée des entreprises qui on besoin de lithium ou de toute autre ressource, minière ou énergétique, surtout quand le but utopique (ou mercantile) est de vouloir équiper chaque humain consommateur d'un moyen de transport personnel électrique ou hybride.

Cet article du blog "Avenir sans pétrole" expose pédagogiquement cette notion de réserve et tout le malentendu qui peut être créé par la notion de "consommation au rythme actuel":
http://www.avenir-sans-petrole.org/article-comprendre-le-pic-petrolier-73334038.html

Et quand bien même on arriverait à ne pas augmenter notre rythme d'extraction de lithium, ou de tout autre chose, encore faut il avoir assez d'énergie pour pouvoir continuer l'extraction pendant 330 années.
Pour en revenir au pétrole donc, c'est l'Agence International de l'Energie qui vient de l'annoncer, l'offre de pétrole n'est déjà plus suffisante pour satisfaire la demande:
https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211852860290-laie-craint-une-penurie-de-petrole-a-partir-de-2020-2070274.php#xtor=RSS-39

Pour ce qui est de la Tunisie et de l'Egypte, ce sont bien des pays producteurs de pétrole, et après avoir re-écouté, a aucun moment l'auteur ne parle du fait qu'ils étaient autosuffisants. De ce point de vue là il n'y a donc pas affirmation péremptoire il me semble.

Là où il y a plus matière à discuter, c'est lorsqu'il dit (au moment que vous citez) que les révolutions ont éclatées "quelques mois après" (sic) le pic de production de pétrole conventionnel de ces pays.
Pour la Tunisie: dernier pic de production en 2007-2008 (mais production en baisse depuis 1980) et révolution en 2010.
Pour l'Egypte: pic vers 1993 et révolution en 2011.
La corrélation directe dont il parle est donc à nuancer, si par "quelques mois" il entend "moins d'un an".
Sources pour les pics de production: https://jancovici.com/transition-energetique/petrole/le-pic-de-production-une-realite-deja-courante/

Par Pierre25, le 07/03/2017 à 18h31 ( modifié le 07/03/2017 à 20h04 )

a 21'20 vous annoncez la fin du lithium avant 2030. Cela contredit l'évaluation des réserves mondiales donnée par
U.S. Geological Survey, Mineral Commodity Summaries, January 2015 que l'on peut lire ici
https://minerals.usgs.gov/minerals/pubs/commodity/lithium/mcs-2015-lithi.pdf et
qui estime les réserves mondiales à 330ans au rythme actuel.

Par Robert., le 05/03/2017 à 18h43 ( modifié le 05/03/2017 à 18h43 )

A noter que les deux premières révolutions de ce qu'on appelle "les printemps arabes" ont eu lieu, contrairement à l'affirmation péremptoire de Pablo Servigne (32' 12") n'étaient pas producteurs de pétrole (Tunisie décembre 2010, l'Egypte en janvier 2011 était au 28ième rang des producteurs et n'était pas autosuffisante). Pas trop envie de relever d'autres inconsistances.
Tiens, pour un contrepoint optimiste (que je n'approuve pas nécessairement d'ailleurs) "Le commencement de l'infini" par David Deutsch*, chez Cassini.

* pour faire peur, c'est un des précurseurs de l'informatique quantique.

Par Robert., le 28/02/2017 à 21h40 ( modifié le 28/02/2017 à 21h43 )

Merci. Beaucoup de plaisir à l'écouter, avec ce calme qui se refuse à adopter la frayeur qu'inspirent les prêtres en tout genre. Par contre, vous passez trop vite sur le constat de départ, le diagnostique, l'état des lieux des énergies disponibles, ce qui est quand même la base. Puisque tout le reste découle de ça. C'est au moins la moitié de l'entretien qu'il faudrait dédié à ça, hors il n'y a que cinq petites minutes.

Sur le malthusianisme, un peu de démographie, sans être expert, nous montre que les sociétés développées (ayant réalisé leur "transition démographique", un concept de l'histoire de longue durée) sont au maximum à 2 enfants par femme. Ce qui assure la simple reproduction. Comment voulez-vous faire moins que ça ? L'Espagne est à 1,2. L'allemagne à 1,3 (c'est la déprime pour eux). La transition démographique est historiquement corrélée à la montée de l'alphabétisation (on apprend ça en lisant Todd, par exemple). Autour de 2, le pays appartient à la modernité (démographiquement parlant). Le malthusianisme est une horreur qui nous vient des fanatiques protestants du XIXème siècle, visant à rendre le peuple coupable, doublée d'une idéologie du mépris du peuple, ce qui va si bien aux aristocrates anglais de cette époque.

Sinon j'aodore votre site. Merci pour.
Simon Quéheillard

Par Simon Quéheillard, le 05/02/2017 à 21h16

Quelques liens pour rentrer dans le détail des problèmatiques :

https://www.youtube.com/watch?v=JauNIUgQEz4&t=980s

https://www.youtube.com/watch?v=xBueecLLC6A

https://www.youtube.com/watch?v=WbPEnS33Sog

Par cyberprimate, le 31/01/2017 à 04h26

Bien mais ça manque vraiment d'un travail de biographie, refs et de sources après certains entretiens comme celui-ci.
Pour info, pour Tesla et la pénurie prévisible de Lithium:
http://www.clubic.com/pro/actualite-e-business/actualite-800756-lithium-elon-musk-fera-bondir-production.html

Par frederic MARTIN, le 30/01/2017 à 01h13

en effet on n'évitera pas les catastrophes, c'est mathématique et... physique!... Comme on est dans l'impossibilité logique de s'y préparer sauf à accélérer leur déclenchement... c'est tout aussi mathématique et physique... il ne reste plus qu'à se serrer les coudes dès maintenant... Mais traduire ça sur le plan social ça sera pas facile à faire vu notre égoïsme naturel. Je propose un égoïsme charitable, une sorte de quadrature du cercle non pas mathématique mais humaine. Elle est parfaitement possible. Merci à monsieur Servigne d'avoir encore mieux éclairé nos lanternes.

Par marc gébelin, le 28/01/2017 à 23h57

Chatherine : https://www.youtube.com/watch?v=WqpKhr_BaCg

bravo !!! et courage !!!

Par Gauthier R, le 28/01/2017 à 10h31 ( modifié le 28/01/2017 à 10h31 )

Bonjour à l'équipe d'Hors série ,
C'est la première fois que je mets un commentaire ,mais précisément car cette notion "d'effondrement " de la "civilisation" me taraude tout particulièrement ,que je la ressens depuis fort longtemps "charnellement" et qu'avec un quasi acharnement ,non seulement j'en recherche ,à travers les travaux d'autres bien sûr qui m'ont précédés ,à travers l'histoire de l'humanité ,par de nombreux documents et supports divers ,livres ,télévision ,internet films tout ce que je peux trouver me donnant matière à réflexion et qui trouvent en moi des échos et des points de convergences,plus que fort nombreux .En effet comme le constate ce Monsieur ,un de plus ,qui s'appuit lui même sur les travaux de nombreux autres Messieurs tous plus éminents les uns que les autres ,car les Messieurs ce sont tous penchés sur tout depuis la nuit des temps ,avec beaucoup de génie ,de talent de générosité pour beaucoup ,ont bâtit ce monde quasiment de A à Z et que pour notre part ,nous Femmes ,et bien nous ne leur avons fourni au fond pas grand chose ,eux mêmes ,des enfants ,Mâles pour faire ce monde ,et femelles pour pouvoir encore procréer ,d'ailleurs à leur convenance ,trop d'enfants ne leur agréant pas et trop peu non plus .Qu' ils nous ont laissé malgré tout ,bien obligés ,notre rôle nourricier ,d'infirmières ,d'amante ,à leur convenance également ,jeunes ,belles et si possible fécondes mais pas trop, puis, passé l'heure de la fécondité et du désir ,la grand mère s'occupant des petit enfants,car passée d'objet de désir à celui de dégoût comme le dit le poète ,mais pouvant encore faire la soupe et la leur servir .Je reconnais le côté quelque peu carricatural de l'évocation des rapports hommes/femmes que j'évoque ,et cependant ,depuis mon âge le plus tendre cette terrible question de l'inégalité profonde entre femmes et hommes au droit d""exister" en tant que personne de "pouvoirs" bien plus grands que celui de fournir du travailleur ,de la chaire à canon ou du penseur qui pense toujours à hauteur de son nombril ,et oubli sans cesse plus de la moitié de l'humanité dans toute les "révolutions " ou évolutions.,ne serait ce pas là, la cause infiniment profonde ,millénaire,et au combien délicate à aborder ,de notre effondrement ,sans cesse constater ,pour en arriver jusqu'à aujourd'hui au final?Ce n'est qu'une question ...Nulle obligation bien sûr d'y réfléchir ,car si j'en juge par les années que j'y ai passées et les souffrances bien réelles que j'ai endurées et vu endurées par d'autres Femmes ,extrêmement nombreuses ,je reconnais que l'affaire est de taille ,il y a cependant une piste qui vient de paraître dans "Manière de voir " du Monde Diplomatique
"Femmes ,la guerre la plus longue" qui pourrait peut être être un début de réflexion...Ce qui pourrait peut être faire envisager que "les Pouvoirs" enfin reconnus des Femmesen ces temps difficiles seraient l'"avenir de l'homme"!!!

Par catherine richard, le 28/01/2017 à 06h11

Les questions qui me viennent après cette émission :
Quel crédit accorder à un type qui se balade en chaussettes sur un plateau télé ?
Quel sens donner à ce déballage laineux ?

Par Pierre-Yves Dubois, le 27/01/2017 à 21h00

Il existe aujourd'hui un mouvement nommé "The dark mountain project" qui invite les artistes et écrivains anglophones, qui sont convaincus de l'effondrement écologique et civilisationnel à venir à s'emparer de la question. On est à la veille d'un renversement vertigineux du monde et de notre humanité, et nos intellectuels et nos artistes sont encore bien silencieux sur le sujet…

"The Project grew out of a feeling that contemporary literature and art were failing to respond honestly or adequately to the scale of our entwined ecological, economic and social crises. We believe that writing and art have a crucial role to play in coming to terms with this reality, and in questioning the foundations of the world in which we find ourselves."

http://dark-mountain.net/about/the-dark-mountain-project/

Par cyberprimate, le 26/01/2017 à 01h51 ( modifié le 26/01/2017 à 02h00 )

Merci pour cette émission. Je pense que nous sommes plus nombreux qu'on ne le pense à avoir compris que l'effondrement arrive et que nous sommes vraiment inquiets de constater que nous ne nous préparons pas. Je milite à la France insoumise faute de mieux, même si je suis bien consciente que notre programme n'est pas un programme résilient, que la foi en la technologie y est encore forte ainsi que dans la bascule possible vers le tout renouvelable. Nous parlons de règle verte sans vraiment comprendre l'énormité de la mutation que cela implique. Mais tant pis, j'y suis quand même, faisant ma part pour tenter de faire gagner ce mouvement, en me disant qu'au moins, avec un gouvernement de ce type, nous serions plus proche de l'étape suivante et de l'organisation nécessaire à lancer dès à présent pour que nous enfants aient un avenir.
Bien à vous
Marie Labat

Par Marie LABAT, le 24/01/2017 à 20h59

Merci pour cette émission.
En tant qu'initié à la rhétorique jancovicienne, je pense qu'il est utile de préciser ce que Pablo Servigne veut dire lorsqu'il utilise l'image des 450 esclaves / personne. Jancovici ne parle pas d'énergie au sens de la force de travail, qui inclurait le "travail" intellectuel (Judith cerne bien le problème lorsqu'elle objecte que l'énergie produite quotidiennement par chaque individu est compliquée à évaluer, car comment comptabiliser "l'énergie" intellectuelle, et la convertir pour l'agréger à l'énergie mécanique ?). Mais, justement, uniquement de l'énergie mécanique, quantifiable en joules. Le raisonnement consiste donc à dire : on sait mesurer, en joules, l'énergie mécanique qu'un être humain adulte est capable de produire en moyenne (en gros, en utilisant ses muscles) ; en joules, on sait aussi mesurer ce que représente la consommation quotidienne individuelle de pétrole, d'électricité, etc., servant à produire du mouvement, de la chaleur... Conclusion : chaque individu, dans les sociétés occidentales, consomme, en moyenne, l'équivalent de ce que peuvent produire 450 personnes à temps plein comme énergie mécanique.
La méthode est assez grossière mais elle permet de concevoir à quel point nous vivons sous "assistance" des énergies fossiles, indissociables d'une ère d'abondance qui touche à sa fin, et le changement civilisationnel qu'implique leur épuisement.

Par donny frisson, le 23/01/2017 à 23h27

Paul , je ne suis pas un grincheux, c'est moi qui est parlé en premier de bien publique , bien quasi publique (qui est la nomenclature et définition Economique : Cout marginal = 0 , et bien non exclusif pour les biens publique; et Cout marginal proche de zero pour les biens quasi publiques, avec possibilité "d'exlusion"). J'ai les articles , les dates, et sur le forum vous pouvez allé voire comment la réception de mes idéesa été gratiné (insulte , harcèlement) .
Les bien publique,bien de "merit" et bien quasi publique ca a été le theme de mes recherche en économie (qui date de 2001 et 2005 ) , lié à la culture et au piratage (le piratage rend l'art un bien publique , car non exclusif, et coût marginal = 0) .
Apres Daniel a sorti "les communs" (on dirait un terme pour désigner les toilettes, la nomenclature est: bien publique) pour bien effacer les traces .
Je lui ai aussi , contre alain Korkos, rabattu les oreilles avec le cinéma du reel,le photojournalisme et critiqué leur regard moraliste et déconnecté des études sur l'image. J'ai aussi envoyé un courrier privé ou j'ai poussé le documentaire et expliqué les differents cinéma, et les différentes approchent du réel et aussi du cinema de l'imaginaire ; J'ai d’ailleurs fait découvrir "A la barbe du bon dieux" et bizarrement, sans même qu'on me cite (ce qui est contraire a l'usage d'ASI, dans le fond je m'en fout, mais juste ça montre la volonté d'effacer) , il a invité la réalisatrice (on venait de me bannir). Celle-ci, a d'ailleur eté clairement choqué par certaine questions (completement idiotes) de Daniel . Comme par hasard il a invité des documentaristes par après (avec qui le courant est mal passé) , et a fini par faire son association avec Tenk. Je me suis fait insulté par Alain Korkos , et virer du site . Quelle indécence !!
Ce que je dit clairement c'est que la manipulation du savoir, des media et des unifs par le capitalisme et les oligarchies, foutent le bordel (et les media sont complice de ce mic mac, volontairement, ou par ignorance et narcissisme) ,le tout en mettant dans la tete des gens le "rolling back", qui est une stratégie pour détruire l’État et les bien publiques , et tout privatiser (je ne vais pas entrer dans les détails ici ) .
J'ai toujours expliqué aussi le fonctionnement boiteux de la BCE et de l'europe, et soutenu qu'il fallait une sortie (ou alors de se battre contre la vision allemande en etant prêt à ce que l’Allemagne sorte) , la encore la réception a été super "chaude".
J'ai soutenu aussi le revenue universel, la aussi pour me faire incendié . Bref bref , l'hypocrisie , toujours l'hypocrisie , et surtout l'incapacité à faire son autocritique .

Dans tout les cas , vous refusez d’écouter quand l’énonciateur ne fait pas partie de votre clan.

Et finalement, et sans doute , Surtout , j'ai eu le malheur de me mettre les antispecistes à dos, et je suspecte clairement des membres de la redactions d'asi de l’être , ce qui a été un motif claire d’exclusion.

Ce genre de comportement , de surdité , et de manque d’éthique, c'est un gros gros probleme de la gauche francaise ( et d'ailleurs ) .Vous vous décrédibilisez, vous vous montrez sectaire, emprunté, et par moment complément hypocrite et idiot . Désolé de le dire , et le redire, mais ca fait beaucoup de mal aux idées et aux combats de gauche.

Et les gens de la rue, pourtant pauvres et dominés économiquement, ils vous détestent , vous etes insuportable à leur yeux . JE le sais car j'ai beaucoup frequenté de gens de classe différente (et pays differents) , et j'ai du toujours me battre pour les idées de gauche meme face au gens très pauvres. Et l'affaire dieudonné , ca a été le coup de grace . J'ai preferé prendre mes distances au bout d'un moment, car il etait impossible d'avoir un echange d'idée . Tout a été clivé . et jamais jamais vous n'arriverez à l'union avec les gens que vous étudiez du haut de votre bureau, car ils vous méprisent, et vous trouve mou , con, et surtout ils ont l'impression que vous les prenez pour des cons incultes . Et ca n'a rien a voire avec mon jugement et mon histoire, je vous parle de la réception et de la vision que la classe dominée a de la gauche intello blablateuse .

Et tout ca est tres triste, surtout que à un moment vous etes devenue indéfendable, et quelque part eux aussi (dans le mépris de tout les intello, dans un certain antisémitisme latent, dans un complotisme par moment paranoiaque, par moment simplement un ecart de language: pour eux complot, c'est ce qui est appelé connivence, corruption ou trafique d'influence ) .

Si vous voulez etre efficace, comme le dit MALCOM X dans son interview à Berkeley , il va falloir que vous vous mettiez en retrait, que vous leur donniez la parole, et que vous les aidiez sans tout le temps tirer la couverture et vous mettre en scene . Il va falloir que vous acceptiez qu'il y a des leader naturels qui s'imposent, car la rue trouve ça naturelle, elle aime et reconnais le talent, pas comme nuit debout . Et il va falloir leur laisser plus que 5 minutes pour s'exprimer .
Bernie Sanders a accepté d’être interviewé par Killer Mike (super grand rappeur américain) , et Killer Mike lui dit : "vous etes deja different, car vous avez accepté cette interview, à ma grande surprise" .

Quels artiste de la rue avez vous invitez (musicien, danseur, rappeur, peintre, grapheur) , à part un allumé anarchiste qui deteste la police , et qui a fait les meme etudes que vous ? Par contre une intello qui parle de l'art de la rue ( sans vraiment parler DES musiques electroniques , ni de la contre culture dans son ensemble) , ou encore de l'art afroamericain (je prend ce terme car c'est le terme que eux utilise) sans cité Luther King , sans parler du tag , du graph, et de Basquiat (qui vaut 60 millions d'euro sur le marché, en gros un des 10 artistes les plus chere du monde ), sans parlez de Malcom , de Keith Harring, de Obey, etc etc vous ne parlez dans le fond que de vous et de votre petit regard .

Vous ne voulez pas comprendre car vous voulez etre plus malin que tout le monde , et désolé, mais vous ne l'etes pas .

L'ecroulement il va avoir lieux , c'est soit celui de la finance, soit celui de la democratie (voir les deux ) ; L'ecologie elle est deja a 90% morte (mais la nature a un pouvoir de régénération), alors que la democratie avec les moyens moderne de controlle et de destruction, si elle tombe , good luck pour qu'elle se redresse!

Ce coup ci j'espere que c'est assez claire ce que je dit ? plus de pincette ni de prose poetique,ni de littérature, ni de yoga , ni de zyzek , juste les mots crus , ca vous va ?.

Par Gauthier R, le 23/01/2017 à 23h11 ( modifié le 24/01/2017 à 01h37 )

Je suis Pablo Servigne depuis deux ans et même après la lecture de son livre, malgré la lucidité, difficile de passer à l'action, de la tête au corps, les phases de deuil ne sont pas toutes passées. J'en suis encore à la profonde angoisse ou déprime régulière face aux OMG point. Mais l'écouter avec ce ton si paisible est toujours aussi stimulant.

Par Cantou, le 23/01/2017 à 20h50

Bonjour Judith, déjà merci pour la découverte. Puisque j'en suis au éloges et pour contre balancer la parole des grincheux dans les commentaires, l'effondrement approche et votre invité en fait une description indiscutable qui ne sera jamais de trop. Néanmoins, il me semble qu'il y a systématiquement un grand thème absent dans vos questions, je parle du mouvement des communs. ASI s'y était penché l'année dernière, mais ne serait-il pas de circonstance d'inviter B.Coriat sur cette question à travers l'ouvrage collectif qu'il a coordonné ("le retour des communs", la découverte) ou M.Bauwens (plutôt sur le peer to peer). C'est surement dans vos plans cela dit, mais j'en parle quand même car c'est il me semble que les communs offrent une vision à la fois institutionnelle de la transition nécessaire, mais aussi politique puisque qu'à travers l'organisation en faisceaux de droits décrite par Ostrom, la démocratie peut s'appliquer au collectif de production. D'ailleurs, le concept de récommune de F.Lordon m'a souvent fait penser à celui des communs (en plus "terre à terre"). Ce que l'on déplore avec l'effondrement qui vient, c'est qu'aucun autre paradigme que celui du capitalisme ne semble en mesure de répondre au besoin d'organisation des sociétés. Et j'avoue, lorsqu'on me parle de l'auto-organisation anarchiste, je n'en vois pas les aspects concrets et macroscopiques. Je pense que c'est en partie cela qui effraye les gens, la perspective qu'il n'y rien après et qu'il n'y ai pas un déjà-là suffisamment puissant pour devenir la matrice de la société post-productive.

Par Paul Balmet, le 23/01/2017 à 15h29 ( modifié le 23/01/2017 à 15h30 )

Plus envie d’être doux et encourageant devant cela .

En premiere année , premier jour, premiere heure, premiere minutes, premier mots de cours d'economie , dans une unif tout à fait liberal (et ringarde) , definition de l'economie : l'economie est la gestion des ressources limité face a un desir illimité .
Bref je vois pas ou vous avez vu que les economistes n'avaient pas conscience de tout ca . c'est du delire votre parano .
C'est les relais educatif et d'information le probleme, pas la science .

Quant à la diversité, il se trouve que c'est un des rare truc bien qu'il y a dans les textes europeens: la defense de la diversité culturelle ( et de la nature) . Il faut des fois se battre pour faire appliquer la loi . La democratie est quelque chose de puissant si on l'utilise.

Sur le delire energetique et les matieres premiere : il y a le sahara et les tour solaire ( juste des miroirs, concentrer sur une cuve, ou des cable avec de l'huile chaude ) qui feront d'ailleurs que les pays du golfe vont rester des grands pourvoyeur d'energie , sans compter qu'on peu couper les depenses energetiques , et faire des objets durables ( pas compliqué , l'artisanat le fait depuis des millenaires, et je vous donne une super news: ce sont des objets magnifiques, et diablement jouissif ) , la biodynamie est tres efficace . Il y les marré , les vagues, le vent , en gros il y a l'etre humain dans son genie , sa beauté, sa capacité à s'adapter.

encore une fois , vous decouvrez un probleme, et c'est nouveau , et sans vous on serait perdu.

entre la debauche , et le malthusiasnisme , il y a une sacré marge de manœuvre. Le gaspillage , le futile, et l'inutile est tel dans nos société urbanisé, que on peu facilement aller vers quelque chose de bien plus calme et econome , sans que ce soit triste , au contraire.

Le pire des scenario c'est de se passer des moyens de transport rapide ( si les batterie disparaisse ainsi que les panneaux solaire ) . Allez lentement, mais quelle joie . Un bateau à voile, plutot qu'un bateau a moteur,une peniche tirer par des chevaux , plutot qu'un moteur sale , mais ou est la perte ? Le seul truc qui fera mal à beaucoup , c'est se priver d'avion, de tourisme a deux balle en fait , mais ca touche qui ? Une minorité de la planette : Vous !

Mais bon il faut arreté de fantasmer (je parle pour moi ) , il y a la fusion nucleaire qui arrivera, et avec des moteur à hydrogene, On hydrolisera de l'eau avec l'energie de la fusion (en réalité, pas besoin de la fusion pour ca, toute electicité fait l'affaire, mais la je suis en mode anticipation) , et voili voila, probleme resolu, et en plus un moteur à explosion (le plus beau qui soit) qui degage de l'eau, si c'est pas beau la technologie quand meme .

Grosse faille dans votre emission , il me semble qu'on en parle pas de la fusion à froid (ni de l'hydrogene) . Le jour ou ca arrivera, avec la robotisation, le travail deviendra inutile (autre que creatif et inventif) , et il faudra un systeme de partage type communiste ou approchant , car sinon ceux qui ont le capital pourront dominer tout le monde (c'est deja le cas en fait , bon , ca derange personne) . On peu aller plus loin comme Asimov, et imaginons un moteur a fusion , la c'est la conquete spacial , les limites seront très loin.

le club des pleureuses , c'est bien comme nom de site , ou bien le club des hypocrites , ou bien encore le club des snobs , à vous de choisir . En tout cas le courage, l’éthique , la force et la liberté , ça vous est complètement etranger . Les leçons de morale molle et sans racine , c'est inefficace . Les elites sont les gens les plus tristes de la planette, et les plus faibles, et les plus loins de l'essentiel . Vous realisez meme pas que peu de gens vous envie . Vous deconnez completement

Heureusement que le monde n'est pas fait que de ce bois là , sinon on serait vraiment perdu .

J'arrete la , on va me traiter de pas gentil

Before the Flood , documentaire de Leonardo Di Caprio sur les problemes actuels , trailer : https://www.youtube.com/watch?v=aoVa5M33Ljo

Par Gauthier R, le 22/01/2017 à 21h11 ( modifié le 22/01/2017 à 22h54 )

Merci Judith
Bien que Pablo Servigne soit très intéressant à écouter, je ne vais pas lire son livre, mais passer à l'étape suivante :
La permaculture (qui n'est pas un synonyme d'agriculture).

Par Vincent Bouchet, le 22/01/2017 à 21h01

ralala, c'est dur ! Mais c'est sûr. Très très instructif.
Tout excès mène à la catastrophe et nous sommes dans l'excès.
Donc, ça va péter. Pourvu que je crève avant (suis au 3ème âge)
Je tiens à dire que Judith a parfaitement raison de parler de Mélenchon qui est le seul homme politique à parler de l'anthropocène dans son programme et ses discours, je l'ai entendu, je l'ai lu, le seul à alerter sur cet avenir "relativement" apocalyptique, mais il échafaude des solutions pour ne pas "désespérer Billancourt" et il a raison ! d'autant que Billancourt ne vous croirait pas, ni ne le croirait non plus comme vous le démontrez justement sur les causes multiples du déni ou de l'ignorance ou du confort à tous prix.

Par Annie HUET, le 22/01/2017 à 19h42

Toutes ces courbes qualifiées d'exponentielles le sont-elles vraiment ?
Il me semble bien qu'elles sont toutes, au contraire, bien bornées.
Bien sûr, leur accroissement à partir de 1950 est spectaculaire.
Mais celui-ci ne saurait se poursuivre : à quoi bon construire 2 fois plus de Mc Do si personne n'y va ?
Elles sont limitées par la population mondiale, dont l'accroissement actuel n'a rien d'exponentiel.

Par lord farell LPL, le 22/01/2017 à 17h24

Merci !! Une conférence de Pablo Servigne il y a un peu plus d'un an qui m'a fait cet effet "OMG". Toujours intéressant de le réentendre. Des idées riches qui méritent plusieurs émissions, plusieurs formats, plusieurs type d'interview. J'ai souvent pensé à un ASI avec P. Servigne. Judith, puis-je vous laisser le suggérer à Daniel S. ? Il y a une bonne émission à faire et l'actualité nous donnera, je parie, de bonnes occasion de parler réchauffement climatique, pénurie des énergie fossile et collapsologie.

Par Olo LPL, le 22/01/2017 à 14h04

Nécessaire émission. Je vais lire ce livre. Suis en deuil, et ravi d'entendre mes intuitions énoncées avec cette douceur.

Par Olivier Percevaut, le 22/01/2017 à 13h29

@Cedric Stephany : cet appel de la rupture, immédiate, avec la forme de vie qui est la mienne (urbaine, connectée), je l'ai ressenti, souvent - bien avant la lecture de Pablo Servigne, d'ailleurs, et de plus en plus souvent depuis que je l'ai lu. Mais il entre en contradiction avec les formes de lutte dans lesquelles je m'inscris, et qui sont, elles aussi, des appels à rompre avec notre aliénation contemporaine. Quitter la vie connectée, c'est mettre un terme à Hors-Série, qui est un outil de diffusion d'outils critiques, destinés à armer les consciences contre le monde qui nous assujettit, et qui périclite à nos dépens. Quitter la ville, c'est quitter ma compagnie théâtrale, avec laquelle nous poursuivons depuis plus de dix ans l'aventure d'un théâtre politique lui aussi conçu pour armer les consciences… C'est, sans doute aussi, quitter mon poste d'enseignante (en BTS audiovisuel, formation qui n'aura strictement aucun sens d'ici quinze ans, mais qui actuellement, est un lieu décisif pour les jeunes générations). Bref : rompre avec tout cela, c'est rompre avec toutes mes formes d'engagement dans des luttes qui continuent de me sembler essentielles, y compris dans la perspective d'un effondrement imminent. Le papier de Pablo Servigne, dans le dernier numéro du Crieur, soulève assez bien cette question des contradictions qui travaillent ceux-là même qui documentent l'effondrement : ils sont hyper connectés, se documentent sur Internet, se déplacent en TGV, communiquent entre eux à travers toute la terre… Et savent bien qu'ils sont ultra-dépendants d'outils dont ils seront condamnés à se priver d'ici peu, puisqu'ils prédisent eux-mêmes leur fin prochaine. La rupture immédiate pourrait sembler alors relever d'un survivalisme bien solitaire, et au fond, égoïste…

Par Judith, le 22/01/2017 à 13h16

@Judith. Je me permets ces quelques remarques, car vos propos, fort sincères, me les inspirent. J'ai moi-même un fils, bientôt deux, une fille, grandissant avec leurs questions, dans un monde sans réponse.
Pour mener la lutte que vous évoquez, ne faudrait-il pas, avant toute chose, s'extirper d'urgence de nos vies urbaines connectées.
S'arracher à ce mode d'existence écocide que nous adoptons par défaut en restant planté là, sous la loi d'une frénésie que le capital en majesté impose désormais à quiconque cède quelque mesure que ce soit sur son désir de liberté. Sans doute faut-il avoir en tête l'image du baron de Münchhausen pour se faire une idée de l'absurdité de la situation. Nous sommes en quelque manière voués à devoir nous tirer hors de l’effondrement en se soulevant nous-mêmes par les cheveux ! Captifs, nous sommes, de ce que le désir de liberté périclite. Il faut bel et bien partir de la mauvaise nouvelle – de la situation telle qu'elle est. Et le pessimisme en la matière ne se fera jamais faute d’être trop radical. La situation est bien pire, en effet, que tout ce qu'on pourra en dire. Ce que nous avons du mal à nous avouer, c’est que la liberté ne nous intéresse plus. "Pour ma part, quelque chose d’obscur m'anime, comme une pulsion de mort, qui me pousse à désirer l'aliénation". Ce diagnostic, à l’endroit duquel je renâcle, est le seul pourtant que je sache à même d’orienter la thérapie dans la voie de l’intériorité, dans la voie de cette décision métaphysique que Kierkegaard nomme « reprise ». La reprise, puisqu’il s’agit en réalité moins de "survivre" que de "revivre". Entre la frénésie qui répète tout sans jamais rien changer et la simplicité idéale avachie dans l’abstraction du concept, un regard critique plus attentif verra s'ouvrir l'étroit défilé vers la « rupture ». L’autonomie ne tombe pas du ciel. Elle se conquiert - toujours Kierkegaard - avec le stade éthique.
C’est le moment de la fidélité. Celle-ci, on songe ici à Nietzche cette fois, se doit bien à l’opprimée: la terre. Rompre avec la ville lumière, métaphore impromptue d’une civilisation de l’électricité à l’agonie, pour revivre à la campagne, de rien, les mains dans la terre, ensemble. Former des communautés qui tiennent la route. Tout cela exige toutefois organisation, rigueur et, osons le mot – discipline. Toutes choses visiblement proscrites du vocabulaire de l'ultra-gauche... Un grand merci à Pablo.

Par CEDRIC STEPHANY, le 22/01/2017 à 12h36

@ Nobody , dénoncer le narcissisme est souvent montré comme arrogant ( c'est la strategie de l'ultra gauche, nier l'autre, pour l'amener à devoir s'affirmer, pour après le disqualifier comme étant un narcisssique. Alors qu'à la base c'est la mediocratie qui defend son terrain en refusant meme le talent. C'est complètement mediocre comme attaque ) . C'est la seul critique ? bien faible mon "ami" , en plus on se connait d'asi, je connais très bien vos idées (et votre comportement), vous êtes en plein dans tout ce blabla moraliste narcissique fidèle à son camp (souvent on se connait IRL dans votre petit clan) , vous avez décrédibilisez toute la gauche, vous et vos potes ; Vous chassez en meutes, harcelez au delà de l'imaginable, insultez, et en plus vous vous habillez de la vertue.
Ceci n'est pas un forum, et vous qui aimez les usages, l'usage ici en général est de donner son point de vu sur l’émission et la ligne de Hors serie , pas d'attaquer ad Hominem, ou ad nominem les abonnés . Si vous voulez répondre à ce que je dit, faite le de manière argumentée , argument contre argument . Il n'y a jamais d'argument avec vous, juste des bons points et des mauvais points, des condamnation dogmatiques , type inquisition . Je pourrais prendre votre derniere phrase dans une interpretation lacanienne : HEu (le vide des idée, ou meme Eux : les autres ) ????, NON!! RIEN!!!!!!
Sincerement ca me laisse completement froid .
PS: vous saluez un asinaute mr klein, alors que 18 moi(s) plus tot vous m'incendiez sur les arguments que vous saluez aujourd'hui (comme venant d'un de vos collegue) . Comme par hasard selon l'énonciateur vous comprenez ou pas . Et surtout vous allez saluer ce que vous avez ridiculisé , et la vous appuyer l'argument comme si c'etait neuf, niant la petite histoire . Ca fait 24 mois que je pousse l'argument de la verité intrinseque (vs la dehierarchisation de tout et le relativisme nihiliste) , le petit confort bourgeois et le denie ; bref quelle hypocrisie crasse . Et je m'en fout que vous trouviez ca narcissique (franchement qui est narcissique dans cette histoire , celui qui efface , pour raviver comme il le desire en saluant ce qui l'arrange ou bien celui qui parle franchement en affrontant le harcelement et l'insulte publique ? ) ; Justice n'est pas vengeance ( Simon Wiesenthal )

Par Gauthier R, le 22/01/2017 à 09h23 ( modifié le 22/01/2017 à 10h56 )

@Gauthier R : " Leur narcisse alors se met en route" (...)blablabla (...) "brandit son nombril comme un drapeau" : euh... non, rien^^

Par Pompastel., le 22/01/2017 à 09h20

désolé Judith,

je me permet de faire une exception (a mon silence), car ca devient indécent :

Die Hard , La presse et le mimétisme

La presse (grands ou petits organes) ont un mécanisme qui a bien plus de répercussion qu'ils ont voulu le voire . Souvent ne sachant pas grand chose, quand ils trouvent un intellectuel qui leur ouvre les yeux sur un sujet, ils ont l'impression que c'est un être unique et magique . Leur narcisse alors se met en route, et ils se disent " que je fait bien mon travail " , il se passe alors chez eux et leur lecteur assidu ce drôle de mécanisme qui leur fait penser qu'ils ont trouvé LA clef, et le Héro. Alors qu' en réalité , ils ont trouvé une personne qui avait leur référent et qui leur ressemblait suffisamment pour qu'il soit capable de comprendre. D'ailleurs ils aiment expliquer à quel point le probleme est complexe ( car souvent il l'ont nier voire , ignorer, voire ridiculiser ), alors que souvent dans plein de milieu concerné le probleme est connu, analysé et des fois même très simple . De la se met en route toute une machine , qui fait qu'au lieu que le savoir et le regard se transmette de manière large au delà des camps , et que on ai un esprit collectif , où s’agrège les gens dans leur multiplicité , éduqué ou non, chercheur ou non , de même culture ou non ; on obtient le contraire . Une sorte de société médiévale , où la noblesse de robe choisis et adoube son chevalier qui ira se battre à leur place, et qui en général finira broyé . Alors que souvent les chevaliers ( les moins narcissiques) eux même finissent par avoir plus d'estime pour leur adversaires que pour leur "protecteur" . Finalement au lieu d'utiliser un regard éclairé (mais pas du tout unique) pour créer un trou de sortie, il l'utilise pour créer un trou d'entré , un entonnoir . Au bout du compte c'est une manière de cliver par pur narcissisme , en utilisant le talent des autres, et pire, en montant les talents les uns contre les autres . Quelle est la caractéristique des Die HArd (j'aime bien le 3 pour cet exemple mais ca marche avec les deux précédents) : MacLane déteste sa hiérarchie (et c'est réciproque) , et il est un héro de l'ombre , qui aime y rester car il aime représenter tout les gens digne, qui font le choix (héroïque) de l’honnêteté et d'une vie simple et modeste . Non seulement son acolyte vient d'une communauté différente ( Joué par Samuel L Jackson) mais en plus la personne qui lui donne les deux information clefs pour arrêter les méchants ( des soit disant anarchiste libérateur, qui en fait vole l'or pour leur compte personnel) : c'est un camionneur a l'air mal dégrossis , qui lui donne l'information des pièces de monnaie ( chose de sa vie de tout les jour: péage du pont) , mais surtout étant passionné d'histoire , lui donne le nom d'un président inconnu,tout en lui citant tout les présidents américains dans l'ordre. En gros la sagesse, le savoir , et le regard peuvent se trouver chez un grand philosophe du passé comme chez votre jardinier . Les référents, le vocabulaire, peuvent changé , mais le regard claire , on peut tous l'avoir . Ce qui compte c'est de fédérer , pas de cliver, d'arriver à voire au delà de son référent , pour justement servir le savoir et non créer des équipes qui s'affrontent . Il y a un statisticien ( vu chez taddei) qui avait étudié les élections et les referendum des dernières années et décennie , et qui montrait ( une chose que l'on voit tous ) , que cela fini de plus en plus proche de 50/50 ; que depuis la société ultra mediatisé, les écarts en faits etait plus faible que la marges d'erreurs ( les bulletins invalidé s, les erreurs de comptage etc ) . En gros deux équipes qui s'affrontent. La démocratie à deux tours ( vs democratie parlementaire) a cette caractéristique de faire que 51% vont diriger sur les 49% , créant d’énormes tensions. Quand je vois les intellos de gauche en france en ce moment , surtout le mouvement nuit debout, ils ont trouvé quelque heros qui parlent leur langage , mais il ne voit par le multitude innombrable de gens que en tout lieu, et même de tout époque , disent et vois la même chose . Il est interessant de voire que même quand on leur montre cette chose , il pointeront que le décors n'est pas le même ( l’époque est "unique, le probleme est neuf etc ) , en auto-justifiant leur démarche . Non ce qui est unique c'est la taille des oeillères que tu porte , et la taille de ton narcisse ("tu" rhétorique). On voit en France que les Spinozistes fascinent , alors que ce qu'ils dénoncent peut etre dit de mille manière , par différentes sciences ( la psychanalyse par exemple), par la litterature, le cinema ou encore mille autres maniere. En Economie (ma science) ils se referent à leur 4 "nouveau" structuraliste ou économiste critique, qui sont en plus très bien, je ne critique pas la qualité du travail ( Pikety , friot , Lordon et qq autres) , mais malheureusement pour eux il y a plein de super économistes , et là encore malheuresement pour le narcisse francais , souvent il en a des anglosaxon qui disait la chose carrement 50 ans avant . Donc il y a un coté ridicule et precieux dans cette maniere de nier que l'oeuvre collective n'a pas pour épicentre leur nombril, et qu' elle n'est pas centrifuge sur leur nombril . Tout ca créer des divisions, une perte de diversité , et empêche au gens de s'agreger au dela de leur origine et de leur referent. Et Tout ca Pourquoi ?Parce qu' une personne d'intelligence moyenne a besoin de se rassurer , et se croyant le plus grand chercheur d'or de la planette, brandit son nombril comme un drapeau (et fait aussi du fric avec les ventes). clip montage politicaly correct: https://www.youtube.com/watch?v=B8e76XpXD1o clip non censuré : https://www.youtube.com/watch?v=65-xgCEBnb0

Par Gauthier R, le 22/01/2017 à 08h41 ( modifié le 22/01/2017 à 10h04 )

un petit hommage en passant au president Carter qui avait essaye a l époque de sa campagne de reelection (il n a fait qu un mandat ) de parler du pic pétrolier et de faire prendre conscience de la fonction exponentielle d'un point de vue pratique ...

Par delphine b, le 22/01/2017 à 04h36

Merci à l’interviewé et à l’intervieweuse.
Ce livre est cruel pour certains écologistes politiques qui approchent le débat sujet par sujet (un jour contre le nucléaire, un jour contre les énergies fossiles, un autre contre les inégalités sociales, ou pour une aide aux immigrés...) sans jamais comprendre, ou indiquer, que tout est lié : publicité, inégalités, épuisement des ressources, démographie, économie politique, institutions, pollution, eau, épidémie, réchauffement, nucléaire, guerre et révolution, famines…
Ce livre est un très utile complément à celui de Jared Diamond « Effondrement » qui traite des causes premières des disparitions de civilisation : surexploitation de l’environnement, déni du problème et refus du changement, inégalités, élite promouvant la continuité qui lui est favorable ; le peuple accepte les inégalités tant que le système marche à peu près mais tue les élites quand ça va mal.
Le rejet généralisé actuel des représentants du « système » peut être vu comme une version douce de l’assassinat.

Par mbloch3, le 22/01/2017 à 00h47

Pourrions nous avoir une récap des titres évoqués à la fin de chaque entretien ? Ce serait très pratique...

Par Jean-Michel Guiet, le 21/01/2017 à 23h19

Bonsoir,
grâce à cette émission j'ai découvert Pablo Servigne, merci donc !
Il a confirmé un certain nombre d'intuitions portées entre autres par Gael Giraud (de l'AFD)
Cela dit je ressors de cet entretien avec une grosse frustration : que faire donc à mon / notre niveau qui pourrait atténuer le collapse ?
Réponse dans la prochaine émission ?
En tous les cas encore merci pour cette émission
B

Par Berto, le 21/01/2017 à 22h17 ( modifié le 21/01/2017 à 22h18 )

Merci merci !

Tiens, correspondance souterraine avec une citation proposée récemment par un @sinaute (et que j'avais notée) : 'J'ai le sentiment confus que nous préférons le bien-être à la vérité : plutôt que d'aimer la vérité parce qu'elle est la vérité, nous déclarons vraies les idées que nous aimons... Qu'elles soient vraies ou fausses, peu nous importe : nous voulons simplement qu'elles nous fassent du bien à l'âme..." (Etienne Klein)

Par Pompastel., le 21/01/2017 à 20h06

Le jardin et le tir comme je disais à mes nièces et à mon neveu - une de mes nièces horrifiée a l'idée de devoir tuer des animaux pour manger le fut plus encore quand elle comprit qu'il s'agissait davantage de défendre le jardin contre les prédateurs humains ou non.
La résilience coopérative passera sans doute par là. Pour ma part je suis dans une démarche personnelle de décroissance énergétique. Aucun voyage en avion depuis 15 ans. Une voiture hybride pour 2. Transformation Minergie de ma maison (isolation ventilation passive chauffage solaire thermique et bois par pellets.) Nourriture bio pauvre en viande.
J'ai tenté de "faire ma part" et j'ai donné envie a d'autres dont quelques voisins à prendre le même chemin. J'encourage chacun a lire ce livre "Comment tout peut s'effondrer" que je connais depuis sa parution et dont je félicite les auteurs.

Par René Zaslawsky, le 21/01/2017 à 20h05

@Doisneau Anne-Gaëlle : s'agissant de mon "optimisme", je ne le cultive que par devoir moral. Je ne me vois pas élever mon fils dans la certitude d'une fin violente, et imminente. On ne peut pas élever un enfant comme ça. Je peux le préparer à la lutte, pas le conditionner à ne concevoir que la tragédie comme horizon. Ce n'est pas, d'ailleurs, pour lui ménager une bulle d'enfance bercée d'illusions - cette bulle a définitivement éclaté en 2015. C'est, me semble-t-il, notre responsabilité d'adultes, d'éduquer les générations futures dans le sens d'un avenir possible. Sinon, nous ferons de nos enfants des barbares, avant qu'ils aient eu le temps d'expérimenter quoi que ce soit.

Par Judith, le 21/01/2017 à 18h32

@Franck Rigaud : c'est amusant de vous voir me donner du "chère Judith" une fois que je vous ai répondu, tandis que votre premier commentaire se dispensait allègrement de toute forme de courtoisie. Et cherchait même, vous ne le nierez pas, l'offense ; en parlant "d'inventer l'eau tiède", s'agissant du travail de Pablo Servigne, qui recense et synthétise d'innombrables travaux scientifiques prélevés dans divers champs disciplinaires, et étudie également les réactions observées depuis, en effet, plusieurs décennies, devant ces bilans qui s'accumulent et qui pourtant ne se traduisent par aucun changement de cap, vous n'êtes pas seulement grossier. Vous sous-estimez l'impact de ses travaux - qui parviennent à une audience qui peut être décisive pour cette cause. Et vous êtes outrecuidant, parce que l'impulsion première qui vous pousse à poster ce commentaire vise essentiellement à faire étalage de votre "longueur d'avance". C'est bien noté : vous saviez tout ça bien avant nous, et nos affects vous inspirent bien du mépris - nous voilà informés. Apprenez à votre tour que nous n'avons pas conçu cet espace de commentaires pour y recueillir ce genre de témoignage bilieux.

Par Judith, le 21/01/2017 à 18h26

Merci pour cet entretien très intéressant qui nous plonge dans l'angoisse de notre finitude. Je pense que ces propos sont particulièrement violents pour les populations des pays riches... de très nombreux autres individus vivant déjà une forme d'effondrement, du moins ne profitent pas, comme nous, de ce voile de richesses, de conforts, de technologies qui nous occulte la réalité du monde et nous fait croire que nous sommes protégés de tout (climat, manque de nourriture, maladies...) voire de la mort.
Je ne serais pas aussi optimiste que vous dans votre conclusion, je ne vois pas comment un bouleversement, une fracture, un effondrement de notre voile protecteur pourrait ne pas se faire dans la violence et la souffrance. Une mort, une naissance ne peuvent que déchainer les plus extrêmes émotions ; d'autant que notre civilisation occidentale perdure et a perduré dans le temps parce qu’elle a dominée, spolié, asservi, violenté...les autres de ce monde. Comment notre chute pourrait-elle ne pas être à la hauteur de notre ascension? On le sent bien dans l'air que l'intolérance, le rejet, la haine sont de plus en plus présents. A l'image d'un Trump et se son "America First", je ne nous vois vraiment pas emprunter la pente de la bienveillance et de la coopération. Mais qui sait...

Par Anne-Gaëlle, le 21/01/2017 à 18h19

Nous avons ménagé à l'issue pacifique et sereine une grande place, parce que c'est la seule manière de lui laisser une chance d'advenir : si chacun est convaincu que ce sont les conduites violentes qui l'emporteront systématiquement, alors chacun en effet s'achemine vers la violence, la privilégie et la provoque - et ce sont en effet les conduites violentes qui l'emportent. Si les peuples, au contraire, sont de plus en plus préparés à l'hypothèse de leur capacité à s'auto-organiser dans des petits systèmes résilients et relativement pacifiques, alors ces petits systèmes résilients ont des chances d'advenir, de se multiplier, et de faire face aux chocs. Le sujet est délicat, parce que la manière dont on en parle détermine les conduites qui en résultent.

Par Judith, le 21/01/2017 à 18h15

Merci Judith, merci Pablo. On peut regretter deux interrogations absentes de cet entretien, et qui laissent à l’évocation d’une issue pacifique et sereine une place si grande qu’elle fleure bon l'illusion. Deux raisons pour lesquelles je ne vais plus résister à mon envie de lire cette analyse (après celles de Georgescu-Roegen, de Jancovici, de Jorion, etc.) pour y étudier ces absences. 1/ Qu’est-ce que s'interroger quant aux conditions de possibilité de "mourir dans la dignité" pour une espèce junky suicidaire ? Question on ne peut plus "éthique" dont les réponses données par les premiers signes de l’effondrement sont déjà férocement honteuses. 2/ La théorie des jeux est plus cynique encore. Les prémisses de la situation dite du « dilemme du prisonnier » (Cf. Robert Axelrod) sont désormais réunies. Dès que les solutions coopératives sont évaluées moins profitables que les solutions concurrentielles, par anticipation, alors le premier qui trahit en jouant « perso » gagne seul. Telle n’est-elle pas la température montante des jeux géopolitiques de ces derniers temps ? Les puissances, grandes ou petites, n’agiraient pas préventivement en connaissance de cause ? Ne voulant pas croire à ce que pourtant elles savent déjà ? ArghH ! C'est là bien mal connaître les devoirs des militaires.

Par Joël Dézafit, le 21/01/2017 à 17h46 ( modifié le 21/01/2017 à 17h56 )

C'est la première fois que j'ai lu le livre sur lequel s'appuie l'émission avant de la voir, incroyable.

Et pour l'avoir lu, et essayer de répondre à Franck Rigaud : je suis tout à fait d'accord sur le fait que ce qu'apportent les auteurs n'est peut-être pas en soit nouveau, mais ils ont au moins le mérite de tout remettre en perspective en agrégeant beaucoup d'études sur les différents sujets qu'ils couvrent. Et puis c'est relativement simple à lire (comprendre que ce n'est pas une thèse fait pour des chercheurs), ça se prête bien, c'est assez rapide. Je l'ai dévoré.

Bref, mon argument se résume peut-être à "c'est pas nouveau, mais c'est bien dit"... Disons que c'est surtout très bien dit !

Par Matthieu, le 21/01/2017 à 17h37

Chère Judith
Je pensais en décades pour ce qui est de la compréhension de la destruction de notre écosystème et des dangers mortels de notre économie basée sur les énergies fossiles, sans parler du capitalisme. Et des siècles, pour le 19ème et le 20ème où l'on a quand même réfléchi au sujet de la civilisation industrielle.
Voilà ce que je voulais dire.
Il n'y a donc pas de déni de ma part sur le constat que fait l'auteur.
Après, d'accord, je vais m'interroger sur fait d'avoir laisser un commentaire.

Par franck rigaud, le 21/01/2017 à 16h45

Allons bon : les philosophes des siècles précédents ont médité sur la fin prochaine des énergies fossiles sur lesquelles est bâtie la civilisation techno-industrielle d'aujourd'hui ? Ils ont médité sur un réchauffement climatique à l'échelle du système-Terre avant même que l'anthropocène ait débuté ? Votre commentaire, sinon amer, est absurde, et il faudrait en dire plus sur cette "eau tiède" que vous croyez voir couler ici (et votre "croyance" ici vous maintient dans un déni qu'il faudrait interroger).

Par Judith, le 21/01/2017 à 15h47

C'est toujours impressionnant de voir quelqu'un inventer l'eau tiède (notre auteur). Et au niveau des affects, il est intéressant de voir notre interviouveuse ressentir à la lecture de ce livre ce qui se dit et s'écrit depuis des décades (et peut-être même les siècles précédents avec certains philosophes). Donc c'est instructif. Bien sur mon commentaire est amer mais merci quand même puisqu'il y a des enseignements à tirer de cette émission.

Par franck rigaud, le 21/01/2017 à 15h31

Et bien contre toute attente cette émission m'a remonté le moral ! J'ai la même formation que l'invité et la même curiosité interdisciplinaire et mes conclusions de recherche personnelles sont très proches de celles de cet homme. Et forcément c'est banal, mais ça fait toujours du bien de savoir ses analyses et émotions partagées par d'autres !

Par Alexandre GUYOT, le 21/01/2017 à 14h55