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Le capital sans XXIème siècle

Aux Ressources

Cédric Durand

Quelque chose ne tourne pas rond dans le capitalisme : 12 000 milliards de dollars de titres — principalement de la dette publique — ont actuellement un rendement négatif. Autrement dit : les investisseurs sont prêts à payer pour prêter de l’argent plutôt qu’à investir dans l’économie réelle. Autant dire que ce n’est pas signe d’une grande confiance dans l’avenir du système… Et pour cause, les taux de croissance ne cessent de diminuer depuis les années 1970. Dans ce contexte, la « stagnation séculaire » — l’idée que la dépression économique devienne la norme — est devenue le grand débat économique de notre époque. Dans son article « Quand les capitalistes ne croient plus au capitalisme », paru dans le 5e numéro de La Revue du Crieur, l’économiste marxiste Cédric Durand s’empare de ce concept pour saisir la nature de la crise mondiale en cours et esquisser les voies de sorties possibles.

Confronté à la crise du Fordisme dans les années 1970, le capitalisme a su surmonter ses contradictions et trouver un nouveau souffle grâce à la financiarisation et à la mondialisation de l’économie. Mais voilà que ce système néolibéral atteint à son tour ses limites. L’activisme monétaire des banques centrales ne parvient plus à relancer la machine, tandis que le chômage, le sous emploi et l’austérité érodent la légitimité d’un système qui ne profite visiblement plus qu’à une minorité de la population. Pour le meilleur ou pour le pire, le capitalisme est en train de se réinventer pour persévérer.

 

 

 

Aux Ressources , émission publiée le 12/11/2016
Durée de l'émission : 64 minutes

Regardez un extrait de l'émission

Commentaires

13 commentaires postés

Bonjour,
On aurait préféré une intervieweuse maitrisant davantage son sujet et posant de manière claire et structurée ses questions pour que le discours de l'économiste devienne vraiment accessible. Il a fait beaucoup d'efforts pour pallier cette défaillance mais certains éclaircissements ont manqué. Quel dommage !
Je continuerai néanmoins à écouter les émissions de Hors Série...
Pascal Petit

Par Martine Petit, le 26/11/2016 à 18h53 ( modifié le 26/11/2016 à 18h56 )

un économiste réaliste et positif. Super !
Dommage que Cédric Durand soit un alter-européiste )=

Par St Ayran, le 25/11/2016 à 07h56 ( modifié le 25/11/2016 à 08h00 )

@Gynko. Laura est en reportage à l'étranger, elle ne peut donc pas répondre actuellement à vos questions. A titre personnel, et pour prolonger cette émission et d'en éclaircir certains aspects, je vous recommande la lecture du Manuel d'économie critique édité par Le Monde Diplomatique paru au début de l'automne. Cédric Durand, Laura Raim, Frédéric Lordon, Bruno Tinel et plein d'autres encore y ont participé. Murielle Joudet, peu experte en économie, l'a dévoré.

Par Raphaël, le 22/11/2016 à 17h21

Bonjour,

cette émission est très intéressante mais je me pose une question: comment se fait-il que même les économistes (en tout cas certains) critiques du système actuel parlent du fait que les banques créent la monnaie via le crédit comme allant de soi? comment se fait-il qu'ils ne remettent pas en cause cela??
Moi-même (j'ai 44 ans) je n'ai appris cela qu'il y a quelques mois en lisant différents livres sur la monnaie, j'ai appris que dans les années 70 les hommes politiques "libéraux" (nouveau dogme économique à la mode)ont donné les pouvoir de création monétaire (pouvoir régalien le plus puissant!!) aux banques privées! cela fait donc plus de 40 ans que les banques ne nous prêtent plus de l'argent mais nous CREENT de l'argent ce qui est tout à fait différent!
En effet cet argent elles le créent "ex-nihilo" c'est-à-dire à partir de rien et donc c'est de l'argent qui ne coûte RIEN à ces banques et malgré cela il faut en plus leur payer des intérêts! de plus par le crédit les banques vont créer le capital mais où va-t-on trouver l'argent pour les intérêts? et bien comme tout l'argent n'est crée que par le crédit, il va donc falloir que d'autres "agents économiques" (particuliers, entreprises ou état) prennent un crédit et ce sera le capital de ce crédit qui nous permettra de rembourser les intérêts de notre crédit!!! Autrement dit nous nous sommes tous en "concurrence monétaire" sans même nous en rendre compte car "extérieurement" le système semble n'avoir pas changé avec toujours des banques qui fournissent de l'argent et qui demandent un intérêt sauf qu'au lieu qu'elles nous prêtent cet argent (et donc par définition, qu'elles ne l'aient plus sur leur compte ensuite) elles nous créent de l'argent qui, lui, ne leur coûte rien (et qui ne devrait donc même pas faire l'objet d'intérêts).
A partir de là, on a dû payer des intérêts pour créer de la monnaie, le résultat étant que sur les 2000 milliards de dette publique, plus de 80% sont des intérêts cumulés depuis 40 ans!
La monnaie est un bien commun, un bien d'intérêt général qui doit être contrôlé non pas par des intérêts privés (=les banques privées) mais par des institutions publiques, démocratiques les plus indépendantes possibles ( avec des représentants des syndicats ou de la société publiques ?).
Quant à l'argument de l'inflation et de l'état qui fait marcher la planche à billets quand il contrôle la création monétaire, il ne tient pas la route si on met en place une institution publique ET indépendante et en plus depuis que ce sont les banques privées qui contrôlent la monnaie, ce sont elles qui font marcher la planche à billets pour leur propre compte ce qui ne crée pas d'inflation mais une énorme augmentation des prix des actifs (immobiliers et surtout financiers) avec des bulles spéculatives qui nous explosent ensuite à la figure!
Avec l'évasion fiscale/l'optimisation fiscale d'un côté et la création monétaire aux mains des banques de l'autre (ce qui fait que l'on paye 50 milliards d'€/an d'intérêts de la dette publique = intégralité de l'impôts sur le revenu qui est donc foutu en l'air en ce qui concerne l'intérêt commun)il n'est pas étonnant que l'état soit exsangue! et ensuite les mêmes qui ont mis ce système en place osent venir nous dire qu'il faut faire de l'austérité car nous dépensons trop!!!! j'avoue que ça me met très en colère surtout quand on voit les conséquences de cette politique : services publiques dévastés, chômage de masse, tensions sociales, raciales(malheureusement), alcoolisme, suicides...et avenir plus qu'incertain pour nos enfants.

Par Christophe TOTEL, le 14/11/2016 à 15h35

manque les propositions concrètes ici et maintenant :
Qu’il s’agisse d’environnement et de transition énergétique, de sécurité, de justice, de santé, de formation, de recherche, ou de tout ce qui concourt au développement des capacités humaines, la réalisation de ces objectifs exige un développement considérable de l’emploi public et de la formation des agents chargés des services publics, ainsi que des investissements matériels et de recherche qui doivent l’accompagner.

Par morvandiaux, le 12/11/2016 à 19h34

A 44 , serait-ce le constat du "raidissement" du monde ?

Par Jean-Michel Guiet, le 12/11/2016 à 19h25

Le "QE for the People" n'est-ce pas ce que l'on nomme l'"helicopter money" ?

Par Jean-Michel Guiet, le 12/11/2016 à 19h08

Illustration du "délire" dont parle Cédric Durand avec l'extension du Quantitative Easing aux entreprises (les plus grosses évidemment, qui n'en ont pas besoin). Lire l'article jusqu'au bout permet de découvrir les hallucinants coups à 3 bandes (c'est proche de l'espoir miraculeux) sur lesquels parie la BCE pour que cela profite à la vraie économie (en mode cynique : plutôt l'histoire qu'elle raconte pour justifier cette politique) :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/06/08/la-bce-commence-a-acheter-des-dettes-d-entreprises_4942450_3234.html

Par Abracadabra, le 12/11/2016 à 19h00

A 23:59 , On ne doit pas dire "...baissez le coût du travail..." (c'est employer un concept propre aux néo-libéraux) on doit dire..."baisser les salaires...".

Par Jean-Michel Guiet, le 12/11/2016 à 18h59

Bonjour,
Cedric Durand évoque en fin d'entretien la question des relocalisation. Il n'évoque pas trop le libre échange comme cause initiale de la décroissance, dans nos contrées.
Suite aux délocalisations de la production et de nos savoirs, la création de richesse est ailleurs, assèchant le financement des systèmes de solidarité et les services publics (éducation, santé, etc..).
Ne reste alors que des activités de négoce qui ne créent rien, la dette publique finance les déficits des systèmes de protection; l'épargne privée s'épuise à poursuivre une consommation de biens venu d'ailleurs. A un moment l'économie locale n'a plus d'air.
Est-ce une réflexion erronnée?

Petite astuce: comme Cedric Durand parle rapidement, j'ai téléchargé l'émission, et avec VLC où on peut ralentir la vitesse de lecture sans perte de qualité audio.

Je remercie également Laura Raim pour son article sur Médiapart.

Par Dominique LAB, le 12/11/2016 à 18h18 ( modifié le 12/11/2016 à 18h27 )

Bonjour,
J'en profite pour vous féliciter de cet article remarquable paru sur médiapart concernant les différences idéologiques au sein du ou des partis conservateurs américains.

bonne semaine.

Par siro, le 12/11/2016 à 16h54

Passionnant !

Voilà les erreurs (ou les escroqueries) de nos économistes et politiques libéraux à jour !
Mais si ce discours est inaudible par le mainstream, alors à quoi bon ?

Que faire ?

Par Yanne, le 12/11/2016 à 16h19

J'ai trouvé cette interventions passionnante et limpide : de l'analyse rigoureuse aux pistes à encourager.
Ce qui n'apparait pas - peut-être hors sujet ? - c'est que la bataille entre économistes aux désignations nombreuses (néoclassiques, orthodoxes, hétérodoxes, marxistes, néo-marxistes, néo-keynésiens...) cache un guerre de domination qui a des conséquences idéologiques intéressantes mais surtout un impact concret considérable sur la répartition du PIB, donc sur la croissance des inégalités, donc sur la stabilité de nos sociétés

Par mbloch3, le 12/11/2016 à 15h51