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La fabrique scolaire de l'Histoire

Aux Ressources

Laurence De Cock

L’école fabrique un savoir de l’histoire et cela intéresse au plus haut point nos politiques. « Dès que l’on devient français, nos ancêtres sont gaulois », a déclaré récemment Nicolas Sarkozy, ressuscitant le roman national forgé au début de la IIIème république par le Petit Lavisse. Si Mélenchon rejette une « ethnicisation gauloise du débat », il n’en affirme pas moins que « nous sommes les filles et les fils des Lumières et de la grande Révolution! » Et d’ajouter : « A partir du moment où l'on est français, on adopte le récit national ».

Co-auteur de La Fabrique scolaire de l'Histoire ( Agone), la professeur d’histoire-géo Laurence De Cock interroge le principe même d’un récit national - qu’il soit de droite ou de gauche - à inculquer aux élèves dans l’espoir de faciliter la sacro-sainte « intégration » et de soigner les « malaises identitaires » dont souffrirait la République. Elle propose de reposer les termes du débat et d’explorer plus profondément ce que peut l’Histoire, et à quoi peut servir son enseignement. Membre fondatrice du Collectif Aggiornamento qui travaille au renouvellement de l’enseignement de la discipline, Laurence De Cock nous livre ici un panorama complet sur l’histoire de l’histoire à l'école et défend sa conception d’un enseignement susceptible non pas de transmettre les valeurs héritées d’un passé glorieux, mais d'aiguiser un regard critique sur le présent.

 

Aux Ressources , émission publiée le 08/10/2016
Durée de l'émission : 74 minutes

Regardez un extrait de l'émission

Commentaires

38 commentaires postés

La deuxième partie de l'entretien est extrêmement intéressant. D'abord pour le partage d'expérience en tant que jeune prof pleine de bonnes intentions qui aboutit finalement à une imposition idéologique d'une image à des enfants : je trouve ce propos très vrai, en tant que jeune prof (de philo), et trop rare sur Hors-série. On sort - enfin ! - de notre entre-soi gauchiste pour s'interroger vraiment sur nos propres représentations, leur place et leur rôle dans la société (et on a un discours très pratique, concret qui sert comme partage d'expérience). Ensuite, pour l'idée de "sociologiser" l'histoire - ce qui devrait également s'appliquer à la philosophie, mais pas de la manière dont en appellent souvent nos intellos mais dans la perspective d'une dé-héroïsation : oui ce sont des gens "normaux" qui pensent, qui agissent et qui peuvent faire changer les choses. Il n'y a pas besoin d'appartenir à la classe des intellos, des bac +5 pour pouvoir avoir un avis légitime sur ce qui se passe dans notre société. Entretien vraiment intéressant, je repars avec un site super - Aggiornamento hist/geo - pour essayer à l'avenir des projets inter-disciplinaires histoire/philosophie dans cette perspective, un grand merci à Mme De Cock et à Hors-série !

Par Philomène, le 21/01/2018 à 10h54

j'ai bu du petit lait du début à la fin, pris plein de notes, et enfin eu les réponses à plein de questions (zones d'ombre) que j'avais,
un grand bravo pour cet entretien passionnant.

Je me suis abonné il y a 2 semaines à HS et n'en ai jamais été aussi content.
Continuez ce super travail ô combien enrichissant !
c.

Par Camille P LPL, le 26/11/2016 à 23h43

Bravo! Bravo! Bravo! un entretien qui donne force et courage à tous! on en veut encore.

Par camille escudero, le 06/11/2016 à 19h47

Très bonne émission, très claire et passionnante. Merci.

Par Julien Toutain, le 20/10/2016 à 19h17

Superintéressante émission! Expérience et réflexion produisent ici un récit passionnant de l'implication de la vision politique de l'histoire dans la construction des programmes.

Par Robert., le 18/10/2016 à 18h33

Leaving Earth

Pour extrapoler ce que dit Yves :

nous vivons dans un monde Newtonien, mais en deçà de notre échelle existe le monde quantique et au delà existe le monde relativiste .

L'Histoire comme la décrit Yves, serait plus un outil à appliquer, que un sujet par lui même. Ca me parait intéressant . Je pense que l'invité dit d'une certaine manière la même chose : ce qui compte c'est d'apprendre à apprendre, apprendre à regarder, apprendre à ne pas se laisser berner par nos sens en les ajustant (la caverne de Platon) .

LE lien avec ce qui ne marche plus du tout dans nos sociètés, et qui dépasse juste le mode de scrutin choisi ou la structure même choisi : Refuser le mystère , la poèsie, l'intuition, comme le fait le post modernisme c'est rester au monde de Newton .

C'est complètement illogique, contre l’expérience de la vie et contre la science . Contre la vérité .

Le quantique nous dit que nous somme fait de vide et d'un tout petit peu de matière virevoltante , pouvant prendre des tunnels quantiques (teleportation si l'on veut ) . Aucune limite ne nous sépare de ce qui nous entoure, nous sommes du vide dans du vide. Ce que nous voyons n'est qu' une imagerie mentale de nos sens très limité , et à notre échelle,le tout interprété par un cerveau ,que lui, nous pouvons contrôler avec de l'exercice (méditation ) .
Je n'ai besoin d'aucune croyance car le monde tel qu'il est décrit par la science et tel que je le vis est déjà plein de mystère et de spiritualité, très concrètement , et à tout moment, de manière sans doute plus réel et tangible que la table sur laquelle j’écris ( qui n'est en fait que des atomes fait de vide, séparé par du vide ).

Que vous votiez , ou que vous tiriez au sort, si la sagesse et le bonheur ne sont plus le but de la société, et si son éthique est mauvaise, le système n'y fera rien , il est même secondaire par rapport au degrés de sagesse d'une société .

Je préfère vivre en dictature dans un pays de sages, fait de sage, par des sages et pour des sages ( une utopie bien sur, sauf dans les monastères) , que de vivre en démocratie dans les année 20 et 30 en Allemagne.

On dirait que la gauche française depuis quelques années est obsédée par le mode de scrutin et les outils démocratique, comme si cela allait résoudre les problèmes par magie .
Ça en devient un peu ennuyeux d'entendre tout le temps le même sujet . C'est même un peu suspect quand on voit que ceux qui l'adorent, forment une gauche urbaine molle qui aime s’écouter parler ,pire, aimerait que tous les écoutent et crient au génie (type Caron ).

Le tout dans une certaine indigence ego/ethno-centrée , où on se cache derrière sont petit doigt, refuse la contradiction, et distille le fiel d'une manière doucereuse .

Comme si la gentillesse était dans la forme et non dans le fond . Comme si la démocratie était dans la forme et pas dans le fond . Comme si le cinéma se trouve dans la forme uniquement et jamais dans le fond .

Que de forme et si peu de fond , çà en donne le vertige .

Lordon est très intéressant (lapalissade) , aussi parce-qu’il comprend bien que ce qui dirige les choses c'est l’éthique et la vision du monde. Que l’éthique et les buts poursuivit par l'homme, dirigent les institutions, que sur le moyen/long terme cela peut même soit les castrer, soit les rendre mutantes et nocives.

Pareil pour tout les outils de l'homme, ils peuvent construire ou détruire celons qui les manie et dans quelle intention. Vouloir dépasser cela par l’autorité , par la perte de droits, ou encore par un système parfait qui pourrait se passer de l'homme (une sorte de martingale ) , ne fera que ramener au point de départ du développement humain : on doit apprendre à réduire nos pulsions et aller vers la sagesse.


Vouloir échapper à remettre en cause les émotions et les pulsions créé par le capitalisme, en simplement tirant au sort, ou en faisant des référendum à tour de bras , c'est se priver de toutes les armes efficaces, et les remplacer par un shoot d’héroïne.

Quelle est la seul particularité unique de notre société d'un point de vu historique ? un mépris total pour la sagesse, l'idée de sagesse, une péremption de la sagesse au profit d'un suicide dépressif, matérialiste et collectif . Une sorte de Leaving Las Vegas ( de Mike Figgis) : Leaving Earth

Ce qui combat le capitalisme c'est la joie, le fun, et l'altruisme .
Hors la gauche est sérieuse, triste, et son altruisme ne doit pas trop lui coûter, rien de plus que des poses, des mots , et être gentille dans l'énonciation de son mépris ou de son impuissance , en général les deux à la fois .

Par Gauthier R, le 17/10/2016 à 11h59 ( modifié le 17/10/2016 à 14h34 )

Très bonne émission, bravo à la journaliste à son invitée.

J'ai juste un peu sursauté, Mme De cock, quand vous avez indiqué qu'il ne saurait être question de faire l'histoire de l'humanité tout entière parce que l'histoire est faite de choix. Pour expliquer mon désaccord, permettez-moi d'utiliser la métaphore du photographe ou du cameraman, qui doit sélectionner non seulement son sujet mais aussi son niveau de zoom. En histoire --- et c'est vrai de n'importe quel domaine d'étude --- il faut à tout instant cadrer son sujet dans le temps et dans l'espace, ce qui bien sûr implique des sacrifices. Mais il faut également choisir son zoom, c'est à dire le niveau d'échelle qui va déterminer la granularité de la description à venir. En réalité, moyennant un zoom arrière approprié, tout sans exception peut faire l'objet d'une étude, y-compris l'évolution de l'humanité --- c'est très précisément la question, proprement historique, à laquelle s'est attaqué Darwin, qui au demeurant a su voir bien au-delà de l'aube de l'humanité. Et ses successeurs en théorie de l'évolution travaillent à reconstituer les origines de la vie, il y a environ 3,5 milliards d'années. Et puis il faut songer à ces physiciens théoriciens qui travaillent sur l'histoire... de l'univers. Après tout, ces gens-là ne font-ils pas, comme vous, de l'histoire?

Ceux qui se qualifient d'historiens me semblent former une bien étrange corporation, dont il faudra peut-être un jour faire l'histoire. Je doute qu'ils reconnaissent comme leur pair, par exemple, un historien des sciences (rien à voir, ça c'est un épistémologue, un philosophe), ou un historien des mathématiques (non, ça c'est un matheux), ou n'importe quel spécialiste de chimie, de géologie, de botanique, que sais-je, qui consacre éventuellement une bonne part de son temps à retracer l'historique de son sujet de recherche. Si l'histoire était l'étude générale du passé, comme on nous le répète, l'histoire serait bien trop hétérogène pour exister comme discipline académique séparée et pour assurer une quelconque cohésion à la communauté des historiens. Or la discipline est déclarée, et la communauté paraît tout à fait soudée.

J'observe que tout événement entre dans le passé --- c'est à dire dans le champs de compétence de l'historien -- au moment-même où il se produit. L'avenir seul échappant à la compétence de l'historien, l'histoire aurait donc pour objet la totalité du réel? A mon humble avis, ceux que l'on désigne, et qui se désignent eux-mêmes, comme des "historiens" sont en réalité bien plus spécialisés qu'ils ne le reconnaissent. A mon humble avis ce sont en réalité des spécialistes des grands événements sociaux, politiques et militaires (du passé, cela va de soi). En tous cas, comme vous l'avez fort bien suggéré au début de l'entretien, enseigner l'histoire aux enfants c'est faire du catéchisme politique, avec toutes les tentations manipulatoires qu'on peut imaginer.

Cordialement

Yves Guiard
directeur de recherche CNRS émérite
yves.guiard@enst.fr




Par Yves Guiard, le 17/10/2016 à 01h43

Plus sérieusement il y a un sujet d’émission : Doit on avoir du gout pour être critique? Doit on être éclectique pour être critique? doit on avoir du savoir pour être critique (théorique et / ou pratique) ? Qu'est ce que la critique et à quoi sert elle ? Est ce juste un babillage subjectif , ou est ce que cela fait parti du processus créatif ?

Il se trouve que pour divers raisons nous sommes dans une époque du commentaire, de l'inspecteur des travaux finis, et de la posture .

Plus important nous sommes dans une époque où tous consomment beaucoup de media et d'image, et peuvent facilement acheter un peu de matériel pour s'y frotter. On a tous accès aux petits manuels de base du cadreur ou de la photo . En gros tout le monde se prend pour un critique ou un spécialiste, quand en général tout est auto référencé de manière circulaire, ou tautologique. Donnant lieu à un formatage , rouleau compresseur , venant de la base .

Tout cela se connecte en soit au probleme de la culture et de l’éducation , voire même de la démocratie . Qui est en droit de juger, qui est en droit de décider, qui est en droit de revendiquer un regard , etc etc . Et surtout sommes nous encore capable d'admirer ,de respecter, voire de se taire .

La réponse post moderne: tout est relatif, tout se vaut, les nuances ne servent à rien , et de toute manière nous sommes une sorte d'ordinateur/animal perdu dans une vie sans aucun sens , toute les générations passée sont caduques car superstitieuse et pas "up to date" , pire tout savoir sera caduques et pas up to date un jour , donc ... on s'en fout de tout , et on patauge dans notre psychose chacun dans notre coin .

Cette réponse ne donne rien, est arrogante , paresseuse et stupide à sa base même ; pire elle justifie sa propre paresse par un sorte d'abandon . Les gens renoncent à leur rêves les plus intimes, mais certain se battent comme des chiffonniers pour avoir une plus grosse voiture, ou plutot pour pouvoir rêver que un jour ils auront peut être une plus grosse voiture . D'autre se battent comme des chiffonniers pour etre le plus cool , le plus gentil, le plus aimé . Tous cours après les trophées au prix du renoncement apparent ( exposé comme un étendard ) ,pire même, calcul leur mérite à l'ampleur de leur soumission à leur clan et de leur veulerie.

D'un coté une anorexie, de l'autre une boulimie . De tout les cotés des pulsions.

Par Gauthier R, le 15/10/2016 à 14h00 ( modifié le 15/10/2016 à 14h18 )

La passion est elle transitive? Si on est passionné par Céline Dion, sommes nous aussi mélomane?

Par Gauthier R, le 15/10/2016 à 09h59

Je tiens à rendre hommage à Laura pour son fair-play dan son commentaire. Un bel exemple de sérénité dont certains pourraient s'inspirer.
@gynko : ne confondez pas les critiques que je formule envers Laurence de Cock, à qui je ne dois rien, et celles que je fais à l'équipe de Hors-Série, qui fait dans l'ensemble du très bon travail. Lorsque je fais remarquer que la conduite de l'invitée est contestable, je prends en fait la défense de Laura. Il est dommage que vous le ressentiez autrement.
Et je ne pense me conduire comme une brute en faisant remarquer que les plans trop rapprochés sont désagréables. Je maintiens que je ne comprends pas quelle est leur utilité et qui ils peuvent intéresser, à part quelques étudiants en dermatologie. Il me semble que s'ils étaient utiles, on en verrait dans les les émissions de plateau que l'on peut voir (par dizaines chaque jours) sur toutes les chaines de télé. Je ne pense pas qu'on puisse faire preuve de créativité lorsqu'on filme deux personnes en conversation et je ne crois pas qu'il soit condescendant de le faire observer. Je suis très surpris de cette levée de boucliers provoquée par quelques critiques ("condescendance phénoménale", "un aplomb extraordinaire" "vous dites n'importe quoi", "pour qui vous prenez-vous", et j'en passe). Quand je dis "surpris", je devrais sire "surpris et ravi" car c'est un spectacle étonnant, qui pourrait être un beau sujet d'étude sur un sujet qui me passionne.

Par Papriko, le 14/10/2016 à 16h31 ( modifié le 14/10/2016 à 16h32 )

Excellente émission. Continuez comme ça !

Par HBK, le 14/10/2016 à 16h25

Si on trouve Serge Khalfon nul, ça devient difficile d'argumenter sur le gout , les standards, l'innovation.

Si on trouve Paul Baucuse mauvais cuisinier , à quoi ça sert de discuter gastronomie .
Il y en a qui adore le Mc Do, et trouve la gastronomie nul . D'autre d'adorer Celine Dion, pour trouver Miles Davies chiant .

On peut dire que Van Gogh est un mauvais peintre? oui, on en a le droit (le manque de gout et l'ignorance ne sont pas encore des crimes, c'est heureux tout de même) ;
mais cela ne fait pas de celui qui le dit, un expert en art , ni un homme de gout.

C'est un juste retour des choses .
C'est la vie .

Keep cool

Par Gauthier R, le 12/10/2016 à 14h09

Étonnant ces commentaires.

C'est deux femmes qui parlent donc on focus sur leur physique, comme c'est cliché.

J'ai écouté cette émission avec attention et c'était très intéressant. Merci pour le travail effectué.

Par Snowki LPL, le 12/10/2016 à 11h53

@ Alexandra : Relisez mieux mes commentaires et vous prendrez conscience qu'ils ne comportent aucune violence. Ils sont critiques, certes, mais restent modérés.
Ensuite, lorsque vous aurez retrouvé votre calme, relisez votre commentaire à vous et comparez-le avec les miens, en essayant d'oublier qui sont les auteurs. Vous risquez d'être surprise.
Votre commentaire démontre de façon magnifique à quel point il est difficile de transmettre des idées et de faire partager des opinions.
La communication est un art difficile. Mais puisque son étude est l'un des projets Hors-Série, les abonnés doivent en attendre le meilleur.

Par Papriko, le 12/10/2016 à 10h03

@Papriko Il est normal que Raphaël « prenne la mouche », je ne sais pas bien si vous vous rendez compte de la façon dont vous vous adressez à lui et à toute l’équipe. Le problème ce ne sont pas tellement vos critiques que la façon dont vous les formulez, avec une condescendance phénoménale, donnant des leçons de journalisme et de réalisation aux un et aux autres. On dirait un proviseur d’école primaire qui rempli des bulletins trimestriels : « La petite Laura, apparemment très intimidée… », « une jeune journaliste peu expérimentée »… sérieusement, vous vous prenez pour qui ? Vous assenez vos leçons comme des vérités générales avec un aplomb extraordinaire : « ces plans intrusifs ne se pratiquent plus guère aujourd'hui et c'est une bonne chose car ils […] mettent mal à l'aise le spectateur ». Ah bon ? En ce qui me concerne, je ne me souviens pas d’un seul plan de HS qui m'ait mise mal à l’aise (ou que j’ai perçu comme « intrusif ») alors au lieu de parler pour « le spectateur », soyez sympa, parlez pour vous. Profitez-en aussi pour vous interrogez sur l’origine de votre malaise à la vue de quelques poils de nez (!) et sur la localisation de ce malaise – dans votre tête – au lieu de le mettre sur le compte d’une malveillance ou incompétence imaginaire du réalisateur.

Et cela c’est sans parler du fond. Le spectateur serait condamné à « subir » ce que le réalisateur lui propose ? Ah bon ? En ce qui me concerne, la pire des choses qui puisse m’arriver, en tant que spectatrice, c’est bien de subir. Et la meilleure chose qui puisse m’arriver, quand je suis face à une image, c’est de sentir la qualité de mon regard se modifier, se préciser, se déplacer ou s’élargir à son contact.

On ne pourrait plus « innover » en matière d’image et on serait condamné à choisir dans un « catalogue » de plans ? Mais quelle tristesse ! J’espère bien que des réalisateurs sont encore capables d’innover en matière d’image ! Et traitez-moi de « naïve » ou de « prétentieuse » si ça vous chante (je préfère ça à la vision mort-vivante que vous avez du monde des images). Je m’arrête là, j’ai été trop longue. Je comprends mieux pourquoi Judith a refusé de mettre une section « forum » sur HS et pourquoi elle a même hésité à mettre la partie "commentaires".

Pour ceux qui auront eu le courage d’aller jusqu’au bout de ce commentaire, une seule chose à retenir : regardez cette entretien si vous ne l’avez pas encore fait, Laurence de Cock est passionnante et Laura Raïm, toujours aussi fine et pertinente.

Par Alexandra, le 11/10/2016 à 23h09 ( modifié le 11/10/2016 à 23h32 )

[message supprimé par l'auteur]

Par Papriko, le 11/10/2016 à 22h33 ( modifié le 11/10/2016 à 22h51 )

Pour le montage on a besoin de plan de coupe, appelé aussi Insert, ou très gros plan. Cela permet de couper un morceau du dialogue (il ne faut pas qu'on voit la bouche des protagonistes) , sans que cela se voit à l'image, et en plus cela peut être aussi utilisé pour amener du rythme durant le montage .

Le plan large s'appelle le Master shot, et doit planter le décors.

Durant un dialogue on passe en champ/ contrechamp.

Le monteur et/ou le réalisateur , en fonction de l’émotion voulu et de la structure de son découpage, peut passer comme cela du plan large, au plan moyen, et au gros plan .

Sachant qu'on ne peut jamais , monter deux plan de même valeur (on ne passe pas d'un plan large à un autre plan large par exemple) ; De même on ne monte pas deux plan qui sont du même axe (on dit qu'il faut minimum 15 a 30 degré entre les deux axes, sans jamais "sauter" l'axe regard ou l'axe mouvement), si on le fait , cela s'appelle un rapprocher dans l'axe et c'est un effet un peu bizarre, à utiliser avec modération .

Pour les poil, bouton etc, cela s'appelle un effet de réel , comme en écriture . Cela ramène au réel , au corps. Cela fait partie des choix .

Toutes les règles peuvent être contourné, mais pas gratuitement, et surtout, pas sans que cela se voit: on dit qu'il y a un effet. Trop interpréter la signification est risqué, mais on peu noter les effets de cinéma ( CF: Michel Chion et aussi Jean Mitry)

C'est en gros la grammaire de base en audiovisuel. Tout le reste , vient de la petite caboche des "réals", benis soient ils .

Par Gauthier R, le 11/10/2016 à 20h37 ( modifié le 11/10/2016 à 21h17 )

@ Raphaël. Ne prenez pas la mouche. Je sais qu'il n'est pas agréable de recevoir des critiques. Mais j'espère que vous avez conscience vous pratiquez une activité qui vous expose aux critiques.
Essayez de ne pas oublier que chaque fois que vous prenez une décision concernant la réalisation (cadrage, changement de plan, etc...), vous l'imposez au spectateur qui ne peut que subir. Je pense que vous devez écouter les avis même s'il vous sont désagréables. Libre à vous d'en tenir compte.
Il est très curieux que vous alliez chercher des exemples dans les interviews télé de ...1972. Coïncidence étonnante (vraiment étonnante !) vous citez une interview de Pierre Dumayet. Or, sur ce même forum, j'ai adressé un message à Judith Bernard (très exactement le 07/10/2014) où j'évoquais les images qu'on pouvait voir autrefois à la télévision et illustrant mon opinion (sur ce qu'il ne faut pas faire) d'une capture d'écran d'un gros plan sur le visage de ... Pierre Dumayet. Voici cette image :
http://img4.hostingpics.net/pics/333489Dumayetpoildenez.jpg.

Voici un extrait de ce message à Judith :

"Puisqu'on parle technique, j'ajoute que les gros plans sont souvent trop "gros". Ces plans "plans poils-de-nez " sont inutiles et souvent indécents. Ils me rappellent les horribles gros plans de l'époque de l'ORTF, abandonnés depuis une quarantaine d'années".

Sur ce point, je n'ai pas changé d'avis. Il arrive qu'on voit encore ce genre de très gros plans. Parfois, ils sont malveillants. J'appelle ces plans des "plans Kalfon" (du nom du réalisateur qui sévit le samedi soir dans des émissions telles que ONPC) qui transforment le spectateur en voyeur rigolard, par exemple en montrant le profil d'une Natalie Dessay ou d'un Bogdanoff.
En dehors de ces cas particuliers, ces plans intrusifs ne se pratiquent plus guère aujourd'hui et c'est une bonne chose car ils ne présentent aucun intérêt et mettent mal à l'aise le spectateur car ils ne reproduisent pas des situations qui lui sont familières. Lorsque l'on s'adresse à quelqu'un, on s'approche rarement assez près de lui pour le voir tel que le montrent ces cadrages. Je pense que depuis l'apparition, aux débuts de la télévision, des caméras vidéos et des cameras-films à visée réflex (progrès techniques qui conduisaient à des abus par la facilité qu'ils apportaient au cadrage et à la mise au point), on a réfléchi sur la signification des images et on ne fait plus ces erreurs. Un trop gros plan est irrespectueux pour la personne qu'on filme.

Par Papriko, le 11/10/2016 à 19h56 ( modifié le 11/10/2016 à 20h11 )

Ah d'accord, Papriko a donc décidé d'être désobligeant(e) avec toute l'équipe (+ l'invitée) :)

Par Abracadabra, le 11/10/2016 à 18h47

@Prapiko. Que vous n'aimiez pas les gros plans est une chose, que vous racontiez n'importe quoi en est une autre. J'aurais donc une méconnaissance des règles. Lesquelles ? Je vous invite à aller voir cette interview télé de James Baldwin par Pierre Dumayet (excusez du peu) datant de 1972. Et j'invite ceux qui ne la connaisse pas à la visionner.

http://www.ina.fr/video/I00017830

Indépendamment du fait qu'elle démontre que Papriko a une vision étriquée de l"'histoire" de la réalisation, c'est un grand moment de télé ! Un extrait de cette interview devait figurer dans le numéro de Dans le texte avec Houria Bouteldja et puis nous l'avons écartée pour diverses raisons. Je suis donc très content de pouvoir la "caser" ici. Elle démontre au passage que les propos de Baldwin à la télévision française en 72 sont devenus inacceptables en 2016 lorsqu'ils sont prononcés par H. Bouteldja. Et puis je pense que ça raccorde plutôt bien sous une émission avec Laurence De Cock… Bien à vous.


Par Raphaël, le 11/10/2016 à 16h34 ( modifié le 11/10/2016 à 16h45 )

Abrégé de réalisation en une leçon . Oulalalalala. Merde alors pourquoi j'ai autant étudié .

Si l'esthétique de l'image pouvait se résoudre en deux coups de cuillère à pot, on serait tous orthodoxe, et on peindrait tous des icônes ...

Ou alors on se serait arrêté aux fresques murales avec les mains et les pieds dans l'argile . Pourquoi changer quand un truc marche (plus ou moins) .

Ce satané être humain ne veux jamais se tenir tranquille et se contenter . Il doit faire des barbouillages impressionnistes, cubistes, abstraits . Nom d'une pipe

On dirait qu'il cherche desesperement quelque chose, mais quoi ??? Ou alors ne cherche-t-il rien, juste à être et partager , avec la spontanéité comme moyen de justesse .

Quand on demandait à Matisse si il croyait en dieu , il répondait " seulement quand je peins "

Par Gauthier R, le 11/10/2016 à 12h03 ( modifié le 11/10/2016 à 12h49 )

Merci Laura pour votre commentaire.
Je m'obstine à penser que dans toutes les activités et tous les métiers il faut respecter certaines règles, c'est-à-dire profiter du savoir-faire des anciens. Interviewer une personne devant un micro et éventuellement des caméras est un exercice qui a vu le jour il y près de cent ans. Des centaines, voire des milliers de professionnels s'y sont exercés et nous ont laissé des milliers de documents qui peuvent nous servir d'exemple en constituent un véritable catalogue. Il faudrait être bien prétentieux (ou bien naïf) pour imaginer que dans ce domaine on peut encore innover. Dans cette activité, comme dans beaucoup d'autres, on ne peut donc rien créer de nouveau; on doit simplement choisir parmi les différentes options disponibles dans le catalogue celles qui nous paraissent les meilleures.
Cela est vrai également en ce qui concerne la réalisation. J'ai toujours trouvé choquants, par exemple, les très gros plans réalisés sur les visages des intervenants. Avant de produire ce type d'images (souvent carrément indécentes sur des peux grasses et boutonneuses, encore enlaidies par l'éclairage violent utilisé généralement), le réalisateur devrait se demander pourquoi ces horribles plans poils-de-nez ne se voient pratiquement jamais ailleurs et s'interroger sur son refus (ou sa méconnaissance) des règles. Une bonne réalisation doit se faire oublier.

Par Papriko, le 11/10/2016 à 10h45 ( modifié le 11/10/2016 à 10h54 )

J'ai beaucoup appris lors de cet entretien passionnant. Une enseignante toujours en recherche sur des questions fondamentales aujourd'hui et Laura au service de sa juste expression.

Par jori, le 10/10/2016 à 23h17

Pour ma part, ne changez rien Laura. Je ne comprends vraiment pas les remarques de Papriko en l'espèce...

Par Abracadabra, le 10/10/2016 à 19h50

Puisque Prochain Chapitre me tend gentiment la perche je me permets d'écrire ici quelques mots sur les "règles de la maison" en général et sur le déroulement de cette émission en particulier : rassurez-vous Papriko, elle s'est déroulée comme d'habitude, c'est à dire avec un équilibre qui varie à chaque fois entre la préparation en amont et le moment de l'entretien lui même. En l'occurrence, pour la première question sur l'Histoire de l'Histoire scolaire, j'avais noté les grandes étapes sur lesquelles je voulais absolument entendre Laurence De Cock et j'étais prête à la relancer par des questions intermédiaires si besoin, mais cela n'a pas été nécessaire. Comme sa présentation était claire et qu'elle n'émettait pas à ce stade d'opinions qui auraient pu donner lieu à des débats, je n'ai pas éprouvé le besoin de l'interrompre, que ce soit pour lui demander de clarifier quelque chose ou pour soulever un point de discussion.
Cela produit une réponse longue, je vous l'accorde, mais je n'ai pas eu envie de trouver une raison artificielle pour intervenir. On en vient donc aux "règles de la maison" : il n' y en a pas ! Et c'est tout l'intérêt, pour moi, du projet de Hors-Série, tel que Judith et Raphaël l'ont imaginé et tel qu'ils nous l'ont présenté : chacune vient avec sa personnalité, sa manière de faire, ses centres d'intérêt, ses questionnements personnels, sa manière de mener la discussion. Bien sûr, le minimum est de veiller à ce que les raisonnements soient compréhensibles, les références explicitées, etc, mais il n'est pas question de "jouer à la journaliste" standard, de singer les codes, que ce soit ceux de France Culture ou de Léa Salamé. Ce parti pris de l'authenticité et de la spontanéité a pour conséquence de rendre plus visibles nos fragilités et nos maladresses. Pour ma part en tout cas j'en suis bien consciente ! Mais c'est quelque chose que j'assume et même qui me plaît. Et je fais le pari qu'une partie au moins des abonnés est sensible à la liberté qui vient avec.

Par Laura, le 10/10/2016 à 18h04

Quand on s'attend à un gout on est surpris quand c'est autre chose de surprenant qui chatouille nos sens .

Avoir un témoignage de terrain, de quelqu'un de passionné et d'éclairé, me parait souvent plus intéressant qu'un long discours . On est hors de la démonstration, de la thèse , aussi peut être des concepts (quoique) ,mais on est en amont des théories et des concepts ( qui se doivent de décrire le monde réel) , et on peut y appliquer sa propre grille de lecture si on le veut , plutôt qu’être tenu par la main comme des gamins .

Perso, Beaucoup aimé ce petit ovni . Rafraîchissant !

Par Gauthier R, le 10/10/2016 à 15h59 ( modifié le 10/10/2016 à 18h21 )

@Papriko Vos propos étaient très clairs, ma proposition de me répondre par oui ou non était juste une référence parodique à cette injonction habituelle des journalistes audiovisuels, mais merci d'avoir développé vos arguments. Tout dépend du but de l'interview en fait, vos arguments sur le contrôle de l'interview sont valables mais je ne pense pas qu'il ne puisse y avoir qu'une seule bonne façon de procéder. Si on interroge quelqu'un-e pour les connaissances qu'elle a à partager, je pense qu'on peut bien accepter une intervieweuse qui accompagne l'interviewée et la laisse développer librement ses arguments. Je ne sais pas quelles sont les "règles de la maison", peut-être que quelqu'une de la maison nous éclairera là-dessus :) mais pour ma part j'aimerais que ces règles soient de donner la parole aux invitées comme ici. Laurence De Cock a présenté ses idées de façon claire, cohérente, et il me semble qu'elle n'a pas fait de digressions qui auraient pu mériter un recadrage, et Laura Raim a posé quelques questions qui ont, à mon avis, bien suffit à orienter l'interview (elle n'est pas payée au nombre de questions de toute façon aurait dit le célèbre humoriste). Si l'invitée avait fait des digressions, ou si elle avait eu une difficulté quelconque à rendre clairs ses propos, j'aurais sans doute accepté plus d'interventions et de questions, mais là je ne crois pas que c'était nécessaire. Je ne crois pas non plus qu'une conférence impose une écoute passive, on peut très bien garder son esprit critique sans qu'un journaliste ne l'exerce à notre place. De plus il y a les commentaires où l'on peut discuter et critiquer le fond s'il y a lieu.

Par Prochain Chapitre, le 10/10/2016 à 14h17

@ Prochain Chapitre : merci pour votre commentaire. Je comprends qu'on puisse être agacé par des journalistes qui coupent sans arrêt la paroles à leurs invités. C'est un reproche qu'on fait depuis deux ou trois siècles à Daniel Schneidermann... :o)
Mais puisque vous me proposez de manière implicite à être plus clair, je quitte le ton de la plaisanterie pour dire ceci : je préfère le dialogue au monologue. Dans une émission comme celle-ci, l'invité doit accepter que son hôte conserve le contrôle du débat. Laura Raim, je suppose, a établi un plan pour son émission et préparé des questions dans un certain ordre. Or, dès le début de l'entretien, Laurence de Cock se conduit comme si elle donnait une conférence, se lançant dans des tirades interminables qui nous imposent une écoute passive, parsemant son discours d'illustrations diverses et d'anecdotes, oubliant quelle est l'invitée de Hors-Serie et qu'elle doit respecter les règles de la maison, établies par ceux qui la reçoivent. Elle oublie aussi, comme tous ces causeurs qui ne doutent jamais de l'intérêt de ce qu'ils disent, que nous ne sommes pas "dans sa tête" et que l'écoute et l'attention doivent se mériter.
J'ai été choqué par le manque de tact de cette prof, ayant manifestement un certain nombre de kilomètres à son compteur, qui s'écoute parler, occupe le territoire et prend le pouvoir dès le début de l'entretien face à une jeune journaliste peu expérimentée.

Par Papriko, le 09/10/2016 à 22h03 ( modifié le 09/10/2016 à 22h15 )

@Papriko Je trouve au contraire très intéressant que les invité-e-s ne soient pas interrompu-e-s à chaque demi-phrase comme le font les journalistes télé et radio. Un argumentaire se construit, c'est une très mauvaise habitude qu'ont les journalistes d'empêcher leurs invités de développer la moindre pensée articulée. Dans les médias mainstream on a peur des "tunnels", "les gens vont s'endormir !" Alors ils coupent tout le temps, le débat est dynamique, il y a de la tension, de l'action, des rebondissements, les gens sont tenus en haleine... mais au final rien n'est dit. Donc, je trouve au contraire que c'est une très bonne chose de laisser parler l'invitée. Voilà, maintenant si quelqu'un-e veut me répondre, je lui demande de répondre par "oui" ou "non" afin que le public comprenne bien.

Par Prochain Chapitre, le 09/10/2016 à 18h26

Un échange passionnant, très bien mené, je n'ai pas vu le temps passer.

Par Alexandra, le 09/10/2016 à 15h31

Quel moulin à paroles !!
Cette manière de s'installer comme chez soi et de mener la conversation à sa guise est déplaisante.
Eh,oh! Maitresse. Où vous croyez-vous, là ? Qui c'est qui commande, ici ?
La petite Laura, apparemment très intimidée, n'a pas cessé de hocher la tête comme pour montrer qu'elle était sage et qu'elle écoutait bien la dame. Quand elle a osé poser des question sans lever le doigt, j'ai eu peur qu'elle ne se fasse gronder.
Je n'ai vu que les quarante premières minutes pour le moment et j'ai peur de retourner voir la fin. Quelqu'un peut-il me dire si l'histoire finit bien ? Je n'aimerais pas apprendre que Laura a été punie.

Par Papriko, le 09/10/2016 à 13h30 ( modifié le 09/10/2016 à 13h42 )

Passionnant, prendre le temps de nous dire que ce n'est pas simple, c'est autrement plus riche.
Merci

Par Véro Gauthier, le 08/10/2016 à 23h41

Un autre discours que celui servi ce matin dans l'émission Répliques sur France Culture, ça fait du bien !
Bravo et merci !

Par Abracadabra, le 08/10/2016 à 21h20

l'impression d'être un peu moins ignare...merci !

Par morvandiaux, le 08/10/2016 à 21h19

Débat passionnant! bravo et merci

Par François Leroux, le 08/10/2016 à 19h21

Passionnant, merci.

Par siro, le 08/10/2016 à 18h46

hocus pocus : https://www.youtube.com/watch?v=QeMNeD9cJiE

Ton histoire est bien plus que celle d'une vie
Tu n'comptes plus les erreurs que t'aimerais oublier
Alors trop souvent, tu simules l'amnésie
Et comme mes frères et sœurs, j'continue de t'aimer

Petit pays, tu m'as vu pousser
Depuis 28 ans, toi, t'as pas vraiment changer
A peu d'choses près, tu tiens les mêmes propos
Les mêmes défauts cachés sous le même drapeau

Tiens, regarde, j'ai retrouvé de vieux clichés
On y voit le port de Nantes en couleur sépia
J'te reconnais pas, qui sont ces hommes enchaînés ?
Au dos de l'image, cette liste, c'est quoi ?

Petit pays, pourquoi, dans ton journal intime
Avoir déchiré des pages et effacé des lignes ?
Pourquoi, la main sur le cœur, cette étrange chanson ?
Qu'un sang impur abreuve nos sillons

Avec ta langue maternelle et celle de tes ancêtres
Tes enfants n'en font qu'à leur lettre
Ils te parlent et tu restes blême
Quand ils disent " j'te kiffe " pour te dire " je t'aime "

Petit pays, tu as du caractère
Tu sais dire non et on peut pas te la faire à l'envers
T'as des valeurs, une culture métissée et qui sait
Demain, tu mangeras peut-être épicé

Par Gauthier R, le 08/10/2016 à 17h16 ( modifié le 08/10/2016 à 17h22 )

Merci pour ce passionnant moment qui permet de remettre en perspective les enjeux présents derrière les invectives de l'actualité immédiate.

Par BELSAÏ, le 08/10/2016 à 15h13