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La trajectoire des révolutions

Aux Ressources

Mathilde Larrère

« Si tu nous le fais en mode 49.3 on te le fait en mode 17.89 » lit-on sur une affiche politique qui circule ces jours-ci sur les réseaux sociaux. On ne se fait pas d’illusions : non, ce n’est pas la révolution. Ce n’est même pas la grève générale. Et pourtant, le désir de rupture est indéniablement là. Il y a Nuit Debout bien sûr, qui persiste sur la place de la République depuis plus d’un mois, et qui a essaimé dans tout le pays. Mais il y a aussi les occupations de lieux, les manifs sauvages, les confrontations avec les forces de l’ordre. « « Révolution » n’est pas un mot dans nos bouches, mais un feu dans notre cœur » s’enflamment des auteurs anonymes sur Lundi Matin, un site créé par des proches du groupe de Tarnac. Ce n’est pas contre tel ou tel alinéa de la loi El Khomri que des lycéens, étudiants, salariés, chômeurs, intermittents, syndicalistes et autres nuitdeboutistes se mobilisent jour après jour depuis plus d’un mois, c’est contre « la loi El Khomri et son monde ».

Spécialiste de la révolution de 1830, de la citoyenneté et du maintien de l’ordre, Mathilde Larrère a dirigé en 2013 un remarquable ouvrage collectif intitulé Révolutions, quand les peuples font l’histoire, où l’on découvre à quel point chaque séquence révolutionnaire s’est nourrie de l’iconographie, des mots d’ordre et des grilles d’analyse de celles qui les ont précédées. Mais l’historienne est également très active sur la Place de la République, où elle a participé à la mise en place du « Jardin des savoirs », des ateliers d’éducation populaire où n’importe qui peut s’inscrire pour partager ses connaissances.

J’ai donc interrogé la militante sur comment Nuit debout mobilisait le passé ( la Révolution française, la Commune, Mai-68 ou encore la Place Tahrir) et j’ai interrogé l’historienne sur comment les questions qui travaillent le mouvement aujourd’hui ( la légitimité de la violence, la fraternisation avec les forces de l’ordre, la convergence des luttes, etc) ont été tranchées dans les révolutions passées.

Bibliographie

Larrère M., ( coord.) Révolutions, Quand les peuples font l’histoire, Belin, 2013
Larrère M., L’Urne et le Fusil, PUF, 2016

 

Aux Ressources , émission publiée le 21/05/2016
Durée de l'émission : 72 minutes

Regardez un extrait de l'émission

Commentaires

10 commentaires postés

Une curiosité. Le drapeau de la Commune de Paris (le drapeau rouge) aurait accompagné la chienne Laika dans l'espace.
A-t-on une référence pour cette affirmation et pour les motivations qui l'ont fait préférer au drapeau de l'URSS?
Bien sûr l'émission m'a beaucoup intéressé et soulève bien des questions plus passionnantes.Je suis Mathilde Barrère avec beaucoup d'intérêt sur @si.

Par Robert., le 17/10/2016 à 18h58

merci Raphaël pour votre commentaire, toutes les explications, points de vue sur coulisses... de la part de l'équipe sont toujours très enrichissantes

Par gomine, le 29/05/2016 à 15h39

@ Gynko et Jean-Luc Varin. Tout d'abord, vous n'avez pas à vous excuser de vos commentaires qui sont parfaitement légitimes sur une question qui a suscité des débats à Hors-Série. Nous avons enregistré cet hiver avec Raphaëlle Tchamitchian une émission avec un poète "jazz" new-Yorkais, Steve Dalachinsky, que nous avons commencé à sous-titrer. Nous aurions pu tenter de terminer sa traduction pour une diffusion ce samedi mais, comme cela a été dit dans la newsletter, Judith Bernard et moi-même avons souhaité profiter de ce temps pour avancer sur ce projet de format court que nous souhaitons mettre en place depuis de nombreux mois. Par ailleurs, reporter la diffusion de cet entretien avec Steve Dalachinsky fut discuté et approuvé par Raphaëlle dans la mesure où, comme vous avez peut-être pu le constater, nous avons fait le choix d'aborder dans Diagonale Sonore d'autres musiques que le jazz. Il est vrai aussi, comme cela était aussi précisé dans la newsletter que, lorsque nous rencontrons des abonnés, nombreux sont ceux qui font part de leur "retard" dans le visionnage des émissions. C'est aussi pour cette raison que, cette fois, nous n'avons pas dramatisé outre-mesure l'absence d'émission ce week-end. Ces défections d'invités sont récentes à Hors-Série. De mémoire c'est un problème auquel nous n'avions pas été confrontés la première année. Mais, il est certain qu'à l'avenir, au terme de cette deuxième année d'existence du site, il faudra sans doute que nous ayons un stock ; la difficulté consiste cependant à tourner la même semaine une émission de flux (pour le samedi qui vient) et une émission de stock - avec un seul réalisateur-monteur dans l'équipe, c'est forcément délicat. Il importe dans tous les cas de rappeler qu'il est pratiquement impossible, étant donnés nos moyens et nos manières de travailler, d'improviser une émission de flux dans la foulée d'un désistement : nos émissions demandent beaucoup de travail de préparation en amont pour l'intervieweuse (laquelle a également d'autres engagements professionnels), elles font ensuite l'objet d'un important travail de montage et d'illustration - rien là qui permette de bâtir une émission en trois jours. C'est avec tous ces paramètres qu'il faut étudier le problème de nos défaillances certains samedis...

Par Raphaël, le 29/05/2016 à 15h20

Je réagis à votre mail de cet après-midi. La première fois que quelqu'un vous a fait faux-bond et que vous n'avez pas pu diffuser une émission, vous vous êtes excusé. La deuxième fois, vous avez dit que c'était à cause de Mélenchon ou au moins de son attaché de presse, on ne savait pas trop. La troisième fois, aujourd'hui, vous nous dites que ce n'est pas grave… Ca m'a fait sourire. Je ne vous en veux pas, parce que ce n'est pas grave. L'abonnement n'est vraiment pas cher et certaines émissions sont tellement enrichissantes, qu'en effet, on a intérêt à les archiver et à re-regarder celles dont on regrette d'avoir oublié le contenu. J'ai déjà regardé deux ou trois fois le premier numéro de diagonale sonore avec Antoine Hervé qui est pour moi un morceau d'anthologie. Le seul de cette série hors-série, mais bon ! C'est pas grave non plus !
Ceci dit, moi qui fut directeur de publication d'une presse associative plus ou moins militante, je me suis toujours fait un point d'honneur à honorer le contrat que je passais avec mes lecteurs puisqu'en l'occurrence il s'agissait de presse écrite. Et je n'aurais pas osé dire "c'est pas grave on verra à faire mieux la semaine prochaine". Certes, vous voulez coller à l'actualité. Il n'empêche que si vous aviez des émissions d'avance — par exemple une interview de jean-Claude Casadessus sur l'accès des classes populaires à l'art musical, au hazard — vous pourriez les balancer dans ces moments-là. Et l'abonné serait servi coûte que coûte.
Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour l'aspect un tantinet caustique et donneur de leçon de cette réaction.

Par Jean-Luc Varin, le 28/05/2016 à 18h47

Benasayag (pour ceux resté sur leur faim) et lordon sur le travail et l'emancipation .

https://www.youtube.com/watch?v=u7k7bzsU__Q

ce qui fait le lien avec ceci :

"La puissance d'attention, lorsqu'elle est convenablement
guidée et dirigée vers le monde intérieur, peut analyser
l’esprit et jeter de la lumiere sur les faits. Les pouvoirs
de l’esprit sont comme des rayons lumineux diffus;
1orsqu'on les concentre, ils éclairent. C’est notre seul
moyen d’acquérir la connaissance. Chacun l‘utilise,
tant dans le monde extérieur que dans le monde inté-
rieur, mais le psychologue doit observer ce dernier avec
la même mininutie que met I‘homme de science à étudier
le monde extérieur ; et pour cela il faut un grand entraî-
nement. Depuis notre enfance on ne nous apprend à
regarder que les choses extérieures et jamais les choses
intérieures ; c’est pourquoi la plupart d’entre nous ont
perdu la faculté d’observer le mécanisme intérieur. Tourner
l’esprit, pour ainsi dire, vers l’intérieur, l’empêcher
de se diriger vers l’extérieur, concentrer ensuite tout son
pouvoir et le projeter sur l’esprit lui-même pour qu’il
apprenne à connaître sa propre nature, est un travail
tres ardu. C’est pourtant le seul et unique moyen de
trouver une voie scientifique d’approche à cette étude.
A quoi servira cette connaissance? En premier lieu la
connaissance est elle-même sa plus haute récompense, et
en second lieu elle a aussi son utilité. Elle fera disparaître
toutes nos souffrances. Lorsque par l’analyse de son
propre esprit l’homme se trouvera, pour ainsi dire, face à
face avec quelque chose d’indestructible, quelque chose
qui, de par sa propre nature, est éternellement pur et
parfait, il ne sera plus malheureux, il ne souffrira plus.
Toute souffrance émane de la peur, du désir inassouvi.
[...]
I1 est facile de concentrer l’esprit sur des objets exté-
rieurs, car l’esprit se dirige tout naturellement vers le
dehors. I1 n’en est pas de même en religion, en psychologie,
en métaphysique, ou le sujet et l’objet ne font
qu‘un. L’objet est intérieur, l’esprit lui-même est l’objet,
et c’est lui qu’il faut étudier - c’est l’esprit qui étudie
l’esprit. Nous savons qu’il existe un pouvoir de l’esprit
appelé réflexion.
[...]
Tout son enseignement
tend à nous démontrer comment concentrer notre esprit,
puis comment pénétrer dans les replis les plus secrets
de notre propre esprit, comment gbnéraliser ce que nous
y trouvons et en tirer nos propres conclusions. I1 ne se
préoccupe donc pas de savoir à quelle religion l'on appartient,
si l'on est théiste ou atliée, chrétien, juif ou bouddhiste.
Nous sommes tous des hommes et cela suffit.
Tout être humain a le droit et la faculté de chercher la
religion ; il a le droit de demander pourquoi et de trouver
lui-même la réponse s'il veut bien s'en doniier la peine.
Nous voyons ainsi que, pour l'étude du Râja-Yoga, il
n'est besoin ni de foi ni de croyance. Ne croyez à rien que
vous n'ayez découvert par vous-même ; voilà ce que nous
enseigne le Râja-Yoga. La vérité n'a pas besoin d'être
étayée par un échafaudage. Direz-vous que les faits
dont nous avons connaissance à l'état de veille doivent
être prouvés par des rêves ou de l'imagination? Certainement
pas. L'étude du Râja-Yoga demande beaucoup
de temps et une pratique continue. Cette pratique est
physique pour une part, mais elle est surtout mentale.
Nous verrons plus tard les rapports extrêmement étroits
qui existent entre l'âme et le corps. Si nous croyons que
l'esprit est tout simplement une fraction relativement
subtile du corps et qu'il agit sur le corps, on peut en
conclure que le corps doit réagir sur l'esprit. Si le corps
est malade, l'esprit doit être malade aussi. Si le corps
est sain, l'esprit reste sain et fort. Lorsqu'on est en colère,
l'esprit se trouble ; de même lorsque l'esprit est troublé,
le corps se trouble également. Chez la plupart des hommes,
i'esprit dépend du corps dans une large mesure, car
il est fort peu développé. La grande majorité de l'humanité
n'a guére progressé au-delà de l'animal. Et même
dans beaucoup de cas, son pouvoir de se maîtriser n'est
giiére plus grand que celui des animaux inférieurs. Nous
avons fort peude pouvoir sur notre esprit. Par consé-
quent, pour acquérir ce pouvoir, pour obtenir cette maî-
trise de notre corps et de notre esprit, il nous faut recourir
à certains adjuvants physiques. Quand le corps est
suffisamment niai trisé, nous pouvons entreprendre d'agir
sur i’esprit. Ce faisant, nous pourrons nous assurer la
maîtrise de l’esprit, le faire travailler comme nous le
voudrons et le contraindre à concentrer ses forces comme
nous le désirerons (1).
Pour le râja-yogin, le monde extérieur n’est que l’aspect
grossier du monde intérieur ou subtil. Le plus subtil
est toujours la cause, IC plus grossier est l’effet. Ainsi le
monde extérieur est l’effet, le monde intérieur est la
cause. De même, les forces extérieures ne sont que les
éléments plus grossiers et les forces intérieures en sont
la contrepartie plus subtile. Celui qui découvrira et
apprendra comment manipuler les forces in térieures
acquerra la maîtrise de tout l’univers. Le yogin ne se
propose rien moins que de maîtriser tout l’univers, de
dominer toute la nature. Il veut arriver au point où ce
que nous appelons les lois de la nature seront sur lui sans
influence, oû il pourra toutes les outrepasser. I1 sera
maître de toute la nature, intérieure et extérieure. Pour
la race humaine, la signification du progrés et de la
civilisation est tout simplement de maîtriser cette nature.
Pour y parvenir, les différentes races ont recours à des
procédés différents. De même que dans une société donnée certains individus veulent maîtriser la nature exté-
rieure et d’autres la nature intérieure, de même parmi
les races, il en est qui veulent dominer la nature exté-
rieure et d’autres la nature intérieure. D’aucuns disent
qu’en dominant cette dernière, nous nous rendons maître
de tout ; d’autres, que pour arriver à cette maîtrise, il
faut dominer la nature extkieure. Poussées à l’extrême,
les deux théories sont exactes, car la nature ne connaît
pas cette division en extérieur et intérieur. C’est là
uhe délimitation factice qui n’a jamais existé. Les partisans
de l’introversion et ceux de l’extraversion sont
destinés à se retrouver en un même point, lorsque
les uns et les autres connaîtront tout ce qu’ils peuvent
apprendre. De même que le physicien, lorsqu’il pousse
sa discipline jusqu’à ses extrêmes limites, la voit se
fondre en la métaphysique, de même le métaphysicien
s’apercevra qu’entre ce qu’on appelle matière et ce
qu’on appelle esprit il n’existe qu’une distinction apparente,
et que la réalité est Une.
Le but et l’objet de toute science est de trouver l’unité,
1’Un dont est fait le multiple, l’Un qui existe comme
plusieurs. Le Râja-Yoga veut partir du monde intérieur,
étudier la nature intérieure et, par là, maîtriser l‘ensemble,
tant interieur qu’extérieur. La tentative n’est
pas nouvelle. C’est l’Inde qui est son pays de prédilection,
mais on la rencontre aussi chez d’autres peuples. En
Occident, on l’a considérée comme de l’occultisme, et
ceux qui voulaient s’y adonner ont été tués ou brûlés
comme sorciers. Dans l’Inde, pour diverses raisons, cette
science est devenue l’apanage de gens qui en ont sup
primé les neuf dixièmes et qui ont voulu faire du résidu
un grand secret. Dans les temps modernes en Occident,
il a surgi beaucoup de soi-disant maîtres, pires encore
que ceux de l’Inde - car ces derniers savaient quelque
chose, tandis que les nouveaux venus ignorent tout.
Tout ce que ces systèmes de yoga peuvent avoir de secret
et de mystérieux doit être immédiatement repoussé.
Le meilleur guide dans la vie est l’énergie. Dans la religion,
comme en tout autre matière, rejetez tout cequi
vous affaiblit, ne le laissez pas vous approcher."

Vivekananda (raja yoga)


Par Gauthier R, le 28/05/2016 à 10h10 ( modifié le 28/05/2016 à 10h13 )

https://www.youtube.com/watch?v=Xb7fQhz21OU

I dont' know no hero
They can tell the story
The can get the glory
And then they kiss you and tell you that they're satisfied

Oh oh save me a hero
Oh save me , oh crazy


Par definition les vrais heroes ne sont pas sur le podium pour raconter l'histoire ou prendre la gloire , pour une raison ou une autre il reste dans l'ombre( mort, muselage, ou simplement pas l'envie) , et pourtant on espère tous qu'ils existent sans en avoir jamais vu. sommes nous fou? .



Par Gauthier R, le 24/05/2016 à 21h34 ( modifié le 24/05/2016 à 23h02 )

Je reste dubitatif sur cette lecture qui me semble un rien angélique. Quand il s'agit de ruptures brutales, de changement de régimes, les ressorts me semblent plus complexes qu'une volonté de gauche bienveillante, sociale etc.

Boulanger avait aussi des soutiens de gauche, les fascismes prétendaient aussi à une composante révolutionnaire, et quand les mouvements mettent en avant le renversement de régimes corrompus, on a régulièrement des éléments souhaitant l'ordre et la morale. Ce n'est pas pour rien que la révolution iranienne, avec à la base des soutiens de la bourgeoisie libérale et intellectuelle, s'est finie "islamique", que les Frères Musulmans ont remporté les élections en Egypte, que l'extrême-droite ukrainienne était mobilisée au Maïdan ou même que le pétainisme s'est appelée "Révolution nationale" avec des soutiens de "gauche" (du mystère des "rouges-bruns"...).

En France, le "non" au référendum de 2005 s'est fait par la convergence contradictoire entre souverainismes de droite et volonté d'une Europe de gauche, le F.N. touche des ouvriers ex-P.C. en mettant des éléments de "socialisme national" de même qu'aux Etats-Unis, Trump a aussi des soutiens populaires. "Le-peuple" qu'on opposerait à un pouvoir dirigeant ne dit rien de ce qu'est ce peuple ou ce pouvoir dirigeant, de ce que le premier attend du second.

Sans doute que Nuit Debout est dominé par une gauche voyant le gouvernement comme social-traitre, mais il y a aussi des mouvements anti-gouvernementaux, à prétention "révolutionnaire", qui dénoncent une "oligarchie" destructrice des bonnes moeurs, des valeurs du travail, du mérite, un pouvoir vu comme une sorte d'aristocratie bourgeoise débauchée, menteuse, perverse, égoïste. L'exigence de "pureté", de "sainteté" du pouvoir est à double tranchant, elle peut motiver le renversement d'un "Mal" sans rien dire de ce qu'est ce "Bien" qu'on attend pour le lendemain.

Avant les dits "printemps arabes", on pourrait aussi s'interroger sur la manière dont s'est effondré le bloc soviétique : là aussi étaient dénoncés la corruption, le mensonge, l'opacité, un pouvoir d'apparatchiks, ça s'est fait sans grande violence par le biais de la société civile, révolutions libérales, "colorées", ayant pour objet de désir notre société occidentale - peut-on voir le socio-capitalisme comme un modèle désirable ? Hollande comme incarnation de la bonne société ? - avec derrière des Poutine ou les Kaczynski en Pologne reprenant les choses en main vu les effets déstructurants du libéralisme (économique, politique, de moeurs...).
Et aujourd'hui, on voit des chantres de ce même Poutine se dire de gauche, le prendre pour un valeureux résistant à l'ordre capitaliste international, remettant par le haut une forme de souveraineté populaire, principe du "bon roi", Saint Louis et petit père des peuples protecteur de la plèbe.

Tout ça n'est pas évident mais avec un FN à 25% et une abstention à je ne sais combien, difficile de dire ce que peut être "le-peuple" prêt à une forme de changement radical. Caroline de Haas qui a lancé la pétition contre la loi travail est sans doute une socialiste déçue mais certainement pas d'un socialisme très révolutionnaire vu qu'elle avait milité pour Hollande en 2012. Au final, on peut se demander qui voudrait vraiment d'une révolution et pour faire quoi derrière.

Par Faab, le 24/05/2016 à 19h22

C'est vraiment agréable d'écouter Mathilde Larrère, après avoir entendu Denis Lachaud la semaine passée, débattre sereinement d'un (du?) sujet sociétal nouveau et (j'espère) important en pouvant prendre le temps d'expliquer leurs références aux éléments culturels avec ou à l'opposé desquels ils construisent leur propos.
Enfin sortir de la simplification qui, pour s'imposer dans l'audiovisuel, réduit la pensée à quelques phrases étendards. Très intéressé par le mouvement nuit debout, j'ai trouvé en deux émissions d'Arrêt sur Image une analyse synthétique qui me manquait malgrès le suivi de RadioDebout, Périscope et bien-sûr, la lecture d'une presse crispée pour maintenir la « Fabrique du Consentement » qui leur va si bien.
Même MediaPart me semble manquer de prise, sans doute parce qu’il faudrait disposer de plusieurs équipes à temps plein et de l'éclairage de scientifiques eux aussi informés pour produire la documentation nécessaire.
Merci à Hors Série, mais ce serait bien de faire apparaître dans le texte de description qui accompagne la video les références auxquelles il est fait allusion, en plus de les faire apparaître lorsqu'elles sont citées, ce qui est déjà fort agréable mais oblige à repasser « la bande » pour les noter.

Par Thomas Gelée, le 21/05/2016 à 22h20 ( modifié le 21/05/2016 à 22h25 )

Très intéressant. Ce qui e semble faible dans cette émission - mais encore plus dans les propos du Front de Gauche - c'est le manque de prise en compte explicite du rapport de force en présence.
Et pourtant ! la Grèce, l'Espagne, le Brésil... sont des exemples frappant de cette réalité.
Ce rapport de force se mesure d'abord en terme de pouvoir économique et médiatique contre lesquels les révoltes se cassent les dents.

Par mbloch3, le 21/05/2016 à 18h16

Chouette ce retour en arrière pour aller de l'avant ! Vive la révolution nouvelle

Par Annie HUET, le 21/05/2016 à 16h47