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La politique du rire

Aux Ressources

Océanerosemarie

Elle dénonce le détournement du concept de laïcité comme cache-sexe de l’islamophobie. Critique le mépris des féministes abolitionnistes pour la parole des prostituées. Se moque de ceux qui versent une larme devant les zoos humains de l’installation Exhibit B mais sont scandalisés devant les Noirs qui manifestent aux portes de l’exposition.  Océanerosemarie n’est pourtant membre ni des Indigènes de la République, ni du Syndicat du travail sexuel, mais comédienne. Elle est à l’affiche de son deuxième one woman show « Chatons violents ». Et c’est devant un public majoritairement blanc et bourgeois du théâtre de la Gaité à Paris qu’elle balance avec le sourire ses scuds sur le racisme qui s’ignore des soi-disant antiracistes et sur l’entre-soi des « bons blancs bobos » qui ne voient que le « repli communautaire » des autres. C’est sa manière à elle de militer. Une comédienne politisée qui prend des positions aussi clivantes, au delà du Sarkozy bashing de règle dans le milieu, c’est assez rare pour être remarqué. J’ai eu envie de l’interroger sur son modèle économique ( Aux ressources oblige), sa manière d’écrire ses spectacles et surtout sur son secret pour sortir les idées radicales du ghetto où elles restent trop souvent enfermées.

PS A toutes fins utiles, voici la définition que donne Wikipedia de l’intersectionnalité : « L'intersectionnalité étudie les formes de domination et de discrimination non pas séparément, mais dans les liens qui se nouent entre elles, en partant du principe que le racisme, le sexisme, l'homophobie ou encore les rapports de domination entre catégories sociales ne peuvent pas être entièrement expliqués s'ils sont étudiés séparément les uns des autres. »

Aux Ressources , émission publiée le 10/10/2015
Durée de l'émission : 67 minutes

Regardez un extrait de l'émission

Commentaires

19 commentaires postés

tant mieux si le talent comique d'océanerosemarie, participe aux questionnements réflexifs, ceci dit le courage admirable de c fourest contre l'intégrisme religieux, porte la lucidité d'un destin lumineux.

Par luc lefort, le 18/04/2018 à 20h41

Oups, je crois qu'il y en a qui se sont bien sentis visés par les 3B...

Très intéressant cet entretien, assez frustrant pour une non-parisienne comme moi, les quartiers des théâtres et tout ça ça ne me parle que vaguement, et il n'y a plus qu'à espérer qu'Océane tourne en France bientôt partout !

Par EmMe, le 29/01/2016 à 20h32

Pas très bien compris la dénonciation du détournement du concept de Laïcité comme cache sexe de l'islamophobie .Le terme Islamophobie n'a aucun sens .Donc cette dénonciation ne sert à rien.

Jean-Marie

Par jeanmarieadam376, le 13/11/2015 à 18h22

Une question "ressources" (et frustration de non-parisien) : est-ce que des diffusions web de spectacles pourrait être envisagé comme des ressources possibles pour ces artistes ?
Des youtubers gagnent de quoi vivre avec des formes de "stand-up" pas toujours très brillantes, et si Oceanerosemarie a bien une chaîne Youtube ( https://www.youtube.com/channel/UCKyOjS6OAZPvnqRGoLzqMNg ), ça me semble juste pensé pour un peu de promo. Je ne sais pas quelle proportion du spectacle permettrait d'assurer une visibilité voire un revenu sans nuire à la fréquentation de la salle mais on a envie de lui souhaiter plus de reconnaissance que à "être blanc" par Norman ( https://www.youtube.com/watch?v=QxEcDSYjgF8 , 7 000 000 de vues = environ 7 000 €...)

Par Faab, le 21/10/2015 à 14h42 ( modifié le 21/10/2015 à 14h43 )

@ MSC Vous avez raison, je ne devrais pas m'excuser ! Cette parenthèse dans ma présentation est en fait l'expression d'une certaine tension qui traverse tout mon travail pour Hors-Série : d'un côté je suis très attachée à l'originalité du principe de mon émission qui interroge les conditions matérielles de production de la culture artistique et intellectuelle, d'un autre côté je ne cesse de vouloir repousser les frontières de l'exercice pour pouvoir approfondir les aspects plus intellectuels ou politiques qui me passionnent, tout en essayant de maintenir le lien avec les questions matérielles...
PS Je suis d'accord avec vous, "Louie" est un bijou de liberté remarquable.

Par Laura, le 20/10/2015 à 11h43

Merci Laura !
La parenthèse de votre présentation - "(Aux Ressources oblige)" - donne l'impression que vous vous excusez presque d’adopter cet angle (en tout cas je l'ai lu comme ça). Si c'est le cas, vous avez tort : cet entretien est particulièrement intéressant parce qu'il évoque les conditions d'émergence et de diffusion d'un spectacle politique au vrai sens du terme (il est vrai par le seul procédé de l'introspection de l'artiste, fatalement insuffisant).
Ceux qui veulent connaître le détail des positions d'Océannerosemarie peuvent aller voir son spectacle ; ceux qui aimeraient comprendre pourquoi les "chatons violents" sont aussi rares peuvent commencer par regarder aux ressources !

J'en profite pour indiquer les articles qu'acrimed a consacrés au petit journal : http://www.acrimed.org/+-Le-Petit-journal-+
Et pour recommander, en plus de ses spectacles, la série de Louis CK ("Louie") : où le comique profite de la liberté totale accordée par la chaîne (FX) pour inventer bien au-delà de la série comique, avec des purs moments de grâce - et David Lynch acteur, mémorable.

Par MSC, le 19/10/2015 à 20h09

Entretien très intéressant, et découverte d'une personnalité passionnante.

Par HBK, le 17/10/2015 à 13h46

" Cette interview me rappelle celle faite par Maja au début de Hors-Série avec (le par ailleurs brillant) Chris Esquerre. " (Lycendre)
Tiens, un peu comme vous! Peut-être est-elle plus à voir en salle qu'en interview, quoique les brefs extraits donnés au début ne m'ont pas encouragé.

Par Robert., le 16/10/2015 à 17h15 ( modifié le 16/10/2015 à 17h16 )

C'était vraiment une excellente idée d'avoir pensé à inviter une humouriste dans le pur prolongement de cette collection très pertinente qu'est "Aux ressources". Qui dit culture aujourd'hui ne peut se passer de mentionner l'humour qui infuse dans la société des idées et des affects plus efficacement que tout autre moyen d'expression.

Je suis donc partagée entre l'envie de dire bravo car l'information sur les conditions de production, d'écriture des spectacles, de création, de diffusion est très intéressante. Mais j'avoue que je suis assez sidérée par l'invitée. Cette interview me rappelle celle faite par Maja au début de Hors-Série avec (le par ailleurs brillant) Chris Esquerre.

La pensée critique d'Océane Rose Marie se résume à "je suis féministe car je suis pour l'égalité des salaires" (que l'on m'explique qui est contre?), "je suis homophile/homophobe" (quelle merveilleuse invention que ce terme de "homophile" btw!!!!) car forcément je suis homosexuelle et forcément je suis pour l'égalité des droits donc pour la PMA donc pour Hollande en 2012 et contre en 2015 (WTF?!?), et "je suis anti-raciste" ou plutôt "pour les droits des racisés" donc je suis contre Exhibit B (ben oui les "Noirs" savent quand même mieux que les autres, sauf que l'ensemble des Noirs n'est pas forcément d'accord avec les revendications d'un seul collectif même si c'est Rokhaya Diallo qui les porte!). Et puis comment peut-on dire se"découvrir blanche à 32 ans" ? Bref, à l'écouter, toute lutte semble découler de ce que l'on est (Femme, homo, humouriste, noir), dans la revendication. Le constat de la simple injustice ne suffit-elle pas ?

Bref, Océane Rose Marie est sans doute une très bonne humouriste mais comme militante, on trouve mieux, j'en suis désolée. Et pourtant en termes d'invités, il y avait pas mal de candidats (même "mainstream") comme Nicole Ferroni, Audrey Vernon ou Franck Lepage...?

Par Lycendre, le 13/10/2015 à 18h43 ( modifié le 13/10/2015 à 18h45 )

Trop bien ! merci pour cette belle rencontre, à nouveau !

Par Annie HUET, le 13/10/2015 à 16h14

Emission très intéressante, car on y entend des points de vue originaux.
Un avis personnel (qui vaut ce qu'il vaut; je ne suis pas spécialiste des interviews...) qui porte sur un détail : la présentation de Laura est trop longue. Entre le moment où Laura nous dit bonjour et le moment où l'invitée prend la parole, plus de deux minutes s'écoulent. C'est interminable. Une grande partie des informations que Laura donne en début d'émission, si elles ne sont pas inutiles (même si certaines d'entre elles, sur la vocation de Hors-Série notamment, connues des abonnés, pourraient être données à l'invitée avant l'enregistrement) gagneraient à être placées après la première prise de parole d'Océanerosemarie, qui pourrait être "lancée" après une présentation plus succincte.

Par Papriko, le 11/10/2015 à 23h00

@ mbloch3 : Je l'ai lu, il y a quelques années, et mon exemplaire est à porté de main. Je suis donc d'accord avec vous, cet ouvrage en particulier devrait nous permettre de réfléchir à toutes les exclusions.

Mais, cela n'implique aucunement qu'il faille trouver illégitimes toutes celles qui peuvent exister pour autant. Ou pour le dire autrement qu'elles se valent toutes.

De plus, je me servais surtout de votre exemple pour souligner la limite de plusieurs réflexions d'Océanerosemarie qui laissent entendre qu'être et savoir sont indissociables. Une approche pour laquelle je n'ai aucun goût et c'est un euphémisme.

yG

Par yG, le 11/10/2015 à 08h21 ( modifié le 11/10/2015 à 08h47 )

L'histoire de "Du temps où nous chantions" est celle d'une famille très musicienne dont la mère est une noire et le père un juif qui a fui le nazisme. Ils sont victimes de nombreux rejets : racisme des deux côtés, antisémitisme, contre leur transgression de la barrière de la couleur par le mariage et par leur choix de la musique classique européenne au lieu du jazz. Je pense que cela fait réfléchir à toutes les exclusions, même celles qui n’apparaissent dans le livre.

Par mbloch3, le 11/10/2015 à 06h27

Il y a aussi Audrey Vernon, vous connaissez?

Par Stéphane Duchesne, le 10/10/2015 à 19h43

mblcoh3 vous dites : "En complément, je rêve que vous allez interviewer Richard Powers sur son livre "Du temps où nous chantions" "

Ce roman est génial, mais à écouter l'invitée, je doute que cela soit raccord avec son mode de pensée. Après tout, Richard Powers est un homme blanc qui parle dans ce livre du fait d'être noir au U.S.A au vingtième siècle.

Or, lorsque Océane Rose Marie a évoqué l'exposition "Exibit B", elle s'est empressée de souligner que ceux qui s'y opposaient étaient légitimes parce que noirs.... comme si la plupart de ceux qui participaient à cette performance ne l'étaient pas également, comme si, pis encore, être et savoir étaient indissociables. Elle a beau jeu de dénoncer alors la confiscation de la parole individuelle, lorsqu'elle procède régulièrement à une communautarisation du discours, pour ne pas dire à une essentialisation.

yG

PS: J'en profite pour rappeler qu'on peut à la fois être contre le voile et contre les discours abolitionnistes (il suffit d'invalider le classique recours à la notion de consentement, puisqu'en l’occurrence et contrairement à une idée reçue, cette notion est ici totalement inappropriée) en matière de prostitution, autrement dit que l'intersectionalité n'implique pas que tous les combats se valent : être ne suffit pas à être légitime.

Par yG, le 10/10/2015 à 19h05 ( modifié le 10/10/2015 à 20h56 )

Moi j'ai bien aimé, si j'étais à Paris j'irais voir le spectacle.
Et Louis CK... Terrible !
Merci !

Par Pierre-Yves Dubois, le 10/10/2015 à 18h08

un renontre decevante

Par bernejo, le 10/10/2015 à 17h19

merci pour le bonus final... Edith G

Par vegian, le 10/10/2015 à 16h52

En complément, je rêve que vous allez interviewer Richard Powers sur son livre "Du temps où nous chantions" Michel B.

Par mbloch3, le 10/10/2015 à 16h18