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commentaire(s) publié(s) par gamel

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27/09/2014 - Aux Sources - Pressions et expression

Maja : vers la fin de l'interview vous citez Marx qui aurait dit que "celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre". Autrement dit : seuls ceux qui connaissent l'histoire peuvent échapper à la fatalité. Marx a aussi dit dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte :

"La tradition de toutes les générations mortes pèse comme un cauchemar sur le cerceau des vivants. Et au moment précis où ils semblent occupés à se transformer eux-mêmes et à bouleverser la réalité, à créer l'absolument nouveau, c'est justement à ces époques de crise révolutionnaire qu'ils évoquent anxieusement et appellent à leur rescousse les mânes des ancêtres, qu'il leur empruntent noms, mots d'ordre, costumes, afin de jouer la nouvelle pièce historique sous cet antique et vénérable travestissement et avec ce langage d'emprunt."

Plus loin :

"La révolution sociale du XIXe siècle ne peut puiser sa poésie dans le temps passé, mais seulement dans l'avenir. Elle ne peut commencer avec elle-même avant de s'être dépouillée de toute superstition à l'égard du passé."

Marx reproche à Napoléon III, mais à bien d'autres avant lui (les révolutionnaires français, anglais, Martin Luther) de se servir du passé pour "magnifier les luttes nouvelles", et appelle à se débarrasser des vestiges du passé pour la révolution du XIXe qu'il pressent.

Donc au final, d'après Marx, même ceux qui connaissent l'histoire (et surtout eux) sont les plus enclins à raviver les souvenirs passés.
edit : ce qu'il dit aussi c'est que pour aller de l'avant sans être encombré par les traditions historiques, il faut faire table rase du passé. Ca rejoint votre débat sur l'édit de nantes qui interdisait de parler des atrocités commises pendant les guerres de religion dans les cours de justice (et ça montre aussi que marx a changé d'avis sur la question)

posté le 03/10/2014 à 23h47 ( modifié le 04/10/2014 à 01h42 )