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commentaire(s) publié(s) par Olivier Percevaut

7 commentaires postés

30/04/2022 - Aux Sources - Ukraine : le retour des impérialismes

Émission vraiment au top! Merci pour ces éclairages !

posté le 30/04/2022 à 18h28

16/04/2022 - Dans le Texte - Comment s'occuper un dimanche d'élection

Je vois bien volontiers comment les propos de l’auteur offrent une voie de salut aux émotions douloureuses du vote. J’y suis allé au premier tour - en ayant entendu cette analyse sur le signifiant vide du vote qui n’est pas le lieu de la politique. Et me doutant que Mélenchon ne passerait pas, me rappeler de ces propos apaisait un peu ma tension dimanche dernier. Au fond, quitte à désespérer de la violence et de la fascisation en cours, il ne s’agissait pas d’investir l’élection présidentielle seule de ma déception à venir, car c’est un monde et ses rouages qui déçoivent, pas une journée à elle seule. Moi en tout cas ces propos m’ont permis de canaliser ma déception mais pas pour autant de devenir abstentionniste.

c’est de cet apaisement des passions tristes que Louisa Yousfi doute : il y a tout lieu a croire que ces passions ont droit de citer quand on est dans le camp des engagés pour que ça - quelque chose - change. Et ces émotions feraient mieux de citer d’ailleurs. Je la rejoins en un sens. Ce n’est pas parce que McDonalds est une entreprise terriblement capitaliste et nocive que si j’y bouffe malgré moi par obligation quinquennale je serai pas en droit d’être énervé qu’on me serve encore un burger froid et des frites sèches. On préférerait que ça ait plus de goût et que ce soit autre chose surtout quand on se bat sur le terrain de l’alimentation saine à longueur de journée.

Mais ce qui m’a marqué, c’est la fin de l’interview. La toute fin. Begaudeau n’a pas semblé initier de remise en cause particulière de son propos jusqu’au bout et ce faisant n’offrait pas il me semble dans son attitude matière à réfléchir avec. Il déroulait. Les questions posées ont permis de dérouler son propos et j’aime Hors Serie précisément pour cela. Mais j’avais le sentiment qu’il n’y avait pas de dialogue comme ce peut parfois être le cas. Louisa a fermé l’entretien - je dirais sèchement un peu, pour arrêter là l’affaire. Peut être je me trompe? Mais cela a jeté un doute chez moi sur le bonhomme et sa recherche de la vérité. S’agit il de réfléchir ensemble ou bien de faire un peu son malin quand même d’abord?
En tout cas, des malins comme ça, ça fait réfléchir, (même si quand ça fait des blagues sexistes de bas étage sur des forums internet, ça me fait pas les apprécier plus que ça de prime abord)

posté le 17/04/2022 à 09h46

26/03/2022 - Dans le Texte - Rester barbare

Merci pour cet entretien, mais surtout pour ce livre. J’ai regretté que davantage de passages ne soient lus durant l’émission car ayant lu le livre, je n’arrêtais pas de me dire que c’était un enchaînement de punchlines et de formulations qui savent réveiller le barbare enfoui en soi (que j’aurais pu être aux yeux des autres si je n’étais pas né blanc). Car comme Louisa s’en méfie, les processus lents d’embourgeoisement et la possibilité de trahison ne sont jamais loin quand on est intégré, et de ceci le livre rappelle les pièges, spécifiquement bien sûr pour les noirs, les arabes et les non blancs.
J’ai aimé ce livre. Un diamant brut. Un passage en particulier à résonné (p.53) avec les événements en Ukraine et la façon dont soudain tout l’occident se lève « sélectivement » pour se défendre. « L’Occident serait agressé pour ce qu’il est, la lumière qu’il porte et sa joie de vivre, de danser, de boire et d’aimer. Mais ce que nous voyons, nous, c’est la laideur de l’Empire triompher et nous envahir. La sidération de somnambules est de rigueur. `Quand se réveilleront-ils enfin ?‘ - autrement dit : qu’est ce que ces gens ont accepté de devenir pour vivre si inconsciemment sur un tas de ruines, pour ne ressentir la violence du monde et n’être ébranlés qu’à cet instant [celui des attentats de Charlie Hebdo], pour avoir attendu cette atrocité, cette heure fatidique avant de considérer avec sérieux l’existence des fantômes qui les entourent? Croyaient-ils vraiment que leurs espaces temps ne se croiseraient jamais? Qu’à force de marcher les yeux fermés ils ne rencontreraient pas un de ces fantômes prêt à leur faire la peau? (…) Ce feu Baldwinien en nous qui menace de tout brûler doit être tenu en respect, sans jamais pourtant s’éteindre. Il doit demeurer une barbarie intime qui donne le courage de lutter, parfois contre ce feu même.» De même du 11 septembre comme d’un événement ou l’occident fait une rencontre avec lui même. Et tant d’autres passages qui montrent la volonté de préserver une force brute au milieu des déchirements que pose le fait de vivre dans ce système, intégrée. Qu’il est bon ce livre, et ce courage à se promettre de garder allumée cette flamme de loyauté (qui brûlera sûrement en effet sur son passage la respectabilité que ne vous reconnaîtront plus jamais l’Empire et son piège de système pyramidal intégrationniste. La dernière de couve n’aurait pas dû inscrire au bas « Louisa est journaliste » mais « Louisa est enflammée (et journaliste) et elle dépote grave ».

posté le 26/03/2022 à 15h14

03/04/2021 - Aux Sources - Confinés à tout jamais

Cet entretien a eu pour moi un grand bénéfice : celui de faire dialoguer des pensées qui s’évitent d’ordinaire.

Les uns (gauche radicale) reprochant son silence à Bruno Latour sur les questions societales et lui reprochant un positionnement ambivalent qu’ils assimilent à des pirouettes oratoires ou à de l’imposture scientifique, et les autres (les sympathisants de Latour), essayant à tout prix de faire un pas de côté avec la façon dont se structurent les débats politiques mêmes, auxquels ils résistent précisément parce qu’y répondre sans détour, c’est faire l’impasse sur... le détour intellectuel que propose Latour.

J’ai eu Bruno Latour comme professeur, et le bougre est un brin provoc, donc semblait s’amuser de ces débats internes au champ scientifique et politique (amusement que d’aucuns analysaient aussi comme une légèreté permettant un maintien de ses positions académiques prestigieuses, puisque ne pas se prononcer politiquement c’est garder ses privilèges académiques intacts dans les lieux de pouvoir comme Sciences Po).

Une fois ce préalable posé donc, j’aimerais remercier Manuel (et Raphael Schneider) d’avoir tout à la fois posé sur la table ces questions d’habitude évitées par le chercheur, mais de l’avoir fait sans la hargne parfois épuisante pour la pensée du dit champ academique.

Avec le respect et l’intelligence que méritent justement les pas de côté intellectuels initiés de longue date par Latour, Manuel pose là, avec Raphaël, les questions qui tuent. Et les 1%? Et les gilets jaunes? Et le capitalisme, ils se pensent comment dans votre pensée ?

Ces confrontations, pour les avoir recherchées un temps et jamais trouvées, je les trouve là dévoilées, articulées et satisfaisantes.

Ce qui permet tout à la fois de pouvoir un peu mieux « classer » un Latour dans un camp (il prend son pins islamo gauchiste!) tout en finissant par me convaincre que ce sont bien aussi les « classements » qui sont problématiques.

Les façons héritées de décrire le monde invitent bien à le re cartographier - pour que peut être un jour un État se réinvente, basé sur des « cahiers de doléance du XXIe siècle » et que cet État soit autorisé à s’équiper pour sortir des paradigmes productivistes (qui structurent gauche et droite).

Je crois me rappeler qu’une des pistes de proposition de Latour, il y a maintenant longtemps, consistait à imaginer un parlement où soient représentés vivants et non vivants (et pas juste humains représentants d’autres humains). Ça me semble être très concret comme proposition de reconfiguration de l’appareil Etatique. Demain l’oxygène, représenté par un humain, pourrait faire une proposition de loi le concernant. C’est par ailleurs un exercice souvent proposé en facilitation: pendant 45 mn, mettez vous dans la peau de.... eh bien la, on joue cette partition mais au sein des institutions.

Enfin, débat ouvert et pas des moindres: quelle efficacité y a t il a s’évertuer à combattre le capitalisme, objet tentaculaire dans son essence, quand il s’agirait pour lui de refonder ce qui a donné ses armes au capitalisme: l’Etat lui même... Des pistes de réflexion pour le moins rafraîchissantes. Merci Hors-Série!!

posté le 03/04/2021 à 14h59

20/03/2021 - Aux Sources - La Commune est vivante !

Super entretien, comme toujours, Hors Serie je vous adore. Je me pose une vraie question suite à cet entretien. Dans quelle mesure peut-on appeler « fraternisation » une situation dans laquelle des forces armées évaluent bien que si elles ont à désarmer le peuple de Paris, celui ci peut donc à égale mesure s’en prendre à leurs vies? Autrement dit, les conditions de rapport de force ne sont elles pas réunies structurellement parlant pour cette « fraternisation »? Et donc, le mot fraternisation ne révèle t’il pas tout à la fois... une espérance un peu naïve autant qu’il cache l’enjeu véritable : on ne fait sien les intérêts des autres que lorsqu’on comprend qu’il en va aussi de notre intérêt? Fraternisation fait il écran à « capitulation » ? Au plus prosaïque « Retrait des troupes »? Ou simple « suspension, de l’action militaire? Je crois que je n’en sais pas assez sur le contexte de l’époque pour savoir la pertinence de ces questions... Olivier P.

posté le 20/03/2021 à 12h39

23/12/2017 - Aux Sources - Le ventre des femmes

Ok, je prends responsabilité de m'instruire suite à l'excellent appel à se connaître soi meme et à sortir d'une ignorance qui protège en faisant un appel à livres à lire sur notre histoire coloniale, sa réalité, sa continuation aujourd'hui, des faits cachés etc...
Quels sont les 3 bouquins qu'ici certaines ou certains conseilleraient ?

posté le 27/12/2017 à 23h52

21/01/2017 - Dans le Texte - L'effondrement qui vient

Nécessaire émission. Je vais lire ce livre. Suis en deuil, et ravi d'entendre mes intuitions énoncées avec cette douceur.

posté le 22/01/2017 à 13h29