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commentaire(s) publié(s) par astrid_etchegood

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13/05/2017 - Aux Sources - La mécanique raciste

Le passage sur les comportements des privilégiés, du type refermer son sac à proximité d'une personne racisée, m'évoque ma propre expérience :
Je suis une jeune femme blanche et comme toutes les femmes je subis le harcèlement de rue. Certaines de mes amies sont quasi-systématiquement abordées par des hommes blancs quarantenaires CSP+. Moi j'attire les jeunes hommes noirs. De fait, j'ai beau savoir que le harcèlement de rue n'a pas d'âge ni de race ni de classe, les hommes qui m'abordent dans la rue sont toujours jeunes et noirs.
J'en viens donc à développer une certaine angoisse lorsque je croise des jeunes hommes noirs ou que des jeunes hommes noirs s'asseyent à côté de moi dans les transports en commun (j'entends : une angoisse accrue par rapport à l'angoisse de base que je ressens au quotidien comme toute femme qui se déplace dans l'espace public), alors que dans l'écrasante majorité des cas il ne se passe rien.
Fréquentant les milieux féministes, j'ai compris que je n'avais pas à culpabiliser d'avoir peur des hommes dans la mesure où certains d'entre eux sont effectivement dangereux. Même si seule une très faible proportion d'entre eux me harcèlera, m'agressera ou me violera effectivement, il est légitime d'être méfiante envers tous les hommes.
Mais alors, est-il légitime d'être particulièrement méfiante envers les jeunes hommes noirs étant donnée mon expérience ? Ou est-ce une forme de racisme ?
Dans l'histoire j'ai l'impression d'être à la fois l'oppresseure et l'oppressée...

posté le 20/05/2017 à 00h01